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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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Articles RÉCents

4 juin 2007 1 04 /06 /juin /2007 22:27

 

Chevènement, clair et déterminé, est mobilisateur

Ce clip montre un Chevènement offensif, qui pourrait être l’un des animateurs de la gauche au Parlement, s’il réussit son retour le 17 juin.

En tout cas, sa décision de s’effacer le 10 décembre dernier pour soutenir Ségolène Royal était la bonne. Elle lui a ouvert la possibilité de jouer un rôle dans la refondation de la gauche, sur des bases républicaines.

Découvrez et faites découvrir ce clip.

 http://www.chevenement.fr/Le-clip-du-Mouvement-republicain-et-citoyen-MRC-pour-la-campagne-officielle-des-elections-legislatives_a358.html?preaction=nl&id=3421855&idnl=22432&

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4 juin 2007 1 04 /06 /juin /2007 21:35

 

Le retour de la Constitution européenne, simplifiée

 Est-ce la France qui est de retour en Europe ? Ou la Constitution européenne qui est de retour en France ? Le président Sarkozy se démène pour donner l’impression que la France, à son initiative, est bien décidée à faire adopter un traité institutionnel européen qui ressemble en tous points à la première partie du texte rejeté par le peuple français le 29 mai 2005.

 Voici le commentaire qu’en a fait Jean-Pierre Chevènement le 2 mai sur son blog www.chevenement.fr   

 "Le traité simplifié ou le retour de l'européisme"  

« M. Sarkozy ne paraît avoir rien de plus pressé que de faire adopter son « traité simplifié », succédané de Constitution européenne, par le sommet européen des 20 et 21 juin prochains.  

Cette fébrilité qui le fait rencontrer successivement et précipitamment les principaux chefs de gouvernement européens interpelle : ce traité institutionnel qui devrait être ratifié par la voie parlementaire (et non par referendum comme l'aurait voulu la règle du parallélisme des formes et comme l'avait d'ailleurs proposé Ségolène Royal) vise paraît-il, à remédier à la « panne » de l'Europe.  

 Mais cette « panne » n'existe que dans la pensée unique qui domine l'esprit de nos dirigeants.  

 Ceux-ci éprouvent un fort sentiment de culpabilité, après le « non » retentissant par lequel le peuple français, le 29 Mai 2005, a rejeté le projet de constitution européenne.  

 Le « traité simplifié » de M. Sarkozy est un rite de purification ou plutôt d'expiation. Il ne répond en aucune manière à la nécessité de redresser la construction européenne. M. Sarkozy, pendant sa campagne, avait lui-même fustigé l'euro fort et l'absence de préférence communautaire qui nous affaiblissent dans la mondialisation.  

 En quoi le « trait simplifié » permet-il de remédier à ces handicaps ? En rien ! Au contraire nous accepterions, par la voie de ce traité, des dispositions hautement contestables :


- La création d'un ministre européen des affaires étrangères qui dans le rapport de forces interne de l'Union à 27 nous mettrait systématiquement en minorité c'est-à-dire à la remorque de la diplomatie américaine.
- L'extension du vote à la majorité qualifiée à des sujets ultrasensibles comme la politique de l'immigration sonnerait le glas de notre indépendance en la matière.
- Enfin la pondération démographique des votes du Conseil romprait la traditionnelle égalité de la France et de l'Allemagne dans les institutions européennes. Cette parité qu'avaient voulue les « pères fondateurs » pour des raisons d'équilibre politique, serait évidemment rompue au bénéfice de l'Allemagne (82 millions d'habitants).  

 Cette modification figurait dans le projet de Constitution rejeté en 2005. Elle peut, certes, se discuter. Mais il est frappant de voir que M. Sarkozy la réintroduit sans aucune contrepartie : il aurait pu par exemple négocier un complément aux statuts de la Banque Centrale européenne : que celle- ci soit chargée de soutenir la croissance et l'emploi et pas seulement de lutter contre une inflation aujourd'hui jugulée.  

 La concession -énorme- faite par M. Sarkozy aurait pu être mise dans le paquet d'une négociation franco-allemande particulièrement difficile (problèmes industriels sur EADS et Galileo, positions de négociation à l'OMC sur les droits de douane agricoles etc..).

Rien de tout cela ! M. Sarkozy commence son quinquennat sous les auspices de l'idéologie « boniste », en « grand seigneur » qui jugerait de mauvais goût de défendre d'abord les intérêts de la France tels qu'ils les avaient lui-même reconnus (à moins que ce ne fût par la plume de M. Guaino !). Vieille tradition européiste de notre diplomatie qui va à rebours de nos intérêts… Comme M. Jouyet doit être content ! ». 

Lire aussi le commentaire de Xavier Dumoulin sur son blog http://sr07.unblog.fr (et sur ce blog en commentaire de mon article du 2 juin).

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3 juin 2007 7 03 /06 /juin /2007 20:42

 

Des propositions concrètes pour agir efficacement

 L’association « Sauvons le climat » propose des moyens d’action pour s’engager concrètement dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elle rappelle que l’objectif fixé par le gouvernement Raffarin (diviser par 4 les rejets français entre 2005 et 2050) n’a pas été accompagné, jusqu’à présent, de propositions concrètes. Ce sera l’objet du « Grenelle de l’environnement » à l’automne 2007.

 « Sauvons le climat » a présenté des idées que chacun peut consulter sur le site http://www.sauvonsleclimat.org

Elles ont été résumées, ci-après, dans un souci de clarifier les enjeux, de mieux définir le rôle des institutions et de définir des priorités aux actions et axes de recherche.

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre 

Des confusions, comment les éviter : 

- Les économies d'énergie : plutôt que de rechercher les économies d'énergie " en général ", il faut chercher à économiser la consommation des combustibles fossiles. 

- Les énergies renouvelables : elles devraient être soutenues prioritairement en fonction de leurs performances prouvées en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

- Un critère objectif d'efficacité des actions : Nous proposons de retenir comme indicateur simple et généralisé le coût de la tonne de gaz carbonique évitée - voir (1). 

 

 Des institutions au rôle mieux défini : 

Il nous paraît nécessaire, soit de redéfinir fondamentalement les objectifs de l'ADEME, soit, si cela n'est pas possible, de créer une agence spécifiquement chargée de proposer les instruments nécessaires pour mener une politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre aussi efficace que possible. Cette agence devrait être le bras armé du ministère en charge du changement climatique aux plans national, européen et international. 

 Sur le plan européen, le Ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables devra être plus présent et plus fort qu'il n'a été. Les désaccords entre pays européens sur la question du nucléaire empêchent la mise sur pied d'une véritable politique énergétique européenne. L'UE devrait fixer des objectifs de réduction des émissions en termes de trajectoires convergeant à la même valeur d'émissions par tête pour tous les états européens, laissant aux Etats le soin de définir leur stratégie pour les atteindre. 

 

Sur le plan international, le Ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables devra défendre l'éligibilité du nucléaire aux mécanismes de Développement Propre et, pour aider à l'électrification des pays en voie de développement, participer de façon intensive au projet " le solaire pour le développement ". 

Propositions d'actions : 

 

Selon les cas, on peut promouvoir les actions susceptibles de limiter les émissions de CO2 par des subventions ou par la réglementation, ou décourager les actions émettrices de CO2 par des taxes. 

Le niveau des taxes et subventions devra être tel que l'usage des combustibles fossiles pour l'action envisagée ne soit plus justifié économiquement. Les actions les moins onéreuses sont à encourager en priorité. En nous inspirant du critère d'optimisation du coût de la tonne de carbone évité, nous proposons les actions suivantes : 

 

Maintenir et renforcer la performance carbone du secteur électrique :  

Tant que le captage-stockage du CO2 n'est pas assuré, la proportion de la production électrique assurée par des centrales à gaz, fioul ou charbon ne doit pas augmenter, mais doit, au contraire, diminuer. Les principales voies à explorer nous semblent devoir être :   

-La réduction des besoins de pointe par des politiques tarifaires appropriées.
-La construction d'un deuxième EPR aussi tôt que possible pour faire face à une demande croissante d'électricité liée, entre autres, aux importantes possibilités de substitution de l'électricité à l'usage des combustibles.
-L'utilisation en semi-base des centrales nucléaires déjà largement amorties. 
-Le développement du stockage de l'électricité par pompage (STEP) et en tirant parti des batteries qui équiperaient les voitures hybrides à batteries rechargeables. 

 

Diminuer l'usage des combustibles fossiles dans les secteurs de l'habitat et des bureaux : 

 

Des solutions adaptées existent ou pourraient être facilement développées :
- combustible biomasse utilisé dans les réseaux de chaleur.
- chauffage au bois.
- pompes à chaleur.
- chauffage électrique avec effacement aux heures de pointe, quand le contenu carbone de l'électricité devient important.
- chauffage et eau chaude solaire associé à un chauffage électrique avec effacement. 

