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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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Articles RÉCents

23 février 2023 4 23 /02 /février /2023 20:47

Construire un projet d'avenir pour la France, pour relever la République

 

Depuis bientôt un an, le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) est engagé au sein de la Fédération de la Gauche républicaine, pour bâtir un projet d’avenir pour les Français. Son Conseil national a décidé de réunir un congrès samedi 1er avril 2023. Voir Congrès national du 1er avril 2023
 

Une motion d'orientation est proposée au débat avec les adhérents avant le vote du congrès national. En voici la première partie.

 

MOTION D’ORIENTATION PRÉSENTÉE PAR LE CONSEIL NATIONAL
 

POUR LA FRANCE, RELEVER LA RÉPUBLIQUE !
 

Construire un projet d’avenir
 

Entre 2012 et 2022, au premier tour des élections législatives, la gauche réalise 4 millions de voix de moins et 3 millions d’électeurs ont rejoint les rangs de l’abstention.

Le constat est clair : depuis 1983, les renoncements successifs ont vidé la gauche au pouvoir de son dynamisme émancipateur et de sa base sociale. Le quinquennat de François Hollande a anéanti la gauche, conduisant au quinquennat d’Emmanuel Macron qui mène une politique libérale sous les injonctions de l’Union européenne.

Si la gauche connaît une situation un peu meilleure à l’issue des législatives de 2022, la situation reste préoccupante. D’abord parce que, sur cette même période, l’extrême-droite totalise 2 millions de voix supplémentaires et 88 députés à l’Assemblée nationale, notamment dans des circonscriptions historiquement de gauche et rurales. Ensuite parce que la gauche, dans son ensemble, est incapable actuellement de gagner et d’incarner une alternative sérieuse et crédible de gouvernement pour les Français.

En surfant sur le « vote utile » à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a pu rallier ceux qui espèrent encore dans le progrès humain et le partage des richesses. Or, son hégémonie sur les autres forces de gauche ne s’est pas avérée être une stratégie gagnante. L’alliance électorale de la NUPES, constituée à la hâte pour les élections législatives, n’a pas permis l’adhésion d’une majorité politique pour gouverner et n’est pas une alliance politique durable.

Un Français sur deux n’est pas allé voter aux élections législatives. Dans les départements ruraux, les candidats de gauche peinent à être élus car la mainmise de la France insoumise conduit à s’adresser aux « minorités » et repose sur les préoccupations des habitants des métropoles, au détriment de ceux qui vivent à la campagne, dans les sous-préfectures et dans les territoires anciennement industriels.

En prenant congé des couches populaires depuis plus de vingt ans, la gauche s’est coupée de sa force : celle de ceux qui produisent et rendent les services indispensables du quotidien, celle de ceux qui croient dans le travail et aspirent au progrès et à ce que leurs enfants s’émancipent toujours davantage.

Dans cette période, le Mouvement Républicain et Citoyen s’est déterminé sur un projet et non sur un individu. Nous avons d’abord soutenu la candidature d’Arnaud Montebourg et la remontada de la France pour lui redonner sa fierté, puis Fabien Roussel, pour bâtir des jours heureux pour les Français.

Au sein de la Fédération de la Gauche républicaine, avec la GRS, LRDG, NGS et l’Engagement, nous œuvrons à un rassemblement de projet. Il est donc nécessaire de bâtir un projet d’avenir à gauche pour que notre pays reprenne son destin en main.

Cet article est le 3228 ème sur le blog MRC 53 - le 258 ème dans la catégorie MRC national

Jean-Luc Laurent, président du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), lors du Conseil national le 12 avril 2015

Jean-Luc Laurent, président du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), lors du Conseil national le 12 avril 2015

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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 20:44

L'intersyndicale veut mettre la France à l'arrêt afin d'obtenir le retrait du projet de loi

 

Le monde du travail, représenté par ses organisations syndicales, rejette le projet gouvernemental qui organise la régression sociale des salariés en France. A partir du 7 mars 2023, le pays sera mis en arrêt afin d'amener les dirigeants politiques du pays à retirer le projet de loi, actuellement en débat au Parlement.


 

Dans un communiqué unitaire publié le 21 février, l'intersyndicale explique ses intentions.


 

Ensemble, le 7 mars, mettons la France à l’arrêt !


 

Les organisations syndicales et de jeunesse saluent la mobilisation de ces millions de travailleurs.euses, jeunes, retraité.e.s qui, depuis le 19 janvier, expriment leur opposition à cette réforme des retraites. Ils et elles sont déterminé.e.s à empêcher le recul de l’âge légal à 64 ans et l’allongement du nombre de trimestres, ce qui aurait pour effet de faire aussi baisser plus rapidement leurs pensions.
Malgré la propagande du gouvernement qui ne convainc pas du bien-fondé de sa réforme, l’écrasante
majorité de la population comme 90% des salarié.e.s font preuve de « bon sens » et rejettent cette réforme brutale, inacceptable et inutile.


 

En opposition à ce projet de réforme des retraites, l’unité des organisations syndicales a construit un
mouvement social solide, déterminé, ancré dans le paysage social de tout le pays. Il révèle également
l’inquiétude face à la désertification des territoires, le manque de services publics, les incertitudes en matière d’emploi, de salaires et de pouvoir d’achat.


 

En complément de ces manifestations, c’est plus d’un million de personnes qui ont signé et diffusent la pétition en ligne proposée par les organisations syndicales. Cette opposition à la réforme touche désormais toutes les strates de la population.
Malgré cela, le gouvernement et le président de la République restent sourds et dégradent la cohésion sociale du pays en refusant toujours de retirer ce projet injuste.


 

C’est pourquoi, comme annoncé lors du précédent communiqué le 11 février, l’intersyndicale réaffirme sa détermination pour mettre la France à l’arrêt le 7 mars prochain en appelant les travailleurs.euses à participer massivement aux manifestations et à se déclarer en grève.

 

Les organisations syndicales professionnelles et de jeunesse continuent leurs actions d’information et de conviction pour élargir encore le mouvement social. Le 7 mars doit être une véritable journée morte dans les entreprises, les administrations, les services, les commerces, les écoles, les lieux d’études, les transports... Pour y parvenir, elles organisent partout régulièrement de nombreuses initiatives publiques sur les lieux de vie et appellent la population à y participer.

 

Elles interpellent localement les parlementaires sur la base du courrier commun qui leur a été adressé, pour qu’ils votent contre cette réforme.

 

Elles se saisissent du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, pour rendre visibles les conséquences particulièrement graves de ce projet pour elles.

 

Elles agissent avec les organisations de jeunesse qui militent sur leurs lieux d’études pour élargir encore le rejet de cette réforme des retraites particulièrement injuste. Elles soutiennent aussi leur mobilisation du 9 mars pour améliorer notamment le système des bourses d’études.

 

Ensemble, dès le 7 mars, mettons un coup d’arrêt à ce projet de réforme des retraites inacceptable.


 

Voir ce communiqué sur les sites des organisations syndicales FO, CFDT, SNESUP-FSU, Retraités CGT 13 :

Cet article est le 3227 ème sur le blog MRC 53 - le 82ème sur ce blog dans la catégorie Les retraites

Le 11 février 2023, à Laval (Mayenne), les organisations syndicales en tête de la manifestation contre la "réforme" des retraites

Le 11 février 2023, à Laval (Mayenne), les organisations syndicales en tête de la manifestation contre la "réforme" des retraites

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21 février 2023 2 21 /02 /février /2023 18:56

La Bataille de la Sécu, préface de Bernard Friot

 

Dans ce livre de Nicolas Da Silva, La Fabrique éditions (2022) - voir La bataille de la Sécu, une histoire du système de santé, il est fait une révision de l'histoire de la Sécurité sociale.

Le point de vue de Bernard Friot est repris dans la préface du livre.

Le MS21 - Mouvement pour un Socialisme du 21ème siècle - en a fait un résumé le 15 février 2023.

 

 

En introduction, il pose cette question : « Alors que le régime général de sécurité sociale a été construit en 1946 dans un pays ruiné par la guerre, pourquoi serions-nous incapables aujourd’hui de l’étendre dans un pays aussi riche ?»

De l’Ancien Régime à 1793

Dans le premier chapitre, l’auteur nous propose un intéressant récit de l’histoire de la production de soins sous l’Ancien Régime. Pendant l’époque féodale l’Église est un pilier central des institutions du soin avec d’un côté l’hôpital et d’un autre côté la médecine pratiquée par des guérisseurs, des sages-femmes, des matrones, des religieuses... L’hôpital d’alors est moins un lieu de soins que de mise à l’écart des pauvres, orphelins, vieillards, infirmes, malades, etc. La Révolution de 1789 apporte quelques aides aux plus nécessiteux privilégiant les soins à domicile prodigués par un officier de santé que la loi prévoit d’installer dans chaque district mais cet âge d’or de la bienfaisance s’éteint après Thermidor.

Les mutuelles

Le deuxième chapitre raconte la genèse de la Mutualité . Le XIXème siècle voit l’émergence des caisses de secours mutuel , une solution auto-organisée par le mouvement social . Ces sociétés sont tolérées par le Pouvoir tant qu’elles s’occupent de bienfaisance : secours aux anciens, financement des obsèques, visites aux malades ...mais elles deviennent aussi des lieux de contestation, des comités de luttes, ce qui provoque répressions, condamnations et même dissolutions.... La Révolution de 1848 va permettre leur épanouissement et elles seront légalisées par le décret du 26 mars 1852 sous l’empire de Napoléon III. Mais cette réappropriation par le pouvoir change le sens de la mutuelle qui se plie dans son fonctionnement aux exigences du capital et de l’État. Apparaît alors dans le mouvement social une séparation entre modérés du mutualisme et radicaux du syndicalisme. Il faut attendre la Première Guerre mondiale pour que l’État s’empare de l’organisation et du financement du système de soin.

L’ Etat Social

Les lois d’assurances sociales de 1928-1930 vont permettre l’essor de l’hôpital public qui se médicalise et un remboursement partiel des soins pratiqués par la médecine de ville. Ces lois posent 4 grands principes : l’obligation de cotisation des travailleurs et des employeurs, la gestion des caisses non étatique, la liberté de créer une nouvelle caisse et la liberté d’affiliation à la caisse de son choix. Les insuffisances et les obstacles sont nombreux : les assurances sociales ne concernent pas l’intégralité du monde du travail - sont exclus les travailleurs indépendants, artisans et agriculteurs - les remboursements ne dépassent pas 40% du prix payé par les malades, les prix ne sont pas décidés par l’État mais ils résultent d’une négociation entre les caisses et les professionnels, appelée convention. Certains syndicats de médecins refusent de signer une convention. Mais avec ou sans convention, la loi prévoit la possibilité pour le médecin d’imposer au patient le prix qu’il veut. Les caisses sont très nombreuses et n’offrent pas toutes les mêmes services. Les caisses de retraite fonctionnent selon le principe de capitalisation.

1946 : mobilisation ouvrière pour la Sociale

La Sociale est le nom que prendra cette forme de protection sociale auto- organisée contre l’État, contre le Capital et contre les formes de paternalisme antérieur et gérée par les intéressés eux-mêmes. Elle a connu deux concrétisations historiques : une sous la Commune de Paris en 1871 et une autre avec le régime général de sécurité sociale de 1946.

Caisses primaires, caisses régionales, caisse nationale et FNOSS ( Fédération Nationale des Organismes de Sécurité Sociale) : tout est élaboré durant les six premiers mois de 1946 principalement par la CGT et le PCF. Le mouvement social peut compter à ce moment-là sur l’appui d’Ambroise Croizat, ministre communiste du Travail du 28 novembre 1945 au 16 décembre 1946 et sur le dévouement de Pierre Laroque, haut fonctionnaire, qui avait été nommé directeur des assurances sociales le 5 octobre 1944 à son retour de Londres.

Ce travail titanesque connaît de multiples difficultés : des tensions syndicales avec la scission de la CGT, la réticence des mutuelles, l’opposition des médecins et de l’Église, le refus des patrons, la méfiance des hauts fonctionnaires, etc.
Pourquoi tant d’opposition au régime général de sécurité sociale ? L’enjeu n’est pas seulement l’argent mais le pouvoir. Pour la première fois, la classe ouvrière organisée va diriger une partie significative de l’activité économique du pays. Ceci est insupportable pour tous les conservateurs, les patrons, le capital, qui perdent une partie de leur pouvoir.

Nicolas Da Silva nous conte par le menu toutes ces luttes et démontre que La Sécu est le produit d’une histoire longue et conflictuelle.

La réappropriation du régime général par l’État social

L’un des enjeux principaux depuis 1946 pour l’État et pour les différentes formes du paternalisme social est donc la reprise du pouvoir sur le régime général de la sécurité sociale. Il faut réduire l’influence ouvrière qui a la « désagréable » caractéristique d’être souvent communiste.

