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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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13 mars 2016 7 13 /03 /mars /2016 23:09

 

Comment, par ce moyen, les USA assurent leur domination (JM Quatrepoint)

 

Les colloques de la Fondation Res Publica sont appréciés par la qualité des interventions, ce que chacun peut vérifier en consultant les Actes, qui sont publiés quelques semaines après les réunions.

Cette Fondation a été créée et est présidée par Jean-Pierre Chevènement. Voir, à ce sujet, la Présentation de la Fondation Res Publica.

 

Les Actes du colloque du 1er février 2016 sur L’extraterritorialité du droit américain ont été publiés. La première intervention, posant parfaitement le problème, était celle de Jean-Michel Quatrepoint, journaliste économique, membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica, auteur de "Alstom, un scandale d’État – Dernière liquidation de l’industrie française" (Fayard : août 2015).

 

(…) Les États-Unis, forts de leur puissance, ont donc développé un arsenal juridique tous azimuts. Ils décident qui peut commercer avec qui. Ils peuvent décider aussi d’éliminer les concurrents. Les entreprises françaises en savent quelque chose avec l’Iran. À la différence de ce qui se passait dans les années 80-90, ils bénéficient de la position du dollar : 78 % des transactions mondiales se font en dollars et tout est compensé par les États-Unis.

Comme toutes les transactions en dollars transitent par les États-Unis, toute transaction en dollars est soumise à la loi américaine. Ils ont aussi les écoutes : on a découvert que la NSA et les services américains écoutaient systématiquement tout, y compris les chefs d’État… et personne n’a protesté.

Et surtout, cette extraterritorialité devient un extraordinaire business qui profite d’abord aux Américains. Les amendes proprement dites commencent à atteindre des montants conséquents. Pour les banques, le total des amendes infligées par la justice américaine est de 125 milliards de dollars, dont une bonne partie concerne les banques américaines. Mais les banques américaines ont été condamnées pour les affaires de subprimes (aucun banquier américain n’a fait de prison) tandis que les banques européennes et japonaises ont été condamnées pour avoir violé des embargos. Les banques suisses ont payé un très lourd tribut pour ne pas avoir communiqué à temps un certain nombre de données. 

On en est aujourd’hui à 35 milliards de dollars d’amendes pour les banques étrangères et une demi-douzaine de milliards de dollars pour les groupes industriels. Sur les dix premières amendes infligées, notamment pour des affaires de corruption, aux groupes industriels, neuf concernent des groupes étrangers. Le record va à Siemens (800 millions de dollars) suivi par Alstom (772 millions de dollars). 

Cet argent sert d’abord à l’auto-alimentation du système judiciaire américain (la SEC, le Trésor, le DOJ etc.) dont les coûts annexes sont considérables. Le système judiciaire américain, les centaines de milliers de lawyers des cabinets, sont embauchés par les entreprises et vivent « sur la bête ». L’argent des amendes fait donc vivre le système judiciaire américain au sens large. S’y ajoute la contestation de brevets etc. L’application de ce système de l’extraterritorialité est un formidable business qui alimente la machine judiciaire et juridique américaine. 

Les gens de BNP Paribas seront sans doute heureux d’apprendre qu’une partie de leur amende va servir à indemniser les citoyens américains qui avaient été victimes de la prise d’otages à l’ambassade des États-Unis à Téhéran en 1979. Plus de cinquante personnes, retenues pendant 444 jours, n’avaient jamais été indemnisées parce que, dans l’accord entre l’Iran et Ronald Reagan, l’Iran avait refusé de payer quelque indemnité que ce soit (l’une des raisons pour lesquelles les Iraniens avaient pris en otage les personnels de l’ambassade américaine était la « prise en otage » par les Américains des compte iraniens à la Chase Manhattan Bank…). Le Congrès a l’intention d’utiliser 1 à 2 milliards de dollars, pris sur l’amende de BNP Paribas, pour indemniser ces ex-otages américains. 

Plus grave : les accords que les entreprises étrangères sont contraintes de signer s’accompagnent généralement de la mise sous tutelle de fait de ces entreprises qui, de par le settlement, l’accord passé avec la justice américaine, subissent pendant six mois, un an, trois ans… la présence de contrôleurs indépendants chargés de vérifier que l’entreprise condamnée se conforme bien à toutes les règles de la compliance américaine.

Alcatel Lucent avait été condamnée il y a quelques années à une amende pour corruption à propos d’affaires qui remontaient au début des années 2000 (le montant, moins important que celui infligé à Alstom, s’élevait quand même à 170 millions de dollars). Contrainte d’accepter pendant trois ans la présence d’un contrôleur indépendant, Alcatel Lucent devait lui donner toutes les informations que ce contrôleur jugeait utiles à la réalisation de sa mission. D’aucuns disent que Alcatel Lucent a été ainsi pillée pendant quelques années par la justice américaine. Les secrets de fabrication et un certain nombre de données essentielles peuvent être transférés ainsi à une puissance étrangère. 

L’extraterritorialité du droit américain permet à la puissance américaine, sur les secteurs qu’elle estime stratégiques, d’asseoir sa domination

Rappel (10 août 2015) : Fondation Res Publica : le débat sur la réindustrialisation de la France

 

 

Cet article est le 209ème paru sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT

Au premier plan, à gauche, Jean-Michel Quatrepoint est aux côtés de Jean-Pierre Chevènement, Arnaud Montebourg et Jacques Sapir, avant leur intervention lors du colloque Mondialisation à Paris le 30 août 2011

Au premier plan, à gauche, Jean-Michel Quatrepoint est aux côtés de Jean-Pierre Chevènement, Arnaud Montebourg et Jacques Sapir, avant leur intervention lors du colloque Mondialisation à Paris le 30 août 2011

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commentaires

M
Bonjour à tous, je suis heureux de dire que j'ai été guéri du VIH / SIDA par le Dr Padman avec ses médicaments à base de plantes après avoir été testé positif en juillet 2016 et depuis lors, je prends des médicaments pour prolonger ma vie sur terre. Un jour fidèle, je cherchais en ligne si je pouvais obtenir des conseils sur la façon de guérir ma maladie et j'ai vu un commentaire sur la façon dont le Dr Padman guérissait le VIH avec des herbes, j'ai été surpris et je le contacte sur l'e-mail qu'ils ont fourni sur le commentaire et Je lui explique mon problème et il prépare également les herbes et m'envoie que j'utilise pendant une semaine comme je l'ai demandé par lui et après 2 semaines, je suis allé à l'hôpital pour un contrôle et j'ai testé négatif et je suis complètement guéri de la maladie et Je suis tellement reconnaissant envers le Dr Padman. Vous pouvez également contacter le Dr Padman sur son padmanlovespell@yahoo.com, https://twitter.com/padman_dr. https://padmanspell.com WhatsApp +19492293867 https://padmanspell.com
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V
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V
Merci pour ces bons moments sur votre blog. Je suis souvent au poste pour regarder (encore et toujours) ces merveilleux articles que vous partagé. Vraiment très intéressant. Bonne continuation à vous !
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