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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 15:32

Rechercher une solution politique à la guerre civile

L’action de la diplomatie française a été commentée par Julien Landfried, lors de la table ronde intitulée « Les leçons de la crise syrienne » pendant l’université de rentrée de « Maintenant la gauche », sensibilité de gauche, minoritaire au sein du Parti socialiste (Emmanuel Maurel, Jérôme Guedj, Marie-Noëlle Lienemann), le 12 octobre 2013.

 

Université d'été MRC 2011 004 TSyrie et Proche-Orient : pour une diplomatie d’équilibre de la France

(…) Que faut-il penser de l’action diplomatique de la France concernant le dossier syrien et plus particulièrement des orientations consécutives à l’attaque chimique d’un quartier de la banlieue de Damas le 21 août dernier, action commise selon une majorité d’observateurs par le régime syrien ?

1. La politique de « regime change »

Après l’élection à la présidence de la République de François Hollande, le gouvernement français n’a pas remis en cause la décision du Quai d’Orsay, alors dirigé par Alain Juppé, de fermer l’ambassade de France à Damas en mars 2012. Cette continuité ne pouvait être interprétée par les acteurs locaux et la Russie que comme un signe que la priorité de la France était de faire tomber, à terme, le régime de Bachar el-Assad. Cette politique de regime change (changement de régime), déjà mise en œuvre en Libye contre Kadhafi, est clairement d’inspiration néo-conservatrice, et traduit l’existence au plus haut niveau de la diplomatie française, d’un courant d’opinion que l’on pourrait, avec Jean-Pierre Chevènement, qualifier d’« occidentaliste ». C’est ce courant qui s’est opposé avec véhémence au refus de l’intervention en Irak de Jacques Chirac, et qui a puissamment œuvré à l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007 puis à sa politique étrangère, même si celle-ci était par certains aspects profondément erratique. Il est pour le moins inquiétant que ce courant ait « résisté » à l’alternance politique en France.

 

2. L’opposition syrienne : faut-il armer les rebelles dit « modérés » ?

Si la France a reconnu très tôt le Conseil national syrien (le 10 octobre 2011), qui affirme représenter les différentes tendances de l’opposition nationale syrienne, force est de constater que près de deux ans plus tard, les éléments non islamistes des rebelles armés semblent marginalisés sur le terrain par des éléments radicaux ou djihadistes, souvent d’origine étrangère. Distinguer parmi les rebelles ceux qui sont modérés des extrémistes liés à Al Quaida est-il possible compte tenu de la fragilité de la situation sur le terrain et de la dégradation des conditions de vie des combattants et des populations civiles qui rendent les frontières floues et particulièrement sensibles aux arguments financiers ?
Le précédent de l’intervention en Libye devrait mettre en garde la France contre la tentation naïve de croire armer tel groupe plutôt que tel autre. L’exportation du djihadisme de la Libye vers le Mali n’est-il pas en bonne partie la conséquence d’une intervention franco-anglaise mal pensée et sous-estimant l’importance du « jour d’après » l’intervention militaire et la mort de Kadhafi ? Aussi,
les parlementaires du Mouvement Républicain et Citoyen ont-ils mis en garde le gouvernement en mars dernier contre une politique de livraison d’armes, qui est en réalité, incontrôlée dans son principe même.

 

3. Droit d’ingérence et droit international

Le droit d’ingérence, tel qu’il a été pensé et popularisé à partir des années 1980, masque souvent, derrière une conception extensive d’une diplomatie des droits de l’homme des objectifs politiques plus ambigus. Or, pour reprendre à nouveau les mots de Jean-Pierre Chevènement, on n’a jamais vu les faibles s’ingérer dans les affaires des forts. Si bien que le droit d’ingérence est toujours le fait d’une puissance régionale ou mondiale.
La France, qui est intervenue au Mali dans le strict respect de la légalité internationale, n’avait rien à gagner à intervenir militairement en Syrie, avec ou sans les Etats-Unis, dans le non respect du droit international. Dans un monde marqué par le développement des pays émergents et par l’existence d’antagonismes militaires bien réels, le rôle d’un pays comme la France, puissance militaire membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, est de s’appuyer sur le droit international. La France est pacifique, mais n’est pas pacifiste. Elle ne doit pas s’interdire d’user de la force si le Conseil de sécurité lui en donne mandat. Mais elle n’a pas vocation à conduire des expéditions militaires unilatérales quand ses intérêts vitaux ne sont pas en jeu.
Dans le cas syrien, quels étaient les buts de guerre ? Infliger une punition à un dictateur sanguinaire ? Mais on sort là du cadre des affaires étrangères et du droit, pour rentrer dans celui de la morale.

 

4. Quel politique avec la Russie ?

La Russie a proposé, par l’intermédiaire de son ministre des affaires étrangères Sergeï Lavrov, un plan pour contrôler les armes chimiques syriennes, que les Etats-Unis ont, finalement, accepté. Cette initiative diplomatique a été prise sans que la France y soit associée. C’est le signe d’un échec de la diplomatie agressive qui a culminé pendant une dizaine de jours en septembre 2013.
La Russie est une grande puissance, et défend ses intérêts au Proche-Orient. C’est par un dialogue diplomatique ferme que l’on pourra faire avancer avec elle une solution politique négociée à la guerre civile qui fait actuellement rage en Syrie. Cette solution impliquant toutes les parties prenantes, ne peut se négocier que dans le cadre du Conseil de sécurité des Nations Unies. Croire trouver une solution en Syrie sans la Russie ou contre la Russie est tout simplement absurde, et relève soit de l’idéologie, soit d’une méconnaissance des équilibres régionaux.


5. Ne pas gâcher le gain politique de l’action au Mali, revenir à une diplomatie autonome

L’action résolue du président de la République au Mali a permis une stabilisation de la situation sur place et a évité une prise du contrôle du pays par des islamistes radicaux. Le crédit que la France a gagné grâce à cette intervention a été pour une large part perdu par son aventurisme momentané en Syrie. Bien que s’étant auto-promue « plus ancienne alliée des Etats-Unis », la France a dû assister impuissante à l’exercice de realpolitik du président Obama qui a accepté la proposition russe de contrôle des armes chimiques syriennes sans associer la France à sa démarche.
Quelle leçon en tirer ? En substance, que la « communauté internationale » n’existe pas. Il y a des Etats qui défendent leurs intérêts économiques et géopolitiques. D’où l’impérieuse nécessité d’une compréhension correcte des rapports de forces entre puissances et d’une vision stratégique qui permette de penser au « coup d’après » (cf. le colloque du 22 mars 2010 de la Fondation Res Publica,
« La France et ses stratèges » ).
C’est sans doute la leçon tirée par le président Hollande, à en juger par sa poignée de mains avec le nouveau président iranien Hassan Rohani le 24 septembre dernier. Il faut espérer que cette ligne « réaliste » soit réaffirmée et affermie dans les semaines et les mois à venir. C’est en recherchant une solution politique à la guerre civile syrienne que la France fera le meilleur usage de sa force
.

 

Voir aussi : Syrie: des armes, et après ? (Marie-Françoise Bechtel, MRC, 15 mars 2013)

Dialoguer avec l’Iran est de l’intérêt de tous (Marie-Françoise Bechtel, MRC, 24 septembre 2013)

 

Rappel : Syrie : différents enjeux et conflits rendent plus incertaines les solutions - 26 juillet 2012 (blog MRC 53) 

 

Cet article est le 33ème paru sur ce blog dans la catégorie Proche Moyen Orient.