- amélioration de l'isolation du bâti, surtout là où une solution utilisant des combustibles fossiles est maintenue. 

 

Rechercher l'efficacité carbone dans le secteur des transports : 

 

- Par la réduction de vitesse,  

- Par la généralisation du ferroutage avec traction électrique et le développement du fluvial grand gabarit, 

- Par le développement des transports en communs électriques,  

- Par l'extension des voitures individuelles électriques ou hybrides-électriques avec échange standard des batteries vides par des pleines dans les stations service,  

- Plutôt que produire des biocarburants de première génération, utiliser la biomasse pour produire de la chaleur, ce qui est actuellement économiquement préférable.

Par contre, développer les biocarburants de deuxième génération, fabriqués à partir de la plante entière, dans la mesure où des sols sont disponibles pour cet usage. 

 

Les DOM-TOM et la Corse terres d'élection des énergies renouvelables : dans les îles, les conditions de vent et d'ensoleillement, la disponibilité d'énergie hydraulique et géothermique aussi bien que le couvert végétal sont très favorables à la réalisation d'un système intégré de production d'électricité renouvelable à rejet zéro, en remplacement d'une électricité produites par des groupes électrogènes ou des turbines à gaz. Ces réalisations pourraient servir d'expérience pilotes pour les régions ayant des caractéristiques similaires et donner lieu à des collaborations dans le cadre des Mécanismes de Développement Propre. 

 

Sur le plan international, dans les pays en voie de développement: mettre en œuvre le projet " le solaire pour le développement " proposé par Patrick Jourde et Claude Birraux (2) qui associe le micro crédit, le développement d'un monde autonome sans réseau à très haute efficacité énergétique, les transferts de technologie fabriquant ce monde sur place, un contrôle scrupuleux des marges et des coûts utilisant l'e-commerce en vue de doter les habitants de régions rurales non raccordées au réseau d'un équipement photovoltaïque minimum (…). 

Des actions engagées qu'il convient de revisiter : 

Les subventions directes ou indirectes à l'éolien et au solaire photovoltaïque : 

 

Dans le cas de la France, les éoliennes et les panneaux photovoltaïques contribuent peu à la diminution des rejets de CO2. Les investissements dans ces domaines ne devraient pas être prioritaires.  

Nous proposons, pour les nouvelles implantations, de supprimer la procédure d'obligation d'achat du courant éolien ou photovoltaïque. La poursuite d'un programme de construction d'éoliennes resterait possible sur une base d'engagement volontaire des consommateurs à acheter du courant éolien à son coût réel de production et de distribution. De même les usagers de l'électricité pourront continuer à s'équiper, à leurs frais, de systèmes photovoltaïques. 

 

La déréglementation du marché de l'électricité : 

 

Elle risque de rendre difficile la mise en œuvre de la stratégie de contrôle des émissions de CO2. Se pose les questions du financement des actions d'économie d'énergies fossiles, de celui de la recherche-développement et de l'engagement d'investissements lourds comme les réacteurs nucléaires.  

Références: (1) Henri Prévot, " Trop de Pétrole " - Edition le Seuil. (2) http://www.sauvonsleclimat.org communiqué " Le solaire photovoltaïque au service du développement " de juillet 2005.  

Le collectif "Sauvons le climat " fondé en mai 2004, association loi 1901 depuis Décembre 2005, a pour ambition d’informer nos concitoyens, de manière indépendante de tout groupe de pression ou parti politique, sur les problèmes relatifs au réchauffement climatique et sur les solutions proposées pour le ralentir. Il est doté d’un comité scientifique, présidé par Michel Petit, ancien responsable du groupe français d’experts au GIEC. Son manifeste a  été signé par plusieurs milliers de personnes.
La signature du manifeste et les adhésions sont possibles sur le site http://www.sauvonsleclimat.org .

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3 juin 2007 7 03 /06 /juin /2007 18:33

 

Des projets de réforme porteurs d’inégalités accrues

 Confirmant le diagnostic des docteurs Elie Arié et Ladislas Polski, responsables successifs santé du MRC (voir sur ce blog les articles parus classés dans la catégorie « Santé et sécurité sociale »), Bruno Palier est revenu, le 31 mai (www.liberation.fr) sur les causes réelles du déficit de la Sécu et a donné son avis sur les projets du gouvernement.

 Dans un entretien avec Eric Favereau, le chercheur a abordé la question du mode de rémunération des professionnels de santé, ainsi que les conséquences néfastes des franchises médicales pour les plus pauvres.

 Bruno Palier est chargé de recherche au Cevipof (Centre de recherches politiques de l'Institut d'études politiques de Paris). Docteur en sciences politiques, il est notamment l'auteur de la Réforme des systèmes de santé, aux éditions PUF.

 Le trou de la Sécu, qui revient juste après l'élection... Est-ce une simple coïncidence ? 

 J'avais été étonné, ces dernières semaines, par les affirmations selon lesquelles tout allait bien, que le plan de Philippe Douste-Blazy de 2004 sur la réforme de l'assurance maladie avait tout réglé. On nous annonçait, certes, un léger déficit (lire ci-dessous)Mais on nous répétait que l'on était dans une dynamique d'équilibre. C'était avant l'élection. Et maintenant, donc, changement de discours. Le déficit était... sous-estimé, et il faut accroître son calcul de deux milliards d'euros. Soit dit en passant, j'étais aussi surpris que les médias reprennent, les yeux fermés, le discours officiel en le légitimant complètement.

 Mais comment expliquer ce déficit ? 

Quand on regarde les structures de dépenses, en particulier les postes qui ont connu la plus forte hausse, on note qu'elles sont liées à des pratiques médicales et à des actes de prescriptions. Cela touche plutôt la médecine de ville que la médecine hospitalière. Tout cela n'est guère surprenant : la logique de notre système de santé est la liberté du patient et du médecin. Tant que l'on souhaite que cette valeur de liberté soit la pierre angulaire de notre système, il ne faut pas s'étonner que l'on dépense plus. Si on ajoute le fait qu'il y a eu ces derniers mois des revalorisations d'honoraires pour les médecins sans la moindre contrepartie, les seules restrictions étant mises sur le dos des patients, on voit bien que le jeu de dupes se poursuit.

 Pour autant, les médecins n'avaient pas obtenu de revalorisation pendant des années... 

 Tout à fait, et c'était un vrai scandale. Il reste que nous avons, dans notre système, un problème fondamental : c'est le mode de rémunération des médecins, avec le paiement à l'acte. Car ce n'est pas leur niveau de revenus qui est en cause. Car en moyenne les médecins libéraux français ne sont pas très bien payés, bien moins en tout cas que leurs collègues anglais ou suédois. Mais il y a, en France, des variations énormes, des disparités de tout genre. Certains gagnent beaucoup, d'autres très peu.

 Mais pourquoi devant les prévisions de ce déficit, personne n'a rien dit ? Ni même l'assurance maladie ? 

 Qui est le directeur de l'assurance maladie, si ce n'est l'ancien directeur de cabinet de Philippe Douste-Blazy ? Ce responsable est désigné par le monde politique. Il n'a aucune autonomie. Reste que l'Etat a, aujourd'hui, les moyens de réguler, s'il le souhaite...

 Venons-en à ce projet de franchises médicales. La nouvelle ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, affirme que leur objectif est de responsabiliser les patients. 

Quand vous regardez la forte progression des dépenses, qui est responsable ? Ce n'est pas le patient car ce n'est pas lui qui prescrit, c'est le médecin. La seule responsabilité du patient est d'aller voir le médecin. Ensuite, c'est le médecin qui décide. Or que fait-on ? On ne touche pas aux professionnels de santé. On sait très bien pourquoi : c'est la clientèle électorale du gouvernement. On peut se poser toutes les questions imaginables, mais si on ne touche pas aux modes de rémunérations des professionnels de santé, rien ne bougera.

 On est le seul pays au monde depuis soixante ans à laisser les médecins libéraux faire tout ce qu'ils veulent. En Suède, les dépenses de santé représentent deux points de PIB de moins que chez nous, or les patients sont mieux soignés. Au Japon, qui n'est vraiment pas un pays collectiviste, il y a un seul tarif pour tous les médecins.

 Certes, mais que va-t-il se passer si ces franchises médicales sont instaurées par le gouvernement comme il le prévoit ?

Cela coûtera plus cher aux patients et cela aura pour conséquence d'accroître les inégalités de santé. Martin Hirsch (haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté) a beau avoir dit qu'il était rassuré, il connaît très bien ce que l'on appelle les effets de seuil.

 On nous dit qu'il y aura des mesures d'accompagnement pour les plus pauvres, mais le problème concerne ceux qui sont juste au-dessus des seuils. Ce sont ces fameux 7 % des Français qui ne sont pas à la CMU, mais qui ne sont pas assez aisés pour avoir des mutuelles. Ces gens-là, avec les franchises, vont retarder leur entrée dans le système de soins. Ils vont devoir attendre avant d'aller se faire soigner. Et ce sera catastrophique, car ils se feront soigner quand ils seront encore plus malades.