Deux grands changements sont imposés par le ministre Jean-Marcel Jeanneney en 1967 : le régime général assuré par une caisse unique est divisé en 3 branches ( maladie, famille, vieillesse) et il est mis fin à l’auto-gouvernement en introduisant les principes du paritarisme et de désignation des représentants dans leur administration.

Nicolas Da Silva nous montre les conséquences de cette première grande contre-réforme puis toutes celles qui suivront jusqu’à nos jours parmi lesquelles :

*L’introduction de la CSG par le gouvernement socialiste en 1990 : c’est un impôt qui légitime une prise de contrôle de l’État sur les institutions de protection sociale autrefois financées uniquement par la cotisation.

*Le plan Juppé de 1995-1996 : il a amplifié le processus d’appropriation du régime général par l’État en créant la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS), en créant les Agences régionales d’hospitalisation (ARH) sous l’autorité directe du ministre.

* En 2004 les ARH deviennent les ARS que nous connaissons aujourd’hui . Ces agences sont une manifestation éclatante de l’étatisation et de la bureaucratisation de notre Sécu. L’État a maintenant les mains libres pour imposer sa politique sociale dans tous les domaines : santé, retraites....

Imposer l’austérité

Dès le début, le dénigrement de la Sécu n’a pas cessé : on l’accuse de mauvaise gestion, de gabegie, de fraudes des ayants-droits, de sur-endettement, etc. Mais « le trou de la Sécu » est largement entretenu pour nous faire accepter les politiques d’austérité. L’auteur montre que l’instabilité du capitalisme qui évolue de crises en crises est la principale menace sur la Sécurité sociale en plus d’une volonté politique de mettre la main sur ce pactole qui échappe aux circuits financiers (528 milliards d’euros de recettes en 2020 ).

Cet article est le 3226 ème sur le blog MRC 53 - le 68ème dans la catégorie Santé et sécu sociale

L'intersyndicale 53 au départ de la manifestation pour le retrait du projet de loi réformant les retraites, à Laval (Mayenne), le 11 février 2023

L'intersyndicale 53 au départ de la manifestation pour le retrait du projet de loi réformant les retraites, à Laval (Mayenne), le 11 février 2023

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20 février 2023 1 20 /02 /février /2023 18:53

Sortir le travail du marché implique la maîtrise des décisions politiques


Le tournant politique fondamental imposé à la France a commencé en 1983 par l'ouverture de la "parenthèse libérale", en réalité néolibérale.

Il s'est concrétisé, à la suite de l'effondrement de l'URSS et de la réunification allemande, par l'adoption d'un marché unique européen, mettant ainsi en oeuvre la doctrine néolibérale dans l'ensemble des pays membres de l'Union européenne, par le Traité de Maastricht en 1992. Extrait (Wikipédia).

"Le traité de Maastricht est le fruit d'une double dynamique, celle de l'union économique et monétaire, de l'achèvement de la mise en place du marché unique et de l'extension du champ communautaire d'une part, et celle de la construction politique de l'Europe dans le contexte de la réunification allemande faisant suite à l'effondrement du bloc soviétique marquant la fin de la guerre froide d'autre part".

 

PARDEM, le parti de la démondialisation, conduit des réflexions visant à sortir du tout-marché en France. Leur application se heurterait évidemment aux dogmes néolibéraux de l'Union européenne, ce qui le conduit "à la conclusion qu’il faut sortir de l’euro et de l’Union européenne si nous voulons nous réapproprier la monnaie et contrôler les banques. Plus généralement, il faut dé-marchandiser, et en tout premier lieu le travail, la terre, la monnaie, et le commerce international".

Voici le début du texte de réflexion (17 février 2023) sur le thème du travail.

En pleine mobilisation contre la « réforme des retraites », une question essentielle émerge : celle du travail. Des conditions de travail, de sa rémunération mais aussi du sens du travail. Mais entre emploi et travail il existe des différences. L’emploi s’inscrit depuis des décennies dans un « marché » où on est sommé de se vendre auprès d’employeurs qui achètent au meilleur prix, c’est-à-dire au salaire le plus bas, des « compétences » les plus hautes.

 

Mais lorsqu’on parle du salaire il ne s’agit pas seulement du net perçu mensuellement mais aussi du salaire différé (ou socialisé) incluant les pensions de retraite à venir et, d’une manière générale, toute la protection sociale. Tandis que tous les salariés versent des cotisations sociales, les employeurs, eux, en sont de plus en plus exonérés. Ces mesures gouvernementales, notamment le CICE, assèchent depuis des années les comptes de la Sécurité sociale. Elles concernent tous les salaires jusqu’au SMIC, soit plus de 2,5 millions de personnes dans le secteur privé.

 

Le chômage, disons plus exactement la privation d’emploi, concourt aussi à la réduction des recettes de la protection sociale. Il existe, en effet, deux niveaux au salaire. Le plus visible est celui perçu en net par chacun, son « pouvoir d’achat » immédiat, versé sur son compte bancaire. L’autre niveau, le salaire différé ou socialisé (Assurance maladie, retraite, chômage, prestations familiales et logement), est invisibilisé mais crucial. Il résulte de la même action : celle de la force de travail du salarié qui produit biens ou services. C’est tout à la fois à la protection sociale et au salaire direct que les néolibéraux s’attaquent depuis plusieurs années. D’autant que plus les privés d’emplois sont nombreux moins les salaires augmentent selon le principe de l’offre et la demande imposé par le marché. D’ailleurs la dernière réforme des indemnités chômage fait varier les indemnités en fonction de ce marché de l’emploi. Le gain est donc double pour le patronat : moins les employeurs payent de cotisations sociales, plus la Sécurité sociale est appauvrie, plus les salariés sont pris à la gorge, plus les profits s’accroissent pour les gros actionnaires.

 

Mais gare ! Le rejet massif de la population de l’allongement de la durée du travail (jusqu’à 64 ans avec 43 années de cotisation pour le salarié) ouvre désormais sur le refus de « mourir au travail », de « perdre sa vie pour la gagner ». Et pose des questions de fond. A quoi sert le travail ? A qui ? Pourquoi ?

 

Pour qui veut mettre en mouvement une vague émancipatrice, il est indispensable de résoudre à la fois l’accès à l’emploi pour tous et le sens du travail pour chacun. Ce qui exige de penser la société sur de nouvelles bases.

