Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
La grande finance américaine creuse sa propre tombe
Anne Michel titrait, le 22 juillet, dans ce journal :
Les banques américaines renouent avec la folie des bonus.
Mais à quoi jouent les grandes banques de Wall Street ? A peine se sont-elles défaites de la tutelle de l'Etat - qui a consacré 700 milliards de dollars d'argent public à leur sauvetage à l'automne 2008 - qu'elles promettent des bonus colossaux à leurs salariés pour 2009.
Les compteurs s'affolent, comme au temps de la bulle financière d'avant la crise. Exemple : cette enveloppe record de 20 milliards de dollars provisionnée chez Goldman Sachs pour payer les bonus à venir. C'est l'équivalent de la somme allouée par le G8 à la lutte contre la faim dans le monde (…) ...
Pour l'économiste Paul Jorion, les salaires et les bonus offerts par les banques américaines sont "de l'inconscience. Ils ne tiennent pas compte du poids que représente la garantie du gouvernement américain. C'est de la provocation pure et simple. Cela va mal finir."
Le site de Marianne a multiplié les articles à ce sujet, à commencer par celui de Sylvain Lapoix, le 22 juillet :
Les plans de relance boostent la spéculation boursière
Tout cela serait une bonne nouvelle si cette valorisation boursière n'était pas purement spéculative. Selon les calculs de Patrick Artus, l'injection massive de liquidités dans l'économie autour de novembre 2008 précède de quelques mois une reprise très nette des indicateurs boursiers : le S&P (regroupant 500 grandes entreprises américaines côtées), descendu sous la barre infernale des 70 points fin 2008, remontait brutalement au delà des 80 en quelques semaines. Même chose pour l'Eurostox 50 et, surtout, pour l'indice asiatique, Shanghai Composite. Or, comme le démontre les graphiques, chaque rebond suit de quelques mois l'intervention des Etats et l'augmentation des réserves des banques centrales, notamment en Chine.
Renflouées pour redistribuer sous forme de prêts les milliards d'aide, les banques hésitent à prêter à des entreprises branlantes et pas forcément très solvables... Alors que la grande loterie de la Bourse est ouverte ! Laissant filer une pénurie de crédit dénoncée par les PME, les banques courent remonter les actions des grandes sociétés cotées.
Autre bénéficiaire de ces Bacchanales spéculatives : le prix du pétrole qui, alors que la production mondiale augmente et que la consommation baisse, voit son cours progresser sur les marchés spot à la faveur de réserve «d'essence spéculative» achetée avec l'argent des plans de relance. Un effet démultiplié par l'achat massif de matières premières par la Chine, utilisant ainsi les dollars qu'elle ne dépense plus en achat de dette américaine. Merci l'Etat providence !
Comme le montraient Emmanuel Lévy, Hervé Nathan et Marc Perelman dans le Marianne du 18 juillet, «pour les banquiers, la fête continue». Au regard de l'analyse de Patrick Artus, les formidables résultats des banques américaines, convalescentes il y a encore quelques semaines, paraissent suspects : comment croire que JP Morgan a réalisé 2,1 milliards de dollars de résultats net au premier trimestre en utilisant les 25 milliards d'aide du trésor américain pour de simples prêts commerciaux ? Pendant ce temps, le new-yorkais CIT Group, spécialisé dans le prêt aux PME, se prépare à déposer le bilan faute d'aide financière de Washington.
Pour l'économiste de Natixis, «sans la liquidité excessive, les cours n'auraient peut-être pas remonté depuis le début 2009.» Autrement dit, plutôt que de «faire leur travail» en mettant de l'huile dans les rouages de l'économie, comme leur demandait poliment Nicolas Sarkozy avant de leur signer un chèque à 10 zéros, les banques auraient cédé à leur goût des profits à deux chiffres pour aller jouer l'argent des ménages au casino. Si certains doutaient que le monde de la finance ait retenu la leçon de la crise, la réponse semble très claire.
A lire aussi sur Marianne2.fr :
L'or de Goldman Sachs ne sauvera pas l'Amérique (22 juillet, Philippe Reclus, Slate.fr)
Pourquoi les grandes banques sortiront plus puissantes de la crise (21 juillet, François Leclerc)
Banques : pourquoi on ne régule rien du tout (21 juillet, Laurent Pinsolle)
Le CAC 40 va mieux! Mais, pourquoi? (23 juillet, Philippe Béchade)
A noter que Philippe Béchade écrivait dans son billet de La Chronique Agora, le 10 juillet :
Sur ce blog, un rappel : La crise a été analysée depuis deux ans par la Fondation Res Publica - 17 juillet 2009
Cet article est le 79ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme .
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