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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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15 juin 2007 5 15 /06 /juin /2007 17:00

 

Que penser du projet et des arguments du gouvernement ?

 C’est Laurent Fabius qui a obtenu du ministre Borloo, lors d’un débat télévisé le soir du 1er tour, l’annonce de l’utilisation de la TVA pour financer la baisse des cotisations sociales patronales sur les salaires.

 L’éditorial d’Évariste dans ReSPUBLICA 545 (journal en ligne de la gauche républicaine) paru ce jour, porte sur ce thème d’actualité.

 « TVA sociale ? Anti-délocalisations ? Non, juste néolibérale »  

« A l'heure où Nicolas Sarkozy vient à la rescousse de son premier ministre pour tenter de calmer la polémique déclenchée par un Borloo de soir de victoire aux législatives (l'euphorie produit un effet curieux : parler des mesures phares contenues dans le programme de son parti), il paraît néanmoins important de faire le point sur cette fameuse TVA dite « sociale » voire « anti-délocalisations ».

 En effet, au vu du nombre de ses partisans (en comptant les amnésiques passagers) dans les états-majors des partis politiques, cette mesure ressortira d'une manière ou d'une autre, comme le fait ce serpent de mer depuis 30 ans. De plus l'argumentaire est devenu massif: Cette hausse de TVA contiendrait toutes les vertus, à la fois sociale, anti-délocalisations, elle nous protégerait des importations à bas coût, rendrait la France plus compétitive, ne produirait pas de hausse des prix ou si peu, elle donnerait même un nouveau réflexe aux patrons, celui de transférer les gains de productivité dus à la baisse du coût du travail aux salariés en oubliant les actionnaires... Pourtant peu de ses vertus miraculeuses résistent à l'analyse

 Cette hausse de TVA est tout sauf sociale  

Cet argument est sans doute celui qui a fait mouche et qui oblige le gouvernement à remettre tout à plus tard. La TVA est un impôt injuste, proportionnel et non pas progressif, il touche d'autant plus injustement les ménages avec les plus faibles revenus que ceux-ci sont bien obligés de dépenser l'ensemble de leurs ressources chaque mois laissant la capacité d'épargner aux plus riches : et les français sont viscéralement attachés au principe d'égalité et de redistribution par l'impôt, et ce n'est pas de l'inné, comme dirait notre président, mais de l'acquis! Donc il est difficile de remettre cela en cause de manière frontale. Les manières détournées ne sont bien sûr pas oubliées (baisse de la progressivité des tranches d'impositions sur le revenu, cadeaux fiscaux en tout genre, ...) et font que l'impôt sur le revenu devient de plus en plus marginal dans les ressources de l'Etat, et il est de moins en moins évident que l'on fête son centenaire dans 7 ans. Mais cette hausse annoncée de 5 points de TVA, le marginaliserait d'autant plus vite.

 Contrairement à ce que certains racontent, la hausse des prix et/ou la baisse du pouvoir d'achat est inéluctable : penser qu'une hausse de 5 points serait sans effet (les économistes tablent sur une hausse des prix de 0.7% quand on augmente la TVA d'un point), car la concurrence ferait baisser les prix, et/ou les patrons transféreraient les bénéfices dégagés vers les salaires est une pure croyance. D'ailleurs le meilleur argument nous est donné par Mme Parisot, selon laquelle les représentants des entreprises sont "impatients de participer au groupe de travail" sur cette mesure envisagée par le gouvernement pour abaisser le coût du travail en transférant une partie des cotisations sociales des employeurs vers les consommateurs.

 D'ailleurs si le gouvernement voulait être sûr de transformer la baisse des cotisations sociales en hausse des salaires, ce n'est pas les cotisations patronales qu'il baisserait mais les cotisations salariales.

 D'autre part, les français sont également très attachés à leur système de protection sociale issu du Conseil National de la Résistance et la mise en place de cette mesure, comme d'autres l'ayant précédée, oblige à prendre acte de deux évolutions de notre société : le chômage et le partage des richesses produites de plus en plus favorable aux actionnaires.

 - Le chômage, car chercher des moyens autres que les cotisations sociales pour financer la Sécu, c'est se résoudre à un chômage (peut-être pas dans les chiffres, mais dans les faits) de masse et abandonner l'idée même d'un retour au plein emploi, pour un gouvernement souhaitant remettre la valeur travail à sa place c'est pour le moins gênant. Car si plein emploi il y avait, les baisses de cotisations pourraient s'opérer sans hausse de la TVA.

