Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
  • Contact

Texte libre

Recherche

Courriel

 

 

 

 

Articles RÉCents

2 mars 2023 4 02 /03 /mars /2023 21:30

Seconde partie de cette contribution sur la contre-réforme des retraites

 

Le Conseil national du MRC a décidé de réunir un congrès, convoqué pour le samedi 1er avril 2023. Une motion d'orientation est proposée au débat militant. Voir Congrès.
Dans ce cadre, l’Union interdépartementale MRC Limousin-Poitou-Charentes a constitué un groupe de travail et rédigé une contribution aux débats sur la contre-réforme des retraites.

Serge Maupouet a coordonné la rédaction de cette contribution, qui est ici publiée en deux parties. La 1ère est ici : Congrès MRC 2023 : contribution du MRC Limousin-Poitou-Charentes.

La seconde est à voir, ci-après.

Contribution du MRC Limousin–Poitou-Charentes sur la contre-réforme des retraites

 

Alors que le système actuel n’est pas en péril financier (déficit de 2,9 milliards d’euros en 2018, selon le Conseil d’Orientation des Retraites et, pour la décennie 2030 autour de 10 milliards de déficit par an sur un volume de prestations de 350 milliards), le problème réside essentiellement dans la réduction des volumes des ressources affectées aux retraites : le déficit n’est pas la conséquence des dépenses liées aux retraites, mais celle de la restriction de ressources affectées aux retraites (non compensation des allégements ou exonérations de cotisations sociales décidés par l’État pour la Sécurité sociale). D’autant que les réserves du système actuel de retraites sont conséquentes (130 à 150 milliards).


Un autre volant du problème réside dans la situation des finances publiques, suite à la stratégie de réduction d’impôts du premier quinquennat Macron, en faveur du capital et des plus riches. Cela, et la crise du Covid, ont conduit à une hausse de 16 points de la dette publique. La réactivation du respect des critères de convergence du traité de Maastricht et du Pacte de stabilité et de croissance de 1997 (3% de déficits budgétaires et une dette inférieure à 60% du PIB), avec une surveillance multilatérale et des procédures pour déficit excessif (amende possible entre 0,2 et 0,5% du PIB) induira inéluctablement une politique d’austérité qui pèsera sur les classes populaires et moyennes. On peut rappeler ici la recommandation CSR 2019.1.4 de la Commission européenne adressée à la France en 2019 dans le cadre du « semestre européen » ; d’où les explications du Président Macron relatives au fait que la réforme dégagerait des marges de manœuvre budgétaires pour financer d’autres politiques publiques – dépendance, école, santé, transition écologique, etc. Déshabiller Pierre pour habiller Paul.


La protection sociale n’est pas de la compétence de l’Union Européenne, mais, par le biais d’une définition « libérale » de la notion de dépenses publiques, celle-ci entre dans le calcul du déficit budgétaire, et donc dans le collimateur de la Commission européenne. Ajoutez-y « la concurrence libre et non faussée », et vous avez le ressort essentiel de la dégradation de notre modèle social. Et d’aucuns sont partie prenante de cette dégradation.

Par conséquent, la question du financement des retraites revient non pas à poser les questions paramétriques de la réforme actuelle, dont le point central porte sur le recul de l’âge légal de 62 ans (depuis 2010) à 64 ans, mais bien les questions relatives aux recettes.

 

D’une part, il faut s’opposer à la réforme actuelle car :

- avec un passage à 64 ans, les salariés les plus modestes risquent de ne plus accéder à la retraite, alors que l’espérance de vie en bonne santé, selon l’INSEE, n’était en 2020 que de 64,4 ans pour les hommes et 65,9 ans pour les femmes et que les ouvriers vivent moins longtemps en bonne santé que les cadres ;

- avec un passage à 43 annuités pour avoir le taux plein, la décote, pour tous ceux ne pouvant valider 172 trimestres, entraînera une baisse générale des pensions ;

- la pension minimum annoncée à environ 1 200 € brut (en additionnant pension de base et retraite complémentaire, et avant prélèvements sociaux) sera essentiellement illusoire, car elle ne sera pas atteinte sans avoir cotisé à temps plein 43 annuités au SMIC, ce qui exclura les temps partiels et, par voie de conséquence, beaucoup de femmes ;

- seuls certains critères de pénibilité seraient pris en compte (charges lourdes, vibrations mécaniques...), la réforme va précariser les travailleurs ayant commencé à travailler jeune et dans des métiers où les critères de pénibilité sont nombreux ;

- le gouvernement s'obstine à présenter le montant des retraites comme un prélèvement fait sur la richesse nationale ; il refuse de mentionner qu’en contrepartie les retraités paient des impôts et des taxes. Ils assument aussi, bénévolement, une bonne part de la vie démocratique en s’impliquant dans les collectivités locales. Ils participent également à la vie associative tant dans le sport, la culture, que l’aide à la personne, à tel point que les dons aux associations et les frais de bénévolat sont officiellement reconnus par les impôts. Combien cela coûterait-il de payer à leur place des professionnels pour répondre à ces besoins ? C'est pourtant aussi ce qui nous attend si l’on retarde l'âge de la retraite.


Mais il faut aller plus loin, prendre le contre-pied d’un gouvernement qui organise la régression sociale des salariés et lutter pour que l’État-providence soit réorienté vers les citoyens : exiger la remise en cause des exonérations de cotisations (poursuivies depuis 1993, accrues en 2015 avec le Pacte de responsabilité et de solidarité), la suppression de cadeaux fiscaux, l’élargissement de l’assiette aux revenus financiers pour compléter la cotisation par la contribution, des hausses de salaires plutôt que le recours à des primes, prévoir des mesures en faveur des femmes pour revenir sur les réformes régressives qui, depuis 1993, les ont particulièrement pénalisées (rétablissement du bénéfice pour les mères des huit trimestres supplémentaires par enfant, de la majoration de 10% du montant de la pension par enfant à partir du troisième).

