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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 17:11

La terre promise des migrants qui traversent le Mexique

 

SEM-53-migrants-19-11-10-002-T.jpgL’association Solidarité Entraide Mexique (SEM 53) a été créée en 1991 avant le départ de Alain Maisonneuve au Mexique. Elle a pour but de

-          diffuser l’information qu’il transmet de son expérience au Mexique,

-          proposer une réflexion sur les questions latino-américaines,

-          collecter des fonds pour soutenir des causes humanitaires au Mexique,

-          favoriser des relations franco-mexicaines, jumelages scolaires, par exemple…

Dans un article paru dans Ouest-France (Mayenne) le 6 septembre 1991 sous le titre « Un prêtre mayennais à la frontière Mexique - Etats-Unis », G Bellanger présentait le parcours personnel du natif de Château-Gontier (1935). Alain Maisonneuve avait été pendant 21 ans aumônier de collèges et de lycées de l’enseignement public à Laval. Il expliquait sa décision de partir au Mexique (parce qu’il parle espagnol) dans le cadre d’un contrat de trois ans, renouvelable, avec l’évêque de Monterrey, 3ème ville du Mexique, située au nord-est, non loin de la frontière avec les USA.

Sa mission concernait, au départ, les étudiants de cette ville, mais elle évoluera. Son intention était de rester 9 ans au Mexique, ce qu’il a fait (6 à Monterrey, 3 à Mexico). Par la suite, il est resté en contact avec ses amis mexicains et a effectué plusieurs séjours dans son pays d’adoption. Il continue d’y retourner tous les 2 ans, pour 2 ou 3 mois chaque fois. Entre temps il maintient le contact par internet et téléphone.

 

L’association SEM 53, présidée par Romain Gloria, a maintenu les liens entre la France et le Mexique, par l’intermédiaire des récits (publiés par le bulletin) de celui qui en est l’animateur principal, Alain Maisonneuve.

Dans le bulletin du 28 octobre 2008, on pouvait lire cette description concernant les migrants centre-américains au Mexique.

 

Les mafias mexicaines contre les migrants*

 

200 000 migrants originaires d’Amérique centrale tentent, chaque année, de traverser le Mexique. Ils viennent en majorité du Guatemala et du Honduras, en train afin d’éviter les multiples barrages qui jalonnent les itinéraires des bus. Ils rencontrent une quantité au moins égale de sans papiers expulsés des Etats-Unis.

Ces Centre Américains sont des proies faciles pour les mafias mexicaines, dans un réseau inextricable de complicité des polices locales avec les bandes du crime organisé. La plupart portent des vêtements offerts par des œuvres caritatives, car ils ont été dépouillés par des brigands et des policiers.

80% des migrantes sont violées. Les jeunes filles avalent des contraceptifs avant de poser le pied sur le sol mexicain. Différents centres d’accueil des migrants sont la cible de manœuvre d’intimidation ou de corruption (incendie, dépôt de cocaïne dans les locaux…).

Le crime organisé réclame des droits de passage pouvant s’élever à 5 000 dollars. Ceux qui ne peuvent payer sont séquestrés, torturés. On craint aussi de la prostitution forcée et du trafic d’organes.

Un million de personnes ont été détenues au Mexique de 2002 à 2006 pour avoir franchi illégalement la frontière. Durant cette période, les groupes de protection des migrants ont recensé 291 cas de mutilations chez des sans papiers tombés « accidentellement » du « train de la mort ». A quelques semaines de l’élection présidentielle américaine, le gouvernement mexicain a fait passer une loi qui dépénalise l’immigration illégale et la réduit à un simple délit.

 

* Les migrants, cibles des «narcos» au Mexique (La Croix.com, 2 novembre 2010)

 

Excellente introduction à la conférence-débat organisée par la SEM 53 et la CASI 53 (Coordination des Associations de Solidarité Internationale - Martine Wiart, présidente en Mayenne), le 19 novembre 2010, en soirée, à l’Espace régional de Laval.

 

Dollarland : la terre promise des immigrés qui traversent le Mexique

 

SEM-53-migrants-19-11-10-001-T.jpgLe conférencier, Fermin Aguas Rojas, 35 ans, est mexicain, domicilié en Mayenne depuis cinq ans, cadre dans une entreprise de Château-Gontier. Il a appris le français au lycée français de Mexico.

Voici les informations qu’il a présentées (et commentées) au rétroprojecteur - et qu’il a bien voulu me communiquer. Je l’en remercie.

 

Sommaire

Présentation du Mexique

Les dates clés de l’histoire du Mexique

Les origines de l’immigration

Les lois pour lutter contre l’immigration

Reportages et témoignages

 

Les États-Unis Mexicains

          Superficie: 1 972 550 km²

          Population: 112 468 855 hab.

          Composition: 32 États et le District Fédéral

          Capitale: Mexico

          Langue: Espagnol

          Type de gouvernement: République fédérale

          Président: Felipe Calderón Hinojosa

 

L’Empire Mexicain

          1810-1821 : L’indépendance du Mexique

          1821-1824 : L’Empire Mexicain

          1822-1824 : Nouveaux pays indépendants de l’Espagne et du Mexique (Guatemala)

 

1er conflit Mexicano-Américain

          1824-1859: Crise politique et économique

          1824: La colonisation du Texas / Stephen Austin

          1836: Le Texas proclame son indépendance

          1845: le Texas adhère aux États-Unis

          1846-1848: L’Invasion américaine

 

Le nouveau territoire du Mexique

          1848: Le Traité Guadalupe-Hidalgo

          Le Mexique perd la moitié de son territoire: 2 400 000 km²

          La Haute Californie (Californie, Nevada, Utah et Arizona), Le Nouveau Mexique et le Texas

 

Les flux migratoires du XIXe siècle

          1850 – 1929: Période initiale de l’immigration

          Les premiers migrants mexicains étaient dans les territoires conquis

          70 000 à 100 000 habitants

          El Paso et San Antonio: destinations principales d’accueil

          Main d’œuvre peu qualifiée et bon marché

 

Les lois sur l’Immigration du XXe siècle 

          1917 -1921: Les migrants mexicains peuvent être accompagnés de leurs familles

           1921- 1924: Arrivée de migrants d’Europe et réduction du nombre de migrants mexicains

           1924: Création de la Border Patrol

           1929-1932: La Grande Dépression = première expulsion d’immigrants mexicains

 

« BRACERO Program »

          1942 – 1964: Les États-Unis mettent en place le Programme « BRACERO »

           Critères de sélection

           Lieu de travail pré-défini

           En parallèle, flux migratoires d’immigrants illégaux

 

Mexique & États-Unis : une relation ambivalente

          1954- 1959: L’opération WETBACK (el « mojado »)

          1986: L’IRCA (Immigration and Reform Control Act) = Loi de Reforme et Contrôle Migratoire

          1992: Signature de l’ALENA (Accord de Libre Échange d’Amérique du Nord)

          Installation massive de maquiladoras (usines de sous-traitance situées surtout près de la frontière des USA. Ce sont essentiellement des femmes qui y travaillent)

          Construction du mur (côté californien) sur 1 132 km et du côté Tijuana le mur se dresse même dans l’océan.

           Le Mexique devient un pays d’immigration et de transit

          1996: Welfare Bill (naturalisation des migrants)

 

La frontière États-Unis - Mexique

          3 200 km de frontière

           Le poste frontalier de Tijuana

 

Loi ARIZONA (voir En Arizona, la bataille autour de la loi sur l'immigration n'est pas finie)

          29 juillet 2010 : mise en vigueur  dans l’état d’Arizona (6 millions d’habitants, dont 2 millions d’hispaniques)

          Donner le pouvoir à la police locale pour arrêter toute personne suspecte 

          Le gouvernement fédéral des USA est contre cette loi

          Combat juridico-politique

 

Témoignage d’une femme du Salvador (montré dans un film de Yann Artus-Bertrand)

Ma plus grande peur lorsque je vais traverser la frontière c’est que l’on m’attrape et que l’on me renvoie dans mon pays parce que je n’ai plus de foyer au Salvador. Mes enfants sont avec leur père mais il m’a dit quand je suis partie que je ne pourrais plus rentrer chez lui.

J’aimerais arracher mes enfants du Salvador pour qu’on puisse ensemble s’en sortir et ne plus être soumise pour ma part au bourreau qu’est mon mari.

 

Témoignage personnel de Fermin

La tante de Fermin a eu 13 enfants, dont 8 sont partis aux USA. Tous sont revenus (en général, un tiers seulement rentrent sains et saufs). A Mexico, c’est la crise, le chômage. Beaucoup se laissent bercer par le « rêve américain » (aller travailler aux USA). Le Mexique est très dépendant, économiquement, des USA (85% des exportations)

Témoignage d’un cousin (son expérience est racontée).

Témoignage d’une sœur, partie aux USA (à Dallas) avec une amie, seulement munie d’un visa. Elle a été expulsée mais, il y a 8 ans, elle est repartie, avec l’aide d’un passeur (trois jours et trois nuits, traversée d’un désert). Elle vit aux USA avec son mari, mexicain, et leur fils. N’étant pas régularisée, elle peut être expulsée, ce qui n’est pas le cas de son mari et du fils. Elle semble devenue fataliste, sous l’influence de son environnement (groupe chrétien).

 

Les USA utilisent des drones pour contrôler l’immigration

Dans le dernier bulletin de SEM 53, daté du 25 octobre 2010, Fermin Aguas Rojas indique que les USA ont dépensé 600 millions de dollars pour lutter contre l’immigration clandestine (mexicains et latino-américains). Ils se sont dotés de drones, dispositifs aériens chargés de surveiller la frontière.

 

Trois pays d’Amérique centrale, principalement à l’origine du flux d’immigration

Ce sont surtout des ressortissants du Guatemala, du Salvador et du Honduras, qui traversent le Mexique et sont les plus mal traités. Dans ce même bulletin du 25 octobre, l’un des rédacteurs, Rémy Simon, témoigne de ce qu’il a vu au Honduras l’été dernier, ce pays « dominé, écrasé ». Il rappelle que l’expression « République bananière » vient du cas hondurien. Pendant plus d’un siècle, c’est la firme bananière nord-américaine United Fruit Cie qui a dominé le pays et l’a exploité d’une façon extrême. Elle continue ses activités sous le nom de Chiquita.

 

Cet article est le 13ème paru sur ce blog dans la catégorie Amérique.

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