 - Le partage de la richesse produite, car si on était resté au même équilibre qu'il y a 20 ans (c'est à dire 10 points de PIB en plus vers les salariés et les cotisations – 170 milliards par an), on n'en serait plus à se demander si on ne pourrait pas baisser la TVA en prenant dans les excédents de la Sécurité Sociale (en caricaturant à peine).

 Cette hausse de TVA n'empêchera pas les délocalisations  

Autre argument mis en avant par le gouvernement, cette hausse de la TVA aurait un effet protectionniste dont la logique peut se résumer ainsi : la consommation est par nature non-délocalisable, le travail lui l'est, donc taxons un maximum la consommation et détaxons le travail.

 Effets espérés : Hausse des exportations, protection contre les importations, donc amélioration de notre balance commerciale (qui en a bien besoin) et arrêt des délocalisations voire relocalisation (on peut toujours espérer !). Malheureusement, les choses sont loin d'être aussi simples.

L'exemple toujours avancé, est celui de l'Allemagne, miraculeusement sortie du marasme économique grâce à cette hausse de TVA. Passons sur le fait, que la hausse ait été de 3 points, dont 1 seul transféré à la protection sociale. Passons également sur le fait que les salariés allemands n'ont pas vraiment la même vision idyllique que leur chancelière.

 Effectivement, la balance commerciale de l'Allemagne s'est améliorée, mais si on y regarde de plus près, on s'aperçoit qu'elle s'est améliorée aux dépens de ses voisins européens et que cette hausse de sa TVA de quelques points ne l'a évidemment pas rendu compétitive par rapport à des salariés chinois et indiens payés 40 fois moins.

 Par contre, cela a rendu l'Allemagne plus compétitive par rapport à la France, l'Italie et l'Espagne, qui peuvent se réjouir de cette belle Europe si fraternelle. Avant Maastricht, la mode était aux dévaluations compétitives, mais le résultat est le même, si tout le monde le fait, cela n'a aucun impact. Donc quand les autres pays européens auront augmenté leur TVA dans les mêmes proportions on reviendra à la case départ.

 De plus, cette hausse généralisée de TVA engendrera une hausse des prix et la BCE s'empressera de monter ses taux, notre monnaie augmentera par rapport aux autres et l'effet protecteur sur nos balances commerciales disparaîtra.

 D'autres pistes de protectionnisme sont pourtant disponibles, beaucoup plus efficaces et aussi paradoxalement altruistes (Cf. Article de J. Sapir, http://www.protectionnisme.eu).

 Mais le protectionnisme et la protection contre les délocalisations ne sont sans doute pas l'objectif premier de Nicolas Sarkozy. Par contre, continuer les coups de boutoir sur notre système de protection sociale si alléchant - son budget est supérieur à celui de l'Etat – est un objectif plus sérieux pour notre nouveau président et surtout plus compatible avec son idéologie néo-libérale. A suivre »...

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14 juin 2007 4 14 /06 /juin /2007 19:39

 

Déconnecter les politiques agricoles de l’OMC

 Dans la Lettre économique de juin  (http://paris.apca.chambagri.fr/download/apca/k/Temp/LetEco0706.pdf)

 Lucien Bourgeois, responsable des études économiques et de la prospective aux Chambres d’agriculture (APCA), évoque le changement de contexte des marchés mondiaux des produits agricoles. 

« Il y a deux ans, on pensait que le monde était abonné à l’abondance de matières premières agricoles. Il n’était question à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) que de diminuer les aides dans les pays riches pour permettre aux pays pauvres de profiter de leur avantage comparatif. Les USA étaient en désaccord car leurs agriculteurs risquaient de perdre trop.

 Entre temps le prix du maïs a presque doublé. Explication : la décision des USA d’affecter un quart de leur récolte de maïs à la production d’éthanol (cela correspond à 3% seulement de la consommation de carburants mais à 75% du marché mondial du maïs), ce qui fait monter le prix du mais et permet d’alléger les aides au revenu agricole. Voilà une des difficultés de l’accord OMC qui est levée !

 Les problèmes agricoles dans le monde ne sont pas résolus pour autant.

 Le postulat de base à l’OMC est que tout se passerait mieux si les Etats cessaient d’intervenir et laissaient les marchés assurer l’équilibre entre l’offre et la demande.

 C’est oublier que le maïs est un aliment du bétail et, maintenant, un carburant pour les USA, et qu’il est un élément de base de la nourriture des hommes au Mexique. 

Or, pour le marché, les réservoirs des automobiles des pays riches seront un débouché plus rentable que les estomacs humains dans les pays pauvres. C’est cela qui explique, d’ailleurs, que le monde produisait trop alors que 850 millions de personnes souffraient de la faim et que deux milliards avaient des carences. La communauté mondiale ne sait toujours pas répartir les richesses entre les hommes, même dans un secteur aussi stratégique que l’alimentation ». 