 Et puis, la franchise porte sur le recours au secteur. Or on sait qu'il y existe aujourd'hui un dérapage généralisé, et que les dépassements d'honoraires sont de plus en plus nombreux. Ces dépassements ne sont pas couverts par l'assurance maladie. Au final, il faut payer de plus en plus et on s'éloigne d'autant des objectifs de la couverture sociale pour tous.

 Ces franchises ? Ce sera peut-être moins de déficit, mais plus d'inégalités. C'est inévitable.

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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 22:44

 

Préparer la gauche à fermer la parenthèse libérale

 Les trois priorités que j’ai affirmées pendant cette campagne sont : l’Europe à réorienter, la gauche à refonder, une nouvelle politique agricole à proposer.

 Voici, rassemblés, les trois textes qui composent le bulletin électoral que nous diffusons dans les boîtes aux lettres de la première circonscription de la Mayenne, autant que nous le pouvons. Merci aux amis lectrices et lecteurs concernés directement par cette élection de nous aider à distribuer les 20 000 exemplaires imprimés.

 Place à la gauche républicaine et socialiste !

 « La recomposition de la droite se fait sous nos yeux à l’initiative du nouveau président de la République. La gauche, de son côté, a commencé sa recomposition avec la candidature de Ségolène Royal à l’élection présidentielle et l’accord conclu le 9 décembre 2006 entre le PS et le MRC.

 Après l’échec de Lionel Jospin le 21 avril 2002, le PS aurait dû se reconstruire sur la base d’un projet alternatif aux politiques néo-libérales, dans la perspective de l’après-Chirac. Il ne l’a pas fait et, pire, il a verrouillé le débat et ciblé, à tort, Jean-Pierre Chevènement comme le responsable de la défaite de 2002.  Ségolène Royal s’est imposée comme candidate du PS en s’appuyant sur un réseau de sympathisants, réunis dans les comités « Désirs d’avenir », et sur de bons sondages.

 L’accord entre le PS et le MRC le 9 décembre 2006 a été préparé sous l’impulsion de la candidate du PS et du PRG, qui tenait à ce que le MRC et Jean-Pierre Chevènement soient associés très tôt à sa campagne et participent à l’élaboration de son pacte présidentiel. Les cent propositions sont dans la continuité de cet accord et s’inspirent à la fois du projet du PS et des débats participatifs de terrain.

 L’échec de Ségolène Royal et de l’ensemble de la gauche le 6 mai, la recomposition de la droite sous l’impulsion du nouveau président de la République, ainsi que la percée du candidat Bayrou le 22 avril, imposent à la gauche de se réorganiser en profondeur après avoir choisi dans la clarté une ligne politique et une stratégie de conquête du pouvoir. 

En fait, la gauche a perdu l’élection présidentielle parce qu’elle n’a pas fait sa mue suffisamment tôt, mais elle a réussi à mobiliser une partie de l’électorat populaire et à redonner l’espoir aux citoyens. Grâce à l’intuition et à l’énergie de Ségolène Royal, et grâce aussi à la ligne politique du pacte présidentiel.

Les premières réactions négatives de personnalités comme Bernard Tapie ou Bernard Kouchner à l’accord PS - MRC et au pacte présidentiel ont été suivies de l’opposition plus ou moins voyante de nombreuses autres, y compris parmi les dirigeants du PS.  C’est le signe de la recomposition qui est amorcée et se prolonge depuis le 6 mai par le refus des Verts de signer un accord avec le PS afin de préserver leur liberté, et aussi par les initiatives du président du PRG en direction des amis radicaux, membres de la majorité présidentielle.  Il est fort possible que le PCF décide de rejoindre le nouveau parti de la gauche républicaine et socialiste, piloté par Ségolène Royal avec le soutien de Laurent Fabius et l’appui critique et réservé de Dominique Strauss-Kahn.

 Il est possible que certains membres du PRG fassent le choix  d’un pôle libéral-radical autour de Bernard Tapie et Jean-Louis Borloo. Mais ils seront minoritaires.

 Il n’est pas impossible que les Verts se partagent entre cette voie républicaine de la gauche et le pôle écolo-démocrate du centre de François Bayrou.

 Quant à José Bové, qui anime l’un des courants de la gauche libertaire et anti-néolibérale, et les altermondialistes constructifs, il n’est pas impossible qu’ils puissent nouer des relations constructives avec la gauche.

 Il reviendra à chaque organisation et à chaque citoyen de se déterminer sur la base du projet du futur parti de la gauche rassemblée. 

On peut résumer ainsi les principales orientations que la gauche pourrait se donner demain : 

- Construction d’une Europe indépendante et consolidation du modèle social et républicain national,

- Adoption d’une politique énergétique cohérente et relance d’une croissance écologique, riche en emplois,

- Nouvelles règles pour le commerce international et priorité à la sécurité alimentaire partout dans le monde ».

 Pour une nouvelle politique agricole

 L’évolution de l’agriculture française depuis dix ans :

- Le revenu agricole moyen s’est éloigné depuis 1999 du revenu disponible moyen par habitant. Il a baissé de 30% entre 1999 et 2005, puis a remonté de 15% sur la seule année 2006, grâce à une conjoncture favorable en productions végétales (blé, maïs) au niveau des prix mondiaux (développement  des biocarburants aux USA et au Brésil).

 - L’emploi agricole (salarié et non salarié) a moins baissé depuis 1998, mais après une chute terrible : 3,3 millions d’emplis en 1960, 1 million de moins en 1973, 1 million de moins en 1992, pour atteindre 870 000 (dont 596 000 agriculteurs non salariés) en 2005.

 La part des actifs agricoles dans l’ensemble des actifs a été ramenée à 2,5% en 2005.

 - Les aides publiques (9,8 milliards € en 2005) font près de 80% du revenu net agricole. Elles ont servi à renouveler les équipements et matériels des exploitations, ce qui permet à celles-ci de fournir un produit au moindre coût aux industries agroalimentaires et de faire travailler de nombreuses PME (équipements, matériels) réparties sur tout le territoire.

Ce système d’aides incite à la fuite en avant vers l’agrandissement des exploitations, ce qui risque de conduire à l’extensification des systèmes de production et à faire des agriculteurs des producteurs de matières premières.

 La nécessité d’une politique agricole

L‘existence même d’une politique agricole n’est possible qu’à condition de réorienter la politique européenne. La PAC doit cesser d’être sous tutelle des options de négociation à l’OMC.

Il faut la refonder sur la base de principes et d’objectifs qui correspondent aux réalités de notre temps, tout en étant fidèles à l’esprit des principes fondateurs de la PAC, en 1962 (libre circulation des produits agricoles au sein de l’espace européen, la protection aux frontières et la solidarité financière).

Jusqu’au milieu des années 1980, l’agriculture était considérée à part dans les négociations internationales, en raison de son caractère stratégique (sa fonction nourricière pour les populations). C’est ce qui justifiait l’intervention publique et l’existence de politiques agricoles au niveau de chaque pays ou groupe de pays (PAC).

 Primauté du libre-échange et dérégulation depuis vingt ans

A partir de 1986, l’agriculture a été intégrée dans les négociations commerciales internationales dans le but de libéraliser les échanges et de permettre aux entreprises multinationales de développer leurs activités et leurs profits, les Etats acceptant d’ouvrir les frontières et d’abolir les règles protégeant les économies nationales. En agriculture, cela signifiait le démantèlement des politiques agricoles et l’alignement des prix des produits sur les cours mondiaux.

 La politique européenne ne doit pas consister à sacrifier son agriculture pour satisfaire les appétits de libéralisation, que ce soit pour des raisons économiques ou idéologiques.

 Elle doit viser à éviter les distorsions de concurrence commerciale en supprimant complètement les subventions aux exportations, certes, mais aussi en protégeant l’espace européen par les moyens les mieux adaptés, tenant compte des conditions sociales et environnementales de production dans les pays exportateurs.

 La vraie priorité : assurer la sécurité alimentaire

Car la priorité n’est pas le libre-échange mais la sécurité (en quantité et en qualité) de l’approvisionnement alimentaire des Européens, mais aussi des pays en voie de développement, ce qui suppose de reconnaître à tous les pays du monde le même droit à la souveraineté alimentaire.

 Cette priorité alimentaire passe par des prix à la production suffisants pour permettre aux paysans de mettre sur le marché des produits correspondant à la demande des consommateurs. Il est de la responsabilité des pouvoirs publics de veiller à ce que la valeur ajoutée soit répartie équitablement sur l’ensemble des filières agricoles et alimentaires.

 Une agriculture intensive, économe et écologique

L’agriculture devra être plus économe, remplacer progressivement la chimie et l’énergie par l’écologie et les sciences, sans cesser d’être intensive. Car elle devra être suffisamment productive pour relever le défi alimentaire à l’échelle de la planète.