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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 21:46

Soutenir partout les processus démocratiques

 

Le 19 août 2013, Patrick Nivet a publié sur son blog sa lettre à un ami, collègue au Conseil municipal de Libourne (Gironde), dans laquelle il exprime son point de vue sur les évènements en cours dans les pays arabes.

 

Bonjour Omar,

 

Tu suis sans doute  comme moi les nouvelles bien terribles venues d'Egypte, de Tunisie et d'ailleurs. Tous ces pays du Moyen Orient et du Maghreb sont comme des volcans en éruption que rien n'éteint, pas même des processus démocratiques plus ou moins réussis ; le feu des déchirements couve toujours sous les cendres et la moindre manifestation se transforme en coups d'Etat ou en répressions plus ou moins féroces qui, elles mêmes, entraînent de nouvelles manifestations jusqu'à la guerre civile qui embrase maintenant la Syrie, voire l'Irak et même la Libye.

 

Je pense que les problèmes économiques, les contradictions religieuses, la non résolution du Problème israélo-palestinien, les nationalismes en souffrance, en sont les grandes causes mêlées... Les pays occidentaux jouent en général les « sainte nitouche » mais multiplient souvent les approximations et les erreurs en tous genres.

 

Pour l'essentiel, ils font la part trop belle à Israël et cherchent dans le maquis des intentions des uns et des autres à défendre évidemment le fil de leur intérêt en se prenant souvent les pieds dans le tapis incandescent des incendies qu'ils allument parfois ...

 

Ce qui est sûr, c'est qu'en Algérie il y eut bien un coup d'Etat dans les années 1990, qui a débouché sur une guerre civile, et qu'en Egypte aujourd'hui le risque est grand d'une telle évolution après celui auquel on vient d'assister.

En fait, l'impression c'est que, pour beaucoup, la démocratie ne peut être conçue avec un pouvoir religieux... qu'évidemment le FIS en Algérie et les Frères musulmans en Egypte se proposaient d'installer...

 

J'avoue que je préférerais que les élections débouchent sur un pouvoir laïque mais, pour autant, je ne pense pas que nous puissions montrer une quelconque satisfaction devant des coups d'Etat qui constituent des remèdes pires que le mal qu'ils sont sensés soigner. Sinon, ce n'est pas la peine de montrer la moindre distance avec les partis Bass en général et Bachar el Assad en Syrie.

La démocratie en Iran me parait très contrôlée par les religieux, que la société iranienne supporte, tout compte fait, difficilement, en essayant de se faufiler dans les interstices des processus électoraux.

Quand aux contradictions religieuses, c'est un sous-produit attisé par les autres, économiques notamment.

 

Au fond, il n' y a pas de solutions simples, mais la nécessité de soutenir les processus démocratiques en les rendant le moins imparfaits possibles me parait quand même incontournable et c'est pour cette raison que les militaires en Egypte et les bandes armées en Iran ou ailleurs ne doivent pas être encouragés.

 

Je ne souhaite pas, d'autre part, que nous intervenions militairement en Syrie aujourd'hui pas plus qu'hier en Irak. La position de la France au début des année 2000 (Chirac - De Villepin), sans oublier évidemment JP Chevènement au début des années 1990, trouvant dans la guerre civile larvée d'aujourd’hui le prolongement de son bien fondé.

 

Voir, précédemment (30 mai 2013) : Patrick Nivet : 14 ans de commissions de discipline des hôpitaux publics

 

Cet article est le 32ème paru sur ce blog dans la catégorie Proche Moyen Orient.

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 23:53

Le beau texte de Fadwa Barghouti pour « le Palestinien »

 

Voici un texte*, poignant, écrit par l’avocate Fadwa Barghouti**, le 20 mai 2010, à l’occasion de son passage à Paris au cimetière "Père Lachaise", en mémoire de Mahmoud Hamshari**, qui était, en 1972, le correspondant à Paris de l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP). Il avait été assassiné à son domicile. Voir Wikipédia Mahmoud Hamchari et Vidéo Ina - Attentat représentant OLP à Paris.

 

C’est une terre sans peuple… C’est ce qu’ils ont dit pour en justifier la confiscation.

C’est la terre du lait et du miel… C’est ce qu’ils ont dit pour justifier leur soif de conquête.

Or, la Palestine… est un rêve permanent, de Mahmoud Hamshari à la fin des temps.

 

Nous sommes réunis pour refaire le rêve palestinien en couleurs, en images et en senteurs, nous sommes réunis pour chanter l’hymne de la vie face à la mort, l’hymne de la liberté face à l’occupation, l’hymne de l’amour face à la haine et au ressentiment. Nous sommes réunis pour évoquer le souvenir de notre martyr, Mahmoud Hamshari.

 

Mahmoud Hamshari était venu à Paris pour présenter la Palestine au monde. Il a bâti de vastes relations avec les partis politiques français, il y a représenté l’Organisation de libération de la Palestine, il a œuvré pour que cette représentation soit officielle, il a mis en place les actions de solidarité avec le peuple palestinien, il a parlé aux intellectuels et aux hommes politiques de Paris, mais il ignorait qu’il se tenait, comme tout Palestinien, au bord du gouffre de la mort.

 

Les lâches l’ont tué avec un explosif placé dans son domicile, sans égard pour l’innocence des enfants ni pour les sentiments de l’épouse, ils ne connaissent de l’humain que le crime. Il y a de cela 37 ans.

Et nous voici aujourd’hui réunis pour évoquer son souvenir, lui qui a passé sa courte vie à danser sur le bord du gouffre de la mort et que sa mort a propulsé au sommet de la vie. C’est lui qui resplendit de vie et nous qui sommes des ombres.

 

Mahmoud Hamshari n’a pas négligé la dimension politique dans un monde militarisé, il n’a pas négligé l’amour au milieu de la bataille. Le ressentiment, la privation, la condition de réfugié, l’exil, n’ont pas vaincu Mahmoud Hamshari. L’assassin ne l’a pas vaincu, c’est lui qui est tombé devant l’horreur du crime, le tueur était extravagant face à la nature de la mort naturelle, le criminel n’était qu’un pantin dans le carnaval de la splendide éternité que vit Mahmoud Hamshari.

 

Mahmoud et la Palestine, c’est l’histoire de la vie, lorsqu’elle transcende le sang, le récit de la souffrance lorsqu’elle devient seconde nature, l’histoire de la création lorsque l’homme devient souffrance.

C’est un chant que nous chanterons ensemble, indéfiniment, sans jamais nous lasser… le chant de ceux qui sont en quête d’une patrie… d’une identité… d’un passeport.

 

C’est notre chère Palestine, devenue depuis longtemps une patrie, qui vit en nous, l’histoire d’un bel amour entre le Palestinien et son sang, entre le premier olivier et l’âme de la terre absolue.

La haine que sème l’occupant peut-elle tracer une histoire ? Le fusil peut-il engendrer une rose ? Le moment n’est-il pas venu pour que le Palestinien recouvre sa liberté ? N’est-il pas grand temps que le Palestinien trouve le chemin de l’olivier planté pour lui par ses ancêtres ? Le Palestinien doit-il encore chaque jour célébrer ses morts et répandre son sang et ses larmes pour réaffirmer son existence ?

 

L’occupant, sorti du cours du temps, a essayé de couper le cordon ombilical qui relie le Palestinien à sa terre, mais celui-ci demeure lié par le jasmin de la maison, le citronnier de la plantation et l’olivier de la lointaine patrie. Cela fait plus de 60 ans d’exil, d’occupation, d’oppression, de sang et de larmes versés. Il est temps que la promesse devienne réalité, que l’idée devienne Etat.

