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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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11 septembre 2024 3 11 /09 /septembre /2024 21:16

L'entretien avec l'auteur dans Marianne décrit le populisme ordinaire

 

Dans « La politique à l'envers » (CNRS éditions), le politologue Christian Le Bart* analyse le discrédit dont est victime l'ensemble du système politique. Entretien avec l'auteur réalisé par Kévin Boucaud-Victoire, publié sur le site de Marianne, le 11 septembre 2024. Voir Christian Le Bart : "Emmanuel Macron est parvenu à neutraliser la figure du Premier ministre".

* Christian Le Bart est professeur de science politique à Sciences Po Rennes, membre du laboratoire Arènes-CNRS.


 

"La Ve République traverse une crise de confiance depuis une décennie. Les institutions, les partis et les professionnels de la vie politique sont tous regardés avec méfiance par les citoyens. Le mouvement des Gilets jaunes, qui refusait toute récupération politique, toute institutionnalisation et même tout porte-parole, en a été le symbole.

 

Pour faire face à cette nouvelle donne, les candidats à la fonction suprême privilégient de plus en plus les « mouvements » aux partis, se présentent volontiers comme n'appartenant pas à la classe politique, font appel à la « société civile » et se montrent de plus en plus critiques à l'égard d'un système auquel ils appartiennent généralement. Un « populisme ordinaire » brillamment analysé dans "La politique à l'envers" par Christian Le Bart.

 

"Emmanuel Macron est parvenu à neutraliser la figure du Premier ministre"

 

Marianne : Selon vous, institutions, partis politiques et représentants font l’objet d’un discrédit majoritaire. Pouvez-vous revenir dessus ?

 

Christian Le Bart : La critique des politiques ne date pas d’hier ; mais la dénonciation radicale de la classe politique professionnalisée prend aujourd’hui des proportions inédites. Même les élus locaux, traditionnellement davantage appréciés car plus proches et moins professionnalisés, se voient désormais souvent mis en cause, y compris parfois de façon brutale.

 

La confiance accordée aux institutions politiques est également très abîmée, que ce soient les partis politiques, le gouvernement, le Parlement. Au point qu’il semble aujourd’hui parfaitement rationnel de se présenter aux électeurs en jouant la carte de l’extériorité par rapport au monde politique. C’est un des ressorts du populisme contemporain, de Trump à Zemmour : votez pour moi car je ne suis pas un professionnel de la politique !

 

La séquence qui va de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron à la nomination de Michel Barnier à Matignon risque-t-elle d’accentuer cette défiance à l’égard de politique ?

 

Cette séquence sera volontiers lue par ceux qui jouent la carte de l’extériorité comme la preuve de la stérilité des négociations entre formations politiques pour trouver un Premier ministre et pour constituer un gouvernement.

L’exercice peut pourtant apparaître banal en démocratie : les partis discutent et négocient autour d’un programme fédérateur, et c’est cette culture de la discussion et du compromis qui définit la démocratie. Mais à la lumière de la culture présidentialiste de la Ve République, qui n’a longtemps connu que des alternances brutales sanctionnant des oppositions binaires, il sera dénoncé comme petits arrangements entre élus pour l’accès au pouvoir. Négociations en coulisses, alliances secrètes… tous les ingrédients de la « politique politicienne » sont réunis, cela fait le jeu des populistes.

 

Vous parlez d’un « populisme ordinaire »… De quoi s’agit-il ?

 

On a l’habitude de relier le populisme aux figures des leaders démagogues malmenant la démocratie une fois élus, les Trump, Berlusconi, Bolsonaro, Orban, etc. Le populisme existe aussi chez nous sous la forme d’une petite musique qui systématise la dénonciation de la classe politique, l’appel au dépassement du clivage droite-gauche, la critique des corps intermédiaires et l’appel à la démocratie directe, sur fond d’hypermédiatisation de quelques figures jouant des émotions et de l’appel au peuple.

 

Ce populisme était présent chez Emmanuel Macron dès 2017, il se retrouve chez Jean-Luc Mélenchon et au RN, selon des modalités certes différentes mais qui convergent autour d’une rhétorique volontiers dégagiste. Le clivage entre « le peuple » et « la classe politique » est placé au cœur du discours, là où jadis prévalait l’opposition droite-gauche.

 

Selon vous, le « nouvel esprit du capitalisme » analysé par Ève Chiapello et Luc Boltanski, dans l’ouvrage du même nom, explique la situation actuelle. Pouvez-vous développer ?

 

Ces auteurs ont brillamment analysé les nouvelles formes prises par le capitalisme, l’accent désormais mis sur l’adaptabilité des individus, leur capacité à innover, tout cela sur fond de dénonciation des institutions jugées trop immobiles, trop lentes. Les mots d’ordre sont l’agilité, la souplesse, la créativité, l’authenticité. Le champ politique n’est pas imperméable à ces évolutions. La critique des institutions incite des leaders comme Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon à s’affranchir des lourdeurs qui définissaient jadis les « partis politiques ». Le parti est désormais jetable, le leader voyage léger sans s’encombrer de procédures institutionnelles plombantes.

 

Les personnalités politiques n’hésitent plus à s’affranchir des partis, à malmener la solidarité gouvernementale ou la discipline parlementaire, au nom d’une exigence de sincérité qui ringardise la loyauté institutionnelle de jadis. Au regard des grammaires médiatiques contemporaines, la langue de bois institutionnelle apparaît insupportable : on lui préfère la spontanéité, l’authenticité, la fidélité à soi-même. Les personnalités politiques tendent à devenir des célébrités comme les autres quand elles étaient auparavant porte-parole d’entités qu’elles prétendaient incarner : la nation, un parti, une ville...

C’est en ce sens qu’il y a individualisation du champ politique : on y voit s’affronter des personnalités politiques plus ou moins présidentiables, les institutions ne sont plus qu’un décor…

 

La professionnalisation n’a-t-elle pas créé une classe politique déconnectée des citoyens et de leurs attentes ? Le « non » au référendum de 2005 portant sur le Traité établissant une Constitution pour l'Europe (TCE), pourtant soutenu par les deux grands partis de l’époque, voté à l’Assemblée nationale deux ans plus tard, n’en constitue-t-il pas un exemple ?