 

La dynamique du système capitaliste le pousse en permanence à universaliser le marché, c’est-à-dire non seulement à l’étendre sur le plan géographique, mais aussi à l’étendre du domaine des biens matériels au travail, à la terre, à la monnaie et au commerce international. Ce ne sont là toutefois que des « marchandises fictives ». Elles touchent en effet respectivement à l’être humain, à la nature, au pouvoir, aux relations entre nations. Ces quatre éléments ne peuvent dans la réalité être totalement soumis à des mécanismes de marché sans provoquer d’immenses effets destructeurs sur les sociétés comme nous l’observons quotidiennement depuis plusieurs décennies.

 

C’est pourtant le changement fondamental produit par le capitalisme qui avance sans discontinuer vers la plus complète transformation possible du travail, de la terre, de la monnaie et du commerce international en marchandises. Il traite ces éléments comme s’ils avaient été produits dans le seul but d’être vendus comme des marchandises ordinaires, alors que ce ne sont pas d’authentiques marchandises, et qu’ils ne le seront jamais.

 

Si le travail, la terre, la monnaie, tout ce qui circule grâce au commerce international peuvent être achetés ou vendus librement, le mécanisme du marché leur sera appliqué avec une offre et une demande. Il y aura donc un prix de marché pour l’usage de la force de travail (le salaire), l’usage de la terre (la rente), l’usage de la monnaie (l’intérêt), l’usage de ce qui circule grâce au commerce international (les relations entre nations). Travail, terre, monnaie, commerce international ont désormais leurs propres marchés, semblables à ceux des marchandises authentiques que l’on produit grâce à eux.

 

Le travail n’est qu’un autre nom donné à l’humain, la terre n’est qu’un autre nom donné à la nature, la monnaie n’est qu’un autre nom donné au pouvoir, le commerce international n’est qu’un autre nom donné aux relations internationales et à leurs rapports de force. Par l’illusion que la marchandise s’applique à ces quatre catégories, l’être humain et la nature sont soumis à un mécanisme « naturel » qui les dépasse et sur lequel ils ne peuvent avoir de prise. La prospérité matérielle promise par ce système ne repose que sur les motivations de la faim et du gain : la crainte de mourir de faim pour les pauvres et l’appât du gain pour les riches et demi-riches.

 

La fiction de la marchandise appliquée au travail, à la terre, à la monnaie et au commerce international permet le passage de l’économie de marché à la société de marché. Étrangement, avec la société de marché, la société qui est un tout indissociable se trouve alors encastrée dans une partie d’elle-même qui est le mécanisme de sa propre économie. Sortir de la société de marché passe impérativement par la sortie des logiques marchandes appliquées au travail, à la terre, à la monnaie et au commerce international.

 

Voir aussi David Cayla : éléments d'un agenda pour une économie démocratique (30 décembre 2022)

Cet article est le 3225 ème sur le blog MRC 53 - le 150ème catégorie Travail Economie

Le 11 février 2023 à Laval (Mayenne), les manifestants contre la "réforme" des retraites

Le 11 février 2023 à Laval (Mayenne), les manifestants contre la "réforme" des retraites

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19 février 2023 7 19 /02 /février /2023 22:10

Le macronisme néolibéral face à la crise du rapport au travail


 

Comment caractériser la crise qui s'annonce à partir du 7 mars en France, dans le prolongement de celle dite des Gilets jaunes en 2018 - qui était restée sans débouché politique ? Ce qui est sûr, c'est qu'elle ne se limite pas à la question des retraites, comme le dit Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS (associé au CEVIPOF et à Sciences Po), sur le site de herodote.net, le 19 février 2023.


 

19 février 2023 : comment peut-on comprendre la crise sociale engendrée par le projet de réforme des retraites ? L’amplitude des manifestations, la réunion, devenue très rare depuis les années 2000, de tous les syndicats dans un front commun du refus, la diversité même des manifestants qui se retrouvent non pas seulement dans le centre des grandes villes mais aussi dans de petites sous-préfectures laissent à penser que l’on est en présence d’une crise originale. Et sans doute est-ce le cas si on la place dans une perspective historique.


 

À ce titre, il faut faire une remarque préalable. Une crise sociale est souvent multifactorielle, ce n’est pas une crise sectorielle limitée à un enjeu précis, bien identifié. En cela, il faut distinguer les conflits sociaux ordinaires des crises sociales qui sont toujours quelque peu extraordinaires.

Un conflit social, comme tous ceux que l’on a vus se produire dans l’histoire récente, s’ancre dans l’opposition des intérêts de salariés, du privé comme du public, face au patronat ou aux autorités hiérarchiques. Il s’agit toujours de revendiquer une amélioration des salaires ou des conditions de travail, de négocier un rachat d’entreprise et le reclassement des personnels, de contester un plan social ou de carrière.

En revanche, la crise sociale, si elle naît bien d’un conflit sur une question précise, en l’occurrence le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, vient se charger de revendications plus profondes, plus lointaines, mettant en jeu des représentations sociales, des oppositions politiques. On est alors devant un « moment » politique éminemment historique et sans doute appelé à servir de point de repère et d’inflexion pour les historiens du futur. Or c’est bien ce qui caractérise la crise qui a émergé de la réforme des retraites. Il faut donc chercher à en comprendre les ressorts profonds et voir en quoi cette crise se distingue d’autres crises dans l’histoire.

La comparaison historique en matière sociale et politique reste évidemment toujours très délicate à manier car les structures mêmes des sociétés, les technologies, les valeurs et les modes d’organisation changent dans le temps. On est ici au cœur d’un  grand enjeu de la recherche qui est celui de l’articulation entre la sociologie et l’histoire. Il n’y a guère de sociologie qu’historique et guère d’histoire qui ne puisse se passer d’une étude des phénomènes sociaux. À partir de ces prémisses, peut-on au moins trouver à la crise de 2023 des homologies historiques ? Même si l’on peut trouver un certain nombre de points communs, il demeure que la situation que l’on connaît en 2023 reste inédite.

Travail en miettes, salariés déboussolés

Cette crise, tout d’abord, vient soulever la question du rapport au travail dont les enquêtes comparatives montrent qu’il est souvent bien moins vécu au quotidien en France que dans d’autres pays européens du fait de contraintes récurrentes : pression de la hiérarchie, faiblesse du dialogue social, intensification des rythmes (...).

La suite est réservée aux abonnés du site Herodote.net.