 La demande alimentaire va doubler dans les 40 prochaines années, sous l’effet de l’augmentation de la population (de 6 à 9 milliards d’humains) et du relèvement du pouvoir d’achat, notamment dans les pays asiatiques qui, à eux seuls, absorberont la moitié de la croissance démographique et une part importante de l’augmentation du niveau de vie et, donc, de la demande en viande, qui nécessite davantage de productions végétales.

 Des aides publiques plafonnées et réorientées

Au fil du temps et des réformes de la PAC, les aides publiques aux agriculteurs ont pris une part trop importante dans les revenus agricoles. Elles devront  être plafonnées et réorientées vers les petites et moyennes exploitations, en lien avec des objectifs sociaux et territoriaux définis à l’échelon régional ou inter-régional. Le dispositif actuel de répartition des aides n’est plus adapté et doit être corrigé afin de le rendre plus juste et plus en rapport avec les types d’agriculture à promouvoir.

 Les positions du MRC après l’élection présidentielle

 Le modèle social républicain est en réel danger : il y a risque de régression sociale, notamment en ce qui concerne le contrat de travail, l’assurance maladie, les retraites, les indemnités chômage et les services publics.

 Nous serons vigilants en matière de valorisation du travail et de salaires.

 Les déclarations de campagne électorale du Président, relatives à la réorientation de la construction européenne, devront être confrontées avec la politique réellement conduite.

 Nous rappellerons les positions du pacte présidentiel de Ségolène Royal : préférence communautaire, euro moins fort et donc plus compétitif, action résolue contre les délocalisations.

 Nous serons les défenseurs résolus des valeurs républicaines qui lient la sécurité, l’éducation et la citoyenneté, avec fermeté et humanisme.

 Nous participerons à la refondation républicaine de la gauche.

 Comme l’a dit Jean-Pierre Chevènement, notre pays a besoin d’un « grand parti de gauche, ancré dans les couches populaires, capable de gouverner et donc structuré par un logiciel républicain.

 Il n'y a pas d'autre alternative. La social-démocratie en France n'a pas de sens en raison de l'émiettement syndical et de la tradition de séparation entre le politique et le syndical qui remonte à la Charte d'Amiens (1902). La jeunesse pourra alors s'engager dans ce grand parti de gauche qui est à construire avec elle (…). Aucun parti de gauche ne peut se passer d'une grille de lecture du monde. Comprendre le monde pour le transformer, pour changer les règles du jeu de la mondialisation libérale reste un préalable à toute refondation réussie de la gauche française. »

 Les orientations fondamentales du MRC au niveau national

 Le MRC est un jeune parti politique, né en 2003, qui doit beaucoup à Jean-Pierre Chevènement, son président d’honneur. Lors de son congrès, en novembre 2004, le MRC a précisé ses orientations pour la période 2005 -2007.

 « Nous incarnons un projet anti-libéral, faisant entrer dans la réalité les valeurs de la République et capable de répondre aux attentes populaires…

 Face aux tenants de l’américanisation de la société, le MRC oppose la laïcité et la citoyenneté.

 Face au démantèlement de l’Etat et à une décentralisation anarchique, nous en appelons au respect de l’égalité et à la solidarité.

 Face au libéralisme économique et à une mondialisation financière sans borne, nous voulons poser de nouvelles règles du jeu et user de tous les outils dont disposent les Etats dès lors qu’ils sont au service des citoyens.

 Pour vaincre en 2007 les candidats du libéralisme et de l’atlantisme, écartons les risques jumeaux du social-libéralisme et du gauchisme désordonné. Faisons le choix résolu de la République ! »

 Le MRC en Mayenne (MRC 53)

 Le MRC 53 a été créé en 2004 à l’initiative de Georges Minzière, conseiller municipal de Laval, et de Michel Sorin. Tous les deux ont exercé des responsabilités au PS et en tant qu’élus locaux et régionaux. Ils sont, respectivement, trésorier et secrétaire du MRC 53. Michel Sorin est le délégué national du MRC à l’agriculture.

 L’objectif du MRC 53 est de recruter des adhérents sur l’ensemble de la Mayenne, dans tous les milieux socio-professionnels. C’est un nouveau parti qui vise à jouer un rôle d’éducation à une citoyenneté républicaine.

Le MRC 53 cherche à promouvoir les principes et les valeurs de la République sociale, laïque et démocratique, dans une perspective socialiste et humaniste.

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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 13:59

 

La politique agricole concerne tous les citoyens

 Ce texte a été rédigé par Michel Sorin, ingénieur agronome, délégué national MRC à l’agriculture, à partir de son intervention lors de la réunion publique organisée par le Mouvement Républicain et Citoyen le 16 mars 2007 à Libourne, en Gironde. La rédaction initiale a suscité des réactions et amendements, qui ont été pris en compte dans cette version datée du 2 avril 2007.

 L’évolution de la politique agricole depuis dix ans

 La politique agricole a fortement évolué depuis dix ans en France.

 On distingue deux périodes correspondant aux deux majorités parlementaires, d’abord de gauche (1997-2002), puis de droite (2002-2007) sous le même président de la République et dans le cadre d’une politique agricole commune (PAC) européenne de plus en plus libérale, c’est-à-dire sous l’influence directe du Commissaire européen au commerce et des négociations internationales à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

 La gauche, de 1997 à 2002

Les deux ministres de l’agriculture du gouvernement Jospin, Louis Le Pensec puis Jean Glavany, ont cherché à faire évoluer l’agriculture vers une modernisation raisonnable prenant en compte la protection de l’environnement en responsabilisant la profession, par le biais de contrats territoriaux d’exploitation (CTE), afin de préparer les évolutions imposées par la politique européenne.

C’était l’objet de la loi d’orientation agricole de 1997 qui visait à favoriser la diversité des modes de production et de représentation syndicale des producteurs, en faisant en sorte de maintenir un bon niveau d’installation et de limiter l’agrandissement et la concentration des structures agricoles. Les résultats de cette politique étaient eux-mêmes limités par les orientations libérales données à la PAC par la Commission à Bruxelles.

 La droite, de 2002 à 2007

 Les gouvernements Raffarin entre 2002 et 2005, puis de Villepin de 2005 à 2007, ont accompagné fidèlement les orientations libérales de Bruxelles, en prenant soin de soutenir l’évolution des structures agricoles nationales vers le renforcement des entreprises les plus capables d’être présentes demain (agrandissement des surfaces, concentration des moyens de production), en allégeant les incitations à produire mieux.

 La première mesure était la suppression des CTE (remplacés par les Contrats d’agriculture durable) et la remise en cause des orientations du gouvernement précédent.

 La loi d’orientation de 2005 se limitait à des mesures de libéralisation des structures afin d’adapter l’agriculture française aux décisions européennes, même si le gouvernement faisait semblant d’être en désaccord avec la nouvelle réforme des mécanismes de la PAC en 2003 (découplage des aides publiques par rapport aux productions des exploitations, sous la pression des négociateurs européens à l’OMC).

 La mise en œuvre nationale de la réforme de la PAC en ce qui concerne les aides publiques (droits à paiement unique par exploitation) a clairement montré la volonté du gouvernement de favoriser la rente et les avantages acquis par les agriculteurs, sans tenir compte de leurs efforts pour adopter des systèmes de production plus économes en énergie et plus protecteurs de l’environnement.

 Un seul point positif peut être porté au crédit du président Chirac. Il s’est opposé aux offensives des gouvernements les plus libéraux, notamment britannique, bien décidés à réduire le budget de la PAC et accepter la baisse supplémentaire des droits de douane européens, proposée par le commissaire européen au commerce, Peter Mandelson, en réponse aux sollicitations des pays les plus libéraux, le Brésil notamment, dans le cadre des négociations à l’OMC (ce que les USA eux-mêmes ne sont pas décidés à faire, par peur de pénaliser leurs agriculteurs).

 Regards sur les chiffres récents de l’agriculture française

 La France reste un pays agricole, un des premiers au monde après les USA. À l’occasion du Salon de l’agriculture à Paris, j’ai présenté le 3 mars dernier sur mon blog http://mrc53.over-blog.com (catégorie « Agriculture et PAC ») l’évolution des comptes de l’agriculture française, à partir des données rassemblées par Lucien Bourgeois, responsable du Service des études économiques et de la prospective à l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture. Que peut-on en retenir ?

L’évolution depuis dix ans

 - Le revenu agricole moyen s’est éloigné depuis 1999 du revenu disponible moyen par habitant. Il a baissé de 30 % entre 1999 et 2005, puis a remonté de 15 % sur la seule année 2006, grâce à une conjoncture favorable en productions végétales (blé, maïs) au niveau des prix mondiaux (développement des biocarburants aux USA et au Brésil).

 - La viticulture a tiré le revenu agricole vers le bas depuis 1998 (auparavant, elle le tirait vers le haut depuis 1990). C’était le seul secteur en crise en 2006.