 

Cet épisode n’est effectivement pas à la gloire des gouvernants de l’époque. Il s’apparente à un déni de démocratie et nourrit le procès en déconnexion d’une classe politique peu à l’écoute. Cette critique se trouve par ailleurs renforcée par le constat de la faible représentativité de la classe politique, trop bourgeoise, trop masculine, trop fermée aux minorités…

 

Au regard de ces vices originels, les tentatives faites par les élus pour se montrer aux côtés des citoyens, « sur le terrain », « à proximité », sur les réseaux sociaux, apparaissent évidemment un peu pathétiques. La tentation est forte de n’y voir que de la communication, autrement dit de l’artifice, ce qui ne fait que renforcer encore un peu plus le discrédit dont ils souffrent.

 

L’avenir est-il aux entreprises politiques individuelles ? Finalement, un homme qui rencontre un peuple, n’est-ce pas l’essence originelle de la Ve République ?

 

Cette équation, dans sa brutalité même, a effectivement été voulue par les fondateurs de la Ve République, le général de Gaulle en particulier. Mais l’hyper-présidentialisation n’a fait que se renforcer depuis.

Le Premier ministre est, sauf situation de cohabitation, rabaissé au rôle de collaborateur ; la figure présidentielle connaît une peopolisation qui évoque les monarchies les plus archaïques, l’élu étant omniprésent dans les médias et jouant de tous les registres en même temps (vie privée et vie publique, premier et second corps…) ; et surtout, la vie politique ne tourne plus qu’autour de l’élection présidentielle, incitant les présidentiables à s’affranchir des partis et à créer leur propre organisation, celle-ci n’étant plus guère que machine à financer et gagner l’élection.

 

L’expérience Macron est décisive de ce point de vue, puisque celui-ci est parvenu, en 2017, un peu comme avant lui Nicolas Sarkozy en 2007, à neutraliser la figure du Premier ministre, à s’affranchir de la surveillance du parti présidentiel, et à se libérer des contraintes de rôles trop protocolaires et trop rigides. Le résultat, c’est une vie politique qui tourne tout entière autour de la figure présidentielle et de l’échéance du même nom".

 

La politique à l'envers. Essai sur le déclin et l'autonomie du champ politique, de Christian Le Bart, CNRS éditions, 280 p., 23 €.


 

Cet article est le 3356 ème sur le blog MRC 53 - le 87ème catégorie République Parlement

Article paru le 11 septembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com

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8 septembre 2024 7 08 /09 /septembre /2024 16:33

La France a besoin d'un redressement économique, démocratique et social


 

C’est bien la gauche qui a gagné ? Voir (7 septembre 2024) : "Rappelez-moi, c'est bien la gauche qui a gagné ?" - par leglobe-journal.fr - média d'informations en Mayenne.

Face au « hold-up démocratique » du président Emmanuel Macron, près de trois-cents manifestants se sont rassemblés Samedi 7 septembre 2024 devant la mairie de Laval en Mayenne pour condamner le « coup de force anti social » du chef de l’État et du camp présidentiel.

 

Oui, le Nouveau Front populaire, avec ses quatre groupes à l’Assemblée nationale, est la coalition qui a le plus grand nombre de députés. Toutefois, lors de l’élection à la présidence de l’Assemblée, une entente entre la droite et le centre avait permis la réélection de la présidente sortante.
Nommer un Premier ministre de droite avec mission de constituer un gouvernement qui fera une politique de droite avec l’appui du centre n’a rien de surprenant.

 

Le président de la République, qui a perdu les élections, veut éviter à tout prix qu’une politique d’alternance aux politiques néolibérales s’installe en France. Emmanuel Macron doit impérativement maintenir l'Etat dans le camp de la finance.

 

Voir la première déclaration du nouveau Premier ministre (Public Sénat, 6 septembre) : Michel Barnier promet « des changements et des ruptures


 

Voici le communiqué de presse signé du président, Thierry Cotelle, du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC)

 

« Nomination de Michel Barnier : le MRC réagit : "la France a un besoin très urgent de redressement économique, démocratique et social»

 

« La nomination de Michel Barnier comme premier ministre est le dernier épisode de cette séquence ouverte avec la dissolution de l’Assemblée Nationale.

C’est aussi le résultat d’un calcul politicien de la part du Président de la République qui aura refusé de confier la constitution d’un gouvernement à la coalition arrivée en tête, mais également de nommer un premier ministre de gauche capable d’élargir la majorité au-delà du NFP, y compris sans LFI. Même cette dernière solution aurait été pour lui trop dangereuse, avec le risque de voir passer des mesures d’augmentations salariales ou de remise en cause de sa réforme des retraites !
Le Medef et les autres détenteurs de capitaux, fidèles soutiens d’Emmanuel Macron, n’auraient pas apprécié.

Le Mouvement Républicain et Citoyen regrette que s’ouvre une période d’incertitude politique à un moment où la France a un besoin très urgent de redressement économique, démocratique et social dont le projet républicain ne peut s’inscrire que dans le temps long.

Ce redressement passera inévitablement par la remise en cause des gouvernances néolibérales de l’Union Européenne permettant d’appliquer en France les politiques économiques et sociales que les Français expriment régulièrement par les urnes.

Après tant d’années de soutien à l’UE comme commissaire européen et, avant cela, comme parlementaire de droite libérale en France, Michel Barnier remettait en cause, lors des dernières primaires de la droite en 2022, les fondements de l’UE notamment en matière juridique…les mois à venir nous montreront si ce nouveau premier ministre possède une cohérence politique, ou pas. »


 

Cet article est le 3355 ème sur le blog MRC 53 - le 86ème catégorie République Parlement

Article paru le 08 septembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com

Thierry Cotelle, président du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC)

Thierry Cotelle, président du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC)

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23 juillet 2024 2 23 /07 /juillet /2024 22:21

Une militante de gauche, chargée des finances de la mairie de Paris

 

La gauche unie au sein du Nouveau Front Populaire (NFP) a créé l'évènement ce 23 juillet, un peu avant l'intervention du président de la République à la télévision, en annonçant un accord des quatre composantes (insoumis, socialistes, écologistes et communistes) sur le nom de Lucie Castets pour être appelée à Matignon en tant que Première ministre par le président de la République. Voici ce que le service politique du Nouvel observateur a écrit ce 23 juillet à ce sujet.

 

 

Portrait  Les partis de l’alliance de gauche ont fini par s’entendre pour proposer le nom de cette jeune énarque, directrice des finances à la maire de Paris, pour le poste de Premier ministre.

Ils y sont finalement parvenus, à quelques heures de l’ultimatum fixé par le PS et quelques minutes avant l’intervention du Président de la République qui espérait imposer une « trêve politique ». Les partis alliés au sein du Nouveau Front populaire se sont accordés ce mardi 23 juillet sur le nom d’une femme inconnue du grand public, Lucie Castets, comme candidate pour Matignon. Une proposition qu’elle dit accepter « en toute humilité mais avec beaucoup de conviction » auprès de l’AFP. C’est donc un visage neuf - et jeune - de la société civile, avec une forte expérience mais en dehors des appareils politiques, qui a permis de sortir de l’ornière et du bras de fer entre socialistes et insoumis. Son profil ? Une haute fonctionnaire - elle est directrice des finances de la mairie de Paris - engagée pour la défense des services publics, un thème qui fait consensus à gauche et au cœur des préoccupations des Français.

 

Elle a en effet cofondé et est co porte-parole du collectif Nos services publics avec Arnaud Bontemps. « On s’est rencontré lors réunions de fonctionnaires engagés, dans des salons en 2017, puis on a écrit des tribunes, puis monté ce collectif en 2021 », explique au « Nouvel Obs » Arnaud Bontemps. Elle a dénoncé ces dernières années le recours abusif aux cabinets de conseils, notamment McKinsey, révélé par une enquête du « Nouvel Obs », arguant que l’Etat se déshabillait et perdait des compétences. On l’a notamment vue, calme et cash, tenir tête au ministre de la fonction publique Stanislas Guérini sur un plateau de France 5 en 2022, dénonçant la suppression de 180 000 fonctionnaires d’Etat en douze ans. Tous ceux qui s’intéressent à la défense de ce sujet connaissent sa détermination et son infatigable engagement à gauche. Lucie Castets fait partie de ces énarques qui ont fait le choix de s’organiser dans un collectif, prenant le risque de sortir de la réserve traditionnelle des fonctionnaires. Dans « Alternatives économiques », elle a notamment signé une tribune en 2023, « Qu’attend-on pour agir ? ». Dans le podcast diffusé par le « Nouvel Obs », « On n’a pas tout essayé « , elle imagine des solutions nouvelles pour la gauche. Elle est également un des piliers du Festival des idées, qui chaque année fait débattre la société civile et les politiques à gauche.

« Personne n’a le sentiment de ne pas s’y retrouver »

« Les partis l’ont choisie parce qu’elle incarne des valeurs - l’émancipation, la défense des services publics - qui font consensus, explique Saïd Benmouffok, conseiller de la mairie de Paris, professeur de philosophie et chroniqueur au “Nouvel Obs”. Elle n’est pas la plus connue, mais elle coche beaucoup de cases : c’est une femme, elle vient de la société civile, elle est ancrée à gauche, et en termes de sérieux, on ne trouve pas mieux : elle vient de Bercy et est directrice des finances de la ville de Paris. Personne n’a le sentiment de ne pas s’y retrouver ». Au « Nouvel Obs », nous la connaissons bien : elle avait été l’une des chevilles ouvrières du conclave que nous avions organisé, en 2021, visant à « réconcilier les gauches irréconciliables » sur les sujets qui fâchent (laïcité, discriminations, intersectionnalité, racisme d’Etat, réunions non mixtes, universalisme, etc). Une bonne préparation pour ce qui l’attendrait en cas d’arrivée à la tête d’un gouvernement NFP…

 

C’est le PS qui, après l’avoir auditionnée en visio, a sorti son nom du chapeau cet après-midi, « considérant qu’elle pouvait faire consensus », rapporte Pierre Jouvet, secrétaire national, lors d’une ultime réunion des chefs de parti et alors que l’impasse semblait proche. La jeune femme avait participé à la campagne présidentielle d’Anne Hidalgo en 2022. Défenseuse de l’union de la gauche, un temps proche du courant de Martine Aubry au PS, elle s’est récemment rapprochée de Clémentine Autain et a également rencontré François Ruffin. « Ce que je peux dire, c’est qu’elle n’incarne aucun parti. Même si elle a pu avoir des engagements partisans par le passé, elle n’est pas là pour incarner une force du NFP plutôt qu’une autre », réagit auprès du « Nouvel Obs » l’insoumis Manuel Bompard, qui dit avoir repéré son nom il y a plusieurs semaines et échangé avec elle pendant les négociations à gauche. Contacté, l’ancien bras droit d’Anne Hidalgo à la mairie, Emmanuel Grégoire, explique que c’est lui qui l’a fait rentrer à la ville et loue « un des esprits les plus vifs » qu’il a rencontrés.

Un profil de « techno » engagée

Née à Caen de parents psychanalystes, Lucie Castets y a vécu jusqu’à ses 18 ans. Diplômée de Sciences Po et de la London School of Economics, ancienne élève de l’ENA, elle a décroché son premier poste à la direction générale du Trésor avant de rejoindre Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, un autre de ses combats. Un CV qui crédibilise sa candidature. D’après ses amis, c’est aussi dans la vie privée une sportive, joueuse de foot, féministe et mère d’un enfant.

