Les Etats doivent prendre le contrôle du système bancaire
La dérive du capitalisme financier est à porter au passif des grands groupes bancaires. Il ne sera pas possible de reconstruire une économie saine sans maîtrise du financement par les pouvoirs publics. Nous n’en sommes pas là. Dans l’immédiat, tout semble continuer comme si de rien n’était (voir Les Etats ont financé la relance ... des profits et bonus des banquiers - 23 juillet 2009).
Philippe Cohen, hier, sur le site de Marianne, résumait bien la situation.
Les bonus des banques annoncent un rebond de la crise
Circulez, il n'y a rien à voir ! Ainsi, aux Etats-Unis comme en France et en Europe, les citoyens médusés assistent au retour à la bonne fortune de toutes ces grandes banques, que voici quelques mois à peine, ils ont été appelés à refinancer via les prêts et les garanties offerts par les Etats !
D'où vient le retour de bénéfices dans les établissements bancaires ? Certainement pas d'une reprise qui n'existe pour le moment que dans la tête des plus optimistes des thuriféraires du néolibéralisme. Les profits viennent du redémarrage de l'activité spéculative, comme le montre bien l'exemple de la BNP.
D'où, évidemment, les annonces ou les provisions pour bonus constatés à New York comme à Paris. Il faut bien récompenser ceux qui sont capables de reconstituer en un temps record les profits des banques ! Certes, le ratio de bonus par salarié est près de dix fois plus élevé chez Goldman Sachs (700 000 $ qu'à la BNP (60 000 €). Mais la logique est exactement la même : payer à prix d'or les petits génies de la finance capables de réaliser de grosses plus-values sur les marchés et d'inventer de nouveaux produits spéculatifs.
Le retour aux bénéfices des banques est totalement déconnecté de l'économie réelle. Les chiffres faramineux des bonus (20 milliards chez Goldman Sachs, un milliard d'€ à la BNP, et combien à la Générale ?) jetés en pâture au public constituent une matière hautement inflammable. D'autant que, à New York comme à Paris, les chefs d'Etat se taisent, comme s'ils avaient oublié leurs coups de gueule du début de la crise, lorsqu'ils proclamaient, Nicolas Sarkozy comme Barack Obama, leur volonté de contrôler les rémunérations des dirigeants et leur promesse que rien ne serait plus comme avant (…).
Quelques titres de presse pour en savoir plus :
Le patron de Goldman Sachs appelle ses employés à dépenser discrètement (Nouvel Observateur, 4 août)
Selon le New York Post, le PDG de la banque d'affaires américaine craint que ses employés soient vus "en train de mener la grande vie", alors que la banque, qui a été renflouée par l'Etat, a annoncé un bond de ses bénéfices et prévu des primes pour ses dirigeants. Mot d'ordre, dépenser avec discrétion. Ce serait le message transmis par le patron de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs à ses employés (…).
Les prouesses des traders de Goldman Sachs irritent Washington (Le Monde, 6 août)
Pour les banques, Vive la crise ! (L’Humanité, 6 août)
«La BNP doit rembourser à l'Etat le milliard des traders» (Libération, 6 août).
Cet article est le 80ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme .