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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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30 mai 2007 3 30 /05 /mai /2007 22:45

 

Le risque de l’excès de concentration des pouvoirs

 

Voici ce qu’en rapporte le site Désirs d’avenir.  

Le meeting du Zénith a été pour Ségolène Royal « un bon moment, un moment d’intensité, de fraternité. Reprendre la campagne, c’est un moment de joie, à la fois pour soutenir les candidats et puis de revenir au contact des citoyens et des militants. Donc voilà, c’est reparti, la politique, ça ne s’arrête jamais. »

« J’ai la responsabilité en tant qu’ancienne candidate à l’élection présidentielle de faire en sorte que les 17 millions d’électeurs qui se sont portés sur mon nom reviennent voter. Il y a un risque d’abstention, c’est pour ça que ma responsabilité, c’est de dire aujourd’hui : venez voter parce que nous avons besoin d’une respiration démocratique. »

« Il faut que les députés socialistes soient les plus nombreux possibles à l’assemblée pour que l’opposition soit forte. L’opposition doit surveiller, proposer, s’opposer à ce que nous pensons de mauvais pour l’équilibre des Institutions ou pour le creusement des inégalités comme le prouvent un certains nombres de propositions de la droite. »

« Ce qui est important, c’est d’ouvrir les yeux des Français sur ce qui se prépare parce qu’il y a ce que Nicolas Sarkozy dit avant les élections législatives et ce qui se prépare une fois que le majorité sera écrasante. Je crains les pleins pouvoirs dans la mesure où la droite aujourd’hui concentre énormément de pouvoirs, Matignon, l’Elysée, le Sénat, des institutions qui sont pourtant censées être impartiales, le Conseil Supérieur de la Magistrature, le Conseil Supérieur de l’audiovisuel, le Conseil Constitutionnel, le système médiatico-financier. Il y a des relais très forts entre le pouvoir, les médias et les puissances de l’argent. Si l’on veut, dans l’intérêt même des Français, qu’il y ait un contre pouvoir qui alerte et propose, dans la continuité de ce que j’ai dit lors de la campagne présidentielle avec notamment le soucis porté à la relance de la croissance, aux services publics qui sont fragilisés aujourd’hui, il faut que les français viennent voter. »

A propos de la loi cadre de Nicolas Sarkozy sur le service minimum, Ségolène Royal estime que ce dernier a « reculé. Il a fait des déclarations tonitruantes avant les élections et les premiers contacts avec les organisations syndicales ont montré qu’il faut favoriser le dialogue social avant qu’il y ait des grèves. »

Interrogée sur la présidence de la commission des finances que Nicolas Sarkozy devrait proposer à un député socialiste, elle répond qu’il faut d’abord demander un « renforcement des pouvoirs du parlement car un parlement sans pouvoir, c’est une commission des finances sans pouvoir. »

Enfin, sur sa volonté de se présenter à la tête du Parti socialiste, Ségolène Royal rappelle qu’elle « ne veut pas déstabiliser la campagne des élections législatives. » « Je suis une femme politique responsable, nous verrons la suite, mais je crois en tout cas, que j’ai entamé durant la campagne présidentielle une rénovation de la façon de faire de la politique, une rénovation des idées politiques et je crois qu’il va falloir que le Parti Socialiste révise un certain nombre de ces dogmes et regarde la société telle qu’elle est et telle qu’elle va et construise avec imagination l’alternance de demain. »

 http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=sinformer_actualites&actu=1794

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30 mai 2007 3 30 /05 /mai /2007 22:29

 

« Les sept péchés capitaux de Sarkozy »

Le journal en ligne ReSPUBLICA a publié dans son édition du 25 mai (n° 540) un article tiré du magazine Bastamag.org, sous la signature du journaliste Ivan Du Roy, membre de la rédaction de Témoignage chrétien et du Conseil d’administration d’ATTAC.

 « A écouter Nicolas Sarkozy, le sursaut économique viendra de la fin du « matraquage fiscal ». Ce discours s'appuie sur des idées reçues, en grande partie fausses. Les propositions fiscales de Sarkozy ne profiteront pas aux salariés même s'ils travaillent plus, mais aux plus riches qui, eux, sont certains de s'enrichir davantage en spéculant. Décryptage de l'une des plus grandes escroqueries de la campagne.

 L'impôt va mal. Des réformes successives l'ont rendu incompréhensible pour le commun des mortels sans en améliorer l'équité. Il entraverait le développement économique et la création d'emplois. Il ferait fuir de nombreux créateurs d'entreprises vers des cieux, et surtout des taux, plus cléments. Il empêcherait des parents, après une vie de dur labeur, de léguer à leurs enfants maison familiale et pécule financier patiemment mis de côté.

Face au discours ambiant alimenté par les pieux mensonges sarkozystes, nous avons jugé urgent, avec la précieuse aide de Vincent Drezet, secrétaire général du Syndicat national unifié des impôts (Snui), de rétablir quelques vérités fiscales pour que ceux qui s'apprêtent à voter pour le candidat de l'UMP, notamment dans les classes populaires et moyennes, aient pleinement conscience des conséquences de leur acte. « L'impôt est l'ami de la cohésion sociale et n'est pas l'ennemi de l'activité économique. Moins d'impôts, ce n'est pas forcément plus d'emplois. Tout dépend de l'affectation des dépenses », tient à préciser le syndicaliste. L'enjeu fiscal cache un véritable choix de société.

 « Une année de scolarisation en collège coûte 7 400 euros par an selon les estimations de l'OCDE. Qui pourrait payer si cela était privé ? illustre Vincent Drezet. Tout le monde bénéficie de l'impôt, en particulier les entreprises, donc il est normal que chacun y contribue ».

 La teneur du débat présidentiel n'a pas été à la hauteur de l'enjeu. Les lieux communs ont foisonné, rarement les questions de fond. Vaut-il mieux supprimer l'impôt sur la fortune (ISF) ou réduire la TVA sur plusieurs produits de première nécessité, tels les médicaments ou l'eau ? Quid des impôts locaux ? Comment intégrer une fiscalité écologique qui ne nuit pas aux ménages les plus modestes ?

 « L'impôt ne peut pas tout, mais ne doit pas rester à l'écart de tels enjeux. La fiscalité vient en appui des politiques. Il y a des écueils à éviter, comme dire « il suffit de » ou « il faut taxer cela ». Si, par exemple, on taxe davantage les plus-values, comme le proposent plusieurs candidats de gauche. Quand survient un crack boursier, adieu les plus-values et donc les taxes. Comment fait-on pour équilibrer le budget ? Il n'y a pas d'assiette miracle, mais une question de choix sur la manière de répartir l'impôt ».

  Un véritable débat serait salutaire. À moins de considérer comme légitimes les inégalités actuelles, et l'instauration durable, deux siècles après l'abolition des privilèges, d'une aristocratie de patrimoine divin, qui ne se définirait non par son titre de noblesse mais par les sept, huit, neuf voire dix chiffres caractérisant son patrimoine. C'est cela que propose Sarkozy ».

 Lire la suite des 7 péchés capitaux Lien permanent vers cet article 

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29 mai 2007 2 29 /05 /mai /2007 15:35

 

Proposer aux médecins un pacte de confiance

 Nouvelle question, ce midi, du Courrier de la Mayenne, cette fois-ci sur le problème de la désertification médicale, particulièrement aigu dans le Nord-Mayenne.

 Pris de court, je me suis raccroché aux branches de Ladislas Polski, médecin, responsable MRC dans les Alpes-Maritimes et secrétaire national MRC à la santé.

J’avais mis en ligne sur ce blog le 10 avril dernier son intervention dans l’Aube.

 Voici ce que j’ai répondu, ce jour, au Courrier de la Mayenne.

 « La Mayenne est concernée par le problème de l’inégalité d’accès aux soins et les perspectives sont défavorables. Il faudrait une meilleure coordination du système de soins et redonner un sens au parcours de soins.

 Les dispensaires de nouvelle génération proposés par Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle permettraient la collaboration des professionnels de santé entre eux au sein d’une même structure dans le souci d’une prise en charge pluridisciplinaire des patients.

 Ces maisons de santé pourraient ainsi constituer l’un des maillons d’une chaîne qui les relierait à la médecine ambulatoire classique et aux établissements hospitaliers.

 Dans un tel réseau de soins, le Dossier Médical Personnel, à condition qu’il soit repensé, aurait toute sa place.

 La question de la médecine générale est particulièrement importante puisque la médecine de premier recours constitue, avec l’hôpital public, l’un des deux piliers fondamentaux du système de santé.

 Ce rôle fondamental de santé publique implique la nécessité de mener une véritable politique de la médecine générale qui touche à tous ses aspects et particulièrement à la formation, aux modalités d’installation et d’exercice professionnel, aux missions du médecin généraliste, aux modes de rémunération, à la formation médicale continue.

 La question de la formation initiale des médecins conduit notamment à repenser les numerus clausus qui doivent être desserrés afin de préparer une meilleure démographie médicale.

 Par ailleurs, il convient de fixer prioritairement les besoins de formation des médecins en fonction des besoins sanitaires du pays, et non en fonction des seuls besoins de l’hôpital et de ses filières de formation.

 Concernant la question de l’installation des médecins, Ségolène Royal a souhaité l’intégrer  dans un Pacte de confiance à proposer aux médecins, afin de préciser leurs droits et leurs devoirs vis-à-vis de la collectivité nationale, avec des incitations positives à l’installation pour mieux couvrir les zones sous-médicalisées.

Il convient aussi d’entreprendre un débat sur la redéfinition des missions du médecin généraliste, qui prenne en compte notamment sa participation à la permanence de soins, et ses fonctions sociales.

 Les différents modes d’exercice devront être pensés, à la lumière notamment de la création des nouveaux dispensaires évoqués précédemment.

 Dès lors, la question de la rémunération est à aborder avec l’idée que le paiement à l’acte peut être complété par une rémunération de type forfaitaire, au titre de la participation à des actions de prévention ou de santé publique.

 La question de la formation médicale continue doit également faire partie de la réflexion globale sur la médecine générale : il faut garantir une formation médicale continue indépendante de l’industrie pharmaceutique, et réfléchir à la mise en place de référentiels de bonnes pratiques pour les professionnels de santé ».

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29 mai 2007 2 29 /05 /mai /2007 15:06

 

Trois priorités : l’Europe, la gauche et l’agriculture

 Voici le texte que j’ai transmis ce jour au Courrier de la Mayenne (l'hebdomadaire qui couvre les arrondissements de Laval et de Mayenne) qui me demandait ce matin par courriel de lui communiquer mes trois engagements prioritaires.

 Je n’ai pas hésité :

 - la réorientation européenne, suite au refus de ratifier le traité constitutionnel européen ;

- la refondation de la gauche qui a commencé avec Ségolène Royal et l’accord PS-MRC ;

- la nouvelle politique agricole que je propose pour la France en vue de refonder la PAC.

 Mes trois engagements prioritaires

 1 – La réorientation de la construction européenne, suite au NON du 29 mai 2005 et à l’accord politique PS-MRC du 9 décembre 2006. Il s’agit de faire évoluer l’Europe sur des bases démocratiques, respectant la volonté des peuples. L’objectif est une Europe indépendante et réaliste, qui impose des règles à la mondialisation, lutte contre le chômage de masse et le démantèlement de l’industrie, protège l’emploi et les services publics, préserve nos principes républicains et notre modèle social européen. 

2 – La refondation républicaine de la gauche française et son rassemblement autour d’un projet alternatif au néo-libéralisme. La gauche doit prendre appui sur la République et la démocratie pour mettre en échec l’offensive de la nouvelle droite, bonapartiste, néo-libérale et néo-conservatrice, qui va concentrer tous les pouvoirs à la présidence de la République, faisant évoluer la Vème République vers un régime impérial aux apparences républicaines. 

3 – La proposition d’une nouvelle politique agricole, concernant tous les citoyens par ses liens avec les questions de l’alimentation, de la santé publique, de la préservation de l’environnement et de l’emploi en milieu rural. L’existence même d’une politique agricole n’est possible qu’à condition de réorienter la politique européenne. La PAC doit cesser d’être sous tutelle des options de négociation à l’OMC. Il faut lui donner une vraie légitimité en la refondant sur la base de ses principes fondateurs (la protection de l’espace européen, notamment) mais en tenant compte des éléments nouveaux qui sont en train de bouleverser la donne mondiale (besoins alimentaires planétaires, redressement du prix des matières premières agricoles).

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28 mai 2007 1 28 /05 /mai /2007 20:02

 

Corriger la lourdeur hyper-bureaucratique de la PAC

 L’hebdomadaire agricole et rural « L’Avenir agricole » demande aux candidats aux élections législatives en Mayenne, Sarthe et Maine-et-Loire, de répondre à une question « Quelle mesure concrète défendrez-vous prioritairement à l’Assemblée nationale ? ».

 

 Voici la réponse que j’ai faite ce jour en prenant un peu de champ par rapport à la question posée. Au vu de l’espace réservé aux premières réponses, seul le début de ce texte sera publié par le journal.

  « S’il n’y avait qu’une mesure concrète à défendre, ce serait de reconsidérer la mise en œuvre de la conditionnalité des aides directes, sans attendre le bilan de santé de la PAC en 2008 et, plus globalement, de revoir l’ensemble des règles administratives qui enserrent le monde agricole dans un système ultra-bureaucratique à l’initiative de la Commission européenne, mais avec l’accord des gouvernements jusqu’à présent.

 Il faudrait aussi reconsidérer la gestion française des aides directes en les régionalisant.

 A terme, ces aides publiques devraient être plafonnées et réorientées vers les petites et moyennes exploitations, en lien avec des objectifs sociaux et territoriaux définis à l’échelon régional ou inter-régional.

 Il faut être conscient que la France n’a plus de politique agricole ; elle se limite à accompagner les mesures libérales préconisées par la Commission européenne. La PAC elle-même n’est plus une politique agricole car elle est sous la tutelle des options de négociation commerciale à l’OMC. Elle se réduit à la gestion de mécanismes.

 Notre pays doit se doter d’une nouvelle politique agricole qui tienne compte en priorité des besoins alimentaires actuels et futurs de la population, dans le cadre d’une approche globale, intégrant les besoins au niveau mondial et des objectifs sociaux et environnementaux.

 Cette politique nouvelle doit viser à réorienter et refonder la PAC en tenant compte de ses principes fondateurs (la protection de l’espace européen, notamment) et des éléments nouveaux qui sont en train de bouleverser la donne mondiale, en particulier la nécessité de produire des denrées pour faire face aux besoins alimentaires d’une part, et le redressement des prix des matières premières agricoles d’autre part.

