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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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25 juin 2007 1 25 /06 /juin /2007 18:08

 

Gagner de l’argent sur l’achat et la vente des capitaux

 Dans le monde financier, il existe des esprits critiques, non conformistes et indépendants. C’est ainsi que se présentent les rédacteurs de La Chronique Agora. Voici l’article de fond (avec et sans s) publié ce jour avec la griffe de Bill Bonner (http://www.la-chronique-agora.com) sans langue de bois.

 « LE NOUVEAU CAPITALISME »

 "Nous assistons à la transformation du capitalisme managérial du milieu du 20ème siècle en capitalisme financier global", écrivait Martin Wolf dans le Financial Times mardi dernier. Oh non ! Pas une "Nouvelle Ere" de plus... on en a déjà vu tant. A peine avons-nous eu le temps de nous habituer à l'une qu'une autre arrive, et nous devons tout recommencer.

 Le capitalisme est sujet aux Nouvelles Eres, comme le note Wolf. Laissé à lui-même, il fait aux institutions établies à peu près ce que le général Sherman a fait à Atlanta. Ce Nouveau Capitalisme, cependant, est différent. Il ne ressemble à aucun capitalisme -- sinon dans sa caractéristique essentielle. Comme un bateau ivre, il roule et tangue sur les grandes vagues de l'argent et de la politique... dérive au gré des courants du marché... se fait mener ici et là par les bourrasques des foules, des folies, des démences monétaires... puis... il coule.

 M. Wolf affirme que ce Nouveau Capitalisme est bien plus financier et bien plus matérialiste que le précédent. L'ancien modèle de capitalisme se concentrait sur la production économique. Ce nouveau modèle se concentre sur l'achat et la vente des actifs eux-mêmes. McKinsey Global Institute rapporte que le ratio entre l'un et l'autre -- c'est-à-dire la valeur des capitaux immobilisés par rapport au PIB mondial -- a plus que triplé au cours du quart de siècle se terminant en 2005. L'Europe, qui a été un peu lente à la détente, possède désormais des capitaux valant 303% de son PIB. Pour le Royaume-Uni, ce chiffre est de 359%... tandis qu'aux Etats-Unis, il dépasse les 400%.

 Les capitalistes les plus prospères du moment tendent à gagner de l'argent non pas en produisant des choses, mais en finançant des transactions de capitaux. Ou, comme le dit Wolf, "la finance est bien plus orientée vers les transactions". Des accords, des accords et encore des accords !

 On trouve plus d'intervenants dans le monde de la finance ; les enjeux sont plus élevés -- et ils ont plus de jouets -- à commencer par les hedge funds et les fonds de private equity. En 1990, on trouvait moins de 1 000 hedge funds ; aujourd'hui, on pense qu'il y en a plus de 9 000. Et c'est à peine si les produits dérivés existaient il y a 20 ans. Aujourd'hui, si l'on inclut les produits dérivés sur l'immobilier, leur valeur totale aux Etats-Unis dépasse les 500 000 milliards de dollars, selon l'International Swaps & Derivatives Association. Cela représente à peu près dix fois le PIB mondial.

 Autre différence, avec ce nouveau capitalisme : il est plus cosmopolite que ses prédécesseurs. Les entreprises sont souvent multinationales. De nombreux hedge funds et fonds de private equity sont prêts à prendre l'argent de n'importe qui, quel que soit le pays inscrit sur leur passeport. Les accords traversent les frontières plus rapidement qu'un « sans-papiers ». Et les grands investisseurs agitent rarement des drapeaux ; ils vont là où l'argent est facile. Le monde entier peut donc désormais participer au jeu. Le vendeur de won-ton chinois... le marchand de saris indien... le dealer colombien -- tout le monde peut entrer dans le grand casino.

 Mais qu'est-ce qui rend ce Nouveau Capitalisme si nouveau ? M. Wolf n'en parle pas, mais l'ingrédient principal, c'est le nouvel argent en lui-même. Le 15 août 1971, Richard Nixon "ferma la fenêtre de l'or" du Trésor US.

 Avant cela, le système monétaire mondial reposait sur une base d'or. Aucune devise ne pouvait flotter trop haut, parce que la gravité de l'or stocké dans la cave la ramenait sur terre. Mais après 1971, les capitalistes avaient un nouveau système monétaire avec lequel travailler. A partir de ce moment-là, les pays du monde prirent le dollar comme référence. Et le dollar, que prendrait-il comme référence ? Le billet vert regarda à droite... puis à gauche. Ne voyant rien à quoi se raccrocher, il s'envola lentement !

 Sans or pour les retenir, les Etats-Unis émettent, dans les faits, autant de monnaie papier qu'ils le peuvent. Et ils peuvent beaucoup, parce que la dernière chose que veulent les autres pays, c'est de voir leur propre devise grimper par rapport au dollar. Les Américains, après tout, sont les plus gros dépensiers de la planète. Si la devise d'un pays grimpe par rapport au dollar, le prix de ses biens et services grimpera aussi. Suite à ça, les Américains iront acheter ailleurs. Toutes les banques centrales étrangères travaillent à éviter la chute du dollar de la pire des manières possibles -- en augmentant la quantité de leur propre monnaie !

 En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le monde entier est inondé de plus de cash et de liquidités qu'il ne peut utiliser. Plus de dollars, plus de yuans, plus de yens, plus de francs suisses, plus d'euros, plus de livres ! Plus de crédit. Plus d'obligations. Plus de produits dérivés. Plus de dette. Plus de spéculation. Tant que les étrangers continueront à accueillir chaque nouveau dollar aussi chaleureusement que les précédents, les billets verts continueront d'affluer. Il suffit de regarder n'importe quelle Bourse ou presque de la planète. On y verra une tendance haussière très nette. L'immobilier -- en particulier dans les grands centres boursiers, comme New York, Hong Kong et Londres -- a grimpé également. Des choses comme l'art, les montres, les yachts et les jets privés montrent des hausses encore plus radicales. Rien que cette semaine, un tableau de Claude Monet représentant le Washington Bridge s'est vendu deux fois plus que ce qu'en attendaient les experts -- 17,9 millions de livres sterling. La semaine dernière aura certainement été la plus prospère de toute l'histoire de l'art -- avec la plus grande quantité d'argent de tous les temps changeant de mains. Et bon nombre d'acheteurs sont, tout naturellement, des gestionnaires de fonds de couverture.