 

Comme c’est beau d’être aujourd’hui réunis face à l’éternité, car à travers le corps et la tombe du martyr Hamshari, Paris rencontre la Palestine à jamais. Comme c’est beau de toujours nous souvenir de nos martyrs.

A lui l’éternité et la permanence. A nous désormais la fidélité et l’action pour faire que le rêve devienne réalité.

 

* Merci à Marie-Claude, qui m'a permis d'être destinataire de ce texte.

 

** Voir Entretien avec Fadwa Barghouti. Propos recueillis par Chris den Hond et Mireille Court, le 15 mars 2005. Entretien paru sur le site AFPS (Association France Palestine Solidarité), le 11 avril 2005.           

Depuis 2010, il y a eu une avancée vers un Etat palestinien. Voir La Palestine est un Etat à l’ONU en attendant de l’être dans les faits (Rue89, Pierre Haski, 30 novembre 2012)

La Palestine est donc un Etat. Ainsi en a décidé l’écrasante majorité des Etats-membres des Nations unies, par 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions, dans un vote historique qui a fait, jeudi soir, de la Palestine-en-devenir un Etat non membre de l’ONU, un statut similaire à celui du Vatican. Ce vote, survenu le même jour que celui qui avait permis la naissance d’Israël en 1947, était attendu, étant donné qu’il n’y a pas de droit de véto dans les votes de l’Assemblée générale, et qu’une majorité de pays reconnaissait déjà à la Palestine ce statut.

Même s’il ne change rien à court terme à la réalité du terrain, surtout avec l’opposition farouche d’Israël et de son gouvernement, ce vote est l’aboutissement symbolique de décennies de lutte des Palestiniens pour leur reconnaissance étatique(…).

Cet article est le 31ème paru sur ce blog dans la catégorie Proche Moyen Orient.

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 22:48

Le régime El-Assad sans avenir mais quoi à la place ?

 

C’est très difficile de se faire une opinion sur ce qui se passe en Syrie. C’est fort complexe et il n’y a que des mauvaises solutions. Voici des informations. En attendant mieux. Mais la situation est vraiment dramatique.

 

Voir Syrie : Toute l'actualité sur Le Monde.fr et Syrie - Le Monde diplomatique

Syrie : les troupes d'Assad se déploient autour d'Alep pour une bataille décisive (Le Parisien, 26 juillet 2012)

Syrie. Les Etats-Unis craignent un massacre à Alep (Ouest-France, 26 juillet)

 

La Syrie brandit la menace des armes chimiques en cas d'"agression" des Occidentaux (Le Monde, 23 juillet)

 

Pierre Haski est l’auteur d’une bonne synthèse (Rue89, 24 juillet 2012) : Syrie : pourquoi Bachar el-Assad se battra jusqu’au bout

 

Enjeux nationaux, régionaux, confessionnels : plusieurs conflits se déroulent en un. Une complexité stratégique plus grande qu’en Tunisie, en Egypte ou en Libye.

Les événements de Damas ou Alep, deux métropoles restées largement absentes du soulèvement depuis seize mois, montrent une accélération du conflit en Syrie. Et, en creux, l’échec de l’approche diplomatique, enterrée par le double veto à l’ONU. Même si l’issue de ce conflit n’est pas nécessairement aussi proche qu’il y paraît.

Malgré son arsenal militaire et sa détermination à se maintenir au pouvoir par tous les moyens, le régime d’Assad n’a sans doute plus les moyens de gagner le bras de fer avec ses opposants ; mais ceux-ci, avec leurs divisions et leurs conflits internes, n’ont pas encore fait la preuve de leur capacité à l’emporter, et encore moins à présenter une alternance crédible.

Avec ou sans la chute du régime, l’instabilité pourrait ainsi durer longtemps en Syrie. Certains parlent d’années, avec son cortège de victimes civiles – déjà plus de 15 000 morts – et de populations déplacées – des centaines de milliers de réfugiés dans les pays voisins et déplacés à l’intérieur du pays.

Complexité syrienne

Le régime syrien ne se résume pas au pouvoir d’un homme, d’un clan, ou même d’une caste. Il est le produit d’une longue histoire qui plonge ses racines dans la composition confessionnelle de la Syrie, l’histoire coloniale et en particulier française, et la revanche sociale d’un groupe qui a atteint le sommet en utilisant le canal de l’armée.

Les Alaouites, la communauté dont est issue Bachar el-Assad et qui constitue le cœur du pouvoir syrien, ont longtemps été les mal-aimés de la Syrie. Ne serait-ce que pour des raisons religieuses : issus du chiisme au sein de l’islam, ils étaient considérés aussi bien par les chiites que par les sunnites comme des hérétiques, jusqu’à d’opportunes cautions religieuses très politiques, provenant d’abord du grand mufti de Jérusalem Mohamed Amin al-Husseini, puis de l’imam irano-libanais Moussa Sadr avant sa disparition en Libye en 1978.

Le pouvoir syrien ne s’est évidemment jamais assumé comme alaouite. Il s’est confondu avec le parti pan-arabe Baas, né en 1947 et déconnecté de toute considération religieuse au point d’avoir été loué comme un modèle de laïcité pour le monde arabo-musulman.

Pouvoir alaouite

Mais la réalité en Syrie est la concentration du pouvoir, en particulier militaire et sécuritaire, et de plus en plus économique, autour de la communauté alaouite, même si celle-ci ne constitue que 11 à 12% de la population totale, tandis que les musulmans sunnites en représentent la majorité, au côté des autres groupes minoritaires (chiites, chrétiens, kurdes...).

Vous savez que le climat est à la guerre civile lorsque les citoyens cessent de se référer à leur identité nationale – en l’occurrence syrienne – pour en revenir à leur identité communautaire : alaouite, sunnite ou chrétienne. Ce fut le cas en Yougoslavie avant le début de l’éclatement et de la guerre de 1991 ; c’est aujourd’hui le cas en Syrie, comme le racontent, par exemple, Florence Aubenas à Alep ce lundi, et le New York Times dimanche.

De ce fait, il ne suffit pas de faire sauter un homme ou un clan comme en Tunisie ou en Egypte. Les Alaouites, dans leur grande majorité (il y a de rares exceptions, comme l’écrivaine Samar Yazbek, exilée à Paris), sont aujourd’hui convaincus que s’ils perdent le pouvoir, il y aura des représailles, et qu’ils subiront, en tant que communauté, la vengeance des autres après des décennies d’exactions et de pouvoir despotique. Les autres minorités – Kurdes, chiites, et surtout chrétiens – partagent peu ou prou ce sentiment, comme l’avait inopportunément exprimé la hiérarchie catholique d’Alep aux premiers temps du soulèvement populaire.

Un mini Etat-alouite ?

Autre signe qui ne trompe pas : le retour progressif de nombreux Alaouites vers leur région d’origine, au port de Tartous (qui abrite une base russe) et dans les montagnes, là où certains fantasment déjà sur la création d’un mini-Etat alaouite comme les Français, dans leur stratégie de diviser-pour-mieux-régner, l’avaient fait au début de leur mandat, dans les années 20. Ils durent y renoncer en 1936 sous pression de la bourgeoisie sunnite des villes, non sans qu’une pétition de protestation de dignitaires alaouites ne soit envoyée à Léon Blum, alors président du Conseil, notamment signée par... le grand-père de Bachar el-Assad.