 - Les disparités de revenu entre les exploitations selon les productions (végétales, animales…) se sont réduites depuis 1998, parallèlement à la baisse du revenu moyen.

 - L’emploi agricole (salarié et non salarié) a moins baissé depuis 1998, mais après une chute terrible : 3,3 millions en 1960, 1 million de moins en 1973, 1 million de moins en 1992, pour atteindre 870 000 (dont 596 000 agriculteurs non salariés) en 2005.

 La part des actifs agricoles dans l’ensemble des actifs a été ramenée à 2,5 % en 2005.

 - Le nombre d’exploitations a été ramené à 400 000 vraiment dirigées par des agriculteurs, à 500 000 au total. En prolongeant la tendance, ce sera moins de 300 000 au total dans 20 ans.

 La productivité du travail a presque triplé de 1980 (indice 100) à 2006 (indice 262).

 - Les aides publiques (9,8 milliards ? en 2005) font plus de 80 % du revenu net agricole en 2005. Elles ont servi à renouveler les équipements et matériels des exploitations.

 - Les excédents agroalimentaires proviennent essentiellement des secteurs viticole et céréalier, avec un poids relatif de plus en plus important en faveur des vins et spiritueux.

 Les cinq points à retenir de l’agriculture française en 2006

 Dans sa communication à l’Académie d’agriculture, dont il est membre, Lucien Bourgeois a retenu cinq points essentiels dans l’évolution de l’agriculture française en 2006.

 - Les productions végétales ont bénéficié d’un sursaut conjoncturel dû à l’opportunité énergétique. Il y aurait intérêt à mieux coordonner les politiques des céréales et celles de l’élevage en France et à surveiller l’équilibre entre production et consommation, qui est fragile et peut évoluer vite.

 - La viticulture est désormais l’atout majeur de la compétitivité de l’agriculture française sur les marchés extérieurs, malgré la crise. Cela prouve qu’il est possible d’augmenter la valeur ajoutée et la compétitivité sans augmenter les volumes produits.

 - Le système d’aides incite à la fuite en avant vers l’agrandissement des exploitations, ce qui risque de conduire à l’extensification des systèmes de production et à faire des agriculteurs des producteurs de matières premières.

 - La remontée des cours en viande bovine est la conséquence de la crise de l’ESB (« vache folle »), de la restructuration des troupeaux laitiers et de la demande croissante des pays émergents.

 À l’avenir, le maintien de cours à ce niveau nécessitera de se protéger des importations, ce qui suppose une relance de la politique européenne.

 - Les aides de la politique agricole servent à l’investissement dans la modernisation de l’outil de production, ce qui permet à celui-ci de fournir un produit au moindre coût aux industries agroalimentaires et de faire travailler de nombreuses PME (équipements, matériels) réparties sur tout le territoire.

 Les éléments d’une nouvelle politique agricole

 L‘existence même d’une politique agricole n’est possible qu’à condition de réorienter la politique européenne. La PAC doit cesser d’être sous tutelle des options de négociation à l’OMC.

 Il faut la refonder sur la base de principes et d’objectifs qui correspondent aux réalités de notre temps. Les principes fondateurs de la PAC, en 1962, étaient la libre circulation des produits agricoles au sein de l’espace européen, la protection aux frontières et la solidarité financière.

 Jusqu’au milieu des années 1980, l’agriculture était considérée à part dans les négociations internationales, en raison de son caractère stratégique (sa fonction nourricière pour les populations). C’est ce qui justifiait l’intervention publique et l’existence de politiques agricoles au niveau de chaque pays ou groupe de pays (PAC).

 Primauté du libre-échange et dérégulation depuis vingt ans

 Sous l’influence des thèses néo-libérales, les USA et les pays du "groupe de Cairns" ont obtenu en 1986 (alors que le "meilleur défenseur des paysans", J. Chirac était premier ministre et F. GUILLAUME ministre de l'agriculture) que l’agriculture soit intégrée dans les négociations commerciales internationales (au GATT, structure de négociation entre pays, créée en 1947 pour réduire les barrières tarifaires) dont le but était de libéraliser les échanges.

 Peu à peu, le libre-échange a été imposé comme étant le moyen de favoriser la croissance mondiale. Il s’agissait, en fait, de créer les conditions favorables pour que les entreprises multinationales développent leurs activités et leurs profits, les États acceptant d’ouvrir les frontières et d’abolir les règles protégeant les économies nationales.

 En agriculture, cela signifiait le démantèlement des politiques agricoles et l’alignement des prix des produits sur les cours mondiaux.

Au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), qui a succédé au GATT en 1995, les politiques agricoles ont été le principal sujet de discorde, à l’initiative de certains pays émergents (le Brésil, notamment) qui préconisent la plus grande libéralisation, car cela correspond à leurs intérêts, du moins ceux des grands propriétaires fonciers et des firmes qui y sont implantées, attirées par les bas coûts de production et les grands espaces agricoles vierges.

 L’Europe et les USA, qui ont conservé des politiques agricoles afin de protéger les revenus de leurs agriculteurs, ont été placés sur la défensive. Les pays réellement pauvres, quant à eux, ont été les premières victimes de la concurrence sauvage des exportations agricoles des pays émergents, comme leur industrie a été la première victime des exportations de textiles chinois, mais ils ont commencé à s’organiser.

 Tenir compte d’abord des besoins des populations et organiser la régulation des échanges

La politique européenne ne doit pas consister à sacrifier son agriculture pour satisfaire les appétits de libéralisation, que ce soit pour des raisons économiques ou idéologiques.

 Elle doit viser à éviter les distorsions de concurrence commerciale en supprimant complètement les subventions aux exportations, certes, mais aussi en protégeant l’espace européen par les moyens les mieux adaptés, tenant compte des conditions sociales et environnementales de production dans les pays exportateurs. Cela nécessitera la mise en place d’un nouveau système régulateur au niveau mondial, dans une logique opposée à celle qui prévaut actuellement.

 Une nouvelle priorité : la sécurité alimentaire

 Car la priorité n’est pas le libre-échange mais la sécurité (en quantité et en qualité) de l’approvisionnement alimentaire des Européens, mais aussi des pays en voie de développement, ce qui suppose de reconnaître à tous les pays du monde le même droit à la souveraineté alimentaire.

 Cette priorité alimentaire passe par des prix à la production suffisants pour permettre aux paysans de mettre sur le marché des produits correspondant à la demande des consommateurs. Il est de la responsabilité des pouvoirs publics de veiller à ce que la valeur ajoutée soit répartie équitablement sur l’ensemble des filières agricoles et alimentaires.

 Des aides publiques plafonnées et réorientées

 Au fil du temps et des réformes de la PAC, les aides publiques aux agriculteurs ont pris une part trop importante dans les revenus agricoles. Elles devront être plafonnées et réorientées vers les petites et moyennes exploitations, en lien avec des objectifs sociaux et territoriaux définis à l’échelon régional ou inter-régional. Le dispositif actuel de répartition des aides n’est plus adapté et doit être corrigé afin de le rendre plus juste et plus en rapport avec les types d’agriculture à promouvoir.

 Une agriculture intensive, économe et écologique

 La seconde priorité sera dans la prise en compte de la question de l’eau et des problématiques environnementales. L’agriculture devra être plus économe, remplacer progressivement la chimie et l’énergie par l’écologie et les sciences, sans cesser d’être intensive. Car elle devra être suffisamment productive pour relever le défi alimentaire à l’échelle de la planète.

 La demande alimentaire va doubler dans les 40 prochaines années, sous l’effet de l’augmentation de la population (de 6 à 9 milliards d’humains) et du relèvement du pouvoir d’achat, notamment dans les pays asiatiques qui, à eux seuls, absorberont la moitié de la croissance démographique et une part importante de l’augmentation du niveau de vie et, donc, de la demande en viande, qui nécessite davantage de productions végétales.

 En même temps, les bouleversements climatiques risquent de compromettre la production agricole dans de vastes zones. La flambée actuelle des cours de la poudre de lait annonce le changement de perspective par rapport aux cinquante dernières années : à l'abondance et aux excédents alimentaires vont succéder la rareté et la cherté.

Nourrir une planète marquée par d’énormes disparités

 Certains pays (Amérique du sud, voire USA) pourront exporter des denrées de base. D’autres, comme la France et l’Europe, seront mieux placés pour exporter des produits agroalimentaires élaborés. Si la priorité est de nourrir la planète, en commençant par les 850 millions les plus sous-alimentés et les deux milliards de mal nourris, il sera nécessaire de prendre des mesures économiques et sociales adaptées aux situations locales et régionales très diversifiées. Car, des différences énormes existent entre les agricultures du monde, entre les grandes exploitations d’Amérique du sud, les petites exploitations d’Afrique de l’ouest et les microparcelles de la Chine côtière.