  Lucien Bourgeois conclut qu’un accord bâclé à l’OMC ferait sans doute plus de mal que de bien surtout dans la partie du monde qui a faim. Il regrette que l’enjeu collectif essentiel, qui est l’alimentation de 6,5 milliards d’êtres humains, ne soit pas pris en compte.

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14 juin 2007 4 14 /06 /juin /2007 17:37

 

Tous les sièges non UMP serviront la  démocratie

 Le plus récent sondage (BVA pour Orange et la presse régionale) fait état d’une majorité de droite dimanche autour de 394-434 sièges. L’union PS-PRG-MRC est créditée d’une fourchette 105-131, le PCF 10-16 (pas assez pour préserver leur groupe), les Verts 3-4 et le Mouvement démocrate 1-3. L’intérêt des électeurs pour ces élections législatives est en baisse et le plus faible intérêt se situe dans l’électorat de Ségolène Royal.

 Dans ces conditions difficiles, les candidats de gauche se battent pied à pied en espérant que leurs efforts ne seront pas vains et que les reports de voix de gauche s’effectueront correctement.

 Le cas des rares candidats centristes opposés à des candidats UMP est à considérer avec attention. Ils sont attachés à leur indépendance et paient le prix de leur liberté. Nous savons ce qu’il en coûte d’être dans cette situation. Leur présence à l’Assemblée nationale ne peut que servir la démocratie.

La candidate du Mouvement démocrate en Mayenne mérite notre soutien

 C’est pourquoi, au nom du MRC 53, j’ai conclu ainsi le communiqué diffusé lundi dernier :

« Comme le faisait observer Robert Buron, notre département s’est singularisé dans le passé en allant à contre-courant de la tendance nationale. Pourquoi pas cette fois-ci ?

 L’intérêt bien compris des Mayennais est de choisir des députés correspondant aux sensibilités politiques principales (Sarkozy, Bayrou, Royal) exprimées lors du 1er tour de l’élection présidentielle en Mayenne.

 La 3ème circonscription ayant rendu son verdict (réélection du clone de François d’Aubert), il serait judicieux de faire le choix d’une femme UDF et d’un socialiste dans les deux autres circonscriptions ».

 La presse (Ouest-France et Courrier de la Mayenne, ce jour) a interprété ces quelques phrases comme étant un soutien à Elisabeth Doineau, candidate UDF-Mouvement démocrate dans la 2ème circonscription de la Mayenne. Pourquoi pas ?

 Certes, elle n’a pas rendu public son vote au second tour de l’élection présidentielle et elle est solidaire de la gestion du président UDF du Département. Mais elle ne s’est pas ralliée à Sarkozy et a montré sa différence avec l’UMP, non seulement pendant la campagne électorale, mais aussi dans de nombreux débats au sein du Conseil général ou à d’autres occasions qui m’ont été signalées. Le pluralisme et la démocratie, ainsi que la féminisation de l’Assemblée, sortiraient gagnants si elle était élue le 17 juin.

 Jean-Pierre Chevènement se bat comme un lion à Belfort

 Après le 1er tour et les résultats très défavorables pour la gauche dans le Territoire de Belfort - le candidat UMP frôle les 50% dans la 1ère circonscription (à 4 voix près !) et obtient 43,15% dans la seconde, Jean-Pierre Chevènement recueillant 26,03% - il fallait se ressaisir. On a pu apprendre en lisant www.chevenement.fr que la gauche s’est enfin rassemblée en vue du second tour (communiqué de presse du 12 juin) :

 « Les élus socialistes, communistes, citoyens et républicains de la 2ème circonscription du Territoire de Belfort, réunis ce lundi 11 juin 2007 à la Maison du Peuple, lancent un appel solennel, de rassemblement à l'ensemble des forces de gauche et de progrès pour le 2ème tour des élections législatives.

Face au candidat de l'UMP, ils appellent tous les candidats s'étant réclamés de la gauche au 1er tour, à voter et faire voter pour Jean-Pierre Chevènement. Ils demandent aux abstentionnistes du premier tour, notamment ceux qui ont apporté leurs suffrages à Ségolène Royal au 2ème tour de l'élection présidentielle de se mobiliser et de voter pour Jean-Pierre Chevènement ce dimanche 17 juin ».

Citation « Quand les blés sont sous la grêle, fou qui fait le délicat. (Aragon)
»

 L’exemple du député socialiste des Landes, Alain Vidalies

 Aujourd’hui, sur son blog citoyen http://sr07.unblog.fr Xavier Dumoulin relate la réunion électorale qui s’est déroulée hier à Mont-de-Marsan afin de soutenir Alain Vidalies, candidat de la gauche. Voici les extraits concernant la question européenne.