 Mais alors que quelques riches acheteurs admirent leurs Monet, le reste d'entre nous doit se contenter de reproductions sur papier glacé, offertes gratuitement mercredi dernier par le Daily Telegraph. La plupart des gens n'ont pas d'autre choix que d'accepter la générosité du journal. Le Nouveau Capitalisme les a endettés si profondément qu'ils n'ont pas d'argent disponible pour acheter quoi que ce soit. Au cours des dix années ayant précédé 2005, les ménages britanniques ont vu leurs dettes grimper, passant de 108% à 159% du PIB. Les dettes des Américains ont fait de même -- de 92% à 135% du PIB.

 C'est le côté obscur du monde financiarisé. Mais pas d'inquiétude. Il y a une chose importante, avec le Nouveau Capitalisme : c'est qu'il n'est pas plus permanent que le capitalisme qu'il a remplacé.

 (*) Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Publishing, maison-mère des Publications Agora aux Etats-Unis. Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450 000 lecteurs), il intervient dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning. Il est également l'auteur des livres "L'Inéluctable faillite de l'économie américaine" et "L'Empire des Dettes". Pour plus d'informations : http://www.publications-agora.fr

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25 juin 2007 1 25 /06 /juin /2007 17:25

 

Le NON du peuple français bafoué à Bruxelles

 Jean-Pierre Chevènement a commenté, hier, les travaux du Conseil européen réuni les 21 et 22 juin à Bruxelles. Voici la dépêche AFP qui en fait état, et qu’on peut lire également sur www.chevenement.fr

 Traité simplifié : « La France a fait toutes les concessions sans contrepartie »

 Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a estimé dimanche que "la France a fait toutes les concessions sans contrepartie", en commentant l'accord à Bruxelles des 27 sur un projet de traité simplifié.

"Les 55% de Français qui ont voté non (en mai 2005 au référendum sur le projet de constitution européenne) n'ont obtenu que des satisfactions cosmétiques", a jugé M. Chevènement dans une déclaration à l'AFP.

Pour lui, "le principe de libre concurrence reste au coeur de la philosophie des traités européens tels que les interprètent la Commission européenne et la Cour de justice".

Il a relevé aussi que "le ministre des Affaires étrangères européen s'appellera certes Haut Représentant de l'Union européenne mais il garde toutes ses prérogatives notamment la présidence du conseil des ministres des Affaires étrangères".

"Dans l'Union à 27 où il n'y a pas de majorité pour une politique étrangère européenne indépendante, il sera l'instrument de l'alignement sur la diplomatie américaine", a-t-il ajouté.

Il a estimé qu'au sommet de Bruxelles le président Nicolas Sarkozy s'était "rendu aux exigences d'Angela Merkel (chancelière allemande) de préserver la 'substance' de la constitution européenne". "La modeste exigence de la France visant à faire 'd'une croissance non inflationniste' l'objectif de la BCE a été rejetée", a-t-il poursuivi.

Pour M. Chevènement l'accord de Bruxelles "présenté comme un succès inespéré de Nicolas Sarkozy sortant l'Europe d'une paralysie imaginaire est un pur succès de communication célébré par les bien pensants, où la France a fait toutes les concessions sans contrepartie".

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24 juin 2007 7 24 /06 /juin /2007 21:58

 

L’enlisement du programme de Doha se confirme

 Enfin une bonne nouvelle pour les peuples du Nord comme du Sud ! Les négociations engagées par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) dans le but de libéraliser le commerce mondial sont en échec. C’est, du moins, ce qu’écrivait Raoul Marc Jennar, chercheur URFIG, le 21 juin dernier. Voici sa correspondance à ce sujet, qui est parue également sur www.urfig.org.

 « ECHEC DES NEGOCIATIONS A L’OMC ! »

 « Depuis mardi 19 juin, le G4 était en réunion à Potsdam, près de Berlin. Le G4, c’est la réunion des ministres du Commerce du Brésil, des Etats-Unis, de l’Inde avec le Commissaire européen au commerce international. Leurs collègues de l’agriculture s’étaient joints aux discussions.  Ils viennent de se séparer sans se mettre d’accord.

 Objet de cette rencontre qui s’inscrivait dans le cadre des négociations à l’OMC : réduire les divergences sur les deux dossiers qui opposent ces pays et les groupes de pays qu’ils représentent. Premier dossier : l’ouverture des marchés du Sud aux produits industriels des pays occidentaux par la diminution des droits de douane (leur principale source de revenus). Second dossier : l’agriculture où l’enjeu était la réduction des tarifs douaniers des pays du Sud en échange de l’ouverture des marchés des pays occidentaux et la réduction des aides que ces derniers pays apportent à la production et à l’exportation de leurs produits agricoles.

 Cette réunion de Potsdam avait été préparée, dans le plus grand secret, par plusieurs autres. Les propositions avancées par les responsables des négociations à l’OMC avaient suscité de très vives critiques des pays en développement et des pays rangés dans la catégorie de « pays les moins avancés », c’est-à-dire les plus pauvres. Pendant que la presse occidentale matraquait avec zèle le slogan des multinationales et de leurs relais à la Commission européenne, à la direction de l’OMC et dans les gouvernements occidentaux selon lequel le libre échange favorise le développement, pendant que cette même presse et ces mêmes décideurs politiques répétaient à satiété que l’échec des négociations pénaliserait d’abord les pays les plus pauvres, les premiers concernés, soutenus par quelques agences de l’ONU (la CNUCED, la FAO et plus timidement le PNUD) expliquaient inlassablement, sans que les médias leur fassent écho, que les propositions occidentales allaient surtout profiter aux Occidentaux et renforceraient la dépendance de leurs pays à l’égard des pays les plus riches. 

 Les discussions de Potsdam devaient durer jusqu’au dimanche 24. Un résultat positif aurait permis de boucler un accord sur le programme de négociations lancé à Doha en novembre 2001. A Genève, dans l’entourage de Pascal Lamy, on envisageait déjà une rencontre ministérielle fin juillet pour finaliser la négociation et signer un accord.  Une telle conclusion aurait provoqué une nouvelle poussée de la dérégulation massive qu’on appelle souvent mondialisation. Avec encore plus de dérégulation sur les services, sur les marchés publics, sur les investissements, cette avancée aurait été comparable à celle acquise en 1994 au terme de l’Uruguay Round dont on mesure aujourd’hui les dégâts : privatisation des services publics, médicaments essentiels devenus inaccessibles, brevetage du vivant, dumping social planétaire, délocalisations, perte de compétitivité des produits agricoles du Sud, dépendance alimentaire accrue de ces mêmes pays.