Dans une « lettre de Tartous », le site Foreign Policy parle de plusieurs milliers de familles alaouites réinstallées dans cette région en fuyant les zones d’affrontements de Homs et d’ailleurs. Et en Israël, on se prépare officiellement au cas de figure improbable d’un afflux de réfugiés alaouites en cas de chute du régime Assad. Ce contexte laisse à penser que le régime se battra jusqu’au bout, plutôt que le scénario « soft » d’un départ de Bachar el-Assad et de sa famille à l’étranger, ou d’un coup de force interne au régime dans l’espoir de sauver l’édifice en sacrifiant la tête, comme dans le précédent égyptien.

Une dimension stratégique

Lorsque Ben Ali s’est enfui de Tunis, le 14 janvier 2011, les experts de la région se sont empressés de dire qu’un tel scénario était impossible en Egypte, trop gros morceau par rapport à la modeste Tunisie. Un mois plus tard, Moubarak tombait à son tour. L’effet domino s’est arrêté là dans la vague révolutionnaire. En Libye, il a fallu l’intervention de l’Otan pour aider les insurgés de Benghazi à faire tomber le pouvoir de Kadhafi après quatre décennies ; à Bahrein, à l’opposé, la coalition d’intérêts régionaux a écrasé la contestation.

Quid de la Syrie ? On ne peut pas évoquer la seule dimension intérieure et sa complexité pour analyser l’avenir du soulèvement populaire.

Jeux d’alliances

La Syrie fait partie d’un tissu complexe d’alliances à l’échelle régionale et internationale qui en fait un enjeu de choix :

·         au Moyen-Orient, la Syrie est l’alliée de l’Iran et du Hezbollah libanais ; elle joue un rôle-clé dans la vie de son voisin libanais, pour son plus grand malheur, et dans l’éternel conflit israélo-arabe, en raison de l’occupation du plateau du Golan par l’Etat hébreu depuis 1967 ;

·         au niveau international, elle bénéficie toujours de la protection bienveillante de la Chine et surtout de la Russie, deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU qui ont mis leur veto la semaine dernière à une résolution inspirée par les Occidentaux.

Pour autant, ceux qui tentent de décrire le conflit actuel comme un affrontement entre l’« impérialisme » occidental et un front « anti-impérialiste » recomposé sont dans l’illusion ou la fiction :

·         le pouvoir d’Assad cherche d’abord à perpétuer son contrôle dictatorial du pays ;

·         les Russes sont dans l’affirmation de leur puissance renaissante ;

·         les puissances du Golfe qui soutiennent l’opposition, mènent, par Syriens interposés, leur éternel conflit avec l’Iran chiite ;

·         la Turquie s’affirme comme nouvelle puissance régionale dans l’ancien empire ottoman.

Les Occidentaux, pour leur part, sont totalement engagés dans ce jeu complexe. Ils se sont impliqués à reculons dans le conflit syrien, en raison justement de la situation stratégique différente de ce pays. Sans oublier, tout de même, que tout infréquentable qu’il soit, le régime baassiste a collaboré avec la CIA pour accueillir les prisonniers jihadistes ou supposés tels (exemple : le Canadien d’origine syrienne Maher Arar) soumis à la torture dans le programme de « rendition » de l’administration Bush, et que Bachar el-Assad trônait sur les Champs-Elysées pas plus tard qu’en 2008.

Etre du « bon côté » ?

Aujourd’hui, ils ont choisi d’appuyer politiquement, et sans doute en sous-main militairement, l’opposition syrienne, malgré ses divisions et ses contradictions, dans l’espoir de se trouver du « bon côté » du manche à l’heure du bilan. Le paradoxe est que les pays occidentaux se sont trouvés en porte-à-faux en Tunisie et en Egypte, et que lorsqu’ils ont pris l’initiative comme en Libye, ils n’en ont guère récolté les bénéfices.

En Syrie, ils avancent à pas mesurés : pas question, par exemple, de rejouer l’aventure militaire avec BHL, malgré les exhortations de ce dernier restées lettre morte. En revanche, les Occidentaux font le pari de peser sur l’issue désormais jugée inéluctable de ce conflit qui verra la chute d’Assad, afin de contenir l’influence trop grande des islamistes et notamment des jihadistes, tout en sortant la Syrie de l’orbite russe et iranienne. Ce pari est évidemment hasardeux car, comme le montrent les autres révolutions arabes, nul ne peut en garantir l’issue ni même les rapports de force politiques à l’issue de quatre décennies de glaciation.

L’appel, ce week-end, de Laurent Fabius, à la transformation de l’opposition en un gouvernement provisoire susceptible de remplacer le gouvernement syrien en cas de chute du régime, relève pour l’heure de l’incantation, tant cette opposition est divisée, même si, sur le terrain, c’est l’armée syrienne libre qui a la seule légitimité qui compte, celle des armes.

Il y a quelques jours, la réunion au Caire de la principale composante de l’opposition s’est terminée en pugilat lorsque les représentants kurdes ont réclamé la reconnaissance de leurs droits...

Quoi qu’il en soit, c’est toute l’équation du Moyen-Orient qui sera bouleversée quand (et pas si) Bachar el-Assad tombera. La région entrera dans un monde imprévisible, où tous les repères en place depuis des décennies seront à revoir. Mais avant que ce « big bang » moyen-oriental ne se produise, Assad ne se rendra pas sans un combat au finish, entraînant son cortège de souffrances et de destructions. Et l’inévitable radicalisation qui va avec.

 

Cet article est le 30ème paru sur ce blog dans la catégorie Proche Moyen Orient.

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 22:27

Les peuples palestinien et israélien aspirent à la paix

 

La politique israélienne ne permettant pas aux négociations avec les palestiniens d’aboutir, il est légitime que la demande de création d’un Etat palestinien soit présentée dans le cadre de l’ONU. Cela contribuera à relancer les négociations et cela va dans le sens de la volonté des deux peuples, palestinien et israélien, qui aspirent à vivre dans la dignité et la liberté.

 

Voici les prises de position d’élus du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC).

Jean-Pierre Chevènement (sénateur du Territoire de Belfort, 19 septembre) : La France doit dire oui à la création d’un Etat palestinien souverain

On ne peut se réfugier sans hypocrisie derrière l’exigence d’une négociation entre Israël et l’Autorité palestinienne pour s’opposer à la demande de celle-ci de voir reconnue par l’ONU un Etat palestinien souverain. C’est faire comme si la poursuite de la colonisation de la Cisjordanie par Israël n’avait pas empêché jusqu’ici toute négociation sérieuse.

Le changement de cap du Président Obama, signe de son affaiblissement intérieur, ne saurait être un argument valable pour amener la France à renoncer à la position qui a été celle de tous les Présidents de la République jusqu’à Nicolas Sarkozy : la reconnaissance d’un Etat palestinien à côté d’Israël avec, bien évidement les garanties de sécurité que cela implique.
La France compromettrait son influence dans le monde arabe mais aussi dans le reste du monde en adoptant le « deux poids deux mesures ». Il ne peut y avoir d’exception au droit de chaque peuple à disposer de lui-même.

 

Christian Hutin (député du Nord, 20 septembre) :

 

Aujourd’hui, le statu quo n’est plus possible au Proche-Orient. La situation actuelle entre Israël et la Palestine est lourde de menaces. L’Autorité palestinienne a l’intention de demander aux Nations unies, réunies à partir du 13 septembre 2011 en 66ème assemblée générale, son admission comme Etat. La France va donc être appelée à se prononcer. Elle doit répondre positivement et sans ambiguïté à cette demande légitime. Il faut reconnaître un Etat palestinien viable et souverain aux côtés de l’Etat d’Israël dont le droit à l’existence et à la sécurité doit être pleinement reconnu et garanti.