 Une politique agricole et alimentaire, environnementale et rurale

 Une approche globale tenant compte des besoins des populations dans leur diversité est indispensable. Les politiques agricoles ont leur pleine justification, à condition d’être aussi alimentaires, environnementales et rurales. La notion de santé publique intervient aussi dans les aspects alimentaires et environnementaux.

 Comment, dans ces conditions, les pouvoirs publics pourraient-ils faire une fixation sur la libéralisation des échanges ? Celle-ci est, certes, un élément favorable au développement du commerce mais il est étonnant que les pouvoirs politiques se soient laissé convaincre que le libre-échange est devenu la chose la plus importante, au point de ne plus exercer leurs propres responsabilités vis-à-vis des populations qu’ils ont en charge. Désormais, la volonté politique ne doit plus quitter les responsables publics, car la tache est immense.                                                                                    

 Les Organismes génétiquement modifiés

 OGM : stopper le plein champ, évaluer ce qui existe, décider dans la clarté

Les plantes OGM ne sont pas indispensables, du moins celles que les firmes multinationales veulent imposer sur le marché afin de vendre leurs produits chimiques et s’assurer la maîtrise de la production des semences, par le biais des brevets.

 L’amélioration des plantes et le traitement contre les maladies et ravageurs passent par l’écologie scientifique et la lutte intégrée biologique, comme la Recherche agronomique commence à le montrer avec succès.

 La preuve n’a pas été faite que les plantes OGM soient inoffensives pour la santé et l’environnement. Certaines études, qui n’ont pu être conduites à leur terme, tendent à mettre en évidence des effets significatifs sur leurs organes de la consommation de maïs transgénique par des rats.

 Il faut que les pouvoirs publics s’engagent à fond dans les recherches scientifiques. Des effets positifs pourraient venir du transfert de certains gènes qui apportent des fonctions utiles, par exemple pour aider les plantes à mieux résister à la sécheresse et à la salinité des sols.

 Les gouvernements français, depuis 2002, ont très mal géré cette question des OGM, suscitant des actions d’arrachage illégales dont le but est d’alerter l’opinion publique sur ce qui est un vrai problème de société. Le prochain gouvernement devra mettre à plat le dossier OGM dans tous ses aspects, arrêter les cultures en plein champ, le temps d’organiser un débat public précédant des décisions d’intérêt général.

 Les biocarburants

Production de carburants issus de la biomasse

 L’agriculture doit prendre sa part des mesures à prendre pour relever le défi énergétique, en rapport avec la question du réchauffement climatique.

 La première mesure concerne les économies d’énergie indispensables (choix de systèmes de production moins gourmands en énergie et de circuits économiques courts, par exemple).

 La seconde passe par des diminutions de consommation d’énergie d’origine fossile dégageant dans l’atmosphère des gaz à effet de serre.

 L’utilisation d’huiles végétales par les tracteurs semble possible. Que faut-il penser des biocarburants se substituant à l’essence ou au gazole dans les voitures ? Tout dépend de la matière première. Avec la canne à sucre, au Brésil, le rendement énergétique est bon. Il n’en est pas de même en Europe avec le sucre de betterave et les céréales (bioéthanol, se substituant à l’essence) et les matières grasses végétales (diester se substituant au gazole).

 Le bilan énergétique du bioéthanol est franchement mauvais, celui du diester pas très bon.

 Il en est de même sur le plan économique (140 dollars le baril pour équilibrer sans aides publiques dans le cas du bioéthanol, 85 dollars dans le cas du diester).

 D’autre part, la multiplication des surfaces cultivées en colza nécessiterait l’utilisation de produits antiparasitaires polluants et ces surfaces entreraient en concurrence avec celles utilisées pour répondre à la demande alimentaire, d’autant plus que les surfaces agricoles se réduisent vite, par ailleurs, sous l’effet de l’avancée urbaine.

 En fait, si les biocarburants actuels ne semblent pas ouvrir de grandes perspectives, la recherche concernant la transformation industrielle de la biomasse (déchets du bois, pailles…) en carburant pourrait déboucher sur des résultats plus positifs. 

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1 juin 2007 5 01 /06 /juin /2007 11:41

 

Comprendre le monde pour le changer par la politique 

 

Le MRC est très peu et mal connu. C’est dommage, car il porte une ligne politique pouvant être l’alternative républicaine de gauche aux politiques néo-libérales et néo-conservatrices actuelles.

 Ségolène Royal en est consciente, contrairement à la majorité des dirigeants (pour ne pas écrire les « éléphants ») du PS. C’est la raison pour laquelle elle a souhaité que Jean-Pierre Chevènement fasse partie de son équipe de campagne lors de l’élection présidentielle. L’accord politique du 9 décembre 2006 qui en a résulté entre le PS et le MRC  (voir le site www.chevenement.fr) constitue l’armature de la refondation républicaine que la gauche va engager après les élections législatives.

 Dans le bulletin de campagne que nous diffusons, la 4ème et dernière page comporte l’essentiel de ce qu’il faut savoir des orientations de ce petit parti né en janvier 2003 à St-Cyr-sur-Mer (Nord), dont le président d’honneur est Jean-Pierre Chevènement.

 Les positions du MRC après l’élection présidentielle

 Le modèle social républicain est en réel danger : il y a risque de régression sociale, notamment en ce qui concerne le contrat de travail, l’assurance maladie, les retraites, les indemnités chômage et les services publics.

 Nous serons vigilants en matière de valorisation du travail et de salaires.

 Les déclarations de campagne électorale du Président, relatives à la réorientation de la construction européenne, devront être confrontées avec la politique réellement conduite.

 Nous rappellerons les positions du pacte présidentiel de Ségolène Royal : préférence communautaire, euro moins fort et donc plus compétitif, action résolue contre les délocalisations.

 Nous serons les défenseurs résolus des valeurs républicaines qui lient la sécurité, l’éducation et la citoyenneté, avec fermeté et humanisme.

 Nous participerons à la refondation républicaine de la gauche.

 Comme l’a dit Jean-Pierre Chevènement, notre pays a besoin d’un « grand parti de gauche, ancré dans les couches populaires, capable de gouverner et donc structuré par un logiciel républicain.

 Il n'y a pas d'autre alternative. La social-démocratie en France n'a pas de sens en raison de l'émiettement syndical et de la tradition de séparation entre le politique et le syndical qui remonte à la Charte d'Amiens (1902). La jeunesse pourra alors s'engager dans ce grand parti de gauche qui est à construire avec elle (…). Aucun parti de gauche ne peut se passer d'une grille de lecture du monde. Comprendre le monde pour le transformer, pour changer les règles du jeu de la mondialisation libérale reste un préalable à toute refondation réussie de la gauche française. »

 Les orientations fondamentales du MRC au niveau national

 Le MRC est un jeune parti politique, né en 2003, qui doit beaucoup à Jean-Pierre Chevènement, son président d’honneur. Lors de son congrès, en novembre 2004, le MRC a précisé ses orientations pour la période 2005 -2007.

 « Nous incarnons un projet anti-libéral, faisant entrer dans la réalité les valeurs de la République et capable de répondre aux attentes populaires…

 Face aux tenants de l’américanisation de la société, le MRC oppose la laïcité et la citoyenneté.

 Face au démantèlement de l’Etat et à une décentralisation anarchique, nous en appelons au respect de l’égalité et à la solidarité.

 Face au libéralisme économique et à une mondialisation financière sans borne, nous voulons poser de nouvelles règles du jeu et user de tous les outils dont disposent les Etats dès lors qu’ils sont au service des citoyens.

 Pour vaincre en 2007 les candidats du libéralisme et de l’atlantisme, écartons les risques jumeaux du social-libéralisme et du gauchisme désordonné. Faisons le choix résolu de la République ! »

 Le MRC en Mayenne (MRC 53)

 Le MRC 53 a été créé en 2004 à l’initiative de Georges Minzière, conseiller municipal de Laval, et de Michel Sorin. Tous les deux ont exercé des responsabilités au PS et en tant qu’élus locaux et régionaux. Ils sont, respectivement, trésorier et secrétaire du MRC 53. Michel Sorin est le délégué national du MRC à l’agriculture.

 L’objectif du MRC 53 est de recruter des adhérents sur l’ensemble de la Mayenne, dans tous les milieux socio-professionnels. C’est un nouveau parti qui vise à jouer un rôle d’éducation à une citoyenneté républicaine. 

Le MRC 53 cherche à promouvoir les principes et les valeurs de la République sociale, laïque et démocratique, dans une perspective socialiste et humaniste.

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1 juin 2007 5 01 /06 /juin /2007 10:32

 

Pour une politique agricole européenne réorientée

 Dans mon bulletin électoral, que nous distribuons dans les boîtes aux lettres (je fais appel aux volontaires, afin de partager le travail militant…), la politique agricole occupe la page 3, ce qui correspond à la place qu’elle occupe dans mes priorités (voir le texte paru le 29 mai sur ce blog concernant mes trois engagements prioritaires : l’Europe, la gauche et l’agriculture ; il sera diffusé dans le Courrier de la Mayenne la semaine prochaine).