Nous devons refuser collectivement la réforme par la régression et imposer une autre réforme, pour le progrès social, dans une logique de solidarité nationale et d’humanisme républicain.

Cet article est le 3236 ème sur le blog MRC 53 - le 263 ème dans la catégorie MRC national

Au départ de la manifestation de l'intersyndicale contre la contre-réforme des retraites, le 11 février 2023 à Laval (Mayenne)

Au départ de la manifestation de l'intersyndicale contre la contre-réforme des retraites, le 11 février 2023 à Laval (Mayenne)

Partager cet article
Repost0
2 mars 2023 4 02 /03 /mars /2023 19:08

Première partie de cette contribution sur la contre-réforme des retraites

 

Le Conseil national du MRC a décidé de réunir un congrès, convoqué pour le samedi 1er avril 2023. Une motion d'orientation est proposée au débat militant. Voir Congrès.
Dans ce cadre, l’Union interdépartementale MRC Limousin-Poitou-Charentes a constitué un groupe de travail et rédigé une contribution aux débats sur la contre-réforme des retraites.

Contribution du MRC Limousin–Poitou-Charentes sur la contre-réforme des retraites

 

Serge Maupouet, qui a coordonné la rédaction de cette contribution, en a autorisé la publication, qui se fera en deux parties. Voici la première partie.

 

Nous croyons utile de rappeler certains principes fondamentaux ou fondateurs de la conception du système de retraites en France, pour étayer les raisons de la lutte du Mouvement Républicain et Citoyen contre l’actuelle prétendue réforme des retraites, prétendue car une réforme est théoriquement un changement pour permettre un progrès. Or, ici, avec ce que le gouvernement propose, il n’y a pas de progrès, il y a des régressions.

 

La retraite par répartition a été obtenue par le monde du travail, à la Libération, dans le prolongement du programme du Conseil national de la Résistance (CNR) : en mars 1944, ce programme tendait à la réalisation d’un « plan complet de Sécurité sociale visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail ». En matière de retraite, ceci exigeait de bâtir une assurance vieillesse et de construire un système garantissant la pérennité de pensions de retraite décentes.

 

Plusieurs principes fondamentaux ou fondateurs sont alors retenus pour cette reconstruction : l’obligation, le modèle assurantiel et la répartition.

Tout d’abord, l’obligation : tous les salariés sont obligatoirement assujettis à l’assurance vieillesse. Il y a ici un contrat social, une exigence de solidarité et une brique nécessaire à l’établissement d’une confiance à long terme dans le système mis en place.

Ensuite, est fait le choix du financement par les bénéficiaires, c’est-à-dire la mise en place d'un modèle assurantiel. Pourquoi ce choix ?

- Parce que la cotisation ouvrière est alors perçue comme un élément essentiel pour asseoir la dignité du travailleur, et placer le système en rupture avec toute idée d’assistanat ou de bienfaisance.

- Ceci est d’ailleurs en pleine cohérence avec le projet d’ensemble de la Sécurité sociale qui ne se limite pas à rechercher l’amélioration des conditions de vie : il s’agit de permettre la fondation d’un « ordre social nouveau » – sur la base d’un idéal républicain de Fraternité et de Justice – au sein duquel les travailleurs seraient détachés de tout « sentiment d'infériorité » par rapport aux classes possédantes. Dans ce projet émancipateur, il est alors crucial que ce soit la cotisation de l’ouvrier, produit de son travail, qui lui ouvre droit à la prestation induite.

- Ce choix vient aussi justifier la gestion de la Sécurité sociale par les représentants des syndicats. Le financement se fait par cotisations professionnelles, de manière bipartite, par les assurés et les employeurs, sans participation de l’État. Aujourd’hui, on peut estimer que 80 % du financement du système social repose toujours sur le travail.

Enfin, est tranchée la question de la capitalisation ou de la répartition, au bénéfice de la répartition :

- Avec un système fondé sur la répartition, il est possible de servir des retraites sans attendre le délai requis par une capitalisation qui devrait s’étendre sur des décennies avant d’ouvrir des droits.

- Même si, à l’époque de la création du système, ce n’est pas encore un argument de ceux qui la mettent en place, la « solidarité générationnelle » s’instaure de fait, et la prise de conscience de son importance est majeure depuis les années 1990 : le système de répartition est un fondement de notre système social.

 

Ces quelques rappels sont utiles pour porter la réflexion au-delà de considérations purement paramétriques, et prendre en compte le fait que la question du financement des retraites c’est plus largement la question du financement de l’État-providence du XXIe siècle, alors que la situation sociale se dégrade. Ainsi, l’espérance de vie ne progresse plus, deux tiers des plus de 60 ans sont au RSA, au chômage ou en-dehors de l’emploi, et trop de seniors liquident leurs pensions alors qu’ils sont déjà en inactivité y compris pour raisons de santé... Même si certains voudraient travailler plus, ils ne le peuvent pas.


Ces rappels des principes fondateurs viennent aussi permettre de relever que le monde du travail subit une offensive néo-libérale sans précédent, offensive qui recherche :  

- la baisse des prélèvements obligatoires et des cotisations sociales des employeurs ;

- la baisse des dépenses publiques ;

- une réduction du champ de la protection sociale ;

- l’accroissement de la rémunération du capital au détriment de la rémunération du travail ;

- l’extension des domaines ouverts au marché, des privatisations (y compris en bradant notre patrimoine national), la réduction voire le démantèlement des services publics ;

- la financiarisation de l’économie.

Cet article est le 3235 ème sur le blog MRC 53 - le 262 ème dans la catégorie MRC national 

Le samedi 11 février 2023 a vu de grandes manifestations contre le projet gouvernemental de contre-réforme des retraites. Ici, à Laval (Mayenne).

Le samedi 11 février 2023 a vu de grandes manifestations contre le projet gouvernemental de contre-réforme des retraites. Ici, à Laval (Mayenne).