Ce profil de « techno » très engagée permet au NFP de sauver l’honneur et de sortir du récit de l’échec, qui commençait à lui coûter très cher dans l’opinion et auprès de ses électeurs. Il contre aussi un argument présidentiel : impossible de nommer la gauche, arrivée en tête aux législatives, puisqu’elle est incapable de se mettre d’accord sur un nom. Et surtout pas un Insoumis. Lucie Castets n’est pas encartée, ce qui est un avantage mais montre qu’elle est prête à se lancer sans capital politique. Invité à réagir sur ce nom mardi soir, Emmanuel Macron, invité du journal de France 2, n’a pas souhaité se prononcer sur cette candidature : « Le sujet n’est pas un nom donné par une formation politique.  »

Cet accord sur son nom ne règle cependant pas tout. Rien n’oblige le président de la République à la nommer et à l’Assemblée, la gauche n’a pas réussi à imposer son candidat à la présidence. Par ailleurs, les difficultés du NFP à s’accorder sur un chef de file montrent la tache qui attendrait Lucie Castets pour composer une équipe si elle arrivait à Matignon. Mais au moins, elle fait déjà consensus à gauche et c’est déjà un petit exploit.


 

Cet article est le 3354 ème sur le blog MRC 53 - le 85ème catégorie République Parlement

Article paru le 23 juillet 2024 sur http://mrc53.over-blog.com

Le Nouveau Front Populaire propose Lucie Castets Première ministre
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10 juillet 2024 3 10 /07 /juillet /2024 14:36

C'est à la gauche de proposer une alternative aux politiques libérales

 

Les élections législativesanticipées - par décision du président de la République - ont rendu leur verdict le 7 juillet. Voir France Info, 8 juillet 2024 : CARTE. Résultats des élections législatives 2024 : découvrez les scores du second tour.

Les votes dans les 577 circonscriptions électorales débouchent sur une Assemblée nationale représentative des différentes sensibilités politiques. Voir Vie publique, 8 juillet : résultats et composition de la nouvelle Assemblée.


 

La Fédération de la Gauche Républicaine (FGR), constituée de la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS), du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), de L'Engagement (fondé par Arnaud Montebourg) et des Radicaux de Gauche (LRDG), avait un seul candidat qualifié pour le second tour, Emmanuel Maurel (GRS).

Voir Le Parisien, 9 juillet : Val-d’Oise : après dix ans au Parlement européen, Emmanuel Maurel retrouve un mandat local. Et son entretien sur la chaîne CNews, 9 juillet : «Ceux qui font le pari que l'on n'arrivera pas à se mettre d'accord sur un Premier ministre et une équipe gouvernementale se trompent», affirme ce député du Nouveau Front populaire.


 

Le 9 juillet, le président du Mouvement Républicain et Citoyen, Thierry Cotelle, a publié ce communiqué de presse.

 

"Le MRC appelle le Président de la République à nommer un(e) premier(e) ministre capable d’incarner un espoir concret pour les couches populaires et pour l’ensemble du peuple français."

 

Au lendemain des élections législatives, le MRC salue le sursaut républicain de nos concitoyens ayant empêché l’extrême droite d’accéder au pouvoir. L’appel que nous avions lancé avec d’autres formations politiques mais aussi avec les plus grandes centrales syndicales a été entendu.

Ce sursaut doit maintenant s’accompagner par la mise en place d’un gouvernement dont le premier ministre doit être issu du groupe ayant atteint le plus grand nombre de députés et dont l’orientation sera résolument tournée vers plus de justice sociale tout en trouvant les leviers économiques souverains à l’application de cette politique.


 

C’est à la gauche de proposer cette alternative aux politiques libérales que nous combattons depuis des décennies. Augmenter le pouvoir d’achat, combattre efficacement le chômage de masse, créer des emplois justement rémunérés doit être la priorité pour un gouvernement attaché à retrouver la cohésion de notre communauté de citoyens. Celui-ci devra aussi garantir notre souveraineté dans des domaines vitaux et redonner concrètement du sens aux valeurs républicaines de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité.
 

Emmanuel Macron ne saurait contourner le désaveu que lui ont infligé ces élections par de méprisables combines politiciennes. Nous appelons donc le président de la République à nommer un(e) premier(re) ministre capable d’incarner un espoir concret pour les couches populaires et pour l’ensemble du peuple français. Le MRC sera alors un fervent soutien de cette politique pour que « Vive la République » !


 

Cet article est le 3353 ème sur le blog MRC 53 - le 84ème catégorie République Parlement

Article paru le 10 juillet 2024 sur http://mrc53.over-blog.com

Législatives 2024 : le Nouveau Front populaire en position majoritaire
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4 juillet 2024 4 04 /07 /juillet /2024 22:08

La Gauche républicaine représentée par Emmanuel Maurel (Val-d'Oise)

 

Lors des discussions qui ont abouti à l'union électorale des socialistes, des communistes, des écologistes et des insoumis, pour un nouveau Front populaire, la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) avait pu placer un candidat dans le contingent du PCF. Il s'agit d'Emmanuel Maurel dans la 3ème circonscription du Val-d'oise.

L'ancien député au Parlement européen (2014-2024) a une position favorable pour être élu le 7 juillet à l'Assemblée nationale. Arrivé en tête au 1er tour, il bénéficie du désistement de la députée sortante, Cécile Rilhac (majorité présidentielle), arrivée en 3ème position, derrière la candidate RN. Voir Législatives 2024 dans le Val-d'Oise : un duel entre le Nfp et le Rn dans la 3ème circonscription.


 

Parmi les autres partis, membres de la Fédération de la Gauche Républicaine, le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) a fait connaître le 1er juillet, par communiqué de presse, sa position sur le second tour.

Voir Législatives 2024 second tour 7 juillet : les recommandations du MRC.


 

L'Engagement, dont le président est Arnaud Montebourg, s'est exprimé le 4 juillet.

A la veille du deuxième tour d’élections législatives cruciales pour les Françaises et les Français, L’Engagement affirme que l’accession au pouvoir du bloc réactionnaire n’est pas une fatalité.