 Ce sont des extraits de mon intervention le 16 mars dernier à Libourne (j’y reviendrai demain en présentant le bulletin spécial agricole).

 Pour une nouvelle politique agricole

 L’évolution de l’agriculture française depuis dix ans : 

- Le revenu agricole moyen s’est éloigné depuis 1999 du revenu disponible moyen par habitant. Il a baissé de 30% entre 1999 et 2005, puis a remonté de 15% sur la seule année 2006, grâce à une conjoncture favorable en productions végétales (blé, maïs) au niveau des prix mondiaux (développement  des biocarburants aux USA et au Brésil).

 - L’emploi agricole (salarié et non salarié) a moins baissé depuis 1998, mais après une chute terrible : 3,3 millions d’emplis en 1960, 1 million de moins en 1973, 1 million de moins en 1992, pour atteindre 870 000 (dont 596 000 agriculteurs non salariés) en 2005.

 La part des actifs agricoles dans l’ensemble des actifs a été ramenée à 2,5% en 2005.

 - Les aides publiques (9,8 milliards € en 2005) font près de 80% du revenu net agricole. Elles ont servi à renouveler les équipements et matériels des exploitations, ce qui permet à celles-ci de fournir un produit au moindre coût aux industries agroalimentaires et de faire travailler de nombreuses PME (équipements, matériels) réparties sur tout le territoire.

 Ce système d’aides incite à la fuite en avant vers l’agrandissement des exploitations, ce qui risque de conduire à l’extensification des systèmes de production et à faire des agriculteurs des producteurs de matières premières.

 La nécessité d’une politique agricole 

L‘existence même d’une politique agricole n’est possible qu’à condition de réorienter la politique européenne. La PAC doit cesser d’être sous tutelle des options de négociation à l’OMC.

 Il faut la refonder sur la base de principes et d’objectifs qui correspondent aux réalités de notre temps, tout en étant fidèles à l’esprit des principes fondateurs de la PAC, en 1962 (libre circulation des produits agricoles au sein de l’espace européen, la protection aux frontières et la solidarité financière).

 Jusqu’au milieu des années 1980, l’agriculture était considérée à part dans les négociations internationales, en raison de son caractère stratégique (sa fonction nourricière pour les populations). C’est ce qui justifiait l’intervention publique et l’existence de politiques agricoles au niveau de chaque pays ou groupe de pays (PAC).

 Primauté du libre-échange et dérégulation depuis vingt ans 

A partir de 1986, l’agriculture a été intégrée dans les négociations commerciales internationales dans le but de libéraliser les échanges et de permettre aux entreprises multinationales de développer leurs activités et leurs profits, les Etats acceptant d’ouvrir les frontières et d’abolir les règles protégeant les économies nationales. En agriculture, cela signifiait le démantèlement des politiques agricoles et l’alignement des prix des produits sur les cours mondiaux.

 La politique européenne ne doit pas consister à sacrifier son agriculture pour satisfaire les appétits de libéralisation, que ce soit pour des raisons économiques ou idéologiques.

 Elle doit viser à éviter les distorsions de concurrence commerciale en supprimant complètement les subventions aux exportations, certes, mais aussi en protégeant l’espace européen par les moyens les mieux adaptés, tenant compte des conditions sociales et environnementales de production dans les pays exportateurs.

La vraie priorité : assurer la sécurité alimentaire 

Car la priorité n’est pas le libre-échange mais la sécurité (en quantité et en qualité) de l’approvisionnement alimentaire des Européens, mais aussi des pays en voie de développement, ce qui suppose de reconnaître à tous les pays du monde le même droit à la souveraineté alimentaire.

 Cette priorité alimentaire passe par des prix à la production suffisants pour permettre aux paysans de mettre sur le marché des produits correspondant à la demande des consommateurs. Il est de la responsabilité des pouvoirs publics de veiller à ce que la valeur ajoutée soit répartie équitablement sur l’ensemble des filières agricoles et alimentaires.

 Une agriculture intensive, économe et écologique 

L’agriculture devra être plus économe, remplacer progressivement la chimie et l’énergie par l’écologie et les sciences, sans cesser d’être intensive. Car elle devra être suffisamment productive pour relever le défi alimentaire à l’échelle de la planète.

 La demande alimentaire va doubler dans les 40 prochaines années, sous l’effet de l’augmentation de la population (de 6 à 9 milliards d’humains) et du relèvement du pouvoir d’achat, notamment dans les pays asiatiques qui, à eux seuls, absorberont la moitié de la croissance démographique et une part importante de l’augmentation du niveau de vie et, donc, de la demande en viande, qui nécessite davantage de productions végétales.

 Des aides publiques plafonnées et réorientées 

Au fil du temps et des réformes de la PAC, les aides publiques aux agriculteurs ont pris une part trop importante dans les revenus agricoles. Elles devront  être plafonnées et réorientées vers les petites et moyennes exploitations, en lien avec des objectifs sociaux et territoriaux définis à l’échelon régional ou inter-régional. Le dispositif actuel de répartition des aides n’est plus adapté et doit être corrigé afin de le rendre plus juste et plus en rapport avec les types d’agriculture à promouvoir.

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31 mai 2007 4 31 /05 /mai /2007 22:52

 

« Place à la gauche républicaine et socialiste ! »

 Sous la photo du candidat et de sa suppléante, Françoise Farouault, adhérente de l’association Pour une République Sociale, la page 2 du document de campagne reprend l’essentiel du texte paru sur ce blog le 17 mai dernier sous le titre « Place à la gauche républicaine et socialiste ! »

 « La recomposition de la droite se fait sous nos yeux à l’initiative du nouveau président de la République. La gauche, de son côté, a commencé sa recomposition avec la candidature de Ségolène Royal à l’élection présidentielle et l’accord conclu le 9 décembre 2006 entre le PS et le MRC.

Après l’échec de Lionel Jospin le 21 avril 2002, le PS aurait dû se reconstruire sur la base d’un projet alternatif aux politiques néo-libérales, dans la perspective de l’après-Chirac. Il ne l’a pas fait et, pire, il a verrouillé le débat et ciblé, à tort, Jean-Pierre Chevènement comme le responsable de la défaite de 2002.  Ségolène Royal s’est imposée comme candidate du PS en s’appuyant sur un réseau de sympathisants, réunis dans les comités « Désirs d’avenir », et sur de bons sondages.

 L’accord entre le PS et le MRC le 9 décembre 2006 a été préparé sous l’impulsion de la candidate du PS et du PRG, qui tenait à ce que le MRC et Jean-Pierre Chevènement soient associés très tôt à sa campagne et participent à l’élaboration de son pacte présidentiel. Les cent propositions sont dans la continuité de cet accord et s’inspirent à la fois du projet du PS et des débats participatifs de terrain.

 L’échec de Ségolène Royal et de l’ensemble de la gauche le 6 mai, la recomposition de la droite sous l’impulsion du nouveau président de la République, ainsi que la percée du candidat Bayrou le 22 avril, imposent à la gauche de se réorganiser en profondeur après avoir choisi dans la clarté une ligne politique et une stratégie de conquête du pouvoir. 

En fait, la gauche a perdu l’élection présidentielle parce qu’elle n’a pas fait sa mue suffisamment tôt, mais elle a réussi à mobiliser une partie de l’électorat populaire et à redonner l’espoir aux citoyens. Grâce à l’intuition et à l’énergie de Ségolène Royal, et grâce aussi à la ligne politique du pacte présidentiel.

 Les premières réactions négatives de personnalités comme Bernard Tapie ou Bernard Kouchner à l’accord PS - MRC et au pacte présidentiel ont été suivies de l’opposition plus ou moins voyante de nombreuses autres, y compris parmi les dirigeants du PS.  C’est le signe de la recomposition qui est amorcée et se prolonge depuis le 6 mai par le refus des Verts de signer un accord avec le PS afin de préserver leur liberté, et aussi par les initiatives du président du PRG en direction des amis radicaux, membres de la majorité présidentielle.  Il est fort possible que le PCF décide de rejoindre le nouveau parti de la gauche républicaine et socialiste, piloté par Ségolène Royal avec le soutien de Laurent Fabius et l’appui critique et réservé de Dominique Strauss-Kahn.

 Il est possible que certains membres du PRG fassent le choix  d’un pôle libéral-radical autour de Bernard Tapie et Jean-Louis Borloo. Mais ils seront minoritaires.

 Il n’est pas impossible que les Verts se partagent entre cette voie républicaine de la gauche et le pôle écolo-démocrate du centre de François Bayrou.

 Quant à José Bové, qui anime l’un des courants de la gauche libertaire et anti-néolibérale, et les altermondialistes constructifs, il n’est pas impossible qu’ils puissent nouer des relations constructives avec la gauche.

