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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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25 avril 2024 4 25 /04 /avril /2024 20:18

Pour les signataires, c'est un sujet qui engage la souveraineté de la France


 

Il y avait eu La note d'Arnaud Montebourg, suite à son audition par le Conseil d'Etat qui mettait l'accent sur la prééminence de la souveraineté nationale. Depuis hier, ce sont cinquante personnalités, dont Arnaud Montebourg, qui publient une Tribune (initialement dans Le Figaro, pour les abonnés). Voir ici L'appel de 50 personnalités pour un référendum sur le site de gaullisme.fr.

Le moment est certainement en rapport avec le Discours sur l'Europe du président de la République, Emmanuel Macron, qui avait lieu ce jour à La Sorbonne.


 

TRIBUNE – En novembre 2023, une résolution du Parlement européen a proposé de modifier les traités pour généraliser la règle de la majorité qualifiée, puis une résolution semblable a été adoptée à l’Assemblée nationale.

Cinquante personnalités, dont Arnaud Montebourg et Marcel Gauchet, appellent à organiser un référendum sur ce sujet qui engage la souveraineté de la France.

L’Union européenne n’en finit plus de dériver vers une supranationalité écrasante. D’année en année, la devise « Unis dans la diversité » a cédé sous une centralisation uniformisatrice effaçant les identités et les souverainetés nationales. Tournant le dos à ce qui la fonde, l’Union devient un carcan normatif où l’État de droit n’est brandi que pour justifier l’extension sans limites d’un système autoritaire. Imaginée comme un espace de prospérité où le « doux commerce » et la coopération renforceraient la paix entre les nations, elle est devenue une « prison des peuples » reposant sur des dogmes aveugles qu’il est interdit d’interroger malgré leurs évidents et dramatiques échecs économiques, sociaux et géopolitiques.

Cette dérive est servie par les deux dynamiques sans frein de l’élargissement et de l’approfondissement, le second étant toujours présenté comme indispensable au premier, lui-même inéluctable.

L’extension illimitée du territoire de l’Union européenne, sans stratégie ni délibération démocratique, semble échapper à la raison et ne plus obéir qu’à un automatisme incontrôlé. Entre 2004 et 2007, l’Union a déjà accueilli des États qui n’adhéraient pas à l’idée d’une autonomie stratégique. Il en est résulté une soumission accrue à l’hégémonie américaine tandis que les travailleurs de l’Ouest étaient livrés à la concurrence de ceux de l’Est. L’entrée irréfléchie, récemment promise, de l’Ukraine et de la Moldavie risque encore de ruiner des pans entiers de l’économie française, sans parler des conflits avec la fédération de Russie ni des distorsions culturelles et sociologiques que l’on feint d’ignorer.

L’approfondissement consiste ensuite, au nom de l’efficacité décisionnelle menacée par les élargissements, à accentuer le tour de vis fédéraliste en confisquant toujours davantage la souveraineté des peuples au profit des institutions supranationales.

Cette captation continue passe depuis l’origine par l’interprétation extensive des compétences de l’Union, toujours défendue par la Commission et systématiquement validée et accentuée par la Cour de justice de l’Union européenne qui a imposé brutalement d’elle-même, en marge des traités et même contre leur lettre, la primauté inconditionnelle du droit européen, y compris sur les constitutions nationales.

L’augmentation considérable du budget de l’Union, soustrait au contrôle des peuples et même parfois utilisée contre eux pour sanctionner leurs choix électoraux, révèle un déficit démocratique considérable, particulièrement injuste pour les pays contributeurs nets comme la France.

Enfin, l’abandon du vote à l’unanimité au Conseil de l’Union, remplacé progressivement par le vote à la majorité qualifiée, a déjà ôté aux États membres leur droit de veto sur des domaines essentiels. Le projet de réforme des traités en préparation propose de généraliser définitivement, en toutes matières, y compris la défense et la politique extérieure commune, la règle de la majorité, actant ainsi officiellement la disparition du droit de veto des États membres et donc de ce qu’il leur reste encore de souveraineté.

C’est ainsi la fédéralisation complète d’une Union élargie à trente-sept qui se prépare à l’insu des Français.

Depuis des décennies déjà, une grande partie des lois nationales n’est plus que la transposition servile de directives communautaires, tandis que la Cour de justice étend l’empire de sa jurisprudence et de son interprétation abusive des traités. Jusqu’ici, grâce au droit de veto résiduel, chaque pays membre pouvait encore, en théorie, refuser de consentir à une politique qui lui serait préjudiciable. Mais depuis la Conférence « citoyenne » sur l’avenir de l’Europe, organisée en 2022 de façon parfaitement opaque et pseudo-démocratique, la suppression de ce droit est programmée.

En mai 2023, des dirigeants français et allemands élus mais non mandatés pour cela ont déclaré vouloir réformer l’UE dans ce sens. En septembre 2023, des experts franco-allemands ont déposé leur rapport. Le 22 novembre 2023, une résolution du Parlement européen a proposé de modifier les traités pour généraliser la règle de la majorité qualifiée à tous les domaines sans exception et prévoir davantage de sanctions contre les États membres récalcitrants. Le 29 novembre suivant ce fut le tour de l’Assemblée nationale française de voter une résolution en faveur d’un projet de traité reléguant notre souveraineté et prévoyant explicitement que les frontières extérieures, la protection civile, les affaires étrangères, la sécurité commune, la défense, l’industrie et l’éducation deviennent des « compétences partagées » de l’Union européenne, c’est-à-dire que les États n’y disposeront plus que d’une compétence résiduelle.

L’adoption de cette réforme, qui transférera à l’Union les derniers éléments de ce que le Conseil constitutionnel français appelle les « conditions essentielles d’exercice de la souveraineté nationale », réalisera le rêve de quelques-uns d’une Europe fédérale, dirigée par une commission portant officiellement le titre d’« Exécutif », coiffé d’un « Président de l’Union européenne ». La fin des souverainetés nationales, et donc de nos démocraties, est ainsi clairement projetée.

Le peuple français pressent depuis longtemps cette dépossession. Elle dissout la souveraineté nationale et populaire. Elle sape la République. Il s’est opposé en 2005 à une première tentative de fédéralisation qui scellait sa disparition politique et culturelle, mais ses réticences ont été balayées par des dirigeants convertis à l’idéologie de la « société ouverte ». Le verdict populaire a été bafoué et contourné par la ratification parlementaire du traité de Lisbonne, simple copier-coller du traité rejeté par les Français.

C’est la poursuite de ce processus qui est actuellement à l’œuvre. Nos dirigeants s’apprêtent à prendre, au nom du peuple français, une décision majeure engageant le destin de notre pays, son indépendance et son existence même en tant que nation. Exploitant l’angoisse suscitée par la guerre, ils précipitent la fédéralisation sans jamais la nommer et sans que les populations européennes puissent prendre la mesure de leur dépossession.

Pour ce qui nous concerne, nous refusons cette dérive. Nous pensons, dans le sillage du général de Gaulle, qu’un système fédéral post-démocratique est contraire au génie de l’Europe et de la France et à l’imaginaire collectif qui, depuis mare nostrum, produit du commun à partir de la diversité de ses nations et de leur culture propre. La déconnexion définitive entre les peuples et la machinerie européenne achèvera la déresponsabilisation des dirigeants nationaux et décuplera les réactions nationalistes, au risque de nous conduire au chaos.

Quelle que soit notre vision de la France et de l’Europe, et l’avis que l’on porte sur la réforme et les élargissements en préparation, nous devons exiger qu’un pareil saut qualitatif dans l’inconnu d’un système supranational, qui minore l’identité des peuples, l’existence des nations et l’expérience des États d’Europe, soit soumis au référendum.

Il est urgent d’ouvrir le débat sur ce qui se prépare. Les élections de juin 2024 doivent être l’occasion de se prononcer en connaissance de cause sur le projet de fédéralisation en cours ainsi que sur les élargissements en vue.

Les signataires de cet appel et les citoyens qui s’y associent demandent aux candidats de chaque liste aux élections européennes de prendre clairement position sur ces projets et de s’engager à les faire soumettre à la ratification populaire.

 

Note de gaullisme.fr
Jean-Pierre Chevènement approuve le principe posé par les signataires de l’appel publié ce mercredi 24 avril dans Le Figaro visant à soumettre au référendum populaire tout nouveau projet de traité européen, notamment en ce qui concerne l’élargissement de l’Union européenne ou le passage à la majorité qualifiée pour les décisions du Conseil en matière de défense ou de politique étrangère. (www.chevenement.fr)


 

Cet article est le 3339 ème sur le blog MRC 53 - le 156ème, catégorie France et Europe

Article paru le 25 avril 2024 sur http://mrc53.over-blog.com

L'un des signataires, Arnaud Montebourg, alors candidat à l'élection présidentielle 2022, dans une séance de dédicace à Clamecy (Nièvre), le 4 septembre 2021.