 La libéralisation des échanges commerciaux et les mesures de dérégulation restent les principales préoccupations de l’OMC. Il faudrait une volonté politique des parlements et gouvernements des pays membres de l’Union européenne pour mettre en priorité les questions alimentaires et les conséquences des bouleversements climatiques sur la vie humaine ».

Michel SORIN , ingénieur agronome, délégué national MRC à l’agriculture, est candidat MRC dans la 1ère circonscription de la Mayenne.

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28 mai 2007 1 28 /05 /mai /2007 18:13

 

Brider le système capitaliste, réorienter l’Europe

 Ouest France 53 propose aux candidats aux élections législatives en Mayenne un espace d’expression libre de 1 600 signes. Voici ce que j’ai transmis ce jour à la rédaction.

 

 « Je suis candidat dans le cadre de l’accord PS-MRC et par la volonté du Mouvement Républicain et Citoyen de présenter, dans certaines circonscriptions, ses propres options de refondation républicaine de la gauche. Notre objectif est de faire gagner la gauche et de lui permettre de gouverner durablement avec le soutien du peuple français.

 Ma présence dans cette élection le 10 juin accroît les chances d’élire au second tour un député de gauche dans la mesure où elle offre, au premier tour, un choix supplémentaire à des électeurs de gauche qui seraient peu satisfaits par les autres candidatures.

 Mon engagement politique en 1973, dans le sillage de R Buron et de JP Chevènement, s’est fait avec la volonté de brider le système capitaliste, par des lois et des politiques atténuant ses effets les plus néfastes, notamment le creusement des inégalités sociales. Mon but en 2007 reste le même. Je refuse le social-libéralisme, en vogue dans les partis de gauche européens, mais qui a montré ses limites et son absence d’efficacité.

 La gauche antilibérale a raison dans sa critique du système mais manque de réalisme et de crédibilité dans ses propositions. 

 Avec Chevènement, je me bats pour que la gauche se rassemble autour d’un projet cohérent qui puisse poser de nouvelles règles du jeu et faire utiliser de nouveaux outils par l’Etat, dans le cadre de la mondialisation financière. C’est pourquoi la réorientation de l’Europe s’impose, comme le peuple français l’a exigé le 29 mai 2005 lorsqu’il a été consulté par référendum ».

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27 mai 2007 7 27 /05 /mai /2007 21:43

 

La bataille sera rude, car la droite dure est au pouvoir 

Xavier Dumoulin, sur son blog http://sr07.unblog.fr, a repris hier l’article du journal Sud Ouest relatant l’intervention du socialiste Henri Emmanuelli le 24 mai en campagne à Montfort-en-Chalosse (Landes). Il exhorte la gauche à se remobiliser.

 « Restez debout »

Henri Emmanuelli est entré en campagne, jeudi soir à Montfort-en-Chalosse. Un peu plus tardivement que ses collègues Alain Vidalies et Jean-Pierre Dufau, qui ont déjà plusieurs réunions publiques au compteur. Mais pas moins énergiquement. « Je dois vous dire que lorsque je vois l'arrogance de ce pouvoir, ça commence à me remettre en forme. J'ai les dents qui repoussent. »

 S'il reconnaît dans la défaite à la présidentielle « une responsabilité collective », Henri Emmanuelli repousse à plus tard l'heure de la grande explication. Interrogé par un sympathisant socialiste sur les divisions au sein du PS, l'ancien premier secrétaire s'est dit uniquement préoccupé par les législatives. « Il ne faut pas baisser les bras. Il faut reprendre le goût de la bataille. Il faut agir comme si nous allions gagner cette élection. »

 Henri Emmanuelli prévoit que la bataille sera rude. Rude comme, selon lui, la politique du nouveau gouvernement. « Les coups vont pleuvoir car, je vous le dis avec gravité, la droite dure est au pouvoir. »

 Et le député sortant d'égrener la liste des projets qui feront « regretter à beaucoup d'électeurs d'avoir voté Sarkozy » : le bouclier fiscal, « qui ne concerne que les plus riches », la TVA sociale, « qui elle pénalisera tout le monde », la franchise médicale, « insupportable pour les petits salaires », et les retraites.

 Sur ce dernier point, Henri Emmanuelli a lancé un avertissement aux personnes âgées. « Je peux comprendre votre inquiétude et même vos peurs, mais n'allez pas croire que les jeunes d'aujourd'hui vont accepter des sacrifices que vous n'auriez pas consenti vous-mêmes hier. »

 Imposture. En matière économique et sociale, Henri Emmanuelli a battu en brèche le fameux « travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy.