Au-delà des désistements républicains, un espoir se fait jour. A l'occasion du deuxième tour de ces élections législatives, une majorité alternative au Rassemblement National se profile et peut prendre forme autour d’un « pacte de gouvernement élargi » afin d'apaiser le pays et d’éviter une grave crise institutionnelle.

Le Nouveau Front Populaire a le mérite de poser les jalons d’un premier niveau de rassemblement. Le résultat du premier tour des élections législatives indique que ce rassemblement ne peut toutefois être majoritaire. Il s'agira de l’élargir et de compléter son programme afin de maximiser les conditions de réussite d’un futur gouvernement.

 Pas une voix ne doit manquer pour les candidats du Nouveau Front Populaire !

En toutes circonstances, votez et faites voter pour les candidats républicains !

 

Arnaud Montebourg, lui-même, a publié ce 4 juillet, un communiqué de presse personnel.

Bien que désengagé politiquement, les circonstances exceptionnelles qui agitent le pays me conduisent à devoir prendre position. J’appelle à titre personnel, et sans engager quiconque d’autre que moi-même, les citoyens à porter leurs suffrages sur tous les candidats alternatifs de tous les partis du centre, de gauche comme de droite opposés au Rassemblement National.

L’exigence de protection de nos libertés publiques, le respect du principe d’égalité entre tous sur le territoire national, les inquiétudes légitimes sur la dégradation de l’esprit de fraternité entre les Français doivent conduire chacun d’entre nous à faire des choix parfois éloignés ou contraires à nos convictions. Cette aptitude à s’entendre et s’unir par delà de lourdes divergences, à construire des compromis en commun est la force des grandes nations auxquelles nous appartenons encore. Utilisons ce moment difficile pour en faire l’apprentissage civique, précieux pour la construction de notre futur.

Cet article est le 3352 ème sur le blog MRC 53 - le 83ème catégorie République Parlement

Article paru le 04 juillet 2024 sur http://mrc53.over-blog.com

A l'issue du congrès du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) le 1er avril 2023, Emmanuel Maurel (GRS) s'est exprimé au côté de Jean-Luc Laurent, président du MRC et de Thierry Cotelle, vice-président.

A l'issue du congrès du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) le 1er avril 2023, Emmanuel Maurel (GRS) s'est exprimé au côté de Jean-Luc Laurent, président du MRC et de Thierry Cotelle, vice-président.

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27 juin 2024 4 27 /06 /juin /2024 17:15

Le candidat du Nouveau Front populaire face à la sortante MoDem et 4 autres candidats

 

Les élections des 577 députés français se feront les 30 juin et 7 juillet, suite à la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin par le président de la République. Voir sur le site des services de l'Etat en Mayenne ce qui concerne les élections législatives 2024.

 

Voir aussi sur le site Wikipédia les Élections législatives de 2024 dans la Mayenne.

Et sur le site de France Bleu Mayenne le débat de la 2e circonscription de la Mayenne.

 

Guillaume Bouniol (Ouest-France, 25 juin) présente les candidats de la 2ème circonscription.

Voir Législatives 2024. Qui sont les six candidats dans la 2e circonscription de la Mayenne ?

 

Extraits concernant le candidat du Nouveau Front populaire.

Grégory Boisseau, membre d’Europe Écologie les Verts, se présente sous la bannière du Nouveau Front populaire. Ce médiateur de vie résidentielle pour un bailleur social a deux priorités : « Lutter contre le Rassemblement national et proposer une autre politique, ce que n’a pas su faire Emmanuel Macron. »

Le candidat de 45 ans s’était déjà présenté aux législatives de 2022 et s’était retrouvé au second tour face à Géraldine Bannier. Grégory Boisseau avait terminé avec 41,3 % des suffrages, contre 58,6 % pour la députée sortante.

 

Dans la 1ère circonscription de la Mayenne, Guillaume Garot (PS-NFP) a de fortes chances d'être réélu et, dans la 3ème, Yannick Favennec (Horizons-Ensemble), encore plus. La 2ème est, donc, celle où il y a le plus de candidats et d'incertitude en ce qui concerne le résultat.


 

Cet article est le 3350 ème sur le blog MRC 53 - le 82ème catégorie République Parlement

Article paru le 27 juin 2024 sur http://mrc53.over-blog.com

Elections législatives 2024 dans la 2ème circonscription de la Mayenne
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21 janvier 2024 7 21 /01 /janvier /2024 17:34

En France, la mobilisation est grande contre cette loi ce 21 janvier 2024

 

Le MRC 53 s'est associé à l'appel à participer à la manifestation ce 21 janvier à Laval, dans le cadre de la Nouvelle mobilisation contre la loi immigration ce dimanche avant la décision du Conseil constitutionnel jeudi (France Bleu, 21 janvier 2024).

 

Voir (Ouest-France, Fabien Jouatel, 21 janvier) : 600 marcheurs à Laval s'opposent à la loi immigration

À l’appel de plusieurs syndicats de Laval (Mayenne), près de 600 manifestants se sont rassemblés sur le parvis des Droits-de-l’homme de Laval pour demander la non-promulgation de la loi immigration. Plusieurs marches étaient organisées en France, ce dimanche 21 janvier 2024.

« Il faut absolument combattre cette loi discriminatoire et xénophobe qui s’attaque au droit des travailleurs », explique Sébastien Lardeux, de Force ouvrière. « De l’aveu même du président de la République, cette loi, la plus dure adoptée par le Parlement depuis 40 ans, est anticonstitutionnelle.» 

Des prises de paroles devant la préfecture

Dans le cortège qui a ensuite pris la direction de la préfecture de la Mayenne, on retrouvait des représentants syndicaux, des responsables et militants d’associations qui œuvrent au quotidien auprès des migrants, ou encore des personnalités politiques. Devant la préfecture, plusieurs prises de parole se sont enchaînés.