 Pour nous Européens, il faut rappeler que ce sont nos gouvernements, de gauche comme de droite, qui, avec la Commission européenne, ont négocié les accords de l’Uruguay Round. Ce sont ces accords qui ont donné son élan à la mondialisation. Et ce sont ces mêmes gouvernements qui sont à l’origine du programme de Doha.

 L’échec de Potsdam est une bonne nouvelle pour les peuples. Du Nord comme du Sud. On peut maintenant raisonnablement espérer que le cycle de négociations commencé à Doha est dans l’impasse pour plusieurs années. Après l’échec de la négociation du projet d’Accord Multilatéral sur l’Investissement (1998), après l’échec de la conférence ministérielle de Seattle (1999) puis de celle de Cancun (2003), l’enlisement du programme de Doha est une nouvelle victoire de la résistance conjuguée et coordonnée des peuples du Sud et du mouvement altermondialiste si décrié aujourd’hui, y compris par la vieille gauche tellement absente de ces dossiers.

 Un intense travail a été fourni à Genève par les réseaux altermondialistes du Nord (par ex : l’Institute for Agriculture and Trade Policy, Oxfam International) et du Sud (par ex : Third World Network, Focus on Global South) et les négociateurs des pays du Sud. Il trouve son aboutissement dans l’incapacité des USA et de l’Europe à dicter une fois de plus leur loi, celle des multinationales, au reste du monde.

 Il n’y a pas de fatalité. Qui résiste existe ».

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23 juin 2007 6 23 /06 /juin /2007 15:43

 

Le PS préoccupé par la démarche de l’ex-candidate

 Il y a bien deux courants principaux actuellement au sein du PS : les pro-Royal et les anti-Royal. A croire que les divergences fondamentales entre Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn sont provisoirement effacées. Attendons pour y voir plus clair.

 Voici la mise au point adressée par Ségolène Royal à la suite de ses déclarations télévisées. A lire sur http://www.desirsdavenir.org/index.php.

 Message de Ségolène Royal à propos de ses récentes déclarations sur les 35h et le SMIC à 1500 euros. 

"J'observe toutes les polémiques qui tournent autour de mes récentes déclarations sur les 35 heures ou le SMIC à 1500 Euros. Ces déclarations ne sont pourtant pas nouvelles. Elles n'ont pas été faites de manière unilatérale, mais lors d'une émission politique en réponse aux questions d'un journaliste.

Ma conception de la politique, c'est de répondre clairement, sans détour, aux questions qui me sont posées. C'est ma liberté de parole et j'entends l'utiliser tant que ces questions, ces débats portent sur des sujets de fond. Je ne me suis jamais livrée et ne me livrerai pas davantage aujourd’hui à des attaques personnelles. Je souhaiterai que cette règle s'applique à tous. Et que le débat dont nous avons besoin porte exclusivement sur le fond.

Les observations que j'ai faites sur le Smic ou sur les 35 heures sont des exemples parmi d'autres du bilan idéologique qu'il nous faut dresser pour aborder la rénovation. D'ailleurs, les syndicats étaient eux mêmes très réservés sur ces 2 mesures qui doivent faire l'objet d'une négociation avec eux dans un cadre plus large sur le pouvoir d'achat, les salaires et l'emploi tel que prévu dans le projet socialiste et dans le pacte présidentiel (Conférence nationale sur la croissance, les salaires, et l'emploi).

La gauche doit être capable de mettre en cause ses dogmes et les formules toutes faites sans que cela ne suscite, immédiatement, des polémiques peu propices au débat
".

 Par ailleurs, l’éditorialiste de Libération n’est pas tendre avec les dirigeants du PS. Sous le titre « Obsession », Renaud DELY signe ce jour cet édito lu sur www.liberation.fr

 « Tout s'agite pour que rien ne bouge. Comme prévu. Le Parti socialiste a désormais une certaine expérience de la défaite. Il sait comment supporter les gueules de bois de lendemains de débâcle. Il lui suffit de se conformer à un sage précepte : on ne change pas une équipe qui perd. Rue de Solferino, on sort les sacs de sable, on replâtre, et on ferme portes et fenêtres.

 Subitement, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, et tout ce que la savane socialiste compte d'éléphants blessés trouvent bien des qualités à François Hollande. Assez pour le conforter dans son fauteuil chancelant au moins un an de plus, le temps d'écarter l'usurpatrice gazelle. Comme si la principale menace qui pèse sur l'avenir de la gauche était Ségolène Royal...

 Quant à l'entourage du premier secrétaire, il phosphore sur une nouvelle trouvaille : en finir avec ces adhésions à 20 euros qui ont dopé les effectifs du PS au point d'y attirer de naïfs supporteurs enivrés par les sondages ! Et pourquoi pas bâtir un parti de masse ? C'est connu, le parti se renforce en s'épurant, et en remontant les prix.

 On comprend que le PS rechigne à se donner à Ségolène Royal dont les audaces se transforment, la défaite consommée, en gaffes, bévues et boulettes. Etrangère à son propre parti, elle le dénigre tout en espérant le conquérir. Délicate manoeuvre. En fait, c'est le même processus qu'en 2002 qui se met en branle : à peine la raclée encaissée, les ténors du PS se bousculent pour gagner le droit d'aller récolter la prochaine.

 La gauche doit se débarrasser de ces arrière-pensées qui lui tiennent lieu de pensée. Pour engager, et surtout crédibiliser, la rénovation dont il a tant besoin, le PS devrait commencer par mettre à l'écart, temporairement, ses présidentiables et s'offrir une direction collégiale débarrassée de l'obsession de 2012. L'inquiétant, c'est que certains des jeunes lions qui rêvent d'assumer cette mission n'ont qu'une hâte : devenir eux-mêmes des éléphants pour charger, le jour venu, sur l'Elysée ».

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23 juin 2007 6 23 /06 /juin /2007 14:53

 

Grâce à Sarkozy, l’Europe évite de se réorienter

 Après le « désordre » provoqué par les votes des peuples français et néerlandais en mai et juin 2005, il a suffi d’un tour de passe-passe du magicien Sarkozy pour que l’Union européenne se rassure en adoptant, non sans difficultés, la nuit dernière, le compromis qui va permettre la mise en place de la conférence intergouvernementale (CIG) puis l’adoption par celle-ci avant la fin 2007 du projet de traité institutionnel européen qui sera soumis à ratification en 2008 par les peuples en utilisant la voie rapide et sans risques, c’est-à-dire la voie parlementaire, le referendum étant formellement déconseillé.

