Un profond désir de se différencier du reste du Canada
Le Québec est cette province du Canada qui entretient des liens amicaux et culturels forts avec la France, ce qui s’explique essentiellement par la langue et l’histoire en commun, mais pas seulement. Tout d’abord, il ne faut pas se fier à la très grande dimension de ce territoire car 10 % seulement est habitable et 1 % dans de bonnes conditions (les basses terres du Saint-Laurent, cette voie maritime étant le vrai cœur de la province, faisant le lien avec le continent et avec l’océan).
Vive le Québec libre ! (Voir Discours de Montréal ("Vive le Québec libre!"), 23 juillet 1967)
Vers l'indépendance tranquille - Voir cet article de Laurence Villaume, publié en septembre 1994 par Le Monde Diplomatique (à propos du livre de René-Marcel Sauvé).
La marche vers l'indépendance du Québec est inéluctable (Tribune libre de Vigile.net, 18 septembre 2011, Gérald McNichols Tétreault). L’establishment du PQ (Parti Québécois) est dépassé par le mouvement citoyen indépendantiste.
Le Québec sera-t-il indépendant un jour ? (Débat du jour, Lapresse.ca, 24 avril 2012)
Les élections fédérales en 2011 ont confirmé la situation particulière du Québec, dont l’isolement est de plus en plus évident.
C’est la seule province canadienne qui a majoritairement des représentants progressistes au Parlement fédéral (voir Election fédérale canadienne 2011 : les conservateurs grands gagnants - 15 mai 2011). Donc, non seulement le Québec est la seule des dix provinces canadiennes à parler le français, mais c’est aussi la seule à être majoritairement de gauche. Les rapports entre le Québec et les autres provinces sont distendus. Tout se passe comme si le Canada cheminait tranquillement vers l’indépendance du Québec.
Le Québec attend de prochaines élections provinciales
Jean Charest (Parti libéral) est dans sa quatrième année de pouvoir (d’un 3ème mandat) qui s’achèvera normalement le 8 décembre 2013 mais le mandat de 4 ans sera écourté par le Premier ministre (les élections auront lieu avant la fin 2012), lequel a rappelé son directeur de cabinet des temps de crise… Le mouvement des étudiants prend de l’ampleur.
Le mouvement étudiant contre la hausse des frais de scolarité au Québec
Cent jours. Depuis plus de trois mois, les étudiants québécois sont entrés en résistance contre le gouvernement de Jean Charest au pouvoir depuis près de dix ans. En cause, l’augmentation des droits de scolarité à l’université : alors qu’ils sont gelés depuis vingt ans, le gouvernement libéral avait prévu de les augmenter de 75% dans les cinq prochaines années, les portant à 3793 dollars canadiens (2910 euros) par an.
Il n’en a pas fallu plus pour faire descendre les étudiants dans la rue. Le 22 mars, ils étaient près de 250 000 à manifester à Montréal, un petit carré rouge épinglé sur la veste en signe de protestation. Le 3 mai, après douze semaines de grève, les étudiants défilaient « en bobettes » (en sous-vêtements) afin d'incarner physiquement leur combat pour une plus grande transparence du gouvernement québécois (…).
La loi 78 (liberticide) fait déborder le vase…
En fait, le mouvement a évolué depuis la contestation initiale de la hausse des droits de scolarité, à tel point que l’objet premier de la grande marche organisée pour marquer le centième jour du conflit n’était plus tant cette question-là que celle, plus globale, du droit à manifester en tant que tel. Après la démission de la ministre de l’Education, Line Beauchamp, le 14 mai dernier, le gouvernement libéral a décidé de serrer la vis en faisant voter une loi aux allures de déclaration de guerre (…).
La société québécoise semble aujourd’hui plus divisée que jamais. Si la population n’a pas toujours appuyé fermement les revendications étudiantes à leurs débuts, le gouvernement libéral a réussi le tour de force de se mettre une grande partie des citoyens à dos en se montrant incapable de gérer la crise et en faisant adopter cette Loi 78 qui fait l’unanimité - contre elle.
Répercussions sur le Canada
Dans un Québec habituellement paisible, où la révolution culturelle des années 1960 a duré dix ans et été qualifiée de Révolution tranquille, la violence du rapport de forces actuel interpelle. Certes, à l’aube des années 1970, quelques crises – sociales, politiques et institutionnelles – avaient secoué la Belle Province, mais la situation d’aujourd’hui semble inédite par son ampleur, par sa durée – par sa force.
Au-delà du Québec, quelles sont les répercussions sur le Canada ? Au printemps dernier, déjà, les élections générales avaient montré une fracture nette entre l’unique province francophone du pays, qui avait voté largement pour le Nouveau parti démocratique, progressiste, et le « ROC » (Rest of Canada), beaucoup plus conservateur. Déjà marginalisée au sein d’une fédération dont elle est la seule province à n’avoir pas ratifié la Constitution (les neuf provinces anglophones ayant trahi l’unique province francophone lors de la Nuit des longs couteaux en 1981), comment vont réagir les Canadiens, pétris d’une culture anglo-saxonne bien peu portée sur les conflits sociaux, face à cette explosion de la rue québécoise ?
A cet égard, les élections québécoises, qui devront avoir lieu d’ici à la fin de l’année, seront primordiales. Si les partis souverainistes (Parti québécois et Québec solidaire), qui sont aux côtés des manifestants aujourd’hui, parviennent à réunir une majorité à l’Assemblée nationale – pour la première fois depuis 2003 – le printemps érable pourrait bien avoir posé, rétrospectivement, les premières pierres de l’indépendance du Québec. Alors, le peuple québécois pourra exhumer avec fierté sa devise : «Je me souviens»
Voir aussi Les casseroles déferlent (Le Devoir.com, 25 mai 2012)
La manière forte n’est pas la solution ! (Le Devoir, 24 mai 2012)
Le "printemps érable" (Courrier international, 24 mai 2012)
Cet article est le 19ème paru sur ce blog dans la catégorie Amérique.