 « La question des heures supplémentaires est une imposture. D'abord parce qu'elles ne sont décidées ni par le salarié, ni même par le dirigeant d'entreprise, mais par le marché. Affirmer ensuite que les bénéficiaires pourront les déduire de leurs impôts est une autre escroquerie. La plupart des salariés qui effectuent aujourd'hui des heures supplémentaires ne sont pas imposables. »

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27 mai 2007 7 27 /05 /mai /2007 21:05

 

Un mouvement de fond qui ne doit pas s’arrêter

 C’est le retour de Ségolène Royal au moment où les candidats aux élections législatives abordent la dernière ligne droite de l’arrivée le 10 juin. Elle a aussi dénoncé ce qu’elle appelle les mensonges de Nicolas Sarkozy depuis qu’il est président. Voir ci-après et sur son blog http://www.segoleneroyal2007.net/article-6693139.html

 Pour sa part, François Hollande, ce jour, a appelé les socialistes à la mobilisation et critiqué certaines mesures prévues par le nouveau gouvernement. Voir ci-après l’article emprunté à www.lemonde.fr  

 Ségolène Royal :

 « Je veux lancer un message de mobilisation aux électeurs »

 Lors d'un point presse à la Rochelle, Ségolène Royal, venue soutenir des candidats du Parti socialiste et du PRG aux élections législatives, a lancé samedi un appel à la mobilisation pour les élections législatives aux 17 millions d'électeurs qui ont voté pour elle au second tour du scrutin présidentiel.

"Je veux lancer ici à La Rochelle, dans ma région, un message de mobilisation aux électeurs. Il faut que les 17 millions d'électeurs qui m'ont donné leur voix viennent voter".

"Il est important que ce mouvement de fond qui s'est lancé aux présidentielles, cette énergie, cet enthousiasme se transforment aux législatives", a-t-elle dit. "Quelque chose s'est déclenché qui ne doit pas s'arrêter".

Ségolène Royal voit dans ces échéances "un enjeu démocratique majeur pour que tous les pouvoirs ne soient pas dans les mêmes mains".

Les mensonges du nouveau Président de la République

Ségolène Royal a aussi dénoncé les "mensonges" de Nicolas Sarkozy depuis 10 jours.

"Il y a eu des mensonges tenus par Nicolas Sarkozy". "Sur ces quelques semaines seulement il va pouvoir faire illusion, sauf qu'au vu de la gestion des premiers dossiers on voit que les promesses ne correspondent à rien et ont été faites, pour un certain nombre d'entre elles, uniquement pour gagner des voix".

"Le moment de vérité arrivera pour Nicolas Sarkozy" parce que "les gens vont se rendre compte qu'ils ont été floués petit à petit par un certain nombre de propositions qui sont intenables".

"Un certain nombre de gens se sont faits avoir lorsqu'ils imaginaient que du jour au lendemain ils allaient pouvoir obtenir des déductions d'intérêts sur les emprunts immobiliers".

Parmi ces Français "floués", elle a évoqué les personnes âgées qui ont voté pour Nicolas Sarkozy en raison de la promesse d'allégement sur les droits de succession alors que dans "75% des cas il n'y a aucun droit perçu" ou "ceux qui ont acquis leur résidence principale il y a quelques mois et qui pensaient pouvoir bénéficier de déductions de leurs intérêts d'emprunts".

"C'est la même chose pour le service minimum". Après avoir pris contact avec les organisations syndicales le président Nicolas Sarkozy a été contraint de constater "qu'une réforme comme celle-ci aussi brutalement qu'il l'avait promise est impossible".

Les promesses déjà non tenues incluent la candidature de la Turquie à l'Union européenne. Nicolas Sarkozy a fait "une promesse qu'il savait intenable", c'est que "dès son élection il interromprait les négociations avec la Turquie". "A peine son voyage à Bruxelles s'est-il passé qu'il a été aussi obligé de reculer, il n'a aucun pouvoir pour arrêter du jour au lendemain les négociations au long cours et qui ont engagé dans la quinzaine d'années qui sont devant nous la parole de la France".

 François Hollande appelle les socialistes à la combativité

 Le premier secrétaire du PS, François Hollande, a appelé dimanche 27 mai les socialistes à la "combativité" pour les législatives, et s'en est pris aux mesures annoncées par François Fillon.

 "Il faut de la combativité, il faut de la pugnacité, il faut de la volonté, il faut qu'on dise qu'on est là, qu'on n'est pas seulement au service d'un parti, d'un camp, mais qu'on est au service des Français", a déclaré M. Hollande sur Canal +.

 Il a critiqué plusieurs des mesures prévues par le nouveau gouvernement, notamment un nouveau contrat de travail, "qui va être maintenant unique et ressembler au CPE". Il a par ailleurs qualifié de "dangereux" le projet du gouvernement de détaxer les heures supplémentaires."Cela voudrait dire que l'embauche va être découragée par rapport à ceux qui ont un emploi (...) Nous, nous disons qu'il vaut mieux baisser les cotisations sociales sur les nouvelles embauches", a-t-il expliqué.

 LA SUPPRESSION DE LA CARTE SCOLAIRE, "PRIME À L'ARBITRAIRE"

"On nous parle de déduction des intérêts sur le revenu imposable pour l'achat de la résidence principale (...) Nous, nous disons au contraire : prêt à taux zéro pour ceux qui veulent accéder à la propriété et même aide directe pour qu'on devienne propriétaire", a ajouté M. Hollande.