 Avec cette belle et longue phrase, j’espère avoir résumé ce qui vient d’être décidé à l’unanimité par les 27 chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Bruxelles les 21 et 22 juin.

 Pourquoi un nouveau referendum en France puisque le peuple, en élisant Sarkozy, a opté pour la ratification par la voie parlementaire d’un nouveau traité se substituant au projet de constitution européenne ?

Il reste à voir ce qui sortira effectivement des travaux de la CIG et comment les groupes parlementaires réagiront lorsqu’ils seront appelés à se prononcer, au nom du peuple français, pour la ratification du traité.

 Pendant la campagne, la candidate de la gauche à l’élection présidentielle affirmait qu’elle ferait ratifier le nouveau traité institutionnel par referendum. Qu’en penseront les parlementaires de gauche en 2008 ?

 D’ores et déjà, des désaccords avec la démarche proposée par Sarkozy se sont manifestés.

 Voici la déclaration de Jean-Pierre Chevènement, lors de sa rencontre avec la presse à Belfort (extrait de la dépêche AFP du 21 juin 2007) , en attendant la position qui sera prise par le Conseil national du MRC demain 

« Le traité simplifié de Nicolas Sarkozy : un grave coup porté à l'indépendance de la France » 

Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), Jean-Pierre Chevènement, a dénoncé jeudi devant la presse à Belfort le projet de traité simplifié qui porte, selon lui, un «grave coup» à l'indépendance de la France.

«M. Sarkozy est en train de négocier un traité qui réintroduit par la voie parlementaire un grand nombre de dispositions qui ont été rejetées par le suffrage universel», a déclaré l'ancien candidat à l'élection présidentielle de 2002, qui avait alors obtenu 5,33% des voix, au sujet de la proposition de Nicolas Sarkozy de faire adopter un traité simplifié limité aux questions institutionnelles au sommet européen de Bruxelles.

«Je considère que faire l'Union Européenne à 27 signifie que nous nous résignons à obéir à une majorité atlantiste. C'est un grave coup porté à l'indépendance de la France», a-t-il poursuivi.

«Si j'avais été élu député, je doute fort que j'aurais voté ce traité (prétendument) simplifié», a ajouté le candidat malheureux à l'élection législative.

 A lire aussi sur www.chevenement.fr  (article paru le 22 Juin 2007)

 A noter aussi l’initiative d’ATTAC, qui organise un débat entre journalistes portant sur l’avenir de l’Europe, lundi 25 juin à 20h à Paris (FIAP, 30 rue Cabanis, 75013 Paris Métro Glacière) avec la participation de Guillaume Duval, journaliste à Alternatives économiques; Christian Terras journaliste à Golias; Bernard Cassen,  journaliste au Monde diplomatique; Bernard Langlois, journaliste à Politis; Henrik Lindell, journaliste à Témoignage chrétien.

 Le débat sera animé par Geneviève Azam, membre du Conseil scientifique d'Attac France.

 A lire sur http://www.france.attac.org/spip.php?article7161

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22 juin 2007 5 22 /06 /juin /2007 15:09

 

Au PS, jeune lion et gazelle chassent les éléphants

 Xavier Dumoulin affirme avoir pris le maquis landais depuis le 6 mai. Par bonheur, il est relié à l’Internet et communique par son « blog citoyen, socialiste et républicain » http://sr07.unblog.fr. Nous sommes nombreux à le consulter chaque jour.

 Aujourd’hui, je lui emprunte ses méditations sur la vie des animaux socialistes…

 « Vu du maquis »

 « Tous les noms d'oiseaux font l'affaire pour dénoncer les prétendues turpitudes des rivaux. Dans le bestiaire socialiste, l'écologie ne fournit pourtant aucune clé. Les jeunes lions s'acoquinent aux gazelles qui chassent les éléphants. Ces derniers moquent de leurs défenses les carnivores aux dents longues !

 Non ce n'est pas la jungle, et à tout prendre, c'est quand même plus sympa que la langue de bois ! Ces sonores rugissements pourraient bien amuser la galerie s'il n'y avait, en arrière plan, de sérieuses questions de fond et de méthode.

 Quand nos concitoyens mêlent  réserves et attentes vis à vis d'un pouvoir coriace aux appétits d'ogre,  il y aurait sans doute mieux à faire dans le camp des assiégés. De ma modeste posture de Mohican,  je propose aux tribus indiennes de changer de totem en adoptant “Bison futé” ».

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22 juin 2007 5 22 /06 /juin /2007 14:27

 

Développer l'influence du courant républicain civique

 Sans aucun doute, il y a du panache républicain dans cet homme-là ! Après avoir jeté en vain toutes ses forces dans la bataille électorale, il prend acte du comportement de certains socialistes locaux, prépare sa succession municipale et devient totalement disponible pour participer à la refondation républicaine de la gauche au niveau national. Là où sa présence semble se justifier, au vu du désordre socialiste qui s’étale chaque jour davantage.

 Voici des extraits de son point de presse hier à Belfort. Ses déclarations complètes sont à lire sur www.chevenement.fr

(…) « Je veux remercier encore les Belfortaines et les Belfortains de la confiance qu'ils m'ont accordée depuis 1973. Ensemble nous avons fait du bon travail pour Belfort et pour le Territoire de Belfort.
Je ne regrette pas de m'être porté candidat une dernière fois dans une élection à Belfort. Si la circonscription avait été perdue par d'autres que par moi-même j'aurais regretté de ne pas m'être engagé dans cette ultime bataille. J'en tire les conclusions.

 Un homme politique, je l'ai répété souvent, n'a pas d'autre carburant que la confiance de ses électeurs. Le suffrage universel a parlé et je m'incline devant son verdict, même si je sais très bien ce qu'il recouvre : depuis des années, un travail de sape a été mené contre moi, enraciné dans les ambitions dérisoires et les rancoeurs injustifiées, et nourri d'insinuations, de calomnies, voire d'injures, auxquelles j'ai toujours dédaigné de répondre. Je n'ai pas été battu mais abattu.