Il est temps que la Palestine se constitue en Etat, au nom du droit à l’autodétermination des peuples. En s’appuyant notamment sur les résolutions 181 (1947), 242 (1967) et 338 (1973). En réalité depuis l’assassinat d’Itzak Rabin le 4 novembre 1995, par un extrémiste israëlien , le processus dit « de paix » ne fonctionne plus. La colonisation des terres palestiniennes par Israël, la perpétuation d’un terrorisme palestinien, ont empêché la confiance nécessaire à son application.
 
Il est donc temps de mettre fin à l’incertitude et au déni de droit. La reconnaissance d’un Etat palestinien est de nature à provoquer un réajustement diplomatique  et politique salutaire. Il ne faut pas désespérer le peuple palestinien du droit et de la communauté internationale. Cette reconnaissance n’a bien sûr de sens que si elle conforte le droit et la paix. Le peuple palestinien a droit à son Etat, un Etat inscrit dans les limites antérieures au conflit de 1967. Israël a droit à une reconnaissance entière et à sa sécurité.

Les modalités des ajustements que supposent la mise en œuvre de cette reconnaissance croisée, portant sur les échanges éventuels de territoires et de populations ainsi que sur le statut de Jérusalem, ne peuvent être le fruit que d’une négociation postérieure entre les deux Etats. La reconnaissance de la Palestine comme Etat souverain membre des Nations unies est la meilleure réponse qui peut être apportée au mouvement pour la démocratie apparu dans le monde arabe et en Israël ces derniers mois.

  

MRC national 005 TClaude Nicolet (conseiller régional Nord-Pas-de-Calais) : Avec l'arrêt du processus de paix, le statu quo n'est plus possible (La Voix du Nord, 24 septembre, Olivier Berger). Claude Nicolet, adjoint MRC aux relations internationales à Dunkerque et historien de formation, est président du Réseau de coopération décentralisée pour la Palestine depuis 2004. Fort d'une dizaine de visites à Gaza City (jumelée avec Dunkerque depuis 1996 à l'initiative de Michel Delebarre), il déchiffre le bras de fer palestinien entrepris à l'ONU...

 

-Comment analysez-vous le discours d'hier de Mahmoud Abbas ?

 « Son discours a été classique mais efficace, ne manquant pas d'émotion ni d'ironie quand il félicite le Sud-Soudan d'être devenu le 193e membre de l'ONU la semaine dernière. Il a été grave en dénonçant la colonisation et l'attitude du gouvernement israélien. Il n'avait pas de raison de se retenir. Il sait le veto américain et son discours était également destiné à tous les Palestiniens. Il fallait montrer une stature et il n'a pas reculé devant les pressions internationales. Il n'a pas cédé mais il n'avait pas le choix. Il a mis la communauté internationale face à elle-même et gagné une espèce de stature morale. »

  

- Pourquoi a-t-il soudain décidé de faire une demande d'adhésion à l'ONU ?

« Avec l'arrêt du processus de paix, le statu quo n'est plus possible au Proche-Orient. Mahmoud Abbas est politiquement coincé, d'une part à cause d'un gouvernement israélien qui s'est radicalisé sur la question des colonies, et d'autre part, parce qu'il est dans une impasse au niveau de sa politique intérieure malgré l'accord entre le Hamas et le Fatah. Il essaye de tracer une ligne politique, de reprendre la main. Il a perdu beaucoup de crédibilité, y compris devant les Palestiniens. »

  

- Que peut gagner la Palestine avec ce défi ?

« Cette bataille diplomatique acharnée pour dissuader les Palestiniens démontre qu'il y a quelques petits enjeux derrière tout cela. Passer d'un statut de territoire occupé à un État occupé n'aurait rien d'anodin. Si la Palestine ne peut adhérer mais devient observateur non membre (comme le préconise la France), elle ne pourra pas voter mais aura accès à tous les droits, les textes, les traités, les organismes comme l'UNICEF... Par exemple, elle se bat pour le classement de la vieille ville d'Hébron au patrimoine mondial de l'UNESCO. Aujourd'hui, c'est impossible car son État n'existe pas. Or Hébron est un lieu de crispation très fort avec une petite colonie juive qui cristallise le conflit. Il y a de vrais enjeux. Si l'entité Autorité palestinienne devient un vrai État avec un gouvernement, des ministres, la considération ne sera plus la même. Le domaine symbolique, ça compte en politique. »

  

- Pourquoi la France ne pousse-t-elle pas à l'adhésion ?

« La France est coincée par la position européenne qui fabrique de l'impuissance. L'Allemagne, de par son histoire, soutient Israël... »

 

- Comment sortir de cette crise diplomatique ?

« La procédure d'adhésion peut durer des semaines. Je crois à la puissance des idées, aux peuples acteurs de l'histoire. Les opinions publiques, épuisées des deux côtés, doivent rentrer dans le jeu. À long terme, il n'y a qu'une seule perspective puisque personne ne veut d'un État binational : deux États souverains vivant en paix avec des garanties de sécurité pour l'un et pour l'autre, basées sur le droit international. Géographiquement, il faut revenir aux frontières antérieures à la guerre de 1967. Il est presque déjà trop tard avec les colonies. La Palestine est un peu une peau de léopard parcellisée. Il y aura des ajustements à négocier entre eux, des échanges de territoires à effectuer. Pour l'instant, il n'y a plus aucune confiance entre les gouvernements israélien et palestinien. Mais les deux peuples aspirent à vivre tranquillement, dans la dignité et libres. »

 

Cet article est le 29ème paru sur ce blog dans la catégorie Proche Moyen Orient.

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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 22:11

 

Des deux côtés, l’extrémisme religieux est aux manettes

 

L’agression militaire israélienne d’une flottille naviguant dans les eaux internationales - avec la volonté de faire cesser le blocus de Gaza - est un acte grave, engagé au nom de la liberté d’Israël de se protéger, mais qui est, peut-être, lié à la nature de plus en plus théocratique du régime juif.

 

Voici le texte que m’a fait parvenir Jean-Luc Bansard, au nom du bureau de l’association France Palestine Solidarité 53, le 31 mai. Palestine-10-10-09-002.jpg

 

Jean-Luc Bansard, le 10 octobre 2009, avec Julien Salingre

(voir L'histoire de la Palestine le 10 octobre à Laval avec Julien Salingre - 7 novembre 2009)

 

La barbarie n’a pas de limite. Nous avons appris avec consternation que l’armée israélienne d’occupation a attaqué ce matin à 4h la flottille de la liberté dans les eaux internationales.    

 

Cette flottille totalement pacifique et sans armes de 6 bateaux et plus de 500 militants pour la paix dont des députés européens, tentait d’apporter une importante aide humanitaire aux habitants Palestiniens de Gaza sous blocus israélien depuis plusieurs années avec refus de laisser reconstruire les maisons et bâtiments qu’ils avaient détruits lors du massacre de décembre 2008/janvier 2009.

Les dernières informations dont nous disposons venant des militants à bord parlent de  plusieurs morts et plusieurs blessés. Des sources de presse israéliennes parlent de 10 à 16 morts et plusieurs blessés. Nos pensées vont tout d’abord vers les familles de militants assassinés. Nous rappelons au gouvernement français sa responsabilité non seulement envers ses propres citoyens mais aussi envers celle de tous les militants de la liberté. Sa responsabilité morale est engagée pour avoir été inactif et inconséquent face au blocus de Gaza qualifié de crime de guerre par la commission du juge Goldstone notamment.