 A propos de la suppression de la carte scolaire envisagée par le gouvernement, M. Hollande a par ailleurs déclaré que "supprimer la carte scolaire c'est la prime à l'arbitraire, à la débrouille et à la sélection dans les établissements".

 Interrogé sur Canal + à propos des personnalités de gauche qui ont accepté des portefeuilles ministériels, M. Hollande a assuré qu'elles font "une politique de droite", et que ce sont "des ministres de droite".

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26 mai 2007 6 26 /05 /mai /2007 15:05

 

La crise de la gauche s’expose au grand jour

 Baylet relève de « réelles convergences avec la nouvelle vision » de Sarkozy. Le 15 mai, il avait été reçu par le président élu, qui lui avait fait part de ses idées pour gouverner le pays et aussi de l’intérêt d’un rapprochement entre les radicaux de gauche et les radicaux valoisiens de Borloo. Comment le président Baylet n’y avait-il pas pensé plus tôt ?... Mais ce n’est pas possible avant les élections législatives, puisqu’un accord lie le PRG au PS dans 32 circonscriptions.

 Je résume : le PRG veut d’abord faire élire ses députés par les électeurs de gauche, puis débattre avec les radicaux de l’autre bord qui font partie de la majorité présidentielle de droite.

 Une autre dépêche de la même source évoque la crise du PS, à la fois de leadership et de projet.

 A lire sur http://www.marianne2007.info/DEPECHES-AFP_r19.html

 Un article, paru ce jour, sur www.liberation.fr fait état d’un entretien réalisé par Alain Auffray avec Claude Allègre (toujours qualifié de fidèle de Lionel Jospin) qui critique François Hollande et Ségolène Royal  sous ce titre alléchant « Le PS a fait de l’incompétence le gage de la démocratie ». L’ancien ministre de la Recherche mise sur Bertrand Delanoë pour résister à l’offensive à venir de Ségolène Royal sur le leadership du PS…

Décidément, la gauche a besoin d’être refondée sur des bases claires !

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26 mai 2007 6 26 /05 /mai /2007 13:10

 

Pourquoi la France s’est-elle livrée à la droite ?

 Pierre Cassen est l’un des rédacteurs du journal en ligne ReSPUBLICA adressé à 25 000 internautes, dont la ligne politique est au carrefour entre la gauche laïque et républicaine d’une part, et le mouvement social et associatif d’éducation populaire d’autre part. Dans la lettre 540 Pierre Cassen fait un retour sur l’action de la gauche depuis 1977, en indiquant qu’un second article suivra la semaine prochaine, concernant la période récente depuis le référendum européen, dans lequel il expliquera comment Sarkozy a gagné en reprenant un discours républicain abandonné par la gauche.

 Voici ce premier article portant sur la période 1977-2007 Lien permanent vers cet article

 « En 30 ans, la gauche a-t-elle brûlé tous ses jokers ? »  

« A l’issue de la nette victoire de Nicolas Sarkozy, et d’une probable lourde défaite de la gauche aux prochaines législatives, il est de bon ton, chez certains, d’expliquer que cette victoire est normale, qu’il y a un virage à droite en France, et que notre pays a toujours été conservateur. 53 % des 15,5 millions de salariés du privé, souvent les plus vulnérables socialement, ont voté à droite. 75 % des retraités ont fait de même.
Pourtant, une analyse objective montre que si la France s’est livrée à la droite, c’est davantage par dépit que par passion. Depuis 1977, les électeurs ont été d’une indulgence exceptionnelle avec une gauche à qui ils ont beaucoup pardonné, et souvent redonné une nouvelle chance, malgré l’ampleur des déceptions précédentes. Résumé rapide des trente dernières années.

 1977-1981 : Le peuple veut battre la droite, et condamne la division.  

Dans l’élan du programme commun de gouvernement entre les socialistes, les communistes et les radicaux, la gauche, largement victorieuse des municipales de 1977, ne peut que remporter les législatives, un an après. C’est sans compter sur la politique de division orchestrée par la direction du Parti communiste et son secrétaire, Georges Marchais. Se livrant à une surenchère sur le smic et les nationalisations, le PCF réussit l’impensable : faire perdre la gauche aux législatives de 1978, et donner un sursis inespéré à la droite. Pendant trois ans, ce parti multipliera les attaques contre le PS, amalgamé à la bande des trois, avec le RPR et l’UDF. A six mois du premier tour, les sondages accordent 60 % à Giscard. Mais les électeurs ne veulent plus de la droite, et sont exaspérés de la division. La sanction sera rude pour le PCF, en 1981, il chute de 20 % et 15 %, et ne peut empêcher François Mitterrand, à qui il se rallie entre les deux tours, de gagner les présidentielles.

 1981-1986 : Premières déceptions, premières sanctions.  