Partager cet article
Repost0
1 mars 2023 3 01 /03 /mars /2023 23:50

En février, la réforme des retraites a été vivement contestée dans les rues

 

Ce blog existe depuis 2006 (plus de 3200 articles ont été publiés). Il a continué d’exister après une suspension en 2014, le temps du lancement du blog de Réseau CiViQ (Citoyenneté et Vie Quotidienne). Plus de 500 articles ont été publiés sur ce blog CiViQ.

Le sens politique de ce blog MRC 53 est de contribuer à reconstruire la gauche en s’opposant aux politiques néolibérales que le peuple français subit depuis la "parenthèse libérale" ouverte par François Mitterrand en 1983 (Voir article du 30 décembre 2022).

Cette refondation républicaine de la gauche ne doit pas seulement se faire en haut, par les organisations politiques au niveau national, mais elle doit aussi se faire en bas, c’est-à-dire par les militants et les citoyens dans les communes et les départements.

 

Le rythme de parution des articles est variable.

Après les Titres des articles publiés en janvier 2023 sur le blog MRC 53, voici les titres des articles publiés en février 2023.

 

 

Titres des articles publiés en février 2023 sur le blog MRC 53

 

David Cayla : le néolibéralisme est une forme de gestion du capitalisme - 28 février
 

Retraites : le 7 mars, les syndicats appellent à mettre le pays à l'arrêt - 27
 

Congrès MRC 2023 : quatrième partie du projet de motion d'orientation - 26
 

Congrès MRC 2023 : troisième partie du projet de motion d'orientation - 25
 

Congrès MRC 2023 : 2ème partie du texte à débattre avec les adhérents - 24
 

Congrès MRC : première partie du texte à débattre avec les adhérents - 23
 

Retraites : le mouvement social sera plus largement mobilisé le 7 mars - 22
 

L'histoire du système de santé français raconté par Nicolas Da Silva - 21
 

Refuser le tout-marché, c'est poser la question de la place du travail - 20
 

La crise sociale française actuelle aura un caractère historique inédit - 19
 

EDF subit l'absence de politique française et européenne de l'énergie - 18
 

Retraites : en Mayenne, 5ème journée à Mayenne et à Château-Gontier - 17
 

Sauvons Le Climat : sortir de l'emploi massif des combustibles fossiles - 16
 

Retraites : la pétition en ligne franchit la barre du million de signatures - 15
 

Retraites : en Mayenne, deux manifestations prévues jeudi 16 février - 14
 

Mai 68 a exercé une influence certaine sur l'engagement des jeunes - 13
 

Retraites : après 4 journées de forte mobilisation, une 5ème le 16 février - 12
 

Retraites : environ 10 000 personnes ont longé la Mayenne le 11 février - 11
 

Retraites : une 4ème manifestation le 11 février à Laval à 14h - 10
 

Appel de Michel Sorin à participer aux manifestations samedi 11 février - 08
 

Retraites : toutes générations dans la manifestation le 7 février à Laval - 07
 

Retraites : le média mayennais Leglob-journal au côté des manifestants - 06
 

Retraites : départ de la manif place de la gare à Laval mardi 7 février - 05
 

La GRS et les retraites : les vraies raisons de l'obstination du pouvoir - 03

Cet article est le 3234 ème sur le blog MRC 53 -87ème, cat. Titres des articles du mois précédent

A Laval (Mayenne), le 11 février 2023, une chorale en soutien de la manifestation contre le projet de réforme des retraites

A Laval (Mayenne), le 11 février 2023, une chorale en soutien de la manifestation contre le projet de réforme des retraites

Partager cet article
Repost0
28 février 2023 2 28 /02 /février /2023 20:56

C'est la doctrine des élites pour qui l'Etat doit être au service du marché


 

David Cayla était en visioconférence le 25 janvier 2023, invité par le collectif "Exigence démocratique", coordonné par Céline Piot, universitaire à Bordeaux, qui introduisait le débat en souhaitant que l'apport de David et le débat qui suivra permettent à chacun un éclairage et une formation sur le néolibéralisme.

Rappel concernant David Cayla et le néolibéralisme :

- (11 avril 2019) : David Cayla pose l'alternative entre le projet néolibéral et la démocratie

- (29 nov. 2020) : David Cayla, auteur de Populisme et néolibéralisme

- (30 déc. 2022) : David Cayla : éléments d'un agenda pour une économie démocratique

David Cayla précise qu'il intervient ici de manière non partisane, se situant dans l'histoire des idées, afin de mieux comprendre le monde d'aujourd'hui. Le néolibéralisme est une doctrine - ce qui diffère d'une théorie - voulant être une science dominante, ce qui est plus large que l'économie.

Il a écrit deux ouvrages sur ce thème du néolibéralisme :

- "Populisme et néolibéralisme. Il est urgent de tout repenser" (2020, Deboeck Supérieur),

- "Déclin et chute du néolibéralisme" (2022, Deboeck Supérieur).

Il distingue le choix collectif du choix individuel, qui concerne chacun et a peu d'influence politique. Le choix collectif est fait par des responsables qui font des choix au nom de la société et doivent rendre des comptes, justifier leurs choix selon le principe de rationalité, argumenter.

Sous l'Ancien régime (monarchie de droit divin), il n'y avait pas de comptes à rendre.

En démocratie, en Etat de droit, les dirigeants prennent des risques légaux, juridiques. Ils doivent justifier leurs choix. Il faut un cadre normatif permettant de justifier l'utilité de la doctrine. Il en est ainsi de la doctrine néolibérale, comme dans d'autres domaines. Pour tout choix collectif, il y a des avantages et des inconvénients.

Le problème, c'est d'en quantifier les coûts et les gains et de leur donner une valeur. Il faut un élément extérieur à la décision, rationnel, qui détermine les prix. C'est l'école autrichienne d'économie (Ludwig von Mises) qui a le plus réfléchi à ce problème, dans les années 1920, suite à la guerre civile en Russie débouchant sur le système soviétique et la collectivisation des moyens de production.

Pour Mises, le système soviétique n'est pas rationnel. Il y a un Etat planificateur mais les marchés sont supprimés. Comment quantifier les coûts de production ? Le système est hémiplégique. L'Etat ne peut calculer les coûts. D'où l'idée que le marché peut être un élément de quantification.

Friedrich Hayek a pris le relais en théorisant sur le prix de marché défini grâce à l'apport d'informations par le marché, l'Etat étant au service du fonctionnement des marchés.

C'est cela la base du néolibéralisme. Toutefois, les marchés peuvent dysfonctionner, il peut se créer des monopoles quand la concurrence s'affaiblit. C'est alors le monopole qui décide du prix du marché.

Mais, pour les néolibéraux, le problème est l'intervention de l'Etat, qui fausse le prix du marché. Et il y a aussi le problème de l'étroitesse du marché (pas assez de marchandises). D'où l'idée d'ouvrir les frontières, du libre marché.

L'Etat est garant de la valeur de la monnaie. La fonction des marchés est de quantifier la valeur. Depuis les années 1930, pour les néolibéraux, l'Etat est l'arbitre régulateur, faisant respecter le code de la route. Ils s'opposent aux libéraux du 19ème siècle (les ricardiens) qui étaient pour le laisser-faire.

Selon la doctrine néolibérale, l'Etat intervient au service des marchés. Cela ne s'est pas appliqué dans les années 1930. Puis ce fut l'économie de guerre (l'Etat fixe les prix) et, avec les Accords de Bretton-Woods, la monnaie est contrôlée. Aux USA, l'Etat intervient sur les moyens de production. En France, ce sont les 30 Glorieuses. L'Etat prend le contrôle de l'agriculture, des matières premières, fixe des prix garantis. C'est à l'opposé de la doctrine néolibérale. On prolonge l'économie de guerre avec la reconstruction et la croissance dans l'après-guerre.

Vient ensuite le désengagement de l'Etat, la suppression des frontières afin de contourner le contrôle par les Etats. Sont mises en place une autorité de la concurrence, néolibérale, des agences de régulation des marchés, indépendantes de l'Etat, mais au service des marchés.

Les autorités européennes créent un marché du carbone, accordent des droits d'émission aux grandes entreprises. C'est ainsi que le marché décide d'un prix qui n'a rien à voir avec la pollution.

On en arrive à la création d'un marché artificiel de l'électricité. Voir (23 janvier 2023) : "Le scandale du marché européen de l'électricité": entretien avec David Cayla.

Il y a le problème des services non marchands, qui sont soumis à la concurrence (marché de l'éducation privée). L'Etat subventionne les ménages pour qu'ils puissent acheter ces services privés.

Une partie de la gauche adopte l'imaginaire néolibéral en proposant le revenu universel, oubliant le principe d'émancipation et le fait que l'Etat peut produire des services publics, évitant ainsi d'enfermer les gens dans le marché.

On en arrive à la définition du macronisme, qui consiste à rendre l'Etat le plus attractif possible afin d'attirer vers lui les capitaux étrangers et de faire en sorte que le taux de profit soit le plus élevé possible. Diminution de la fiscalité des entreprises et augmentation de la durée de cotisation des salariés. A l'opposé, contrôler les mouvements de capitaux, c'est avantager les industriels. C'est la régulation politique.

Un Etat néolibéral est au service du marché. Il renonce à sa capacité d'intervenir dans l'économie. C'est un Etat impuissant, qui accepte l'ouverture totale aux marchés financiers, aux paradis fiscaux, à l'évasion fiscale, sans demander de justificatif.

La liberté des mouvements de capitaux, qui est à l'origine des paradis fiscaux, résulte d'une décision européenne sous la présidence de Jacques Delors en 1986.

Les règles européennes sont le produit de cette idéologie néolibérale. Les gouvernements ne contestent pas ces principes, les responsables politiques étant acquis à l'idée d'adapter la France à la mondialisation; l'Europe ne pouvant rien faire (principe de servitude volontaire).

Le rôle de l'Etat, en se mettant au service des marchés et en décidant de son impuissance, est de gérer les calculs coûts-avantages.

 

Il faut sortir de cette conception de l'impuissance de l'Etat qui laisse le peuple de côté. Aucun industriel français n'avait intérêt au marché européen de l'électricité, complètement débile. Cette idéologie va contre les intérêts des industriels. Il faut revenir à la défense de l'intérêt collectif, patriotique.

 

Après cette intervention, David a répondu, pendant plus d'une heure, aux nombreuses et judicieuses questions posées par les participants à cette visioconférence très instructive.

Cet article est le 3233 ème sur le blog MRC 53 - le 144ème, catégorie Capitalisme

David Cayla, à Marseille, le 7 septembre 2018, lors de l'université d'été de la Gauche républicaine.

David Cayla, à Marseille, le 7 septembre 2018, lors de l'université d'été de la Gauche républicaine.

Partager cet article
Repost0
27 février 2023 1 27 /02 /février /2023 20:49

Ils attendent une réponse citoyenne, l'amorce d'un mouvement populaire


 

Il y a des signes qui ne trompent pas. Les cinq journées de mobilisation contre le projet de loi réformant les retraites étaient un test de la réponse citoyenne. Maintenant, le mouvement va entrer dans une nouvelle configuration.

 

En atteste l'unité des syndicats de la SNCF, appelant à une grève reconductible à partir du 7 mars. Voir (France Info, 27 février 2023) : Retraites : tous les syndicats représentatifs de la SNCF appellent à la grève

L'ensemble des syndicats engagés contre la réforme des retraites appellent à "mettre le pays à l'arrêt" le 7 mars.

La CFDT-Cheminots appelle à la grève reconductible à la SNCF à partir du 7 mars pour protester contre la réforme des retraites, indique lundi 27 février le syndicat dans un communiqué. Unsa-ferroviaire, Sud-Rail et la CGT-cheminots avaient déjà indiqué qu'ils appelaient à un tel mouvement.