 Il reviendra à chaque organisation et à chaque citoyen de se déterminer sur la base du projet du futur parti de la gauche rassemblée. 

 On peut résumer ainsi les principales orientations que la gauche pourrait se donner demain

  - Construction d’une Europe indépendante et consolidation du modèle social et républicain national,

  - Adoption d’une politique énergétique cohérente et relance d’une croissance écologique, riche en emplois,

  - Nouvelles règles pour le commerce international et priorité à la sécurité alimentaire partout dans le monde ».

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31 mai 2007 4 31 /05 /mai /2007 22:20

 

Une mise au point opportune de Bernard Cassen

 En lisant Le Monde et d’autres organes de presse, il y avait de quoi s’inquiéter des récentes informations en provenance du Venezuela. Dans Le Monde diplomatique, Bernard Cassen réagit vivement à ce qu’il qualifie de désinformation sur le Venezuela. Voici ce texte paru ce jour sur le blog de Xavier Dumoulin http://sr07.unblog.fr .

 « Désinformation sur le Venezuela »

 L’affaire ne pouvait être que de portée planétaire puisqu’elle a donné lieu, ces derniers jours, à des déclarations quasiment simultanées du Sénat des Etats-Unis, du Parlement européen et de la présidence allemande de l’Union européenne, sans parler des articles fleuves et des éditoriaux de la plupart des grands médias occidentaux. De quoi s’agit-il ? De l’Iran, du réchauffement climatique, de la Palestine, du Darfour ? Tout faux : la gravissime affaire en question est le non renouvellement, par le gouvernement vénézuélien, de la concession de 20 ans, venue à échéance le 27 mai, d’une chaîne de télévision privée, Radio Caracas Television (RCTV), afin d’installer sur sa fréquence hertzienne une chaîne de service public. C’est-à-dire exercer le droit souverain qu’a chaque Etat de disposer des biens publics rares que sont les fréquences hertziennes.

 Atteinte aux droits de l’homme, à la liberté d’expression, censure, dérive autoritaire, totalitaire – voire fasciste –, toute la panoplie du vocabulaire rodé depuis des années contre le gouvernement de M. Hugo Chavez a été utilisée à nouveau massivement en cette circonstance.

 Du côté politique, on retiendra d’abord la résolution votée à l’unanimité, le 24 mai, par le Sénat américain, en particulier par les aspirants démocrates à la succession de M. George Bush, contre la « fermeture » de RCTV. Votée précisément par les mêmes qui, reniant leurs promesses électorales, venaient, également à l’unanimité, de donner leur accord aux 100 milliards de dollars de crédits militaires demandés par la Maison Blanche pour la poursuite de l’occupation de l’Irak. Un bel exemple de rigueur démocratique.

 Par la voix des services de Mme Angela Merkel, présidente en exercice du Conseil européen, l’Union européenne est également allée très loin dans l’hypocrisie. Dans une déclaration du 28 mai, elle « a noté avec inquiétude la décision du gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela de laisser expirer la licence d’émission de Radio Caracas Télévision (RCTV) le 27 mai, sans appel d’offres ouvert pour la licence qui lui succède ». On ne sache pas, entre maints autres « oublis », que l’Union ait fait semblable déclaration et ait exigé un nouvel appel d’offres lorsque la licence d’émission de TF1, accordée en 1987 pour 15 ans, a été reconduite par le gouvernement français en 2002 dans la plus totale opacité. Pourtant, la « télé-poubelle » de MM. Bouygues, Le Lay et Mougeotte avait tourné en dérision les engagements qu’elle avait pris dans son cahier des charges en invoquant son « mieux-disant culturel ». Tout indique qu’elle continuera impunément à le faire avec son nouveau patron, M. Nonce Paolini, flanqué de M. Laurent Solly, transféré du jour au lendemain du « staff » de M. Nicolas Sarkozy à sa filiale médiatique.

 Pour ce qui est de l’abondante production des médias français, avant et après la date du non renouvellement de la concession de RCTV, la palme de la désinformation revient sans conteste, entre maints autres articles de la même veine, à l’éditorial d’un quotidien de référence, daté du 27-28 mai et intitulé « Censure à la Chávez ». Il vaut la peine d’en citer et d’en commenter quelques passages.

 D’emblée le ton est donné : « Le président Hugo Chávez a ordonné la disparition de RCTV ». Non, RCTV ne « disparaît » pas : elle peut continuer à émettre sur le câble, par Internet et sur le satellite, et va sans aucun doute le faire. Mais, comme la loi le prévoit, sa fréquence hertzienne et sa couverture nationale reviennent au service public à l’échéance de la concession dont elle bénficiait. Ou bien faudrait-il considérer que cette concession à durée limitée de RCTV était, en fait, à durée illimitée ? Et cela en fermant les yeux sur ses multiples entorses à son cahier des charges qui lui avaient notamment valu d’être fermée pour des durées de 24 heures à 3 jours non pas par les gouvernements de M. Chávez, mais, en 1976, 1980, 1981, 1989 et 1991, par leurs prédécesseurs sociaux-démocrates ou démocrates-chrétiens. Depuis sa première élection à la présidence de la République en 1998, M. Chávez n’a fermé aucune station de radio ou de télévision ni poursuivi aucun journaliste. Pourtant, dans n’importe quel autre pays démocratique, c’est ce qui se serait passé, compte tenu de la caution ouvertement apportée par la plupart des médias – dont RCTV – au coup d’Etat avorté du 11 avril 2002, quand ce n’était pas à son organisation.

 L’éditorial poursuit en dénonçant une décision politique « qui réduit le pluralisme et augmente la concentration de l’audiovisuel aux mains du gouvernement ». De quelle concentration s’agit-il ? En 2006, on comptait au Venezuela 20 chaînes hertziennes VHF privées et une publique. On comptait par ailleurs 28 chaînes hertziennes UHF privées, 6 publiques et 44 communautaires. Actuellement, avec l’incorporation de RCTV, le service public disposera de deux chaînes hertziennes VHF, de deux chaînes UHF et de deux chaînes sur la câble. On est très loin du monopole…

 Sans la moindre trace d’humour, l’éditorial qualifie ensuite RCTV de « chaîne privée qui donnait la parole à l’opposition ». RCTV donnait effectivement la parole à l’opposition, et ne faisait même que cela ! Des études de contenu effectuées sur le mois de janvier 2007 montrent que, dans ses programmes, elle a invité 21 personnalités hostiles au gouvernement, et aucune qui lui soit favorable. Le même mois, une des quatre autres grandes chaînes privées, Globovisión, a invité 59 opposants à M. Chávez et 7 de ses partisans. Seule Televen a respecté la parité : deux de chaque camp.

 Certes on peut regretter que la seule chaîne publique hertzienne jusqu’ici contrôlée par le gouvernement, Venezolana de Television (anciennement Canal 8), ne soit pas non plus un modèle d’équilibre, mais comment pourrait-il en être autrement dans un paysage médiatique où la plupart des journaux, radios et chaînes de télévision se comportent en partis politiques d’opposition ? Il faut espérer que TVES, la chaîne qui reprendra le signal de RCTV, tiendra ses promesses de pluralisme, même dans ces circonstances adverses.

 Du côté de la presse écrite, la situation est encore plus tranchée : sur 10 quotidiens de diffusion nationale, 9 sont des opposants déclarés au gouvernement. Si l’on étudie le contenu des articles d’opinion publiés dans quatre d’entre eux au mois de janvier 2007, on obtient les résultats suivants : pour El Nacional, 112 hostiles, 87 neutres et 6 favorables ; pour El Universal, les chiffres correspondants sont 214, 89 et 9 ; pour Ultimas Noticias, 31, 59 et 18 ; pour El Mundo, 49, 39 et 15. Ce qui ne les empêche pas de recevoir de la publicité des entreprises, des agences et des collectivités publiques.

 Prétendre que la liberté d’expression est menacée au Venezuela relève donc de la plus insigne mauvaise foi. Il suffit de s’arrêter devant un kiosque à journaux ou de passer une heure devant un poste de télévision pour être convaincu du contraire. C’est même sans doute le seul pays du monde où, dans le passé, des appels publics à l’assassinat du président n’ont pas entraîné des poursuites judiciaires.

 Mais alors, comme dirait M. Sarkozy, pourquoi tant de haine, pourquoi tant d’acharnement et de contre-vérités ? Que M. Chávez irrite au plus haut point les Etats-Unis et leurs alliés par sa politique de récupération des richesses naturelles nationales et par la dénonciation des politiques de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international peut parfaitement se comprendre. Que des médias appartenant à de grands groupes industriels et financiers répercutent les orientations et les intérêts de leurs commanditaires est dans l’ordre des choses. En revanche, on reste perplexe devant le comportement d’organes de presse où le pouvoir éditorial est officiellement déconnecté du pouvoir des actionnaires…

 Bernard Cassen dans Le Monde Diplomatique

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