 « Avec force et conviction, l'élu départemental et national s'est très clairement exprimé sur les enjeux européens. Dénonçant les mécanismes du capitalisme financier, cause des délocalisations, Alain Vidalies s'est prononcé avec vigueur pour une réorientation fondamentale de l'Europe. Et d'abord contre l'euro cher qui pénalise notre économie comme en témoigne le dossier Airbus.

 Le député a très vivement reproché au président et à son gouvernement le silence complet face au récent relèvement des taux d'intérêt par le gouverneur de la Banque centrale européenne. C'est qu'en dépit de ses promesses, Sarkozy renonce à prendre les moyens d'une politique monétaire européenne tournée vers la croissance.

 Alain Vidalies souhaite le changement des statuts de la BCE pour mener une autre politique. Il préconise aussi un tarif extérieur commun pour protéger le marché européen en proie à la mondialisation financière. Le député des Landes plaide pour une harmonisation sociale et fiscale pour une régulation par le haut ».

 La conclusion d’ Evariste , l’éditorialiste du journal en ligne des amis de ReSPUBLICA (gauche républicaine www.gaucherepublicaine.org )

 (…) « Pour la gauche, la question essentielle n’est pas celle d’un possible sursaut, ce dimanche, qui limiterait les dégâts et sauverait quelques députés du chômage (que Jean-Louis Debré a contribué à rendre socialement acceptable pour les députés battus de tous bords).

 Elle est de comprendre les raisons de l’ampleur d’une telle déroute, et d’en tirer les conséquences. En 1993, toute la gauche avait subi une défaite de cette envergure, et n’en avait tiré aucune leçon. En 2002, la catastrophe du 21 avril n’avait pas rencontré davantage d’écho.

 Au soir du deuxième tour, cette gauche sera-t-elle capable de comprendre que sa survie dépend d’un réarmement idéologique, qui tourne le dos au communautarisme et au social-libéralisme, autour d’un projet social, populaire et républicain ? Sur ce qu’on a entendu dimanche sur les plateaux, il va y en avoir pour un bon moment, si elle ne change pas de leaders et de stratégie ».

   Evariste a tort de négliger le « possible sursaut » qui permettrait de réduire l’écart dimanche soir entre la majorité de droite et la minorité de gauche. Mais il a raison d’affirmer que la gauche doit tirer, enfin, les leçons de ses déboires le 21 avril 2002, le 29 mai 2005 et lors de ces élections nationales 2007. Le temps de la refondation est arrivé. Cela passe par une analyse fine du capitalisme dominant, de ses relais économiques, médiatiques et politiques. Comment la gauche pourra-t-elle reprendre la main au niveau idéologique et politique ? Le peuple français s’est donné à Sarkozy, faute d’alternative crédible. On sait ce qu’il nous reste à faire…

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13 juin 2007 3 13 /06 /juin /2007 21:20

 

L’électricité de France fait l’objet d’une enquête

 Deux journalistes de Libération, Grégoire Biseau et Julie Majerczack, ont présenté ce matin sur www.liberation.fr un bon résumé du projet de la Commissaire européenne en charge de la concurrence, Neelie Kroes, concernant le système de prix en vigueur en France dans le domaine de l’électricité. Le gouvernement va devoir expliquer pourquoi il ne procède pas à la dérégulation totale du marché de l’électricité.

 Cette offensive européenne contre la France permet de mieux comprendre les raisons de l’opposition citoyenne à la ratification du traité constitutionnel européen. La Commission fait comme si la France avait dit oui le 29 mai 2005. Les dirigeants de l’Union européenne n’ont pas conscience qu’une politique de la concurrence serait mieux admise si elle était associée à une politique industrielle, laquelle fait cruellement défaut actuellement.

 « Electricité : Bruxelles a la France dans le collimateur »

 « Bruxelles décide ce matin de passer à l’offensive contre les tarifs régulés de l’électricité en France. Voilà, a priori, le genre de sujet qui passera difficilement la barre d’un journal télévisé. On peut le comprendre : une histoire qui parle de déréglementation du marché de l’électricité, de tarifs régulés et d’aides d’Etat a fatalement du mal à tenir en haleine un citoyen normalement constitué. Et pourtant, ami lecteur, tu as raison de t’accrocher, car l’affaire est d’importance. Non seulement parce que tout ce pataquès risque à terme d’avoir des conséquences sonnantes et trébuchantes sur le montant de ta facture d’électricité, mais aussi (et peut-être surtout) parce que tu tiens là un magnifique cas d’école qui démontre que «le roi marché et la liberté des prix»  ne servent pas nécessairement les intérêts du consommateur. Bref, la démonstration que la Commission européenne peut, en matière de libéralisme économique, pratiquer l’excès de zèle. Décryptage.