L'un des signataires, Arnaud Montebourg, alors candidat à l'élection présidentielle 2022, dans une séance de dédicace à Clamecy (Nièvre), le 4 septembre 2021.

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8 avril 2024 1 08 /04 /avril /2024 17:43

La question de la souveraineté nationale est d'intérêt supérieur pour le pays


 

La Fondation Res Publica a publié la note d’Arnaud Montebourg produite lors de son audition par la Section du Rapport et des Etudes du Conseil d’Etat (novembre 2023). Voir le document :

"Europe et souveraineté nationale : où en est-on, que faudrait-il faire ?"

 

Lors de mon audition devant la Section des Études et du Rapport du Conseil d’État présidée par sa présidente Martine de Boisdeffre, le 27 novembre 2023, j’ai présenté brièvement le contexte alarmant auquel la France est aujourd’hui exposée en raison de la perte de souveraineté dont la population a parfaitement conscience.

 

Cette perte de souveraineté conduira les Français à réclamer et obtenir correction et réparation, dans la lignée de la tradition politique d’un pays, la France, qui n’a jamais supporté la dépossession de sa liberté collective ni davantage les humiliations.

 

Une souveraineté économiquement affaiblie, ainsi qu’en témoignent les fondamentaux économiques démontrant notre dépendance économique et financière extrêmes : record du déficit commercial et du surendettement de l’État. Certains économistes qualifient à juste titre la France de pays « détenu » par ses créanciers.

 

Une souveraineté politiquement aliénée, car non consentie, en raison de la transposition par les parlementaires du Traité de Lisbonne en violation de la volonté du peuple souverain qui, dans son expression directe, avait refusé le Traité Constitutionnel Européen en 2005. Cet usage parlementaire de la transposition d’un traité refusé par le peuple souverain nourrit malheureusement un divorce grandissant entre les Français et leurs représentants politiques.

 

Une souveraineté internationalement défaite, comme en témoigne la dure litanie des pertes de contrôle de nos fleurons industriels en 20 ans (Arcelor, Péchiney, Alstom, Technip, Alcatel, Lafarge, Essilor), l’affaire du rachat par EDF des turbines Alstom vendues à l’américain General Electric 10 ans plus tôt faisant culminer l’inconséquence au niveau d’un ridicule déshonorant ; tout comme la France devenue une colonie numérique des États-Unis, comme en témoignent notre incapacité à nous défendre contre les intrusions numériques (affaires Snowden et Pegasus) ni davantage à organiser la réduction de la domination des géants américains du numérique sur notre économie domestique et nos fonctions nationales vitales.

 

Enfin, une souveraineté juridiquement mutilée, en raison de la dépossession sérieuse et continue des pouvoirs appartenant au législateur, pourtant seul dépositaire selon la Constitution de l’exercice du pouvoir législatif. Une Commission Européenne, un Conseil Européen et cinq Cours suprêmes (Conseil Constitutionnel, Cour Européenne des Droits de l’Homme, Cour de Justice de l’Union Européenne, Conseil d’État, Cour de Cassation) fabriquent à jet continu des décisions rivalisant de zèle pour écarter nos lois, relativiser leur application, interdire tout ou partie de leur contenu et inventer toutes sortes de règles afin de les rendre caduques. Écrire la loi et par conséquent prendre des décisions en toute indépendance est devenu un travail de slalomeur serré entre les bâtons hérissés d’interdits illisibles, imperfectibles, instables et parfaitement illégitimes.

 

Cette mutilation est le fruit de la sédimentation au long cours de nombreuses décisions mais deux d’entre elles relèvent de la lourde responsabilité du Conseil d’État sur lesquelles j’ai prié mes interlocuteurs d’attacher leur attention. Il s’agit de l’arrêt d’Assemblée du 20 octobre 1989 dit « Nicolo », consacrant la supériorité absolue des traités sur les lois. Et l’arrêt de principe et d’Assemblée par le même Conseil d’État en date du 21 avril 2021, dit « French Data Network », refusant le contrôle des excès de pouvoirs des institutions de l’Union Européenne, se refusant ainsi à contrôler ce que le Tribunal Constitutionnel de Karlsruhe organise depuis bien longtemps en Allemagne.