Voir aussi (26 janvier 2023) : Luc Rouban : « La mobilisation sur les retraites manifeste une défiance à l'égard de la hiérarchie sociale. Selon le chercheur du Cevipof, l’obsession libérale des élites se heurte une nouvelle fois à l’attachement d’une majorité des Français à l’Etat-providence, et aux réalités du marché du travail.
Et (8 janvier 2023) : Réforme des retraites : le gouvernement pourrait-il céder face à la contestation ? Et pour cause : "Quand on débat des retraites, on parle en réalité du travail", comme le souligne pour Le Monde le sociologue Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS. Qui développe : "C’est en France que le travail est le plus vécu comme une souffrance. La moitié des Français considèrent que leur travail n’est pas reconnu ni récompensé à sa juste valeur. […] Il en découle une sacralisation des retraites, parce que c’est le moment où l’on peut profiter de la vie. C’est la récompense, l’horizon après une vie de labeur. Donc si on touche aux retraites, on touche au canot de sauvetage."

Les cinq journées de mobilisation à l'initiative de l'intersyndicale depuis le début de l'année 2023 - exigeant du pouvoir macronien le retrait de son projet de loi "réformant " les retraites - montrent qu'il ne s'agit pas seulement d'un conflit social.

Il s'agit, en fait, d'une crise sociale de grande ampleur et on le verra mieux à partir du 7 mars. Car le monde du travail ressent qu'il ne compte pas vraiment dans les calculs du chef de l'Etat. Celui-ci utilise les leviers de l'Etat pour maintenir la domination des forces économiques et financières sur la société et perpétuer le néolibéralisme, cette doctrine économique qui vise à mettre l'Etat au service des marchés, c'est-à-dire à le rendre impuissant.

Voir cette conclusion d'une étude du CEVIPOF (Luc Rouban), en 2020, décrivant L'emprise du libéralisme autoritaire en France. On voit se développer en France un libéralisme autoritaire qui trouve son implantation partisane aussi bien dans l’électorat de La République en Marche, des Républicains ou du Rassemblement national.

Le résultat de l'affrontement qui s'installe en France entre le monde du travail, représenté par les organisations syndicales, et le monde du capital, représenté par le pouvoir macronien, sera décisif pour l'avenir de la démocratie républicaine dans notre pays.

Cet article est le 3224 ème sur le blog MRC 53 - le 149ème catégorie Travail Economie

Samedi 11 février 2023, à Laval (Mayenne), au square de Boston, lors de la 4ème journée de mobilisation contre le projet de "réforme" des retraites

Samedi 11 février 2023, à Laval (Mayenne), au square de Boston, lors de la 4ème journée de mobilisation contre le projet de "réforme" des retraites

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18 février 2023 6 18 /02 /février /2023 22:13

L'Europe libérale fait payer très cher son idéologie à EDF

 

Public Sénat a publié le 17 février cette analyse de Henri Clavier, sous le titre :

 


 

EDF a annoncé des pertes records de 17,9 milliards d’euros, la dette totale du groupe s’élève à 64,5 milliards d’euros.

EDF avait déjà annoncé, en juillet, des pertes à hauteur de 5 milliards au premier semestre 2022. Un montant colossal en partie lié à l’augmentation des prix de l’énergie puisque EDF a pourtant réalisé un chiffre d’affaires historique de 143,5 milliards d’euros - une augmentation de 70 %. En revanche, la production d’électricité a diminué de 23 % pour atteindre son plus faible volume depuis 1992. En 2021, les bénéfices s’étaient élevés à 5,1 milliards d’euros. Plusieurs facteurs, conjugués, expliquent le montant historique des pertes. Certains mécanismes comme le marché européen de l’énergie ont accentué la crise.

« Le marché européen de l’énergie dysfonctionne complètement »

 

La guerre en Ukraine a déclenché une flambée des prix de l’énergie et plus spécifiquement du gaz. Le marché européen de l’énergie, où le prix de l’électricité est calqué sur celui du gaz, a été particulièrement critiqué pour sa dimension inflationniste. La France, dont le mix électrique ne dépend pas du gaz (le nucléaire et l’hydraulique représentent 80 % du mix électrique français), a subi de plein fouet cette situation expliquant en partie les pertes records d’EDF.

 

Un niveau de pertes attendu pour Nicolas Goldberg, consultant spécialiste de l‘énergie à Colombus Consulting, « à partir du moment où EDF produit tellement peu et vend tout au tarif régulé et si on ajoute le bouclier tarifaire, c’était une évidence que les résultats d’EDF seraient mauvais ». Ce dernier nous a également confié qu’il était surpris du niveau d’endettement d’EDF compte tenu des charges qui avaient pesé sur l’électricien durant l’année 2022.

 

Pour le sénateur communiste de Seine Saint-Denis Fabien Gay, les résultats d’EDF sont la preuve que « le marché européen dysfonctionne complètement ». Ce dernier affirme que l’électricien français « paye les effets de la libéralisation du marché, de la mise en place de l’Arehn et du marché européen de l’énergie ». Le sénateur communiste formule une critique plus profonde de la logique de libéralisation et d’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie « On marche sur la tête, les dindons de la farce de l’Europe libérale c’est EDF, il faut bien comprendre que le secteur de l’énergie n’est pas du tout adapté à la libéralisation ».

 

L’Arenh au cœur des critiques

 

L’accès régulé à l’électricité nucléaire régulée historique (Arenh), créé en 2011 pour encadrer l’ouverture à la concurrence, est aussi ciblé pour sa responsabilité dans les pertes massives d’EDF. L’Arenh devait permettre l’installation de la concurrence chez les fournisseurs d’électricité en leur garantissant un prix d’achat de 40 euros /MWh (46,50 euros aujourd’hui). Le sénateur LR des Vosges Daniel Gremillet rappelle que « l’Arenh a été un moyen trouvé pour que les alternatifs puissent bénéficier des avantages de la production nucléaire ». Avec la baisse de production d’électricité due à l’arrêt de 22 réacteurs nucléaires pour maintenance, EDF s’est vu obliger d’acheter de l’électricité sur le marché européen afin de la revendre aux fournisseurs au tarif réglementé de l’Arenh.

Une situation aux conséquences désastreuses pour EDF. « L’Arenh est responsable à hauteur de 10 milliards de la dette d’EDF » note Daniel Gremillet. « La décision sur le plafond de l’Arenh a des conséquences financières qui découlent de décisions politiques prises par des décisions de l’Etat» affirme le sénateur LR. Pour Nicolas Goldberg, EDF a tout de même réussi à minimiser les dégâts en assumant « une grosse partie de cette crise énergétique, y compris ce qui n’était pas de leur ressort ».