 Que reproche la Commission à la France ?

 Le porte-parole de Neelie Kroes, la commissaire européenne en charge de la Concurrence, a confirmé hier que l’exécutif communautaire ­devait décider aujourd’hui d’ouvrir une enquête sur les tarifs régulés d’électricité. Depuis l’ouverture des marchés à la concurrence, deux prix de l’électron cohabitent en France : un prix libre fixé par l’offre et la demande du marché et un prix, dit régulé, fixé par l’Etat et imposé à EDF. Or le problème est que ce tarif est bien inférieur à celui du marché, (aujourd’hui entre 10 % et 20 %, mais il y a un an l’écart est allé jusqu’à 30 % voire 40 %).

Donc, Neelie Kroes cherche à savoir si les tarifs réglementés français constituent ou non une aide d’Etat en faveur des entreprises françaises qui en bénéficient. Si tel est le cas, alors les entreprises ayant bénéficié de ce tarif seraient amenées à mettre la main au portefeuille pour rembourser la différence.

 La Commission a depuis longtemps dans le nez ces maudits tarifs. Cette enquête vient s’ajouter à une première attaque de la Commission européenne lancée en décembre dernier. Cette dernière avait envoyé un avis motivé à Paris, estimant que la législation française était contraire aux directives libéralisant le marché de l’énergie. Car, pour elle, les prix réglementés ne sont justifiés que dans deux cas : protéger les consommateurs les plus vulnérables et garantir les obligations de services publics.

 La Commission étudie actuellement la réponse de la France. Si elle n’est pas satisfaisante, l’exécutif européen pourrait alors saisir la Cour européenne de justice. Pourquoi diable une telle obstination de Bruxelles ? Pour une raison simple : des prix réglementés trop bas empêchent l’arrivée de nouveaux concurrents à EDF sur le marché français et donc la constitution d’une vraie concurrence européenne. Voilà le joli paradoxe : la Commission préférerait, au nom de la concurrence, faire sauter ces tarifs d’Etat quitte à prendre le risque de faire monter les prix. En tout cas à court terme.

 Les consommateurs sont-ils concernés ?

 Non, pas encore. La Commission a choisi pour l’instant de ne s’intéresser qu’au tarif régulé pratiqué par EDF à ses entreprises clientes. Mais il ne fait guère de doute que si ce tarif tombe pour les gros industriels et les PME, il tombera ­demain pour les consommateurs.

 Car, à partir du 1er juillet, c’est au tour des ménages français de tomber dans le grand bain de l’ouverture des marchés du gaz et de l’électricité. Concrètement, chacun aura le droit de choisir entre rester au tarif régulé, rester chez EDF mais adopter les tarifs libres, ou alors partir à la concurrence. Or, depuis l’ouverture des marchés, plusieurs industriels qui ont quitté EDF et joué le jeu de la concurrence espérant bénéficier de baisses de tarifs s’en sont mordu les doigts. A l’occasion du débat parlementaire de l’été dernier sur la privatisation de GDF, ils ont obtenu la possibilité de revenir à un nouveau tarif régulé pour deux ans. Aujourd’hui, ils sont entre 1 500 et 2 000 clients à avoir fait la demande de revenir à la bonne vieille économie administrée et ses tarifs régulés. Ce qui n’est pas du tout du goût de Bruxelles.

 Les tarifs régulés sont-ils des aides d’Etat ?

 La question devrait faire l’objet d’une magnifique bataille juridique entre la France et les services de Neelie Kroes. Selon l’article 87 du traité instituant la communauté européenne, les aides d’Etat sont «des aides accordées par un Etat ou au moyen de ressources d’Etat, sous quelque forme que ce soit, qui faussent ou qui menacent de fausser la concur­rence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions». 

 La jurisprudence européenne a, par ailleurs, clairement précisé qu’une aide d’Etat n’était pas nécessairement une contribution positive (sous forme par exemple de subvention publique ou aides en tous genres), mais pouvait être aussi un manque à gagner pour l’Etat.

 «Nous allons ouvrir une enquête, rappelle le porte-parole Neelie Kroes, nous n’avons pas tranché l’affaire. Nous allons entendre les arguments des autorités françaises. A elles de nous convaincre.» Si ce n’était pas le cas, cela promet un très beau tollé politique sur le mode «haro sur Bruxelles et son libéralisme débridé». Avec cette fois une chance de faire les titres du journal télévisé ». 