 

Je leur ai indiqué, comme membres du Conseil d’État, qu’il revient désormais à celui-ci de corriger de lui- même ces deux décisions qui sont des atteintes sérieuses à notre souveraineté, avant que de futures réactions politiques, et des plus fortes, ne placent cette noble et indispensable institution au cœur d’une réforme cruelle et définitive.

 

Pour ma part, je placerai ce travail de revirement de jurisprudence indispensable au nom de l’intérêt supérieur de la France, ou de correction de trajectoire de ces deux décisions, dans le cadre qui devrait s’imposer à terme de lui-même : la reconstruction d’un système juridico-politique souverain restaurant la primauté de la loi, outil de sauvegarde et de protection de l’intérêt national, ce dont notre pays a un besoin urgent.

En effet, l’intégration par des règles uniques ou uniformes applicables à des Nations dont l’histoire, la géographie et la culture sont disparates ne peut pas susciter l’adhésion, et provoque souvent à bon droit le rejet. L’Union ne peut pas être l’uniformisation. Et à l’intégration juridique, il faut préférer la coopération politique.

C’est pourquoi, pour préserver le futur de l’Union Européenne, il paraît nécessaire de mettre un certain terme à cette intégration juridique excessive, pour ne pas dire d’inspiration extrémiste, à tout le moins permettre souplesse et liberté aux Nations membres, et au total accepter que les intérêts nationaux prévalent lorsqu’ils le souhaitent et limiter les règles communes au strict nécessaire.

La question n’est donc pas : faut-il moins ou plus d’Europe ? La question est plutôt : il faut moins d’intrusion dans la vie des peuples et plus de protection des peuples contre les menaces extérieures par l’Union Européenne, deux objectifs de bon sens dont elle s’est malheureusement montrée jusqu’ici incapable de défendre.

Voir aussi dans Les actes des colloques (19 décembre 2023) : Quel avenir pour l'Europe ?

Henri Guaino propose de placer la loi au-dessus des traités afin de restaurer la responsabilité politique, condition de l'exercice de la démocratie. Extrait.

Pour comprendre ce que nous pouvons faire à l’échelle de la France pour enrayer cet engrenage infernal, il faut revenir à l’arrêt Nicolo, cet arrêt du Conseil d’État qui, en 1989, après une jurisprudence constante depuis 1958 – qui avait d’ailleurs été celle aussi de la Cour de cassation jusqu’en 1975 – a décidé que ce n’était plus la dernière volonté du législateur qui l’emportait mais les conventions internationales, mais que les traités étaient toujours supérieurs à la loi nationale comme le disait la lettre de l’article 55 de la Constitution : « Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie ».

Dès lors, au fur et à mesure que s’étend le champ des conventions internationales et du droit européen, il sert de moins en moins à grand-chose d’aller voter et la crise de la démocratie devient inéluctable. La seule voie raisonnable est donc de réformer l’article 55 de la Constitution de façon à ce que ce soit de nouveau la dernière volonté du législateur qui l’emporte : quand la loi est postérieure au traité c’est la loi qui doit l’emporter, quand le traité est postérieur à la loi c’est le traité qui doit l’emporter.

Cet article est le 3336 ème sur le blog MRC 53 - le 155ème, catégorie France et Europe

Article paru le 08 avril 2024 sur http://mrc53.over-blog.com

Arnaud Montebourg, le 25 septembre 2021, à Frangy-en-Bresse, au lancement de sa candidature à l'élection présidentielle 2022

Arnaud Montebourg, le 25 septembre 2021, à Frangy-en-Bresse, au lancement de sa candidature à l'élection présidentielle 2022

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14 juin 2023 3 14 /06 /juin /2023 21:35

Le gouvernement français ne résiste pas aux principes néolibéraux UE

 

L'avenir du fret ferroviaire français est menacé par la mise en oeuvre des thèses néolibérales européennes, lesquelles sont celles du président que les Français ont réélu en 2022, et c'est bien le problème, car le gouvernement français cède aux pressions de la Commission européenne. L'idéologie néolibérale des gouvernants français et européens s'oppose à l'intérêt général français et européen. C'est très clairement expliqué par Bernard Teper et Alain Gély dans ce texte publié par ReSPUBLICA le 12 juin 2023.