 

« Il n’y a pas de cap dans la politique énergétique du gouvernement »

 

Si le contexte, extrêmement défavorable, explique en partie les résultats d’EDF, la stratégie énergétique de l’Etat suscite des doutes. Ou plutôt l’absence de vision stratégique selon Daniel Gremillet « Il n’y a pas de cap dans la politique énergétique du gouvernement, on est dans une vision politique datée, ces décisions politiques mettent en danger notre sécurité énergétique, notre pays a besoin d’une stratégie énergétique ».

Un constat partagé par Fabien Gay « Il faut créer un véritable service public de l’énergie, il nous faut vite une nouvelle loi Marcel Paul ». La question du nucléaire et les tergiversations de l’Etat sur le sujet illustrent ce manque de cap pour Daniel Gremillet « En 2019, sans le Sénat on avait la décision de fermer 14 réacteurs, on a toujours dans la loi la décision de fermer 12 réacteurs pour 2035 ». Ce dernier regrette notamment « l’abandon » des filières nucléaires et hydrauliques.

Quel avenir pour EDF ?

 

Le bouclier tarifaire, permettant d’encadrer les prix de l’électricité, est à l’origine de 8,34 milliards d’euros de pertes pour EDF. Le mécanisme, obligeant EDF à ne pas augmenter ces tarifs au-delà de 4 %, devait soulager les petites entreprises et les collectivités territoriales. Une mesure sur laquelle Daniel Gremillet se montre sceptique « le bouclier tarifaire ne répond en rien aux problématiques, le nombre d’artisans et de commerçants en difficulté à cause des prix de l’énergie est en forte hausse ».

Les perspectives d’avenir ne sont pas beaucoup plus réjouissantes, « la nationalisation telle que prévue n’apporte rien » note Daniel Gremillet avant de rappeler que la situation n’avait rien de ponctuelle. Une fausse solution aussi pour Fabien Gay qui considère qu’« il n’y a pas de volonté de sortir des griffes du marché, c’est du libéralisme pur jus ». Le volume de production électrique devrait repartir à la hausse affirme Nicolas Goldberg « Côté disponibilité cette année devrait être meilleur, l’objectif de production d' EDF toujours entre 300 et 330 térawattheures » contre 279 cette année. « La disponibilité hydraulique sera un facteur structurant, la possibilité de sécheresse et de faibles pluies est un risque important » nuance Nicolas Goldberg. 


 

Cet article est le 3223 ème sur le blog MRC 53 - le 85ème catégorie Climat énergies environnement

Photo en provenance de l'article publié par Public Sénat

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17 février 2023 5 17 /02 /février /2023 18:17

Après 4 journées de mobilisation à Laval, décentralisation le 16 février

 

Rappel : Retraites : après 4 journées de forte mobilisation, une 5ème le 16 février

Ce jeudi 16 février 2023, une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites se tenait partout en France. En Mayenne, elle a cette fois eu lieu dans le nord et le sud du département.

Voir Ouest-France, 16 février 2023, Emilie Ginestou.

 

Les Mayennais se sont à nouveau rassemblés, ce jeudi 16 février 2023, pour manifester contre la réforme des retraites portée par le Gouvernement. Après quatre journées de mobilisation, qui ont toutes eu lieu à Laval (Mayenne), les manifestants se sont cette fois donné rendez-vous dans le nord et le sud du département.

 

Ils se sont d’abord retrouvés à Mayenne, à 11 h 30, devant la permanence du député Horizons de la troisième circonscription de la Mayenne, Yannick Favennec. Ils étaient plus de 850 à défiler dans les rues de la ville.


 

La mobilisation s’est ensuite poursuivie à Château-Gontier-sur-Mayenne, à 17 hdevant la permanence de Géraldine Bannier, députée MoDem de la deuxième circonscription de la Mayenne.


 

Dès 17 h 30, heure à laquelle le cortège s’est élancé, la place Paul-Doumer était bondée. D’après les gendarmes, le rassemblement compte 500 personnes, contre 850 selon les syndicats.

Françoise, Angélique et Patrick, de Château-Gontier-sur-Mayenne, manifestent pour la première fois. « Je suis retraité de La Poste, explique Patrick. J’ai commencé à 17 ans et je peux vous dire qu’à la fin, je commençais à peiner. » « Ça va coûter cher en arrêts maladie », confirment Françoise et Angélique, elles-mêmes salariées de La Poste.


 

Bertrand, 60 ans, ouvrier, vit la toute première manifestation de sa vie. « Je devais partir en septembre mais là je suis dans l’incertitude. J’ai commencé à travailler à 15 ans. J’ai eu trois mois d’arrêt dans toute ma carrière. »


 

Dans le cortège, Laurence, Michel, leur fils Julien et leur petits-fils Jules, sont venus en famille. Laurence et Michel travaillent tous les deux pour la mairie. Lui est éboueur, elle agent d’entretien. C’est leur première manifestation contre la réforme des retraites : « Comme c’est à Château-Gontier, c’est plus pratique. » « J’ai fait la simulation. Je partirai à 64 ans avec 800 euros, explique Laurence, 52 ans. C’est pas possible pour moi. » Pas envisageable non plus pour son mari : « Vous nous voyez à 64 ans à sauter du camion, tirer les poubelles et porter les sacs jaunes ? »

« Les salariés en ont ras le bol, souligne Jean Lezot, délégué syndical CGT chez Hutchinson. Sur le terrain, ça ne passe plus. Cette réforme est injuste et injustifiée. Dans un climat qui est déjà incertain, ça rajoute une pression supplémentaire. »
 

Cet article est le 3222 ème sur le blog MRC 53 - le 81ème sur ce blog dans la catégorie Les retraites

C'était la 4ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites, à Laval, le 11 février 2023, au départ de la manifestation, Square de Boston.

C'était la 4ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites, à Laval, le 11 février 2023, au départ de la manifestation, Square de Boston.

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16 février 2023 4 16 /02 /février /2023 22:00

Le manifeste de l'association qui datait de 2005 a été actualisé

 

Les fondateurs de l’association avaient, dès l’origine en 2005, rédigé un manifeste présentant la vision qu’ils souhaitaient partager avec tous les adhérents. Pour tenir compte des évolutions enregistrées depuis cette date, une version actualisée a été rédigée avec le concours du Conseil scientifique et de quelques académiciens, puis validée en assemblée générale de l’association le 21 janvier 2023.