Je remercie les 13 119 électrices et électeurs qui m'ont témoigné leur confiance le 17 juin dernier. Je constate cependant que le taux d'abstention est resté élevé (36,03 % sur la 2ème circonscription et 40,63 % sur les trois cantons de Belfort où j'étais candidat (…). Comme en 2002, j'ai été abattu par la conjonction de la droite et d'une fraction de l'électorat socialiste, malgré le soutien clair et net que m'a apporté à deux reprises Ségolène Royal.

Ma vie politique est droite. J'assume tous mes choix, au service de la République comme de Belfort et du Territoire de Belfort. Plusieurs de ces choix m'ont certes mis, à certains moments, en opposition avec la majorité du parti socialiste, sur la politique économique (1983), l'Europe, l'Irak (1991-92). L'Histoire pour l'essentiel a tranché. J'ai toujours fait passer mes convictions, quand elles touchent à l'essentiel, avant le conformisme de parti. Et en 1993, après la guerre du Golfe et le traité de Maastricht, j'ai choisi, avec d'autres, de créer le Mouvement des Citoyens pour expliquer devant le peuple les options que je crois justes.

Les orientations que j'ai défendues en 2002 auraient permis à la gauche plurielle de se redresser si elle avait su, à temps, les prendre en compte. Ségolène Royal en a repris une bonne partie dans son pacte présidentiel de 2007 : redressement monétaire, économique et social de la construction européenne, prise en charge de la nation républicaine, rejet des communautarismes, politique de sécurité articulant prévention et répression, défense indépendante de la France, etc. 

J'observe que la campagne présidentielle dans le Territoire de Belfort a été délibérément freinée par ceux qui privilégiaient des objectifs locaux dérisoires - c'est-à-dire mon échec – à la victoire de notre candidate. Ce sabotage n'a d'ailleurs pas été propre à notre département.

Je ne renie donc rien des idées que j'ai défendues. Seuls ceux qui, à l'abri d'un conformisme douillet, n'ont jamais servi que leur ambition personnelle, peuvent faire litière du débat d'idées qui est le ressort de la démocratie dans la République, comme il devrait l'être, d'ailleurs, au sein du parti socialiste. Les campagnes d'injures sont évidemment pour ceux-là plus commodes.
D'ici peu, je serai libéré de la réserve que je me suis imposée comme maire de Belfort. Je dirai, s'il le faut, quelques vérités qu'on cache comme des secrets de famille.

Plutôt que de m'exposer et d'exposer la gauche belfortaine à un nouveau déchaînement de sectarisme, j'ai préféré renoncer à briguer un nouveau mandat de maire de Belfort. Car les mêmes causes produiraient les mêmes effets.

 Mais je n'ai nullement l'intention d'abandonner le combat politique. J'entends contribuer, avec le MRC, à la refondation de la gauche sur des bases républicaines, au plan national comme au plan départemental. Rien ne se fera qu'à partir d'un débat d'idées et j'entends préserver et développer l'influence intellectuelle du courant républicain civique dont la France a besoin.

Au plan local, j'espère que mon retrait du poste de maire de Belfort constituera pour la gauche belfortaine toute entière un choc psychologique salutaire et l'occasion d'une prise de conscience collective. J'appelle les femmes et hommes de gauche et de progrès à dépasser les comportements sectaires, à refuser les règlements de compte suicidaires. Il est nécessaire d'entamer un large renouvellement de toute la gauche d'ici mars 2008. C'est à cela qu'il faut utiliser la fin de l'année 2007.

J'ai proposé à Yves Ackermann que nous prenions ensemble l'initiative de réunir un groupe de travail rassemblant le MRC, le PS, le PCF et d'autres composantes de progrès venant notamment de la société civile, en vue de préparer les prochaines échéances de mars 2008 et notamment, en liaison avec le futur maire, l'échéance municipale à Belfort. L'histoire nous rappelle que le sort de Belfort commande les équilibres politiques de notre département dans son ensemble (…) ».

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21 juin 2007 4 21 /06 /juin /2007 18:22

 

Ségolène Royal veut aller vite pour rénover le PS

 Dans l’émission « Questions d’info » sur La Chaîne Parlementaire, hier soir, Ségolène Royal a réagi aux mesures annoncées par Sarkozy et évoqué la situation du PS

 A voir et lire sur http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=sinformer_actualites&actu=1849

 « Ségolène Royal a réagi à l'entrée, dans le gouvernement Fillon, de personnalités de gauche ou issues de la diversité.

"Ca doit faire réfléchir. Je pense que la gauche a été en retard, les socialistes ont été en retard. Il y a quelques figures symboliques fortes qui entrent au gouvernement.

Je pense qu'il faut qu'il se passe quelque chose rapidement, qu'il y ait du mouvement, que les gens sentent que le PS redevient un lieu de discussion, de refondation idéologique, de travail, attire les meilleurs pour (...) faire converger vers nous des forces vives avant qu'elles ne partent.

Le Smic à 1.500 euros brut dans cinq ans ou la généralisation des 35 heures sont deux idées qui étaient dans le projet des socialistes, que j'ai dû reprendre dans le pacte présidentiel, et qui n'ont pas été du tout crédibles. Moi-même j'avais un doute là-dessus
".

Ségolène Royal a expliqué avoir défendu ces mesures "par cohérence avec le projet socialiste.

Ce dont j'ai souffert lors de l'élection présidentielle, c'est le déficit de clarification du projet politique. J'ai une vision des alliances politiques et en particulier du travail qu'il faut faire avec le centre gauche qui n'est pas forcément le choix de tous les socialistes.

Il faut redonner la parole aux militants. Je veux être la garante de la démocratie interne dans le parti socialiste. (...) Plus les militants auront la parole, plus la clarification sera possible. Et plus les militants auront la parole tôt, plus le PS pourra se réformer
".

Ségolène Royal s'est dite "favorable à ce que les militants soient le plus rapidement possible appelés à trancher une ligne et des priorités" car "sinon, il y a un risque d'inertie" et de départ des militants.

Evoquant le Conseil national du PS samedi où François Hollande proposera le maintien du congrès à l'automne 2008, Ségolène Royal a affirmé : "Je ne vais pas faire un conflit sur un calendrier mais je pense qu'il aurait été meilleur d'aller plus vite pour trancher une ligne politique.

Ce n'est pas une question de calendrier, mais c'est une question de rapidité, d'une mise en mouvement, d'une remise en cause d'un certain nombre de dogmes du passé
".