 

L’ASSOCIATION FRANCE PALESTIENE SOLIDARITÉ de la Mayenne condamne ces nouveaux crimes et appelle les citoyens mayennais à intervenir par tous les moyens auprès de tous les élus de la Mayenne pour qu’ils fassent part auprès du Gouvernement français de notre indignation et de notre écoeurement vis à vis des violences répétées de l’Etat d’Israël que les Etats dits « démocratiques » laissent faire lamentablement.

Nous appelons à un recueillement vis à vis des militants pacifiques tués. Nous exigeons que la France et l’Europe condamnent par des sanctions politiques et économiques Israël à la lever du blocus de Gaza,

Nous rappelons que le premier acte pour une Paix juste et durable au Proche Orient consiste à mettre fin à l’occupation et à la colonisation de la Palestine et aux retours aux frontières de 1967.

 

Voici un extrait de la publication ce 6 juin sur Internet La Lettre du Lundi qui considère que « Pire qu’un crime, c’est une faute ».

 

Crime assurément. Neuf morts dans un assaut qui viole nombre de règles du droit international, perpétré contre des bateaux non armés, dans une débauche de violence qui s’apparente à une action terroriste. Faute politique évidemment. Une fois de plus, en se comportant comme un « État-voyou », Israël fait la quasi-unanimité contre lui au sein de la communauté internationale. Il voit également s’éloigner un allié de poids, la Turquie, et attise un peu plus (s’il en était besoin !) la haine du monde arabe à son encontre. Pourquoi ? Quel calcul politique derrière cette décision ? Quelle explication rationnelle peut expliquer un tel comportement ?

Des raisons rationnelles ?

Si explication rationnelle il y a, il faut peut-être la chercher du côté de la politique intérieure israélienne. Au sein de son gouvernement et vis-à-vis de l’opinion publique israélienne, le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, envoie constamment des signaux de « fermeté » à l’égard des Palestiniens en général et du Hamas, qui détient la bande de Gaza, en particulier. Il doit donner des gages à ses alliés d’extrême-droite des partis Shass ou Israël Beytenou qui ont fait de la haine anti-arabe leur fonds de commerce électoral. Cette explication est-elle suffisante ? Sans doute pas si l’on considère qu’à de très rares exceptions près, quel que soit le Premier ministre ou la formation au pouvoir, ce type de comportement du gouvernement israélien est devenu monnaie courante. En effet, dès que la situation entre Palestiniens et Israéliens fait mine de s’améliorer, dès que l’espoir d’une esquisse de dialogue semble voir le jour, un « incident » – le plus souvent d’origine israélienne – remet tout en cause et accroît un peu plus les tensions entre les deux communautés. On observe ainsi non seulement l’incapacité de sortir, mais surtout la volonté de rester dans un cycle perpétuel de violence, de haine, de dissensions, de ressentiments.

À ce niveau, il ne s’agit plus d’un calcul politique : tout « bon » politique essaierait, selon les circonstances, de temporiser, de prendre l’initiative, de diviser le camp adverse, voire de rallier certains « ennemis » à sa cause. Israël fait exactement le contraire : sa violence, ses excès et ses crimes, son refus de toute négociation sérieuse, ont pour conséquence et pour objectif de « radicaliser » les Palestiniens, de rendre chaque jour un peu plus impossible la mise en place d’un accord politique durable et mutuellement accepté. Si ce n’est par calcul politique « intelligent », la raison d’une telle attitude est alors vraisemblablement plus profonde, plus « culturelle ».
Des raisons « culturelles » ?

Faut-il aller les chercher du côté de la notion de « peuple élu » ? Compte tenu de l’influence grandissante des mouvements religieux traditionalistes en Israël, des phrases du Deutéronome comme « L’Éternel, ton Dieu, marchera lui-même devant toi, il détruira ces nations devant toi, et tu t’en rendras maître. Josué marchera aussi devant toi, comme l’Éternel l’a dit » sont désormais prises au pied de la lettre. Ordonnés par Dieu, l’occupation des terres palestiniennes, la soumission ou le massacre de ses habitants, deviennent parfaitement « légitimes » aux yeux d’une part croissante de la population israélienne.

On ne se soumet plus au droit des hommes, puisque l’on n’a plus de comptes à rendre qu’à Dieu. « Si obsédés par leur dieu qu’ils ont négligé l’humain » : cette phrase que Marguerite Yourcenar prête à Hadrien dans ses Mémoires reflète parfaitement le « pêché originel » d’Israël. Quand un État est fondé par et pour un groupe religieux et est donc, par essence, théocratique, la raison et l’humanité disparaissent pour laisser la place au dogmatisme et à l’intolérance (…).

 

Lu dans la presse

Flottille : Israël rejette une enquête internationale (Le Monde, 6 juin) - L'ambassadeur israélien aux Etats-Unis a affirmé que son pays refusait une enquête internationale sur l'intervention de Tsahal contre la "Flottille de la liberté".

L'assaut d'Israël contre la flottille humanitaire 'injustifiable"  (Le Monde, 6 juin, courriels de lecteurs).

Israël : la déchirure aussi parmi les Mariannautes (Philippe Cohen, Marianne2, 6 juin)

 

            Conflit israélo-palestinien : il n'y a pas que deux parties (Elie Arié, Marianne2, 6 juin)

Elie Arié revient sur le conflit israélo-palestinien, qui s'est envenimé depuis l'assaut meurtrier de l'armée israélienne contre la flottille de militants pro-palestiniens. Dans cette tribune, il laisse entrevoir des possibilités pour l'avenir, tout en gardant à l'esprit que la paix n'arrangerait pas tout le monde.

 

Sur le blog de Patrick Le Hyaric, député au Parlement européen, le 6 juin : Je condamne avec force les violences exercées contre mon amie Hanine Zoubi, députée arabe à la Knesset, et la volonté du pouvoir Israélien aujourd'hui de lui retirer son immunité parlementaire et sa nationalité, au prétexte qu'elle a été le témoin direct des massacres commis à bord de la flottille "Gaza libre " [...]. Lire la suite

 

Le précédent article sur ce blog concernant la Palestine est daté du 3 janvier 2010 (voir Marche pour Gaza : un an après, marcheurs au Caire, soutien à Laval).

 

Cet article est le 28ème paru sur ce blog dans la catégorie Proche Moyen Orient.

 

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3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 23:38

 

Démarche symbolique de militants de la cause palestinienne

 

La marche pour Gaza avait pour but de sensibiliser l’opinion publique à la situation à Gaza, un an après la guerre déclenchée par l’armée israélienne sur ce très petit territoire palestinien (voir Noël en Palestine : partout la division et l'échec, quelque part l'espoir - 25 décembre 2009).

 

Des échos par la presse :

 

Manifestation pacifiste contre le blocus de Gaza (Nouvel Observateur, 31 décembre),

 


Les militants de la Marche pour Gaza molestés par la police égyptienne
(Le Monde, 31 déc),

 


Gaza la guerre qui vient de loin
(l’Humanité, 3 janvier).

 

Des liens communiqués par Jean-Luc Bansard le 1er janvier :

 

Marcheurs pour Gaza : jours 2 et 3 (VIDEO)  

 

La réponse des 300 marcheurs français à la version officielle des autorités françaises et égyptiennes.

 

Un lien établi par Martine Libot sur Facebook : voir Martine Libot Regardez la vidéo : ce sont les dernières nouvelles de marcheurs encore à la porte de Gaza.