 

Consulter le site sauvonsleclimat.org

 

Objet de l'association : informer et sensibiliser le public sur les problèmes liés aux émissions de gaz à effet de serre et au réchauffement climatique, afin notamment de lui permettre de prendre part dans les meilleures conditions aux débats publics européens, nationaux et locaux portant sur les problèmes écologiques ; fournir une expertise sur les problèmes énergétiques et climatiques ; agir auprès des médias, des personnalités politiques, des associations scientifiques, des acteurs économiques et de la société civile pour populariser ses analyses et conduire à des politiques efficaces de lutte contre le réchauffement climatique ; fournir à ses membres, dans la mesure de ses moyens, prestations, services et conseils dans les domaines énergétiques et climatiques.

 

Le Manifeste de Sauvons le Climat actualisé


 

Version actualisée en 2022 du manifeste original rédigé par Roger BALIAN, Rémy CARLE, Bernard LEROUGE, Hervé NIFENECKER à l’occasion de la création de Sauvons de Climat en 2005

 

La concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère de notre planète a atteint dès le début du XXIème siècle un niveau supérieur à tous ceux qu’elle a connus depuis plus d’un million d’années, et la tendance ne ralentit pas. Observée dès le début de l’ère industrielle, vers les années 1760, cette hausse est essentiellement due à l’accumulation dans l’atmosphère, de gaz carbonique et de méthane résultant de l’activité humaine. Les alertes renouvelées et les belles paroles non suivies d’actions à la hauteur des ambitions n’ont évidemment pas corrigé la tendance. Malgré les conférences COP annuelles, les objectifs affichés à l’occasion des accords de Paris ne sont pas tenus. Si rien n’est fait, les conséquences sur notre santé, les productions agricoles, le niveau des mers, la biodiversité … en seront majeures.

 

Sauf récession économique catastrophique, la consommation énergétique mondiale va continuer à croître. Il est donc capital de mettre en œuvre, aussi souvent que possible, des techniques de production d’énergie technologiquement et scientifiquement éprouvées qui ne fassent pas appel aux combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz) : solaire thermique, géothermie, biomasse bien gérée, pompes à chaleur pour le chauffage et la production d’eau chaude ; électrification de tous les secteurs où cela est techniquement et économiquement possible.

 

Si une réduction de la consommation d’énergie est souhaitable et possible dans les pays développés, il est inconcevable d’exiger des efforts similaires de la part des pays moins avancés. Le charbon, le gaz et le pétrole sont à la base du développement de ces pays, comme ils l’ont été pour nous au cours des deux siècles passés. Donc, sauf aboutissement, bien difficile à prévoir, des études en cours depuis de nombreuses années sur le captage et la séquestration du gaz carbonique, ces pays vont voir croître leurs rejets de gaz carbonique. Face à eux, les pays développés doivent absolument limiter leurs émissions de gaz à effet de serre grâce aux technologies modernes. Mais il est essentiel de limiter aussi les consommations évitables, et d'avoir recours aussi souvent que possible aux sources d’énergie qui n’émettent pas de gaz à effet de serre. De par ses capacités à produire continûment une électricité décarbonée, abondante et pilotable, le nucléaire est appelé à jouer un rôle important dans le mix électrique de nombreux pays.

 

La question n’est pas de savoir s’il faut ou non « sortir du nucléaire » ; la question est de savoir comment sortir de l’utilisation massive actuelle des combustibles fossiles qui menace notre climat.

 

Sauvons le Climat appelle les dirigeants, les décideurs, les hommes et les femmes de bonne volonté, à soutenir, maintenant, une politique résolument volontariste et rationnelle pour une réduction drastique des émissions des divers gaz à effet de serre. L’objectif majeur est le remplacement accéléré de l’utilisation d’énergies fossiles par l’électrification massive des usages grâce à une électricité décarbonée et pilotable, associée à une lutte constante contre le gaspillage auquel malheureusement nous avaient habitués les énergies fossiles abondantes et peu chères. Une telle politique est la seule qui puisse raisonnablement permettre le maintien de conditions climatiques acceptables et prévisibles pour notre génération et les générations futures.


 

Cet article est le 3221 ème sur le blog MRC 53 - le 84ème catégorie Climat énergies environnement

Gérard Pierre, actuel vice-président de Sauvons Le Climat - photo : le 30 juin 2013, lors d'une réunion nationale du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC)

Gérard Pierre, actuel vice-président de Sauvons Le Climat - photo : le 30 juin 2013, lors d'une réunion nationale du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC)

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15 février 2023 3 15 /02 /février /2023 23:55

Une majorité des députés a refusé de voter l'article 2 du projet de loi

 

La pétition mise en ligne par l'intersyndicale en novembre 2022 vient d'atteindre ce mercredi 15 février le million de signatures. Voir Challenges, 15 février, Charles-Edouard Ama Koffi :

 

Lancée en novembre dernier par l'intersyndicale, la pétition contre la réforme des retraites a atteint ce mercredi 15 février la barre symbolique du million de signatures. Un argument de plus pour les opposants à la réforme, alors que le texte est actuellement en débat à l'Assemblée nationale. 

 

C'est un chiffre symbolique qui apporte un argument supplémentaire aux opposants à la réforme des retraites. La pétition mise en ligne par l'intersyndicale au mois de novembre dernier vient d'atteindre ce mercredi 15 février matin le million de signatures. 

 

A la veille d'une nouvelle journée de mobilisation contre le projet de loi du gouvernement qui vise notamment à reculer l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, l'intersyndicale se félicite d'une victoire symbolique. "Il faut écouter l'expression et la contestation du monde du travail face à cette mesure injuste!", a tweeté Laurent Berger, le secrétaire général de la CDFT, après le million de signatures atteint.

 

"On se disait qu'un million de signatures serait une réussite et on l'a obtenu", se réjouit aussi Patricia Drevon, secrétaire confédérale de Force ouvrière auprès de Challenges. "La pétition, c'est une première étape pour jauger l'aval de la population et elle permet aussi de lancer la discussion auprès des gens que l'on rencontre. Désormais, la dynamique est dans notre camp", ajoute Adèle Tellez, déléguée CGT à Paris. 