Les représentants mayennais insoumis, socialistes, communistes et écologiques ont rappelé que « plusieurs recours avaient été déposés devant le Conseil constitutionnel », qui devrait se prononcer jeudi 25 janvier sur ce texte et pourrait en censurer certains articles. « Quand une loi scélérate est votée, il faut la combattre », martèle un représentant des Verts au micro.


 

La position du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) avait été indiquée le 21 décembre 2023 ici : Le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) et la loi dite Immigration.

Voir aussi : MRC 17 – Mobilisation contre la loi dite « immigration » – 21 janvier 2024

Le texte de la loi sur l’immigration du 19 décembre 2023, la plus régressive depuis des décennies, tourne le dos à des principes fondamentaux, dont au principe d’égalité de notre République en matière d’obtentions d’aides sociales et de celui du droit du sol pour l’obtention de la nationalité française de jeunes nés en France et de parents étrangers.
Le Mouvement républicain et citoyen considère qu’en matière de politique migratoire, il faut prendre un tout autre chemin, celui qui mène à l’intégration républicaine, avec des droits – économiques et sociaux – et des devoirs – dont l’adhésion aux valeurs de la République. Nous devons par conséquent rappeler aux détenteurs des pouvoirs exécutifs deux exigences incontournables : l’exigence d’humanité et l’exigence républicaine.
Globalement, notre capacité à intégrer et à assurer aux immigrés des conditions décentes doit se renforcer par des politiques migratoires basées sur le co-développement d’une part, par la promotion de la citoyenneté dans la communauté nationale et l’intégration à la République sociale avec une politique d’intégration active d’autre part.
Nous devons aussi rappeler des faits, pour que certains ne continuent pas à fausser ou tronquer les débats. Par exemple, il faut poser dans le débat public que par leur travail, les populations immigrées contribuent à la richesse nationale et aux finances publiques, ou encore que des milliers de médecins diplômés hors Union européenne sont actuellement menacés de perdre leur poste à l'hôpital alors que sans eux le système hospitalier s’effondrerait. Ce qui permet aussi de souligner, plus largement, la haute qualification de très nombreux travailleurs venus de l’étranger pour exercer leur activité professionnelle en France.

La loi dite « immigration » est une tentative d’opération politique absolument désastreuse du gouvernement et d’Emmanuel Macron car les dispositions prises conduisent à une progression de l’idéologie d’extrême-droite, alors qu’on devrait légitimement attendre d’un gouvernement de la République une politique de Défense républicaine contre l’extrême-droite. Le Mouvement Républicain et Citoyen demande au Président de la République de renoncer à un texte acquis avec les 88 voix du Rassemblement National !

Dans ce contexte réactionnaire et de recul inédit, nous considérons que toutes les forces de progrès, toutes les forces véritablement républicaines doivent converger dans la défense des valeurs de notre République, c’est-à-dire de la République sociale et fraternelle.

La République sociale : oui ! L’idéologie d’extrême-droite : non !


 

Cet article est le 3326 ème sur le blog MRC 53 - le 81ème dans la catégorie République Parlement

Au départ de la manifestation le 21 janvier 2024 à Laval (53).

Au départ de la manifestation le 21 janvier 2024 à Laval (53).

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21 décembre 2023 4 21 /12 /décembre /2023 22:36

Le MRC propose le seul chemin acceptable, celui de l'intégration républicaine

 

Après s'être associé, hier, à l'appel d'associations citoyennes, syndicats et partis de gauche, demandant au Président de la République de renoncer à une loi qui porte une atteinte fondamentale aux valeurs de notre République et va fracturer le pays - voir Monsieur le Président : renoncez !- le MRC explique sa position dans le communiqué de presse qu'il a publié ce 21 décembre 2023.

Immigration : un seul chemin, l'intégration républicaine !

La loi dite « Immigration » venant d’être votée est une opération politique du gouvernement et d’Emmanuel Macron visant à contrecarrer la montée du Rassemblement National. Non seulement les dispositions prises n’auront pas l’effet escompté mais elles constituent une victoire idéologique que revendique légitimement l’extrême droite.

Outre l’inutilité de certaines mesures et sur d’autres d’ores et déjà anticonstitutionnelles, ce texte tourne le dos au principe d’égalité de notre République en matière d’obtentions d’aides sociales et de celui du droit du sol pour l’obtention de la nationalité française de jeunes nés en France et de parents étrangers.

Le MRC rappelle qu’en matière de politique migratoire, il existe un chemin entre les tenants d’un sans-frontiérisme irresponsable et la défense d’un repli xénophobe. Ce chemin, c’est l’intégration républicaine : des droits (économiques et sociaux) et des devoirs (apprentissage rigoureux de la langue, adhésion aux valeurs de la République) des populations immigrées. Les exigences et la fermeté envers les femmes et les hommes que nous accueillons ne sont nullement contradictoires avec les principes humanistes. Ce n’est pas renoncer à ses idéaux que de prendre en compte ce qui est possible et ce qui ne l’est pas.

Notre capacité à intégrer et donc à assurer aux immigrés des conditions décentes doit conduire à des politiques migratoires basées sur le co-développement plutôt qu’un accueil sans critères, afin de promouvoir la citoyenneté dans la communauté nationale et l’intégration à la République. Maîtrise des flux migratoires et politique d’intégration active sont les seules voies possibles pour éviter une fracture supplémentaire dont notre pays ne pourrait se remettre.

Pour l’heure nous demandons au Président Macron de renoncer à un texte acquis avec les 88 voix du RN !

 

Cet article est le 3325 ème sur le blog MRC 53 - le 80ème dans la catégorie République Parlement

Assemblée nationale - République française - Loi dite Immigration 19 décembre 2023

Assemblée nationale - République française - Loi dite Immigration 19 décembre 2023

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7 avril 2023 5 07 /04 /avril /2023 22:41

Le scrutin proportionnel aux élections législatives, une nécessité

 

Le long entretien accordé à Etienne Campion (Marianne, 6 mars 2023) n'est pas passé inaperçu. L'anthropologue et historien Emmanuel Todd avait des choses à dire. Voici un extrait de ses propos, à retrouver ici :

Je vais vous dire l’état de mes recherches sur le nihilisme néolibéral : cette passion de détruire les cadres de sécurité établis au cours des siècles par les religions, les États et les partis de gauche. Le nihilisme néolibéral détruit la fécondité du monde avancé, la possibilité même d’un futur. Et vous allez être fier de cette France dont les néolibéraux rient.