Vers la liquidation de Fret SNCF ?

De nombreuses protestations s’élèvent contre la proposition de liquidation de Fret SNCF par le gouvernement français visant à privatiser les profits et socialiser les pertes. Comme d’habitude pour les néolibéraux, ce projet répond à une injonction de la Commission européenne via une enquête pour « distorsion à la concurrence ». Celle-ci dénonce l’annulation d’une partie de la dette de cette filiale de la SNCF. Ces 5,3 milliards d’euros constitueraient une « aide d’État » que l’entreprise devrait rembourser puisqu’elle est inadmissible aux yeux des néolibéraux. Fret SNCF serait une nouvelle victime, sacrifiée sur l’autel de la « concurrence libre et non faussée ».

Remarquons au passage que les néolibéraux ne trouvent rien à redire aux quelque 200 milliards d’aides aux entreprises accordées chaque année, sans évaluation sérieuse et sans contrepartie, aux entreprises en France.

La filiale privée de la SNCF devrait, selon le projet de « compromis » concocté par le gouvernement, céder une large part de ses activités et de ses emplois à ses concurrents, au premier rang desquels Europorte (Getlink, ex-Eurotunnel) et Euro Cargo Rail, filiale de la Deutsche Bahn. Fret SNCF devrait en fait disparaître : elle ne serait même plus autorisée à utiliser le mot Fret.

Les « trains dédiés », qui représentent la partie rentable (20 % du chiffre d’affaires, 30 % du trafic) car chargés par un seul client seraient privatisés. Les autres trains chargés par les « petits clients » qu’il faut rassembler sur un même train resteraient dans le giron de la SNCF alors que, sans les « trains dédiés », l’activité autour des « wagons isolés » n’est pas rentable. Cette solution est proposée par le gouvernement français à la Commission européenne qui a ouvert ladite enquête, en janvier 2023, pour
« déterminer si certaines mesures de soutien françaises en faveur de Fret SNCF sont conformes aux règles de l’UE en matière d’aides d’État». Elles pourraient, au regard de la Commission, constituer une distorsion de la concurrence.

Parallèlement, l’aide aux opérateurs du fret augmenterait ; et, dans le cadre des plans État-régions, 4 milliards seraient investis dans les structures du fret ferroviaire, largement utilisées par de grands organismes privés.

Faut-il rappeler que le fret ferroviaire est un acteur très important de la transition écologique ? Il a notamment vocation, par le « report modal », à assurer une part croissante du transport de marchandises, largement dominé aujourd’hui en France par le trafic routier. En Suisse, le ferroutage (où les camions sont transportés sur longue distance par des trains) représente plus de 70 % du transport de marchandises contre 12 % en France.

Répondre ainsi aux injonctions de « Bruxelles » serait encore une conséquence dommageable, à la fois pour l’emploi et l’environnement, de cette concurrence « libre » et… donc faussée, destructrice de l’industrie et des services publics.
Un gouvernement responsable ne se plierait pas à de telles exigences en provenance d’instances non élues directement par les citoyens (Commission et Cour dite de justice) qui prétendent incarner une légitimité très contestable.

Retour sur l’histoire de la destruction du fret ferroviaire français

Il était une fois, une entreprise nationale, la SNCF qui transportait 75 % du transport des marchandises. Puis, la succession des gouvernements s’occupant de tout sauf des intérêts de la France et des Français ont décidé la désindustrialisation massive, y compris une partie de son haut de gamme technologique, de ne pas investir dans le développement des ports français, de préférer le profit de court terme au développement à long terme et enfin de ne pas s’embarrasser de la transition énergétique et écologique. L’ouverture ordolibérale à la concurrence libre et donc faussée en 2006 a accentué la rentabilité du transport routier. Résultat, en 2016, le transport routier représentait 88 % du transport de marchandises.

Et le fret ferroviaire est devenu déficitaire. Sur le tard, le gouvernement français décide que la SNCF fasse des avances de trésorerie à Fret SNCF puis procède à une annulation de la dette de Fret SNCF en 2019 et à une injection de capital en 2020. Rappelons que le fret ferroviaire est neuf fois moins polluant qu’un poids lourd routier et que l’hexagone est l’un des plus mauvais élèves de l’Union européenne (moyenne du fret ferroviaire de l’UE 16 %, l’Allemagne 18 %). Les traités de l’Union européenne empêchent le primat de la transition énergétique et écologique sur la concurrence libre et donc faussée. À quand la République sociale, démocratique, laïque et écologique ?