Ségolène Royal revient sur la promesse d'exonération des droits de succesion de Nicolas Sarkozy.

"Les Français ont été très sensibles à cette promesse, mais ils ont été trompés d'une certaine façon.

Cette mesure a consisté à alléger les successions en ligne directe alors que 75% des successions sont déjà exonérées et on a fait croire aux gens que ça les concernait.

Ca marche parce que les gens pensent qu'ils sont concernés ou qu'ils peuvent un jour devenir riches. On connaît ces réflexes psychologiques qui ont été étudiés de près dans le discours politique. Nicolas Sarkozy a repris un discours bien connu de George W. Bush qui avait aussi fait ce genre de promesses"et qui fait croire aux gens modestes qu'ils sont riches ou qu'ils vont le devenir.

Je sais parfaitement que lorsqu'il a promis cela, il savait exactement quel type de réflexe il pouvait obtenir, alors que ça ne correspondait pas à la réalité
".

 De son côté, le PS a réagi vivement à l’intervention hier de « l’hyper-président » Sarkozy sur les réformes fiscales. Voici ce qui est rapporté par l’agence Reuters sur www.lemonde.fr ce jour.

 « Le PS ne voit que des aspects négatifs dans le "paquet fiscal" » 

« Le projet de loi travail-emploi -fiscalité, adopté mercredi en conseil des ministres, n'aura aucun effet positif sur le pouvoir d'achat et nuira à l'emploi, estiment les socialistes Michel Sapin et Alain Vidalies.

 Dans un communiqué, le secrétaire à l'économie et à la fiscalité du PS et son homologue chargé des entreprises affirment "ces mesures, d'un coût total de plus de 15 milliards d'euros, ne pourront être financées, de l'aveu même du président de la République et du Premier ministre, sans une augmentation de 5 points de TVA".

 Selon eux, le "paquet fiscal" "conduira à dégrader les conditions de travail, à dissuader l'emploi et n'aura aucun effet positif sur le pouvoir d'achat des Français".

 La "principale conséquence" de la détaxation des heures supplémentaires "sera une intensification et une dégradation des conditions de travail de nombreux salariés", expliquent-ils.

 "Cette mesure contribuera à asphyxier les régimes de protection sociale" et "jouera pleinement contre l'emploi, les employeurs étant financièrement incités à recourir aux heures supplémentaires plutôt qu'à embaucher", poursuivent-ils.

 "L'abaissement du bouclier fiscal à 50% des revenus constitue une course au moins disant fiscal qui s'opèrera au bénéfice exclusif des plus grandes fortunes", ajoutent Michel Sapin et Alain Vidalies.

 Selon eux, "les 90% de Français qui gagnent moins de 3.000 euros par mois n'y gagneront rien alors même que les plus fortunés y gagneront trois smic par mois".

 "La suppression de l'essentiel des droits de succession, alors que 75% des successions échappent aujourd'hui à toute imposition, s'opèrera au bénéfice des 10% de Français les plus fortunés qui détiennent 50% du patrimoine du pays", poursuivent-ils.

 Quant à la déduction de l'impôt sur le revenu de 20% des intérêts versés pour l'achat d'une habitation, elle "favorisera la hausse des prix, dès lors que cette réforme ne sera pas réservée aux primo-accédants, et aggravera encore les inégalités puisqu'elle bénéficiera principalement aux plus gros emprunts".

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21 juin 2007 4 21 /06 /juin /2007 17:16

 

Un nouveau traité sans traiter de l’essentiel

 Mobilisation générale ce soir à Bruxelles des 27 chefs d’Etat et de gouvernement que compte l’Union européenne. La présidence allemande s’est fixé pour objectif de mettre d’accord tous ses partenaires sur un projet de traité se substituant au traité constitutionnel européen, adopté en 2004, mais inapplicable car non ratifié par la France et les Pays-Bas.

 Ainsi, le Conseil européen, sous la pression des autres instances (Parlement et Commission), continue de mettre en priorité les réformes institutionnelles au détriment de la réorientation souhaitable des politiques. Depuis le referendum du 29 mai 2005, les Français sont plus attentifs aux délibérations européennes. Ils vont observer le rôle que va jouer leur nouveau président ces deux jours à Bruxelles, ainsi que les décisions qui seront prises.

 Deux articles ci-après, du Nouvel Observateur et du Monde, pour savoir ce qui se prépare au niveau de l’Europe.

 Voici comment le Nouvel Observateur, ce jour, a présenté les différents aspects de l’ordre du jour du Sommet européen, sur son site www.nouvelobs.com (AP).

 « Traité simplifié : sommet européen crucial »

« Les Vingt-sept se réunissent jeudi et vendredi à Bruxelles pour tenter de trouver un accord sur les grandes lignes d'un texte qui remplacera le projet de Constitution européenne.

 Objectif : sortir l'Union européenne de la crise. Les Vingt-sept se réunissent jeudi 21 et vendredi 22 juin à Bruxelles pour tenter de trouver un accord sur les grandes lignes d'un traité institutionnel destiné à remplacer le projet de Constitution européenne, deux ans après les "non" français et néerlandais.

 Les négociations s'annoncent longues et difficiles avec la Pologne et la Grande-Bretagne, déterminés à défendre leurs intérêts nationaux.

 Soutenue par la France et la majorité des Etats membres, la chancelière Angela Merkel, présidente en exercice de l'Union européenne, veut parvenir à un accord entre les Vingt-Sept sur le lancement d'une conférence intergouvernementale (CIG) pour finaliser la rédaction d'un traité simplifié.

 Faciliter la prise de décision 

Ce traité reprendrait l'essentiel des dispositions institutionnelles de la défunte Constitution: instauration d'une présidence stable du conseil européen, création d'un ministre des Affaires étrangères de l'Union, instauration de la règle de la double majorité (55% des Etats membres représentant 65% de la population), extension du champ du vote à la majorité qualifiée pour les votes au Conseil des ministres.

 Il s'agit de faciliter la prise de décision au sein d'une Union élargie, rendue difficile par le système complexe du traité de Nice, et de lui permettre de jouer un rôle plus important sur la scène internationale.

 L'objectif des partisans du traité simplifié est de parvenir à un accord à Bruxelles sur un mandat "le plus précis et le plus exhaustif possible" pour la CIG, afin que celle-ci limite ses travaux aux aspects rédactionnels. Leur but est de rédiger le nouveau traité d'ici l'automne, afin qu'il puisse être ratifié par les Vingt-Sept avant les élections européennes de juin 2009.