 

AFPS 53 : rassemblement et pétitions le 29 décembre à Laval

 

Nous étions présents, place du Jet d’eau, entre 17h et 18h, afin de proposer la pétition de l’association France Palestine Solidarité Mayenne :

Presque un an jour pour jour commençait l’attaque de Gaza avec des armes non conventionnelles, telles les bombes au phosphore blanc. Cette sale guerre a tué 1400 Gazaouis, dont un très grand nombre de femmes et d’enfants.

Nous protestons contre le blocus inhumain et illégal de Gaza ! Contre le mur illégal !

Pour que les crimes de guerre d’Israël, dénoncés par l’ONU, soient jugés !

Pour l’application du droit international et des résolutions de l’ONU !

Pour une paix juste et durable !

 

Ouest-France, le 30 décembre, se faisait l’écho de l’initiative de l’AFPS 53.

 

Des militants de France-Palestine-Solidarité, d’associations et de syndicats, se sont retrouvés mardi après-midi place du Jet d’eau en soutien à la marche internationale vers Gaza. « Nous protestons contre le blocus de Gaza », déclare Morgan Legay, de France-Palestine. « La marche internationale est une marche pacifique pour faire une brèche dans le mur, pour briser le blocus ».

Les militants font valoir une résolution de l’ONU adoptée en 1948 qui disait notamment qu’après le départ forcé de centaines de milliers de Palestiniens, il y a lieu de « permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins ». Les pétitions signées seront remises au député-maire, Guillaume Garot, en janvier.

 

Cet article est le 27ème paru sur ce blog dans la catégorie Proche Moyen Orient.

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28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 22:45

Le fossé se creuse entre deux visions du monde

 

Avec le durcissement de la répression des manifestants en Iran, les clivages s’aiguisent entre les deux camps, dont l’homogénéité interne n’est pas établie.

 

Du côté du pouvoir, il y a des divergences entre les partisans de la répression pure (le président Ahmadinejad) et ceux qui veulent une évolution du régime (le président du Parlement et le maire de Téhéran, notamment).

 

On sent l’influence chinoise qui pointe chez les premiers (le verrouillage de la société pour conserver le pouvoir), le religieux n’étant qu’un artifice. Les seconds sont plus humanistes et religieux. Ils n’acceptent pas la répression et la mort de musulmans.

 

Les contestataires regroupent les mécontents de la réélection truquée du président Ahmadinejad. Il y a des partisans du régime (les candidats Moussavi et Karoubi avaient été parmi les fondateurs de la République islamique) et des opposants à ce régime, qui ne veulent pas le conserver et ne font pas confiance aux dignitaires religieux.

 

La dimension géopolitique est importante dans ces clivages (notamment le positionnement envers Israël), ainsi que la tactique à adopter sur les questions de l’énergie nucléaire et de la bombe atomique. Le pouvoir a choisi de se ranger au côté des puissances (la Chine, la Russie) qui veulent garder leurs distances vis-à-vis des USA et préserver leur souveraineté.

 

En matière de défense et d’énergie (ce qui est à la base de l’indépendance nationale), on retrouve, de plus en plus, ces pays dans le même camp avec le Venezuela, face aux puissances occidentales et leurs alliés dans l’OTAN.

 

Les manifestants iraniens se retrouvent mieux dans une évolution de leur société à l’occidentale (américaine et européenne), plus particulièrement à l’anglo-saxonne, ce qui explique la sollicitude des médias britanniques et américains à l’égard des évènements en Perse.

 

Il n’y a pas de comparaison qui tienne avec la situation en 1979 (renversement du Shah et victoire de la révolution islamique) et il ne faudrait pas croire que les pressions de la rue seront suffisantes pour faire céder le pouvoir, tenu bien en mains par le guide et le président.

 

Voici des liens qui rendent compte des approches différentes de la situation actuelle en Iran.

Iran : le mouvement de contestation à un tournant ? (Le Monde, 28 décembre).

"En Iran, le rapport de force n'est pas le même qu'en 1979" (Le Monde, 28 décembre). Pour Bernard Hourcade, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de l'Iran, "la pression de la rue n'a pas trouvé une expression politique suffisamment solide pour renverser le gouvernement".

Iran : les rues de Téhéran s'embrasent à nouveau (Rue89, 27 décembre). Les manifestations de dimanche ont fait 15 morts dans les rangs de l’opposition, dont le neveu de son chef, Moussavi. La suite

 

Iran : un nouveau régime est-il possible ? Et Tentation  (l’Humanité, 28 décembre). Malgré la répression du régime, les manifestations se poursuivent. La question se pose de la création d’un front pour coaliser toutes les forces. Surgie lors de la contestation du résultat de l’élection présidentielle, la protestation touche maintenant aux fondements mêmes du régime.

 

Articles sur l’Iran, parus en 2009 sur ce blog


Iran : le guide et le président bloquent la démocratisation du régime
- 8 août 2009 

 

Iran : la méthode Obama à l'origine du repli fondamentaliste du régime - 26 juin 2009 

 

Iran : le fondamentalisme du régime, incompatible avec la démocratie - 18 juin 2009 

 

Cet article est le 26ème paru sur ce blog dans la catégorie Proche Moyen Orient.

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25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 20:20

Négociations en cours, mais Gaza oubliée

 

Quoi de neuf depuis un an en Palestine (voir Noël en Palestine : l'impasse politique du conflit israélo-palestinien - 25 décembre 2008) ?

 

Les articles sur ce blog se sont multipliés, à la suite de l’intervention israélienne à Gaza, il y a un an, appelée « Plomb durci », qui fit près de 1400 morts palestiniens. Lire l’article paru le 22 décembre sur le site du quotidien Le Monde : Un an après l'offensive israélienne, Gaza "abandonnée".

 

Les dirigeants israéliens qui ont mené cette guerre sont en butte avec la justice britannique, ce qui les incite à la prudence dans leurs déplacements. Ceux du gouvernement actuel éprouvent beaucoup de difficultés, tiraillés entre l’idéologie d’extrême droite de colonisation des territoires et le pragmatisme de recherche de la paix, par des négociations menant à deux Etats, israélien et palestinien.

 

Le 23 décembre, le site de La Tribune de Genève se faisait l’écho d’un échange possible Le soldat Shalit contre mille détenus palestiniens.  Le cauchemar du tankiste israélien, détenu à Gaza depuis 1276 jours, touche peut-être à sa fin. Le Hamas examinait hier la proposition israélienne. Lire aussi à ce sujet Le Monde ce jour de Noël Le Hamas divisé sur l'échange de Gilad Shalit.

 

La coalition gouvernementale israélienne conduite par le premier ministre Nétanyahou est fragile et divisée. Le ministre des affaires étrangères est menacé de mise en examen par a justice.

Voir cet article paru ce 25 décembre sur le site du Monde Nétanyahou manie sourires et menaces pour tenter de rallier Livni.

 

Symbole des conceptions opposées entre le Fatah et le Hamas, entre la république de l’Autorité palestinienne de Cisjordanie à Ramallah et l'Emirat islamique du Hamas à Gaza, l’évènement mineur que constitue l’annulation de l’organisation du concours de beauté Miss Palestine. Voir sur le site Rue89, 24 décembre, cet article Le concours de Miss Palestine torpillé par le Hamas.