Désormais, les quatre syndicats représentatifs à la SNCF appellent à une grève reconductible. L'intersyndicale de la RATP avait aussi appelé à une grève reconductible à partir du 7 mars. Le 7 mars, l'ensemble des syndicats engagés contre le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans appellent à "mettre le pays à l'arrêt"


 

Dans un article paru le 27 février sous la signature de Baptiste Legrand A LIRE DANS OUEST FRANCE, on lit ceci : Retraites : comment de potentielles recettes d’une ampleur colossale se sont évaporées.

Au fil des ans, les exonérations de cotisations sociales se sont multipliées, contribuant à affaiblir le financement des régimes de retraites. La Cour des comptes elle-même pointe leur ampleur colossale.


 

Dans l'éditorial du journal en ligne ReSPUBLICA, le 27 février, la couleur est clairement annoncée : "Le 7 mars ou la possibilité d’un mouvement populaire inédit".

Car tout concourt, semble-t-il, à faire de cette date, le début d'une mobilisation sociale et citoyenne ayant peu de précédents, peut-être le Front populaire en 1936 et le mouvement de mai-juin 1968, les Gilets jaunes constituant une alerte que le pouvoir politique n'a pas voulu entendre.

Voir Préparer le blocage des flux à partir du 7 mars !

Cet article est le 3232 ème sur le blog MRC 53 - le 83ème sur ce blog dans la catégorie Les retraites

Plus de 10 mille personnes dans la rue à Laval (Mayenne) le 11 février 2023 lors de la manifestation intersyndicale contre le projet de loi réformant les retraites. Dont des militants et sympathisants de la CFTC.

Plus de 10 mille personnes dans la rue à Laval (Mayenne) le 11 février 2023 lors de la manifestation intersyndicale contre le projet de loi réformant les retraites. Dont des militants et sympathisants de la CFTC.

Partager cet article
Repost0
26 février 2023 7 26 /02 /février /2023 21:45

Construire un projet d'avenir pour la France, pour relever la République

 

Depuis bientôt un an, le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) est engagé au sein de la Fédération de la Gauche républicaine, pour bâtir un projet d’avenir pour les Français.

Son Conseil national a décidé de réunir un congrès samedi 1er avril 2023. Voir Congrès national du 1er avril 2023


 

Une motion d'orientation est proposée au débat avec les adhérents avant le vote du congrès national. En voici la 4ème et dernière partie, la conclusion.


 

MOTION D’ORIENTATION PRÉSENTÉE PAR LE CONSEIL NATIONAL

POUR LA FRANCE, RELEVER LA RÉPUBLIQUE !

Construire un projet d’avenir

(...)

La gauche fait face à cinq défis majeurs :

Le défi du travail

Le défi de l'écologie populaire

Le défi de la croissance

Le défi de la souveraineté

Le défi de la République


 

Répondre à ces défis, c’est proposer un horizon autant qu’un chemin aux Français.

 

Après son dernier congrès, le Mouvement Républicain et Citoyen a participé à la fondation de la GRS dans la perspective de la présidentielle de 2022.

 

Depuis, le MRC s’est engagé dans le rassemblement de la gauche républicaine au sein de la Fédération de la Gauche républicaine, qui rassemble le MRC, la GRS, LRDG, la NGS et L’Engagement.

 

La tâche qui est la nôtre désormais, forts de ce rassemblement plus large, est de nous investir à partir du MRC dans la construction de la Fédération de la Gauche républicaine.

 

C’est pourquoi, le MRC décide de ne plus participer à la GRS et, dans la période de construction de la Fédération de la Gauche républicaine que nous voulons conforter, décide d’accepter la pluralité d’appartenances aux différentes composantes de la Fédération.

 

Nos compatriotes attendent de la gauche qu’elle puisse se rassembler dans un grand parti républicain, humaniste par essence, capable de faire vivre le débat d’idées et attentif aux évolutions de la société. Ce grand parti rassemblant tous les républicains de gauche ne naîtra que dans la discussion et le respect des uns et des autres. C’est pourquoi des États généraux de la gauche sont indispensables dans les mois à venir.

 

En répondant politiquement à ces cinq défis et en élaborant un projet commun qui corresponde aux aspirations populaires, nous pourrons préparer l’alternative à la confusion du macronisme et à la violence de l’extrême-droite. Nous pourrons construire un projet d’avenir dans notre pays, qui suscite une adhésion populaire, l’adhésion de nos concitoyens. Nous pourrons alors gagner, pour les Français et pour relever la France.

...................

Précisions concernant le MRC

Ce congrès, le 1er avril 2023, marquera une date dans la vie du Mouvement Républicain et Citoyen, dont la création remonte à janvier 2003, dans le prolongement du Mouvement des Citoyens (MDC, 1993-2002), qui avait été créé après la rupture avec le PS.

Deux autres dates ont compté dans la vie du MRC : 2015, le congrès du départ de Jean-Pierre Chevènement, en désaccord avec l'ancrage à gauche du Mouvement - et le congrès de décembre 2018, avec la décision de s'associer, dans le cadre d'un nouveau parti, avec les socialistes en rupture avec le PS.

Le MRC a continué d'exister, en mode mineur, depuis la création de la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) en février 2019, ses adhérents étant aussi membres de la GRS.

Ce congrès 2023 marque un nouveau départ, dans le cadre de la Fédération de la Gauche Républicaine, qui rassemble GRS, MRC, L'Engagement (amis d'Arnaud Montebourg), NGS (Nouvelle Gauche Socialiste) et LRDG (Les Radicaux de Gauche, qui n'avaient pas suivi, en 2017, le rapprochement du PRG avec les radicaux valoisiens).

Cet article est le 3231 ème sur le blog MRC 53 - le 261 ème dans la catégorie MRC national 

Jean-Luc Laurent, président du MRC, le 7 septembre 2018 à Marseille, lors de l'université d'été de la Gauche républicaine

Jean-Luc Laurent, président du MRC, le 7 septembre 2018 à Marseille, lors de l'université d'été de la Gauche républicaine

Partager cet article
Repost0
25 février 2023 6 25 /02 /février /2023 15:42

Construire un projet d'avenir pour la France, pour relever la République

 

Depuis bientôt un an, le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) est engagé au sein de la Fédération de la Gauche républicaine, pour bâtir un projet d’avenir pour les Français.