 

La vérité historique fondamentale actuelle, c’est que la rationalité individualiste pure détruit la capacité des populations à se reproduire et des sociétés à survivre. Pour faire des enfants, particulièrement dans les classes moyennes qui veulent pour eux des études longues, il faut l’aide de la collectivité, il faut se projeter dans un avenir qui ne peut apparaître suffisamment sûr que grâce à l’État. Il faut donc sortir de la rationalité économique à court terme. Sans oublier que décider d’avoir un enfant, ce n’est être ni rationnel, ni parfois même raisonnable, mais vivant. Je sais qu'il y a des gens qui s'inquiètent de l'augmentation de la population mondiale, mais moi, je suis inquiet de la sous-fécondité de toutes les régions « avancées ». Même les États-Unis, même l'Angleterre, sont tombés à 1,6 enfant par femme. L’Allemagne est à 1,5, le Japon est à 1,3. La Corée, chouchou des majorettes intellectuelles du succès économique, le pays de Samsung et d'une globalisation économique assumée, est à 0,8. … Le plus efficace économiquement est le plus suicidaire.

 

C'est là que la France redevient vraiment intéressante. Elle a deux caractéristiques. C'est d’abord le pays qui fait le moins bien ses « réformes », qui refuse le plus le discours de la rationalité économique. Dont l'État n'est jamais dégrossi comme le rêvent les idéologues du marché. Mais c'est aussi le seul pays avancé qui garde une fécondité de 1,8. C'est le pays qui, en ne voulant pas toutes ces réformes, a refusé la destruction de certaines des structures de protection des individus et des familles qui permettent aux gens de se projeter dans le futur et d'avoir des enfants. Une retraite jeune, ce sont aussi des grands-pères et des grands-mères utilisables pour des gardes d’enfants ! Désolé d’apparaître en être humain plutôt qu’en économiste ! La grandeur de la France, c'est son refus de la rationalité économique, son refus de la réforme. Ce qui fait de la France un pays génial, c'est son irrationalité économique. On saura si Macron a réussi s'il arrive à faire baisser la natalité française au niveau anglo-américain, au-delà de son cas personnel de non-reproduction.

 

Pourquoi un président de la République en si grand état de déficit cognitif peut-il imposer cette réforme injuste, inutile et incohérente par un coup de force institutionnel ou même un coup d’État ? Parce qu’il agit dans un système sociopolitique détraqué que je qualifierais même de pathologique. Il y avait une organisation de la République qui reposait sur une opposition de la droite et de la gauche, permise par un mode de scrutin adapté : le scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Il faisait qu’au premier tour, on choisissait son parti de droite préféré, son parti de gauche préféré. Au deuxième tour, les deux camps se regroupaient et on avait une très belle élection.

Tout a été dévasté par la nouvelle stratification éducative de la France. La montée de l’éducation supérieure a produit une première division en deux de la société entre les gens qui ont fait des études et ceux qui n’en ont pas fait. C’est le modèle qui s’impose partout dans le monde développé. Mais il y a une autre dimension qui, il faut l’avouer, n’a pas grand-chose à voir : le vieillissement de la population et l’apparition d’une masse électorale âgée, qui établissent un troisième pôle, les vieux, dont je suis.

Cette société stratifiée et vieillie a accouché de trois pôles politiques qui structurent le système. Je simplifie jusqu’à la caricature : 1) les éduqués supérieurs mal payés, plutôt jeunes ou actifs, se sont dirigés vers Mélenchon ou la Nupes ; 2) les moins éduqués mal payés, plutôt jeunes et actifs, vers le RN ; 3) les vieux, derrière Macron.

Ils sont les seuls à soutenir la réforme des retraites, d’ailleurs…

Ce système est dysfonctionnel, « détraqué », à cause de l’opposition viscérale entre les électorats contestataires de gauche et de droite, Nupes et RN. Ces deux électorats ont en commun leur niveau de vie, leur structure d’âge, mais sont séparés par l’éducation et par la question de la nation et de l’immigration. Cette fracture conduit à une incapacité des uns et des autres à se considérer comme mutuellement légitimes. Leur opposition permet à Macron et aux vieux de régner. Les retraités peuvent donc imposer une réforme des retraites qui ne les touche pas. Le problème, c’est qu’une démocratie ne peut fonctionner que si les gens opposés se considèrent comme certes différents, mais mutuellement légitimes.

 

La France vire-t-elle à la gérontocratie ?

On a enfermé les jeunes pour sauver les gens de ma génération. Comment la démocratie est-elle possible avec un corps électoral qui vieillit sans cesse ? Mais dénoncer un système gérontocratique ne suffit pas, d’un point de vue anthropologique en tout cas. Ce qu’il faut dénoncer, c’est une société qui ne peut survivre. Une société humaine ne peut pas se projeter dans l’avenir si on part du principe que les ressources doivent remonter vers les vieux plutôt que descendre vers les jeunes.

La question institutionnelle fondamentale, ce n’est pas tant le pouvoir disproportionné du président dans la conception de la Ve République, mais un système électoral inadapté dans un contexte où les deux forces d’opposition refusent d’exister l’une pour l’autre.

Il y a deux solutions : la première est le passage au mode de scrutin proportionnel. Mais cela ne se produira pas car la gérontocratie en place a trop intérêt à ce que le système dysfonctionne. L’autre solution, c’est de trouver une voie politique qui permette le sauvetage de la démocratie : je propose un contrat à durée limitée réconciliant les électorats du Rassemblement national et de la Nupes pour établir le scrutin proportionnel.

Mais comment les réconcilier ?