La gauche victorieuse prend des premières mesures. Elle fait dans la symbolique, sous l’impulsion de Robert Badinter, et abolit courageusement la peine de mort. La droite, à chaque fait divers dramatique, multiplie les manifestations haineuses, aux cris de « Badinter assassin ». Economiquement, la gauche prend des mesures sociales comme la trente-neuvième heure, la cinquième semaine de congés payés, et le remboursement de l’IVG. En 1983, après plusieurs dévaluations, elle décide, sous l’impulsion de Delors, de mettre en place une politique de rigueur, que le premier secrétaire du Parti socialiste, un certain Lionel Jospin, qualifie de provisoire. On commence à mettre en place la flexibilité, sous la demande du CNPF. Les salaires sont bloqués. En 1983, c'est un raz-de-marée RPR aux municipales. La bataille de l'école publique est perdue, en 1984, après une manifestation de 1 million de personnes à Versailles, appuyée par la droite et la hiérarchie catholique. Fabius remplace Mauroy, le PCF sort du gouvernement. Ce sont les années Tapie. Yves Montand et Serge July disent « Vive la crise », le chômage de masse augmente. Le Front national commence une fulgurante progression. Le PS répond en récupérant la Marche des Beurs, et en lançant SOS Racisme. L’antifascisme, par ailleurs nécessaire, remplace le socialisme. En 1986, la droite gagne nettement les élections, et c’est une première cohabitation.

 1988-1993 : une deuxième chance, un résultat catastrophique.  

En deux ans, la droite revancharde a perdu tout crédit auprès des électeurs. L’assassinat de Malek Oussekine, lors des grandes manifestations étudiantes contre la loi Devaquet, en 1986, quelques autres bavures policières, que Pasqua a promis de couvrir, montrent à toute une jeunesse, et aux citoyens de ce pays, une image brutale et répressive du gouvernement. Mitterrand apparaît comme le seul rempart à l'Etat-RPR. A quelques jours des présidentielles, l’exécution au lance-flammes des militants indépendantistes kanaks, dans la grotte d’Ouvéa, n’a pas l’effet escompté pour Chirac. Mitterrand, qui l’a dominé lors de la cohabitation, l’écrase aux présidentielles, redonnant une nouvelle chance à la gauche.

 Trois premiers ministres, Michel Rocard, Edith Cresson et Pierre Bérégovoy, vont transformer en cauchemar ces cinq années. On créé le RMI, mais on précarise le travail, et on multiplie les temps partiels. Au nom de la volonté du franc fort, on continue d'arrimer le franc au mark, pénalisant les exportations de la France, on va perdre un million d’emplois à cause de cette politique. Lionel Jospin va autoriser les signes religieux, dont le voile islamiste, à l’école, en 1989, bafouant les principes laïques. C’est l’ouverture au centre, en appelant notamment Jean-Pierre Soissons, député-maire centriste d’Auxerre. La France va participer à la première guerre d’Irak. Les scandales éclaboussent le Parti socialiste, tandis que le PCF continue sa chute, et que le FN progresse à chaque élection. Dans ce contexte, Julien Dray et Jean-Pierre Chevènement se démarquent du discours angélique de toute la gauche, en pointant la gravité de la situation dans les quartiers populaires, et la détresse des habitants qui se sentent abandonnés. Ils ne sont pas entendus, et subissent de dures attaques de ceux qui leur reprochent de consolider le discours du FN.

 La construction européenne s’accélère, et François Mitterrand, soutenu par presque toute la droite, et les médias, gagne de justesse le référendum de Maastricht. Chevènement quitte le PS, et crée le MDC, mais il n’est pas suivi par beaucoup de militants. Les partis se réclamant de l’écologie font de bons scores aux élections locales. En 1992, sont signés les scandaleux accords Lang-Cloupet, qui voit le ministre socialiste gaver de subventions les écoles confessionnelles majoritairement catholiques. Les discours sociétaux se substituent aux antagonismes sociaux. Ayant perdu le peuple, discréditée, la gauche essuie une des plus sévères défaites de son histoire, aux législatives de 1993.

 1997-2002 : plus dure sera la chute.  

En 1993, Balladur a été nommé premier ministre, et il se hâte, en plein été, de toucher les retraites du privé, les faisant passer de 37,5 années à 40, et imposant un calcul sur les 25 meilleures années, au lieu des 10 précédemment. Grisé par les sondages, conseillé par Sarkozy, et soutenu par l’UDF, il décide d’en finir avec Chirac, et de se présenter. Ce dernier rétablira miraculeusement la situation, grâce aux discours d’un certain Henri Guaino, sur la fracture sociale. Débordant Lionel Jospin, candidat socialiste, sur la gauche, il rétablit une situation désespérée, se qualifie pour le deuxième tour, et l’emporte contre le premier secrétaire du PS, qui d'ailleurs, il l'avouera plus tard, n'a jamais cru en la victoire.

 Six mois plus tard, Chirac renie toutes ses promesses, et Juppé, son premier ministre, impose un budget d’austérité, faisant payer aux ménages une ardoise de 120 milliards de francs pour remplir les caisses que Sarkozy a vidées pendant son passage à Bercy. Ensuite, vient l’épreuve de forces de décembre 2005, qui voit le pays bloqué par la grève des cheminots pendant près d’un mois. Juppé doit reculer, et se voit, après un tel échec, paralysé dans son action.