Son Conseil national a décidé de réunir un congrès samedi 1er avril 2023. Voir Congrès national du 1er avril 2023


 

Une motion d'orientation est proposée au débat avec les adhérents avant le vote du congrès national. En voici la 3ème partie (défis de la souveraineté et de la République).


 

MOTION D’ORIENTATION PRÉSENTÉE PAR LE CONSEIL NATIONAL

POUR LA FRANCE, RELEVER LA RÉPUBLIQUE !

Construire un projet d’avenir

(...)

La gauche fait face à cinq défis majeurs.

(...)

 

Le défi de la souveraineté

 

À l’international, la guerre en Ukraine a fait voler en éclats les postures des uns et des autres depuis plusieurs années. La France doit redevenir une puissance indépendante, dont la voix doit compter sur la scène internationale. L’Union européenne, institution technocratique, n’est plus viable en l’état. La crise sanitaire a montré l’absurdité de l’Europe maastrichienne sous hégémonie allemande, qui a dû se mettre entre parenthèses pour répondre à l'urgence. Alors qu’elle cherche à s’imposer à nouveau, avec la complicité et la faiblesse des dirigeants français, il est nécessaire de bâtir l’Europe européenne, cette maison commune, et de ramener les prérogatives de la Commission européenne à la simple exécution des décisions du Conseil, de limiter l’auto-production de législation par des organes supranationaux non contrôlés démocratiquement et de développer une Europe des projets, possiblement à géométrie variable.

La souveraineté de la France doit être respectée, tout comme sa capacité de défense nucléaire et son siège au Conseil de sécurité de l’ONU. Les impérialismes modernes ne pourront être combattus que par la coopération entre les États-nation, dans le dialogue et le partenariat. Les États-Unis veulent imposer un monde unipolaire qui est contraire à l’aspiration multipolaire de la nécessaire coopération internationale. Le rôle de l’OTAN doit aussi être maîtrisé afin de ne pas nous entraîner dans une escalade guerrière mortifère. L’affrontement et la guerre économique entre les États-Unis et la Chine ne sont pas un horizon acceptable, ils nécessitent que l’Europe européenne s’affirme d’autant plus.

 

Le défi de la République

 

Notre République est laïque, sociale et populaire. Elle est le meilleur garant de la concorde nationale. L’islamisme politique et les attaques contre la nation républicaine de ceux qui aspirent à la guerre civile sont les deux faces d’un même mal : celui où la discorde l’emporte sur la fraternité. Au relativisme ambiant, nous opposons la laïcité, comme condition de la vie en collectivité, car la liberté absolue de conscience et le libre-arbitre sont la preuve de notre liberté et de notre promesse républicaine française.

Parce qu’elle instruit et forme les citoyens de demain, l’École de la République doit bénéficier du soutien de l’État : diplômes anonymes et nationaux, revalorisation des professeurs, classes en effectifs réduits, programmes ambitieux. Les services publics sont le patrimoine de ceux qui n'en ont pas : l’hôpital public, la Poste, les centres d’impôts ou encore les services de santé de proximité doivent mailler le territoire pour garantir un accès à tous.

Parce que nous pensons que la République et ses principes sont un creuset précieux pour l’intégration de tous, nous n’avons pas peur de parler d’autorité de l’État, d’ordre public et de sécurité, de maîtrise des flux migratoires avec humanisme et fermeté, d’instruction civique et de service national citoyen et de défense. Notre capacité à intégrer et donc à assurer aux immigrés des conditions décentes doit conduire à des politiques migratoires plus restrictives et basées sur le co-développement plutôt qu’un accueil sans critères pour promouvoir la citoyenneté dans la communauté nationale et l’intégration à la République.

Alors que les libéraux ont rivalisé pour créer des institutions coupées du peuple où les groupes de pression excellent (commission européenne, loi Notre et loi Métropole, etc.), il est en outre nécessaire de consolider les institutions républicaines dans lesquelles se reconnaît le peuple : la commune cellule de base de la République, l’État-nation et le département, créations de la Révolution française. Les 500 000 élus municipaux bénévoles sont une chance pour la République et un atout pour relever le défi de la citoyenneté.

Cet article est le 3230 ème sur le blog MRC 53 - le 260 ème dans la catégorie MRC national 

Les responsables MRC Pays de la Loire, le 19 janvier 2018, avec le président national, Jean-Luc Laurent (bar-brasserie "La Passerelle de Marcel" à Nantes)

Les responsables MRC Pays de la Loire, le 19 janvier 2018, avec le président national, Jean-Luc Laurent (bar-brasserie "La Passerelle de Marcel" à Nantes)

Partager cet article
Repost0
24 février 2023 5 24 /02 /février /2023 17:46

Construire un projet d'avenir pour la France, pour relever la République

 

Depuis bientôt un an, le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) est engagé au sein de la Fédération de la Gauche républicaine, pour bâtir un projet d’avenir pour les Français.

Son Conseil national a décidé de réunir un congrès samedi 1er avril 2023. Voir Congrès national du 1er avril 2023


 

Une motion d'orientation est proposée au débat avec les adhérents avant le vote du congrès national. En voici la 2ème partie (défis du travail, de l'écologie populaire et de la croissance).


 

MOTION D’ORIENTATION PRÉSENTÉE PAR LE CONSEIL NATIONAL

POUR LA FRANCE, RELEVER LA RÉPUBLIQUE !

Construire un projet d’avenir

(...)

La gauche fait face à cinq défis majeurs.