Je considère vraiment que ce qui se passe est inquiétant. J’ai un peu de mal à imaginer que cela ne se termine pas mal. Il y a un élément d’urgence, et la simple menace de désistement implicite ou explicite entre les deux forces d’opposition calmerait beaucoup le jeu. Il ferait tomber le sentiment d’impunité de la bureaucratie qui nous gouverne.

Le problème fondamental n’est pas un problème entre appareils. Le problème fondamental est un problème de rejet pluriel.

1) L’électorat du Rassemblement national est installé dans son rejet de l’immigration, un concept qui mélange l’immigration réelle qui passe aujourd’hui la frontière et la descendance de l’immigration ancienne, les gosses d’origine maghrébine qui sont maintenant une fraction substantielle de la population française.

2) L’électorat de LFI et de la Nupes croit seulement exprimer un refus du racisme du RN mais il exprime aussi, à l’insu de son plein gré, un rejet culturel de l’électorat du RN. Il vit un désir à la Bourdieu de distinction. Simplifions, soyons brutal, il s’agit de sauver la République : il y a d’un côté une xénophobie ethnique et de l’autre une xénophobie sociale.

J’ai un peu de mal à imaginer que le sauvetage à court terme de la démocratie par l’établissement de la proportionnelle, via un accord à durée limitée entre Nupes et RN, puisse se passer d’un minimum de négociation sur la question du rapport à l’étranger.

 

La seule négociation possible, la seule chose raisonnable d’ailleurs du point de vue de l’avenir du pays, c’est que les électeurs de la Nupes admettent que le contrôle des frontières est absolument légitime et que les gens du Rassemblement national admettent que les gens d’origine maghrébine en France sont des Français comme les autres. Sur cette base, à la fois très précise et qui admet du flou, on peut s’entendre.

 

Cet article est le 3263 ème sur le blog MRC 53 - le 79ème dans la catégorie République Parlement

Le 6 avril 2023, à Laval (Mayenne), les jeunes ont animé la manif contre la réforme Macron des retraites

Le 6 avril 2023, à Laval (Mayenne), les jeunes ont animé la manif contre la réforme Macron des retraites

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22 avril 2022 5 22 /04 /avril /2022 21:13

 

Le choix du vote blanc le 24 avril, l'appel au sursaut de la gauche aux législatives


 

Michel Sorin s'est exprimé le 22 avril - en tant que citoyen - sur sa page Facebook avant le vote du second tour de la Présidentielle 2022. Voici son texte.


 

Dimanche 24 avril 2022, nous sommes appelés à élire la personnalité qui présidera aux destinées de la France et représentera le peuple français dans les 5 ans à venir.

 

Avant le premier tour de scrutin, j'avais indiqué ceci :

"Que ce soit au premier ou au second tour de cette élection présidentielle, mon vote sera déterminé essentiellement par la façon dont les candidats remplissent trois cases :

1- l'enjeu climatique : la décarbonation de l'économie par les énergies renouvelables et le développement de l'énergie nucléaire.

2- l'enjeu démocratique républicain : les moyens de conforter la République laïque et l'unité nationale dans le cadre européen.

3- l'enjeu social : la capacité réelle à associer les classes populaires et l'ensemble des citoyens aux décisions politiques nationales".

Mon choix s'était porté sur Fabien Roussel.

 

Maintenant, il s'agit de choisir entre les deux candidats ayant eu le plus de voix au premier tour, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, alors que ceux-ci ne remplissent pas toutes les cases.

Ils sont l'un et l'autre défaillants dans leur capacité à rassembler les Français autour d'une idée positive de la France et de la République, dans le cadre européen - qui est un choix de la France.

- L'un privilégie une organisation européenne liée aux intérêts financiers mondialisés. Le bilan de ses années de pouvoir le met à la tête du bloc élitaire, peu sensible à l'intérêt général du peuple.

- L'autre met en avant une vision nationale à caractère ethnique qui n'est pas celle de la nation française fondée sur la citoyenneté, mais qui séduit la majorité des classes populaires et indépendantes, en milieu rural notamment, et une bonne partie des actifs.

 

Le mode de scrutin oblige à choisir entre les deux candidats arrivés en tête, laissant sur le chemin toutes celles et ceux qui, comme moi, se sont prononcés différemment le 10 avril.

 

J'ai le regret de ne pouvoir faire ce choix. Je ne puis suivre les directives des très nombreux responsables et anciens responsables qui ne craignent pas de légitimer un président sortant pourtant peu réceptif à l'intérêt général et risquant d'affaiblir encore plus l'idée de nation et de peuple français.

 

Je choisis le vote blanc dimanche, comme en 2017, et souhaite que les partis de gauche consentent enfin à s'entendre afin de proposer une seule candidature par circonscription aux élections législatives des 12 et 19 juin. Premiers pas indispensables vers une restructuration politique de fond dans la perspective de 2027.

 

Je milite pour une refondation de la politique à partir de la base citoyenne, en y associant les jeunes et les femmes, ainsi que le monde du travail, condition tout à fait nécessaire à sa réussite.

J'essaie d'agir localement en ce sens au sein de l'association "Réseau CiViQ (Citoyenneté et Vie quotidienne)" à Saint-Berthevin. Voir civiq.over-blog.com.

 

Nous devons collectivement redéfinir ce qu'est la Nation citoyenne dans un monde où l'Europe doit être le prolongement utile des nations et non le risque de leur affaiblissement. Et, cela, nous devons le faire avec les élites qui lient leur propre destin au destin national et qui sont solidaires du peuple français.

 

Voir aussi, pour information : Présidentielle 2022 : abstention, reports de voix, électeurs indécis... On vous résume les enjeux du second tour

 

Cet article est le 3182 ème sur le blog MRC 53 - le 78ème dans la catégorie République Parlement

Photo, 21 avril 2022, site du journal Le Monde, après le Débat du 20 avril 2022 du 2ème tour de l'élection présidentielle

Photo, 21 avril 2022, site du journal Le Monde, après le Débat du 20 avril 2022 du 2ème tour de l'élection présidentielle

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