 En 1997, Chirac, bien que possédant une assemblée très largement de droite, dissout le Parlement, et provoque de nouvelles élections. A la surprise générale, la droite perd. Lors de la campagne, Jospin parle à gauche, contrairement à 1995, s'engage sur les 35 heures et pose des conditions sur la construction européenne. Il se retrouve à Matignon, avec un gouvernement de gauche plurielle, Jospin-Hue-Chevènement-Voynet.

 D'entrée, il ratifie le pacte d’Amsterdam, reniant les quatre conditions qu’il avait exposées lors de la campagne. Il ne revient pas sur les mesures Balladur, sur les retraites du privé. Mais il impose les trente-cinq heures, que Martine Aubry doit mettre en place. Le Medef entre en résistance, sous la conduite des duettistes Seillières-Kessler. Les trois premières années, domptées par une croissance exceptionnelle, par les 35 heures et les emplois-jeunes, permettent au gouvernement de créer près de deux millions d’emplois, et de faire reculer de manière spectaculaire le chômage. Mais il privatise davantage que le précédent gouvernement Balladur.

 Jean-Pierre Chevènement refuse la régularisation de tous les sans-papiers, demandé par une partie du PS et par toute la gauche plurielle. Bruxelles essaie d'imposer la charte des langues régionales, que la gauche approuve, mais que le conseil d'Etat juge incompatible avec la constitution française.
Dans l'esprit de l'Europe des régions, les accords de Matignon, sur la Corse, mettent le feu aux poudres. Jean-Pierre Chevènement quitte le gouvernement. La situation sera plus difficile les deux dernières années, où le chômage progresse de nouveau. La droite saura jouer remarquablement d’une demande de sécurité des classes populaires que la gauche ne sait pas entendre, pour axer la fin de la campagne sur ce thème. En signant les accords de Barcelone, avec Chirac, dans le cadre de la mise en concurrence de tous les services publics, Lionel Jospin encouragera nombre d’électeurs de gauche à voter plus à gauche, notamment pour les partis trotskistes, crédités à eux deux de près de 10 % des voix. Mais l’éparpillement et la perte de confiance dans le PS feront que ce sera Le Pen qui sera au deuxième tour, et que pour la première fois, la gauche en sera éliminée.

 1997-2006 : Un mouvement social qui a toujours répondu présent.  

L’explosion de joie du 10 mai 1981 venait de loin. Elle n’était que la continuation de la révolte de mai 68 et de la grève générale qui avait marquée cette époque. Elle était la suite des grandes manifestations étudiantes et ouvrières, notamment les sidérurgistes, en 1979. Elle poursuivait le combat des femmes pour le droit à l’avortement, contre l’ordre moral de la droite et de l’extrême droite.

 Pourtant, depuis les années 1980, un matraquage idéologique explique aux citoyens et aux salariés que le libéralisme et le modèle anglo-saxon sont l’avenir, et que notre vieux modèle français, son Etat-providence, sont ringards. Mais un Madelin, qui développe ces thèses, ne fait que 4 % aux élections.

 Le mouvement social se calme quand la gauche est au pouvoir. Mais dès que la droite revient, il se montre disponible. En 1986, les manifestations étudiantes contre la réforme Devaquet éveillent une nouvelle génération à la conscience politique. Le 16 janvier 1994, les laïques font descendre dans les rues de Paris 1 million de manifestants, quand Bayrou voulait libérer le financement des écoles privées. En décembre 1995, les syndicats de la fonction publique, notamment les cheminots, sont soutenus dans leur grève par la majorité de la population. En 2003, quand il s’agit de défendre les retraites, on voit six journées de grève générale en deux mois dans la fonction publique, et onze journée dans l’Education nationale.

 En 2003, Sarkozy perd le référendum sur la Corse, qui voulait faire de la Corse une exception française quant aux institutions régissant l’île.
En 2004 et 2005, la campagne référendaire pour le traité constitutionnel européen voit tout un peuple se soulever contre l’axe UMP-UDF-PS-Verts, qui veulent convaincre les électeurs du bien-fondé du vote « oui ». La presque totalité des médias, tous les grands chroniqueurs, la grande majorité des élus, sont sur cette position. Pourtant, sous l’impulsion d’Attac, et du Parti communiste, la contre-attaque militante, sur Internet et dans les meetings, s’organisent. Sur des bases différentes, mais surtout marquées par le refus du dumping social et la préservation du modèle social, laïque et républicain de notre pays, 55 % des électeurs votent non, infligeant un camouflet à UMP et au PS.

 En 2006, lors de la campagne contre le CPE, dans l’unité, syndicats ouvriers et étudiants infligeront, suite à une mobilisation remarquablement organisée, un recul fatal pour lui à Villepin, qui devra retirer un projet qui aurait précarisé l’ensemble des jeunes salariés.

 Dans les urnes, et dans la rue, nul ne peut donc reprocher, depuis trente années, au peuple français de ne pas avoir répondu présent quand il s’agissait de lutter contre l’offensive libérale.

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