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13 juin 2007 3 13 /06 /juin /2007 20:01

 

La France a-t-elle un vrai chef d’Etat ?

 Heiligendamm, jeudi 7 juin, 17h30... c’est ainsi que commence le témoignage de Richard Werly, ce jour, sur le site du journal Le Temps de Genève  www.letemps.ch, repris par www.lemonde.fr .

 C’est une contribution intéressante à la recherche de la vérité après la diffusion d’une vidéo dans laquelle il ne semble pas à la hauteur de sa fonction (voir l’article paru sur ce blog le 10 juin dernier).

Selon le journaliste, ce n’est probablement pas l’alcool qui est en cause, mais son témoignage n’a toutefois rien de rassurant. Notre président serait tout simplement égal à lui-même, entièrement tourné vers sa propre personne, content de lui, mais « à côté de la plaque ».

Voici le texte de Richard Werly.

 « Je vous parle en connaissance de cause. J'étais au troisième rang, juste devant la caméra dont les images du président français circulent aujourd'hui abondamment sur l'Internet. Ceux qui avaient pu, comme moi, atteindre le centre de briefing d'Heiligendamm, étaient pour la plupart dans la salle.

Presque un exploit : les protestataires anti-G8 ayant bloqué le train à vapeur reliant le centre de presse à la salle de briefing, distants d'une dizaine de kilomètres, les rescapés avaient été convoyés dans l'après-midi en bateau.... ou en hélicoptère. Beaucoup de journalistes français, coincés et furieux, durent d'ailleurs se contenter de regarder ce jour-là leur président sur écran.  

 Résumons : l'intervention de Nicolas Sarkozy était la seule à cette heure. Pas de tension particulière ni d'agitation sécuritaire donc, dans ce centre de briefing monté de toute pièce à l'extérieur du Grand Hôtel Kempinski, pour que les grands de ce monde ne soient pas importunés par les reporters.

Le reste s'est passé comme ça : Sarko est arrivé en retard, pressé. Eméché ? Cela ne m'est pas venu à l'esprit. Il ne titubait pas. Il semblait plutôt étonné d'être propulsé là, au milieu des journalistes, tous leur carnet de notes en main. Je l'ai senti plutôt angoissé par un grand vide. Pris de vertige. Un peu comme un trapéziste qui voit soudain le sol défiler sous lui. Il n'était pas serein (mais lui arrive-t-il de l'être?).

Plus grave : il ne semblait pas non plus très bien préparé par ses conseillers à son premier punching-ball diplomatico-médiatique.

 Le malaise venait du ton. Je l'ai dit dès la fin de la conférence à mon collègue Yves Petignat, aussi sur place pour couvrir le G8. L'hôte de l'Elysée était euphorique. Il planait. Au point de nous prévenir qu'il avait "gardé son calme" devant Poutine. Au point de demander, devant ses conseillers un tantinet éberlués, si " la diplomatie française peut lui accorder un peu de marge de manœuvre "...

Ce Nicolas Sarkozy paraissait éberlué, bluffé, étonné lui-même d'être enfin là, dans ce "saint des saints" de la puissance mondiale. "Dans ce G8, on n'a pas une seconde, on court de réunion en réunion", a-t-il poursuivi. Regards déconcertés des confrères. Ce président-là ressemblait à un grand ado un peu perdu, sortant de sa pochette surprise ses propositions pour sauver le monde : moratoire de six mois sur le Kosovo, annonce d'une prochaine visite au Royaume-Uni pour convaincre Gordon Brown de soutenir son "traité simplifié"...

 Je l'ai, pour tout dire, vraiment trouvé à côté de la plaque. Pas alcoolisé. Plutôt survitaminé. Comme dopé. Quelque chose sonnait faux dans ses mots. Il n'était pas ce soir là le chef de l'Etat français. Il était "Sarko" : cet énergique politicien qui vous veut du bien, vous sourit mécaniquement, est bourré de tics et ramène tout à lui : la victoire arrachée à Bush sur le climat, l'arrêt des souffrances au Darfour... Je l'ai suivi en campagne électorale, avec le correspondant du Temps à Paris Sylvain Besson. Il est comme ça. Il lui faut du pathos, de l'adhésion, une bonne dose de "Je", de "moi".

 Amphétamines, alcool, déprime ? Laissons de côté les rumeurs qui vagabondent sur l'Internet. Ce qui m'a sidéré, en cette fin d'après-midi au G8, c'est que Nicolas Sarkozy ne parlait pas de l'état du monde. Il nous parlait de lui, de sa "franchise", de son "agenda", de son "calme". D'abord ivre d'être là. Saoulé par ses propres paroles ».