  La Pologne et la Grande-Bretagne intraitables  

Mais deux pays freinent des quatre fers. Avantagée par le traité de Nice, qui lui donne quasiment autant de voix que l'Allemagne pour une population deux fois inférieure, la Pologne s'oppose au système de la double majorité. Les jumeaux Kaczynski, au pouvoir à Varsovie, suggèrent de calculer le poids de chaque pays en fonction de la racine carrée de sa population, ce qui atténuerait l'impact du poids démographique, sans le supprimer.

 La Grande-Bretagne refuse de son côté d'abandonner son droit de veto sur la politique d'immigration et refuse toute référence dans le traité simplifié au caractère contraignant de la charte des droits fondamentaux, qui constituait la partie II de l'ancien traité. Tony Blair, qui participera à son dernier Conseil européen avant de céder la place à Gordon Brown, conteste le principe d'un ministre des Affaires étrangères de l'UE.

 Marchandages 

 A la veille du sommet, Londres et Varsovie campaient sur leurs "lignes rouges". Les propositions allemandes "font du mal à l'Europe et à la Pologne", a accusé le Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski, "prêt à mourir" pour sa proposition de racine carrée. Le lourd contentieux historique germano-polonais n'est pas pour rien dans la résistance de Varsovie.

 Pour surmonter le blocage, la présidence allemande a présenté mardi soir aux représentants des chefs d'Etat et de gouvernement un texte de compromis, qui repousse à 2014 la mise en oeuvre du nouveau système de vote. Des dérogations ("opting out") pourraient être envisagées pour la Grande-Bretagne.

 Dans ces conditions, les négociateurs s'attendaient mercredi à des discussions éprouvantes, qui devraient se prolonger jusqu'à samedi matin dans la grande tradition des marchandages européens.

 Sarkozy s’attend à "deux jours très difficiles" 

 "Nous allons avoir deux jours très difficiles", a estimé le président français Nicolas Sarkozy, qui participera à son premier sommet et est à l'origine de la proposition de traité simplifié. Mais "il s'agit ni plus ni moins que de sortir l'Europe de l'immobilisme".

 Les partisans du traité simplifié pourront s'appuyer sur le dernier "Eurobaromètre" de la Commission. Selon ce sondage réalisé en avril-mai auprès de près de 30.000 citoyens des 27 Etats membres, 66% soutiennent le projet de Constitution, dont 69% des Polonais et 43% des Britanniques ».

 Par ailleurs, dans sa chronique du Monde ce jour, sur www.lemonde.fr Thomas Ferenczi fait une analyse de l’évolution des rapports de force au sein des institutions européennes.

 « La résistance des Etats-nations »

« Il y a quelques mois, à l'occasion du dixième anniversaire de l'association Notre Europe, fondée par Jacques Delors, l'ancien commissaire européen Pascal Lamy, devenu directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), se demandait avec inquiétude si la "pulsion d'unification européenne" née au lendemain de la seconde guerre mondiale n'était pas en train de prendre fin. La crise que traverse la construction européenne depuis le rejet du projet de Constitution n'est-elle pas, disait-il, "le dernier soubresaut d'un projet qui va mourir après avoir épuisé le moment de sa pertinence historique" ? Ne faut-il pas constater aujourd'hui que cette tentative, "qui consiste à rompre avec le monopole de la légitimité politique des Etats-nations" hérité du traité de Westphalie au milieu du XVIIe siècle, "a échoué" ?

 M. Lamy veut croire que le "désir d'Europe" peut renaître, mais ses interrogations sont au coeur de ce qu'il appelle la "dépression" européenne. Certes, le temps n'est plus où, en France notamment, les "anti-européens" s'opposaient avec passion aux "pro-européens". Ceux qui se disaient jadis "contre l'Europe" appellent désormais à une "autre Europe". Rares sont ceux qui rejettent toute forme d'organisation politique du Vieux Continent. Mais les divergences demeurent sur la nature du lien qui doit unir les Etats membres. Certains, à l'instar des Britanniques ou des Polonais, se contenteraient d'une organisation minimale, qui préserve les souverainetés nationales. Le futur premier ministre britannique, Gordon Brown, pense qu'entre le monde globalisé et les Etats-nations la construction d'un espace européen n'est plus vraiment pertinente.

 Les débats entre les Vingt-Sept sur un nouveau traité institutionnel confirment l'essoufflement de l'idée européenne. Sous la pression des eurosceptiques, dont la détermination s'accroît, l'Union s'éloigne peu à peu de l'esprit communautaire. La nouvelle génération des dirigeants du Vieux Continent s'accommode volontiers de cette évolution. Nicolas Sarkozy, en particulier, considère les institutions européennes avant tout comme l'instrument d'une coopération entre gouvernements. Il l'a prouvé lorsqu'il était ministre de l'intérieur en réunissant, en marge de l'Union, les représentants des grands pays afin de coordonner leurs politiques.

 La volonté de l'Europe d'intervenir davantage sur la scène internationale renforce aussi le rôle des diplomaties nationales. Les innovations du futur Traité vont apparemment dans le même sens. En se donnant un président élu pour deux ans et demi, renouvelable une fois, et un ministre des affaires étrangères de plein exercice, l'Union va donner plus de poids aux Etats, en dépit des précautions prises pour ne pas amoindrir la Commission. Le nouveau système de vote avantagera les plus peuplés d'entre eux. Les décisions refléteront les rapports de forces entre les Vingt-Sept. Comme le répète José Manuel Barroso, président de la Commission, les institutions européennes doivent être au service des Etats. Le monopole de la légitimité politique des Etats-nations, auquel l'Union prétendait mettre fin, n'est pas mort.

 L'Europe qui se dessine est différente de celle dont rêvaient les fédéralistes. Est-elle pour autant vouée à l'échec ? C'est ce que pensent ceux qui ne renoncent pas à l'idée d'un pouvoir supranational. Mais ceux-là sont aujourd'hui minoritaires. L'un des plus fervents défenseurs des "Etats-unis d'Europe", le premier ministre belge Guy Verhofstadt, va céder la place après sa défaite électorale. Aux autres, qui se disent "euro-réalistes", d'apporter désormais la preuve qu'une association d'Etats souverains est capable d'agir efficacement en mettant en oeuvre une volonté commune. C'est peut-être la dernière chance de l'Europe ».