 

Dans ce texte coécrit par la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l'Unsa, la FSU et Solidaires dans un rare union, il est notamment dénoncé une mesure "injustifiée" qui va "aggraver la précarité de ceux n’étant déjà plus en emploi avant leur retraite, et renforcer les inégalités femmes-hommes." 
 

Une mobilisation toujours très suivie dans la rue

Cette pétition est à mettre en parallèle avec une mobilisation très suivie dans les différentes villes de France. Samedi 11 février pour la quatrième journée de manifestation contre cette réforme, ce sont plus de 2,5 millions de personnes qui ont défilé dans l'ensemble du pays, selon les chiffres communiqués par la CGT tandis que le ministère de l'Intérieur a comptabilisé 963.000 opposants au projet de loi. 

Le 19 janvier, la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites a réuni un million de personnes selon la police, deux millions selon les syndicats. La deuxième, le 31 janvier, a mobilisé encore plus de monde: environ 2,8 millions de personnes selon l'intersyndicale, contre 1,272 million selon la police. Pour la troisième journée, mardi 7 février, ce sont près de deux millions de personnes qui ont défilé en France selon la CGT et 757.000 selon le ministère de l’Intérieur.

Le Cese va être saisi

Avec une mobilisation aussi suivie dans la rue, une pétition en ligne avec un million de signatures a-t-elle encore du sens? "Au début, lorsqu'on a lancé la pétition, on visait le million de signatures pour dire que c'était un succès, retrace Patricia Drevon. Aujourd'hui, on va un peu la relancer. Elle va désormais être déposée au débat à l'Assemblée nationale", annonce-t-elle. 

Depuis une réforme de 2021, le Cese (Conseil économique social et environnemental) peut être saisi dès qu'une pétition en ligne recueille au moins 150.000 signatures et doit se prononcer sur le fond de cette pétition. Il remet ensuite son avis "au Premier ministre ainsi qu'aux présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat", précise le Cese sur son site

Cette pétition contre la réforme des retraites est la troisième la plus signée de l'histoire du site Change.org, lancé en 2012. Les deux premières pétitions sont celles lancée par Priscillia Ludosky à l'origine du mouvement des gilets jaunes qui avait recueilli 1.295.107 signatures et celle de Caroline De Haas contre la loi Travail en 2016 qui avait donné naissance au mouvement Nuit Debout. Son texte avait quant à lui été signée par 1.356.208 personnes. 
 

Cet article est le 3220 ème sur le blog MRC 53 - le 80ème sur ce blog dans la catégorie Les retraites

Le 11 février 2023, à Laval (Mayenne), plus de 10 000 personnes participaient à la manifestation organisée par l'intersyndicale contre le projet de "réforme" des retraites

Le 11 février 2023, à Laval (Mayenne), plus de 10 000 personnes participaient à la manifestation organisée par l'intersyndicale contre le projet de "réforme" des retraites

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14 février 2023 2 14 /02 /février /2023 16:41

Rassemblements à Mayenne et à Château-Gontier-sur-Mayenne


 

Le quotidien Ouest-France (Alix Demaison) a annoncé - hier sur son site, et ce 14 février sur son édition papier - le programme de la mobilisation prévue le 16 février en Mayenne afin de s'opposer à la contre-réforme des retraites voulue par le président de la République pour se maintenir les bonnes grâces des marchés financiers.

 

Ce jeudi 16 février 2023 sera marqué par de nouvelles actions contre la réforme des retraites en Mayenne. Les syndicats appellent à des rassemblements à Mayenne en matinée et à Château-Gontier, en fin d’après-midi, devant les permanences des parlementaires.

 

La mobilisation contre le projet de réforme des retraites va se poursuivre en Mayenne, dans les sous-préfectures, comme l’avait laissé entendre l’intersyndicale, samedi 11 février 2023, après une mobilisation historique dans les rues de Laval (Mayenne). Les syndicats appellent à des rassemblements à Mayenne et à Château-Gontier-sur-Mayenne.

Rendez-vous à Mayenne et Château-Gontier

 

À Mayenne, le rendez-vous est donné à 11 h 30, place du 9-Juin, devant la permanence du député Horizon Yannick Favennec« Ils ont tout à fait le droit de manifester, place du 9-Juin ou ailleurs. Moi je serai en séance au même moment et jusqu’à vendredi soir minuit pour essayer d’améliorer le texte. Et je pense que le gouvernement devrait écouter un peu plus le message de la rue », a réagi Yannick Favennec. Ce dernier attend la fin des débats pour se prononcer sur la réforme. Il sera à cet instant en séance « et jusqu’à vendredi soir minuit pour essayer d’améliorer le texte. Je pense que le gouvernement devrait écouter un peu plus le message de la rue », estime le député.

 

À Château-Gontier, les manifestants ont rendez-vous à 17 h, place Paul Doumer, devant celle de la députée MoDem Géraldine Bannier, favorable à la réforme. « Je serai à l’Assemblée, mais j’ai reçu les syndicats ce lundi matin et ma permanence est toujours ouverte à l’échange »,a réagit Géraldine Bannier.

 

Le député PS Guillaume Garot a indiqué qu’il votera contre.


 

« Les parlementaires doivent rejeter ce texte »

 

« Les parlementaires portent le mandat des citoyens », souligne l’intersyndicale. « Plus de 80 % de la population est opposée à la réforme des retraites. Ils ne peuvent pas balayer avec mépris les positions de ceux qu’ils sont censés représenter. Ils doivent entendre le mécontentement et rejeter ce texte. C’est le message que l’intersyndicale porte lors des rencontres avec les parlementaires. Nous invitons les Mayennais à leur envoyer un mail pour exiger qu’ils votent contre la réforme. »

« Tous les secteurs à l’arrêt le 7 mars »

 

Par ailleurs, l’intersyndicale « appelle dès à présent les travailleurs, les jeunes et les retraités à préparer les conditions pour mettre tous les secteurs à l’arrêt à partir du 7 mars 2023 », journée nationale de mobilisation. Les syndicats l’assurent : « nous sommes prêts à durcir le mouvement ».


 

Cet article est le 3219 ème sur le blog MRC 53 - le 79ème sur ce blog dans la catégorie Les retraites

Le 11 février 2023, à Laval (Mayenne), au départ - Square de Boston - de la manifestation organisée par l'intersyndicale contre le projet de "réforme" des retraites

Le 11 février 2023, à Laval (Mayenne), au départ - Square de Boston - de la manifestation organisée par l'intersyndicale contre le projet de "réforme" des retraites

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