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12 juin 2007 2 12 /06 /juin /2007 22:13

 

La TVA dite sociale et le pluralisme de la presse

 Cette intervention de Ségolène Royal sur France 2 a été l’occasion pour elle de critiquer le projet du gouvernement concernant le financement de la protection sociale d’une part, et aussi de mettre en cause l’équilibre de l’information sur France 2 dans cette période électorale.

 Voir la vidéo : http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=sinformer_actualites&actu=1826 et le résumé de la prestation de Ségolène Royal, reproduit ci-après :

La TVA, impôt supporté par les consommateurs, n’a rien de social

 « En réaction à l'annonce par François Fillon de l'ouverture du "chantier de la TVA sociale", Ségolène Royal affirme que cette mesure éventuelle servirait à financer des "cadeaux fiscaux pour les plus privilégiés".

"La TVA n'a rien de social (...). Les 20 milliards de cadeaux fiscaux annoncés pour les plus privilégiés seront donc financés par une augmentation de l'impôt sur la consommation".

L'instauration d'une TVA sociale correspond à "une baisse du pouvoir d'achat de tous les Français, en particulier des catégories moyennes et modestes, puisque plus la part de la consommation est élevée dans le revenu des Français, plus cet impôt sera proportionnellement lourd dans le revenu des ménages".

Le mécanisme, dit de "TVA sociale", consiste à basculer une partie du financement de la Sécurité sociale des entreprises vers les ménages, via une baisse des cotisations patronales et une hausse simultanée de la taxe sur la valeur ajoutée.

Le pluralisme en question sur France 2

Ségolène Royal a aussi réagi au journal de 20h de France 2 qui "prouve qu'il y a encore beaucoup d'effort à faire sur le pluralisme de la presse".

Ségolène Royal, invitée du journal, a critiqué un reportage consacré aux candidats socialistes en ballottage défavorable, le jugeant "assez scandaleux pour les candidats que vous annoncez battus d'avance".

Elle a ensuite dénoncé un reportage consacré à la 2e circonscription de Bordeaux, dans laquelle un ministre UMP sera opposé au second tour à la socialiste Michèle Delaunay. "Vous avez cité le candidat de l'UMP cinq fois et la candidate socialiste pas une fois. Vous ne l'avez pas citée, on sait comment marche la communication. Ne vous défendez pas. La réalité est là et ce journal prouve une fois de plus que, en effet, il y a encore beaucoup d'efforts à faire sur le pluralisme de la presse. Le pluralisme est plus que jamais nécessaire y compris sur les médias" ».

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12 juin 2007 2 12 /06 /juin /2007 21:37

 

Voter à gauche pour s’opposer et préparer l’avenir

 Voici le communiqué de presse diffusé ce jour par Georges Sarre :

 « Au premier tour, un absentéisme massif et une forte démobilisation de l'électorat de gauche ont donné une très forte majorité à l'UMP.

 Les candidats du Mouvement Républicain et Citoyen ont été grandement victimes de cette démobilisation.

 Le MRC remercie les électeurs qui ont porté leurs voix sur ses candidats signifiant ainsi, dans la continuité de la campagne présidentielle, leur souhait de reconstruire une force de gauche capable, non seulement de s’opposer à la droite, mais aussi de préparer l’avenir dans le respect des diverses sensibilités.

 Le 17 juin, il faut tout mettre en oeuvre pour empêcher la droite d’accaparer tous les pouvoirs dans notre pays.

 Le MRC appelle tous les électeurs de gauche, tous les républicains, tous les démocrates sincères, tous les abstentionnistes, à se mobiliser dimanche prochain et à envoyer un signal fort de refus d’une politique à la fois dure aux faibles et incapable de proposer un avenir de progrès à notre pays, en reportant leur voix sur les candidats de gauche qui portent les espoirs d’une politique juste et efficace ».

 De son côté, Jean-Pierre Chevènement intervenait aujourd’hui dans le cadre de la campagne officielle du second tour à la télévision. Voir le clip sur www.chevenement.fr

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11 juin 2007 1 11 /06 /juin /2007 22:05

 

Six candidats MRC restent dans la course

 L’accord électoral PS-MRC du 9 décembre 2006 prévoyait dix candidatures MRC soutenues par le PS. A l’issue du premier tour, il en reste six. Trois n’ont pas atteint le seuil (12,5% des électeurs inscrits) de maintien au second tour et le quatrième, Jean-Luc Laurent, s’est désisté en faveur d’un candidat PCF arrivé en tête.