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20 juin 2007 3 20 /06 /juin /2007 14:23

 

 « Pour une refondation républicaine de la gauche » 

Lu le 15 juin sur AGORA VOX (www.agoravox.fr) sous la signature de Brisefer (Paris), cette réflexion intéressante portant sur la refondation de la gauche.  En direct sur http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=25843  

 « Au lendemain de ces élections législatives, à part les régions, la majorité politique installée à tous les niveaux de représentation, de décision et de juridiction sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy sera de droite. Le temps de préparer l’avenir.

Durant la campagne présidentielle, la droite française s’est appropriée avec succès les valeurs républicaines que la gauche avait abandonnées depuis des années : Valeur-travail (nous autres gens de gauche dirions valeur du travail), patriotisme économique (nous dirions sens de l’intérêt de la nation), droit à la sécurité (nous dirions autorité de l’Etat), émancipation par l’école (nous dirions socle des connaissances véhiculées par l’Education).

 Voilà ainsi réappropriées les valeurs en lesquelles croyaient ceux qui, au XIXe siècle, ont fait la Commune et inventé la nation républicaine. L’Appel des citoyens de Paris proclamait ceci le 11 avril 1871 : «  Pas de devoirs sans efforts, pas de droits sans devoir. Nous voulons le travail mais pour en garder le produit. Plus d’exploiteurs, plus de maître. Le travail et le bien-être pour tous, le gouvernement du peuple par lui-même  ». Ce sont les valeurs de la République et de la gauche. Et si la gauche a lentement perdu la confiance d’une partie des couches populaires, celles qui se lèvent tôt, c’est d’abord parce que, du PCF au Parti radical en passant par le PS, elle a abandonné notre drapeau à Le Pen, les ouvriers à leur pouvoir achat, les valeurs de fraternité aux démagogues.

 Au terme d’une campagne difficile, Ségolène Royal, deux fois vaincue aujourd’hui, a reçu le soutien de 17 millions de Français. On le sait, les professions libérales et intermédiaires, les commerçants et artisans en majorité, ont voté pour Nicolas Sarkozy, mais il est constant que les citoyens les plus jeunes et les actifs de moins de 65 ans ont voté pour Ségolène Royal. Ça offre un espoir...

 Il n’empêche que l’entreprise de réaffirmation de ses propres valeurs par la gauche a commencé, et pas seulement en France : la critique sérieuse des bases du libéralisme financier (le fameux néolibéralisme) qui, sous couvert d’Europe, nous condamne au chômage de masse par l’euro fort, et façonne l’apologie du marché dit “libre”, où seule la concurrence est le dogme, où se prépare minutieusement la mise à mort des services publics. Il y a pour le coup une mondialisation de cette prise de conscience.

 Faut-il alors succomber à certains barrissements, et ne voir l’avenir qu’à travers une “social-démocratie” à l’anglaise ou à l’allemande ? Bonne idée, mais en fait non. Car ces pays ont des traditions, des pratiques syndicales que nous n’avons pas. Les pays qui vont bien en Europe du Nord et l’Allemagne pratiquent le consensus et la grève travaillée, car ils sont moins touchés par la crise économique et commerciale que connaît la France.

 La France est républicaine. La gauche a pour raison d’être l’accomplissement de la République. Si elle ne devenait qu’une “aile consolatrice” du néolibéralisme, elle ne répondrait plus à sa mission et laisserait à découvert un immense espace, livrant les couches populaires à l’abandon, à l’abdication, à la révolte ou aux démagogues de tout poil.

Nicolas Sarkozy s’affiche avec George Bush au moment même où les experts du Pentagone et le peuple américain lui donnent tort sur son action internationale. Et des socialistes français exaltent Tony Blair quand les Britanniques le chassent, ou la SPD allemande quand elle gouverne sous les ordres de la droite. Une gauche libérale pourrait retrouver bien vite les palais ministériels si le but de l’action politique était d’arriver à tout prix au gouvernement. Mais pourquoi faire ? La politique de Tony Blair ? Croissance inouïe des inégalités, 12 700 000 travailleurs pauvres (7 millions en France vivent avec moins de 700 euros par mois), privatisations, suivisme américain en Irak ? Pour faire comme la politique du SPD allemand qui a fait alliance avec la droite, et après le programme Agenda 2000, foule au pied les acquis sociaux et laisse exploser la pauvreté ? Non, la France n’est ni la Grande-Bretagne, ni l’Allemagne. Nos histoires sont différentes.

 Des voix de gauche, d’anciens députés et ministres, représentants parlementaires, parmi lesquels Sami Naïr , Georges Sarre, Arnaud Montebourg, ou Jean-Yves Autexier, proposent une refondation républicaine de toute la gauche. Car enfin, même le Parti communiste français qui relevait le drapeau au lendemain de la guerre a laissé Le Pen s’en emparer, et par une méprise historique, abandonné le concept de nation.

 Loin d’être un slogan ou un vain mot, “Refondation” recouvre la volonté politique radicale d’une entière réorientation des conditions de notre participation au fait européen et à la mondialisation néolibérale. Alors pourquoi "républicaine" ? Parce qu’appuyée sur les principes de la démocratie, de la pleine souveraineté des peuples.

 À l’heure des “souverainetés limitées” en Europe, il serait temps de préparer la refondation des Républiques sociales qui protègent les faibles des fauves. Qui protègent les salariés du dumping social, protègent la collectivité du dumping fiscal, protègent les industries des délocalisations, protègent les locataires du rentier, protègent le commerce des dérèglements monétaires qui surviennent loin de lui.

 La refondation est ouverte largement, au-delà des rangs de la gauche républicaine. Non pas à des centristes qui n’existent que par les contradictions de la droite et les insuffisances de la gauche, mais à des républicains qui, au-delà de l’ouverture de pacotille actuelle, verront bien que derrière le discours de Nicolas Sarkozy, il y aura la politique cynique des détenteurs de la fortune, des fabricants du marketing de la peur, des jean-foutre de l’intérêt général, fascinés par l’Amérique du Nord, c’est-à-dire par la loi du plus fort.

 Alors, le sacrifice de celles et ceux qui ont vu s’achever au pied du mur des Fédérés le cours de leur vie sous les tirs des fusils versaillais, toutes celles et ceux qui ont sué sang et eau pour que notre pays soit ce qu’il est devenu, une des plus belles démocraties du monde, tout cela n’aura pas été vain ».

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