 

Le défi du travail

 

Sur le plan social, la revalorisation du travail par une hausse des salaires et des pensions de retraite est indispensable, associée également à une taxation du profit de la « main invisible » des marchés plutôt que de la main d’œuvre et à une baisse des impôts de production. L’objectif, c’est de donner davantage de pouvoir d’achat aux travailleurs tout en donnant à l’État les moyens d’investir dans les biens communs pour notre avenir. Les bouleversements qu’a connus le monde du travail ces deux dernières années avec la pandémie interrogent aussi une nouvelle organisation du travail. À l’éternel « travailler plus pour gagner plus », nous opposons une nouvelle répartition et le respect dû au travail qui permette notamment l’égalité salariale entre les hommes et les femmes.

Nous nous opposons à la réforme des retraites voulue par le gouvernement, qui est injuste et répond à des injonctions européennes dont l'objectif est l'augmentation de la durée de cotisation et le recul des âges de départ en retraite. La retraite par répartition issue du pacte social du CNR doit être maintenue car elle garantit une retraite pour tous.

Refaire de la France un pays où l’on produit, où le travail collectif, en entreprise, n’est pas considéré comme indigne ou archaïque, où l’intelligence du geste est reconnue, nécessite un vrai élan national et une mobilisation politique des gouvernements à venir et sur le long terme.

 

Le défi de l’écologie populaire

 

Notre planète brûle, au sens littéral du terme, et les pyromanes du libéralisme économique entretiennent le foyer. L’écologie ne doit plus être un sport de riches.

La conversion écologique, trop souvent appliquée à coups d’injonctions auxquelles seuls les plus favorisés peuvent se conformer, entraîne des dynamiques profondément inégalitaires et nourrit un sentiment de déclassement social. La crise énergétique nous oblige par ailleurs à agir pour assurer l'indépendance énergétique de notre pays. Pour faire face aux bouleversements climatiques, il est nécessaire de construire une écologie populaire qui s’appuie sur la recherche, le progrès scientifique et technique. Cette écologie populaire a pour objectif la sortie du tout pétrole et passe par un investissement dans la production électrique d’origine nucléaire, qui permet de produire une énergie pilotable et à bas coût pour les industries et les ménages et qui ne dégage pas de CO2. Cela passe également par des diminution d'utilisation des énergies carbonées (charbon, fioul, gaz) dans l’habitat (meilleure isolation, nouveaux matériaux, lutte contre la précarité énergétique, etc.) et dans les transports (ferroviaire, mobilité à l’hydrogène, développement des transports en commun, etc.) grâce à ces investissements.

C’est aussi le rôle de l’État de préparer les transitions à venir : l’alimentation et l’agriculture, l’énergie et l’industrie sont des secteurs d’intérêt général qu’un Commissariat au Plan efficace et volontaire doit planifier. EDF, fleuron national, doit redevenir l’ensemblier de l’électricité nationale et être à 100 % dans le giron de l’État.

La France possède par ailleurs le deuxième domaine maritime mondial. Si l’État s’est engagé à ne pas puiser dans les ressources des grands fonds, il ne mise pas suffisamment sur l’économie bleue (houlienne, hydrolienne, etc.), se contentant des projets éoliens hauturiers et côtiers dont la production est très aléatoire.

 

Le défi de la croissance

 

La croissance n’est pas un gros mot, c’est une nécessité. L’économie française ne sera forte que si elle se réindustrialise, particulièrement dans les zones rurales, en relocalisant la production de biens dans des conditions environnementales et sociales dignes et en développant le savoir-faire français dans les secteurs des hautes technologies pour notre futur.

Les nouvelles technologies du secteur de la santé et la pharmacie, l’énergie et la gestion des ressources, le numérique, les transports seront les piliers du renouveau industriel du siècle qui s’ouvre.

La croissance sera aussi possible en passant d’une politique de l’offre à une politique de la demande. Il est temps que la gauche assume son interventionnisme en matière de politique économique, contre le capitalisme prédatif et la financiarisation qui délocalisent et broient les classes moyennes et populaires.

Cet article est le 3229 ème sur le blog MRC 53 - le 259 ème dans la catégorie MRC national

(Photo : Gérard Beillard) Les responsables MRC Pays de la Loire avec Jean-Luc Laurent, président national MRC, le 19 janvier 2018, dans une salle du bar-brasserie "La Passerelle de Marcel" à Nantes

(Photo : Gérard Beillard) Les responsables MRC Pays de la Loire avec Jean-Luc Laurent, président national MRC, le 19 janvier 2018, dans une salle du bar-brasserie "La Passerelle de Marcel" à Nantes

Partager cet article
Repost0
23 février 2023 4 23 /02 /février /2023 20:47

Construire un projet d'avenir pour la France, pour relever la République

 

Depuis bientôt un an, le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) est engagé au sein de la Fédération de la Gauche républicaine, pour bâtir un projet d’avenir pour les Français. Son Conseil national a décidé de réunir un congrès samedi 1er avril 2023. Voir Congrès national du 1er avril 2023
 

Une motion d'orientation est proposée au débat avec les adhérents avant le vote du congrès national. En voici la première partie.

 

MOTION D’ORIENTATION PRÉSENTÉE PAR LE CONSEIL NATIONAL
 

POUR LA FRANCE, RELEVER LA RÉPUBLIQUE !
 

Construire un projet d’avenir
 

Entre 2012 et 2022, au premier tour des élections législatives, la gauche réalise 4 millions de voix de moins et 3 millions d’électeurs ont rejoint les rangs de l’abstention.

Le constat est clair : depuis 1983, les renoncements successifs ont vidé la gauche au pouvoir de son dynamisme émancipateur et de sa base sociale. Le quinquennat de François Hollande a anéanti la gauche, conduisant au quinquennat d’Emmanuel Macron qui mène une politique libérale sous les injonctions de l’Union européenne.

Si la gauche connaît une situation un peu meilleure à l’issue des législatives de 2022, la situation reste préoccupante. D’abord parce que, sur cette même période, l’extrême-droite totalise 2 millions de voix supplémentaires et 88 députés à l’Assemblée nationale, notamment dans des circonscriptions historiquement de gauche et rurales. Ensuite parce que la gauche, dans son ensemble, est incapable actuellement de gagner et d’incarner une alternative sérieuse et crédible de gouvernement pour les Français.