 Parmi les six qualifiés, l’un est en position favorable. C’est Christian Hutin dans le Nord (37%). Les autres sont en ballottage défavorable. Sami Naïr, en Seine-et-Marne, est le plus mal placé, son concurrent UMP étant tout près de la majorité absolue. Marie-Françoise Bechtel dans l’Indre, Catherine Coutard dans la Drôme, Georges Sarre dans la Creuse, et Jean-Pierre Chevènement dans le Territoire de Belfort, ont des véritables défis à relever.

 Qualifiés pour le second tour :

 - Marie-Françoise Bechtel (Indre, 2ème circonscription) : 21,24% des voix (résultats complets)

 - Catherine Coutard (Drôme, 4ème circonscription) : 24,61% des voix (résultats complets)

 - Jean-Pierre Chevènement (Territoire de Belfort, 2ème circonscription) : 26,03% des voix (résultats complets)

 - Christian Hutin (Nord, 12ème circonscription) : 37,08% des voix (résultats complets)

 - Sami Naïr (Seine et Marne, 3ème circonscription) : 13,14% des voix (résultats complets)

- George Sarre (Creuse, 2ème circonscription) : 29,84% des voix (résultats complets)

 

  Désistement :

 - Jean-Luc Laurent (Val de Marne, 10ème circonscription) : 23,56% des voix (résultats complets)

 Non qualifiés :

 - Gisèle Dessieux (Ardennes, 3ème circonscription) : 2,57% des voix (résultats complets)

 - Alain Jaubert (Var, 1ère circonscription) :15,87% des voix (résultats complets)

 - Béatrice Négrier (Bouches du Rhône, 9ème circonscription) : 13,07% des voix (résultats complets

A lire sur www.chevenement.fr

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11 juin 2007 1 11 /06 /juin /2007 20:40

 

 

Rééquilibrer, rajeunir et féminiser la représentation du département

 Le 1er tour a été marqué par la démobilisation des électeurs de gauche, qui s ‘est traduite par un taux record d’abstentions.

 Ceux qui ont participé au vote dans la 1ère circonscription de la Mayenne ont indiqué clairement leur préférence pour le candidat du PS, afin de lui donner les meilleures chances de l’emporter au second tour.

 L’élection de Guillaume Garot est possible le 17 juin si le report des voix de gauche et du centre se fait bien, et à condition que les abstentionnistes du 1er tour soient nombreux à se mobiliser pour donner un représentant de gauche à la Mayenne.

 Comme le faisait observer Robert Buron, notre département s’est singularisé dans le passé en allant à contre-courant de la tendance nationale. Pourquoi pas cette fois-ci ?

 L’intérêt bien compris des Mayennais est de choisir des députés correspondant aux sensibilités politiques principales (Sarkozy, Bayrou, Royal) exprimées lors du 1er tour de l’élection présidentielle en Mayenne.

La 3ème circonscription ayant rendu son verdict (réélection du clone de François d’Aubert), il serait judicieux de faire le choix d’une femme UDF et d’un socialiste dans les deux autres circonscriptions.

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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 22:52

 

Le second tour reste jouable pour la gauche

 Certes, la droite vire en tête à l’issue du premier tour mais François d’Aubert (45,31%) n’est pas certain de gagner le 17 juin pour la 8ème fois consécutive. Car Guillaume Garot (34,65%) le suit avec un retard de 10%, qui peut être comblé au second tour. Les autres candidats ont été laminés, dont le malheureux candidat MRC (0,98%) qui ne parvient pas à atteindre son objectif de 1%.

 Voici les résultats, tels qu’ils sont rapportés par le site de Ouest-France http://elections2007.ouest-france.fr/legislatives/53/circonscription5301.html

 1ère Circonscription de la Mayenne (53)

 Inscrits : 81703
Abstentions : 29543 - 36.16%
Votants : 52160 - 63.84%
Blancs : 1222 - 2.34%
Exprimés : 50938 - 97.66%

François d’Aubert UMP 23080 (45,31%), Guillaume Garot PS 17649 (34,65%), Benoît Pernin UDF Modem 4250 (8,34%), Françoise Marchand Verts 1552 (3,05%), Paul Le Morvan FN 1016 (1,99%), Yohann Thiaux LCR 790 (1,55%), Jacques Poirier PCF 616 (1,21%), Michel Sorin MRC 499 (0,98%), Isabelle Cordeau MPF 435 (0,85%), Geneviève Bougard LO 346 (0,68%), Bernadette Bresard La France en action 300 (0,59%), Serge Faguet Parti des Travailleurs 247 (0,48%), Michèle Aubujeau MNR 157 (à,31%), Bernard Langlade 1 (0%).

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