 

Cachez-moi cette Miss Palestine que le Hamas ne saurait voir ! La cérémonie de Miss Palestine, prévue le 26 décembre à Ramallah, a été tout simplement annulée. Depuis des semaines, des personnalités de haut rang du Hamas ont tiré à boulets rouges sur le concours de beauté organisé sous le parrainage de l'Autorité palestinienne. La suite


Rassemblement à Laval le 29 décembre pour Gaza


L’AFPS (Association France Palestine Solidarité) de la Mayenne organise un rassemblement, en soutien à la marche internationale vers Gaza du 27 décembre au 2 janvier pour lutter contre le blocus illégal de Gaza (voir Gaza, marche de la Liberté, 31 décembre - 1er janvier 2010) :


Mardi 29 décembre 2009 à 17h, place du Jet d’eau à Laval

 

Pétition, lecture de textes, remise d’un texte à la mairie de Laval par une délégation de l’AFPS 53.

 

Marche de la liberté pour Gaza, improbable liberté pour Marwan Barghouti - 18 décembre 2009.

 

Cet article est le 25ème paru sur ce blog dans la catégorie Proche Moyen Orient.

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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 22:41

Rassemblement à Laval le 29 décembre pour Gaza

 

L’AFPS (Association France Palestine Solidarité) de la Mayenne organise un rassemblement, en soutien à la marche internationale vers Gaza du 27 décembre au 2 janvier pour lutter contre le blocus illégal de Gaza (voir Gaza, marche de la Liberté, 31 décembre - 1er janvier 2010) :

 

Mardi 29 décembre 2009 à 17h, place du Jet d’eau à Laval

 

Pétition, lecture de textes, remise d’un texte à la mairie de Laval par une délégation de l’AFPS 53.

 

Palestine-10-10-09-004.jpgRappel : l'association de solidarité France Palestine Mayenne a organisé récemment une conférence suivie d’un débat. Voir L'histoire de la Palestine le 10 octobre à Laval avec Julien Salingre - 7 novembre 2009 (sur la photo, Yvon Mohammad, fondateur de l'AFPS 53).


A noter : l’intervention de Patrick Le Hyaric au Parlement européen, le 15 décembre, Sur le processus de paix au Moyen-Orient et la situation à Jérusalem-Est


Mardi 15 décembre, a eu lieu Parlement européen à Strasbourg un débat sur le processus de paix au Moyen-Orient et la situation à Jérusalem-Est. Ce débat à été l’occasion de présenter deux textes positifs de la présidence suédoise: les conclusions du Conseil des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne réaffirmant la volonté de créer un état palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, et le rapport des ambassadeurs et chefs de missions européens à Jérusalem-Est décrivant minutieusement la “bataille démographique” que mène Israël pour annexer Jérusalem. 

Voici le contenu de son intervention  


Madame la Commissaire et Madame la Ministre, je vous remercie et me réjouis de vos propos. L’Europe dispose désormais de deux documents essentiels pour peser en faveur d’initiatives nouvelles de paix. 

1.       Le courageux rapport de la présidence suédoise, et vos propos à l’instant Madame Malmström, qui appellent à progresser vers l’existence de deux Etats, dont la Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale ;
 

2.       Le texte des “ambassadeurs chefs de missions de l’Union européenne” à Jérusalem qui montre comment les autorités israéliennes ont une stratégie de démolition de maisons, de colonisation contraire aux droits humains. Cette stratégie vise à couper Jérusalem de la Cisjordanie, pour enterrer l’idée même d’un Etat palestinien. 


Ces deux documents montrent la gravité de la situation, reconnaissent que Jérusalem est annexé par Israël et réaffirment les frontières de 1967. 

Mais nos paroles ici n’auront aucun effet s’ils ne sont pas suivis d’actes concrets. Il faut agir. Et pour agir on peut suspendre l’accord d’association Union européenne – Israël et s’appuyer sur les préconisations des chefs de mission européens, tant que la direction israélienne ne respecte pas le droit international. Il faut des actes :

·         l’arrêt de la colonisation,

·         l’arrêt du blocus de Gaza,.

·         la destruction du mur de la honte,

·         le retour des réfugiés,

·         la libération de tous les prisonniers politique à commencer par Marwan Barghouti (…).

A propos de Marwan Barghouti, sur le site de l’Humanité, le 16 décembre, Hassane Zerrouky a signé un article qui évoque les négociations concernant son éventuelle libération de sa prison israélienne.

Du fond de sa prison, Marwan Barghouti plaide pour une "réconciliation nationale"

 

Le dirigeant palestinien plaide pour un accord de réconciliation nationale entre le Fatah et le Hamas avant toute organisation du scrutin présidentiel et législatif.

Dans un entretien à l’AFP dont elle n’a publié que des extraits, Marwan Barghouti, cinquante ans, emprisonné à vie en Israël, qui avait déjà appelé à la « réconciliation nationale » le 20 novembre entre le Fatah et le Hamas, a lancé un nouvel appel en ce sens avant toute tenue des élections. « Les élections présidentielle et législatives doivent être organisées après la réconciliation et dans le contexte d’un accord national complet », a-t-il expliqué. Mieux, il souhaite que le scrutin se déroule simultanément en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza. « Sans cela, a-t-il prévenu, il sera difficile de tenir des élections, cela n’en vaudra peut-être même pas la peine. » Sur ce sujet, la commission électorale palestinienne a recommandé en novembre le report des élections initialement convoquées pour le 24 janvier prochain en raison de l’impossibilité de les organiser à Gaza, faute d’accord entre le Fatah et le Hamas : ce dernier avait refusé en octobre de signer l’accord de « réconciliation nationale » mis au point par l’Égypte.

Quant à ses intentions politiques, le leader palestinien a assuré : « Lorsqu’il y aura une réconciliation nationale et que nous serons en mesure de tenir des élections en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem, alors je prendrai la décision appropriée. » Un récent sondage crédite Marwan Barghouti de 67 % d’intentions de vote en cas d’élection présidentielle, loin devant Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas à Gaza. Concernant la création d’un État palestinien, Marwan Barghouti semble marquer sa distance avec la direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), assurant que « le problème n’est pas de choisir entre la résistance ou la négociation. L’important, c’est de combiner les deux de façon créative et novatrice, et de ne pas recourir à l’une en renonçant à l’autre ». Concernant les relations avec Israël, il a expliqué que « si les négociations ont échoué ces vingt dernières années, c’est à cause de l’absence d’un partenaire israélien pour faire la paix et de l’absence d’un parrainage international ». Il a regretté qu’en Israël, « il n’y ait pas un Frederick de Klerk, qui a mis fin au régime raciste en Afrique du Sud, ni un de Gaulle, qui a sonné le glas de la colonisation française en Algérie ».

Cet entretien de Marwan Barghouti intervient au moment ou le conseil central de l’OLP, réuni à Ramallah, a décidé hier de prolonger les mandats du président Mahmoud Abbas et du Parlement palestinien « jusqu’aux prochaines élections législatives, conformément à la loi fondamentale ». Et moins de deux semaines après les informations rapportées par le quotidien arabe El Hayat basé à Londres faisant état d’une probable libération de Marwan Barghouti dans le cadre d’un accord d’échange de prisonniers entre Israël et le Hamas. Une libération qu’Israël aurait conditionnée par le départ en exil du dirigeant du Fatah, mais rejetée par l’intéressé : « Marwan n’ira nulle part, il veut rentrer chez lui, chez les siens, en Palestine », a déclaré son épouse, Fadwa Barghouti.


Voir aussi : Palestine : la politique israélienne à Jérusalem-Est, critiquée par l'UE - 8 décembre 2009


Cet article est le 24ème paru sur ce blog dans la catégorie Proche Moyen Orient.

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