En surfant sur le « vote utile » à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a pu rallier ceux qui espèrent encore dans le progrès humain et le partage des richesses. Or, son hégémonie sur les autres forces de gauche ne s’est pas avérée être une stratégie gagnante. L’alliance électorale de la NUPES, constituée à la hâte pour les élections législatives, n’a pas permis l’adhésion d’une majorité politique pour gouverner et n’est pas une alliance politique durable.

Un Français sur deux n’est pas allé voter aux élections législatives. Dans les départements ruraux, les candidats de gauche peinent à être élus car la mainmise de la France insoumise conduit à s’adresser aux « minorités » et repose sur les préoccupations des habitants des métropoles, au détriment de ceux qui vivent à la campagne, dans les sous-préfectures et dans les territoires anciennement industriels.

En prenant congé des couches populaires depuis plus de vingt ans, la gauche s’est coupée de sa force : celle de ceux qui produisent et rendent les services indispensables du quotidien, celle de ceux qui croient dans le travail et aspirent au progrès et à ce que leurs enfants s’émancipent toujours davantage.

Dans cette période, le Mouvement Républicain et Citoyen s’est déterminé sur un projet et non sur un individu. Nous avons d’abord soutenu la candidature d’Arnaud Montebourg et la remontada de la France pour lui redonner sa fierté, puis Fabien Roussel, pour bâtir des jours heureux pour les Français.

Au sein de la Fédération de la Gauche républicaine, avec la GRS, LRDG, NGS et l’Engagement, nous œuvrons à un rassemblement de projet. Il est donc nécessaire de bâtir un projet d’avenir à gauche pour que notre pays reprenne son destin en main.

Cet article est le 3228 ème sur le blog MRC 53 - le 258 ème dans la catégorie MRC national

Jean-Luc Laurent, président du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), lors du Conseil national le 12 avril 2015

Jean-Luc Laurent, président du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), lors du Conseil national le 12 avril 2015

Partager cet article
Repost0
22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 20:44

L'intersyndicale veut mettre la France à l'arrêt afin d'obtenir le retrait du projet de loi

 

Le monde du travail, représenté par ses organisations syndicales, rejette le projet gouvernemental qui organise la régression sociale des salariés en France. A partir du 7 mars 2023, le pays sera mis en arrêt afin d'amener les dirigeants politiques du pays à retirer le projet de loi, actuellement en débat au Parlement.


 

Dans un communiqué unitaire publié le 21 février, l'intersyndicale explique ses intentions.


 

Ensemble, le 7 mars, mettons la France à l’arrêt !


 

Les organisations syndicales et de jeunesse saluent la mobilisation de ces millions de travailleurs.euses, jeunes, retraité.e.s qui, depuis le 19 janvier, expriment leur opposition à cette réforme des retraites. Ils et elles sont déterminé.e.s à empêcher le recul de l’âge légal à 64 ans et l’allongement du nombre de trimestres, ce qui aurait pour effet de faire aussi baisser plus rapidement leurs pensions.
Malgré la propagande du gouvernement qui ne convainc pas du bien-fondé de sa réforme, l’écrasante
majorité de la population comme 90% des salarié.e.s font preuve de « bon sens » et rejettent cette réforme brutale, inacceptable et inutile.


 

En opposition à ce projet de réforme des retraites, l’unité des organisations syndicales a construit un
mouvement social solide, déterminé, ancré dans le paysage social de tout le pays. Il révèle également
l’inquiétude face à la désertification des territoires, le manque de services publics, les incertitudes en matière d’emploi, de salaires et de pouvoir d’achat.


 

En complément de ces manifestations, c’est plus d’un million de personnes qui ont signé et diffusent la pétition en ligne proposée par les organisations syndicales. Cette opposition à la réforme touche désormais toutes les strates de la population.
Malgré cela, le gouvernement et le président de la République restent sourds et dégradent la cohésion sociale du pays en refusant toujours de retirer ce projet injuste.


 

C’est pourquoi, comme annoncé lors du précédent communiqué le 11 février, l’intersyndicale réaffirme sa détermination pour mettre la France à l’arrêt le 7 mars prochain en appelant les travailleurs.euses à participer massivement aux manifestations et à se déclarer en grève.

 

Les organisations syndicales professionnelles et de jeunesse continuent leurs actions d’information et de conviction pour élargir encore le mouvement social. Le 7 mars doit être une véritable journée morte dans les entreprises, les administrations, les services, les commerces, les écoles, les lieux d’études, les transports... Pour y parvenir, elles organisent partout régulièrement de nombreuses initiatives publiques sur les lieux de vie et appellent la population à y participer.

 

Elles interpellent localement les parlementaires sur la base du courrier commun qui leur a été adressé, pour qu’ils votent contre cette réforme.

 

Elles se saisissent du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, pour rendre visibles les conséquences particulièrement graves de ce projet pour elles.

 

Elles agissent avec les organisations de jeunesse qui militent sur leurs lieux d’études pour élargir encore le rejet de cette réforme des retraites particulièrement injuste. Elles soutiennent aussi leur mobilisation du 9 mars pour améliorer notamment le système des bourses d’études.

 

Ensemble, dès le 7 mars, mettons un coup d’arrêt à ce projet de réforme des retraites inacceptable.


 

Voir ce communiqué sur les sites des organisations syndicales FO, CFDT, SNESUP-FSU, Retraités CGT 13 :

Cet article est le 3227 ème sur le blog MRC 53 - le 82ème sur ce blog dans la catégorie Les retraites

Le 11 février 2023, à Laval (Mayenne), les organisations syndicales en tête de la manifestation contre la "réforme" des retraites

Le 11 février 2023, à Laval (Mayenne), les organisations syndicales en tête de la manifestation contre la "réforme" des retraites

Partager cet article
Repost0