Quelle liste de gauche veut reconstruire l’Europe ?
Le communiqué de presse diffusé ce 14 mai par le MRC (voir Elections européennes : le MRC pour un vote blanc ou nul) est dans la droite ligne de la position prise par Jean-Pierre Chevènement lors du Conseil national du MRC le 22 mars.
Je n’avais pas approuvé celle-ci. Je n’ai pris aucune part dans la rédaction de celui-là. Néanmoins, le fait majoritaire s’impose à moi et je reconnais la position du MRC.
D’abord, il faut bien la comprendre. Le point de départ est l’adoption par le secrétariat national du MRC d’un texte de base présenté à la discussion avec les partis de gauche (voir Texte de base adopté par le MRC le 7 janvier pour les européennes (3) - 12 janvier 2009). Le PS ne répond pas. Des réunions ont eu lieu avec le PCF et le PG, qui s’étaient mis d’accord pour présenter des listes communes.
Ces discussions n’aboutissent pas à un accord (voir Européennes : le MRC rompt les négociations avec le Front de gauche - 22 mars 2009). Le Parti de Gauche ne souhaite pas dans son ensemble cette alliance avec le MRC, car il est plutôt tourné vers l’accueil des militants de la Gauche unitaire, membres du Nouveau Parti Anticapitaliste. En outre, des divergences sur la République et l’Europe sont bien réelles entre la majorité des alliés du Front de gauche et le MRC.
Il est clair que les positions développées par Jean-Pierre Chevènement (voir La médecine Chevènement : reconstruire l'Etat et l'Europe autrement - 11 mai 2009) ne sont pas bien reçues à gauche. Elles le sont beaucoup mieux dans des partis classés à droite, notamment Debout La République. Mais il ne pouvait être question, après le congrès de juin 2008, de rechercher d’autres alliances qu’à gauche, dans la perspective de la refondation de la gauche sur des bases républicaines.
Le problème du MRC, c’est de représenter insuffisamment la gauche républicaine (voir La gauche devrait mettre en avant Chevènement pour contrer Bayrou - 5 mai 2009). La gauche est dans une situation de faiblesse programmatique telle que Bayrou a de bonnes chances de la devancer au second tour de la prochaine élection présidentielle.
Le MRC offre un projet républicain de gauche pour la France et l’Europe, face à la politique néolibérale du pouvoir en place, que la gauche devrait saisir si elle veut avoir des chances de l’emporter en 2012.
Les élections européennes ne permettent pas d’avancer dans cette voie. C’est regrettable. On peut prévoir que les résultats, le 7 juin, seront, pour les partis de gauche, une incitation à réfléchir. Le MRC renouvellera son offre, face à une crise qui aura pris de l’ampleur.
Pour ma part, je continuerai le combat au sein du MRC avec Jean-Pierre Chevènement, car je suis persuadé que c’est à partir de là que la gauche doit trouver son avenir (voir Michel Sorin (MRC) : proposer le système républicain d'économie mixte - 3 mai 2009).
Cet article est le 27ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.