 

Voir aussi Ouest-France (André Thomas, 12 mai 2023) : Pourquoi syndicats et salariés sont inquiets pour l'avenir de Fret SNCF

Et Mouvement Républicain et Citoyen (MRC, Fédération de la Gauche Républicaine) : Fret ferroviaire en France : le gouvernement renonce au service public


 

Cet article est le 3305 ème sur le blog MRC 53 - le 154ème , catégorie France et Europe

Fret SNCF : la concurrence libre au-dessus de la transition écologique
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6 août 2020 4 06 /08 /août /2020 22:23

 

Europe : le choc du réel

 

Le 26 mai 2019, avaient lieu les élections européennes. Emmanuel Maurel avait animé une réunion publique à Laval. Voir Européennes 2019 : réunion de la liste Manon Aubry le 14 mai à Laval.

Elu sur la liste de La France insoumise en mai 2019 (après un mandat de cinq ans avec le groupe des socialistes), Emmanuel Maurel est membre du groupe de la Gauche unitaire européenne. Notons avec satisfaction que Les insoumis sont les Français les plus actifs au Parlement européen.


 

Le nouveau parti de la Gauche républicaine et socialiste (GRS), qu'il anime au niveau national (voir aussi Gauche Républicaine et Socialiste), était associé à La France insoumise (LFI) lors des élections européennes 2019.

Au bout d'un an de mandat, il publie le document "Europe : le choc du réel – 1 an de mandat". Une première année marquée par la crise du Coronavirus Covid-19.


 

A noter aussi cette vidéo compte-rendu de mandat d'Emmanuel Maurel. Et cette intervention récente au Parlement européen Emmanuel Maurel - NON AU DÉPEÇAGE DE L'INDUSTRIE.

Le 4 août 2020, Emmanuel Maurel interrogeait la Commission européenne après la non ratification par le parlement de Chypre du traité commercial de l'UE avec le Canada (CETA).

"En conséquence, pouvez-vous nous indiquer à quelle date l’application « provisoire » du CETA sera suspendue ? Par ailleurs, n’est il pas temps de réinterroger la politique commerciale de l’Union ?"

Voir Chypre refuse le CETA : sa suspension doit intervenir rapidement


 

Cet article est le 3163 ème sur le blog MRC 53 - le 153ème , catégorie France et Europe

Emmanuel Maurel intervenait à Laval (Mayenne) le 14 mai 2019 lors d'une réunion publique dans le cadre de la campagne des élections européennes.

Emmanuel Maurel intervenait à Laval (Mayenne) le 14 mai 2019 lors d'une réunion publique dans le cadre de la campagne des élections européennes.

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17 mai 2019 5 17 /05 /mai /2019 22:17

 

Emmanuel Maurel : "Pour obéir au peuple, se préparer à désobéir aux traités"

 

La réunion publique organisée en Mayenne par la France insoumise et la Gauche Républicaine et Socialiste a eu lieu à Laval le 14 mai. Voir (11 mai) : Européennes Laval : réunion publique de la liste Manon Aubry le 14 mai.

Voir aussi (11 mai) : L'Europe divise la gauche et rapproche la GRS de la France insoumise
 

Christelle Hunault a lancé la réunion, parlant des résistances en Mayenne menées contre les politiques libérales, notamment concernant les services publics. Puis se sont succédé les trois candidats, Matthias Tavel, Edith James et Emmanuel Maurel, avant de répondre aux questions de la cinquantaine de personnes présentes.
 

Matthias Tavel commence par indiquer que la diversité des candidats ici présents est à l'image de la composition de la liste conduite par Manon Aubry. Il souhaite que les Gilets jaunes soient aussi nombreux à mettre des bulletins dans les urnes qu'ils l'étaient sur les rond-points.

Des phrases-choc. La politique est l'affaire de tous. Le vote-sanction contre Macron est un vote de légitime défense. Quand tout sera privé, on sera privé de tout.

L'un des enjeux de ces élections, c'est le maintien ou non de l'austérité budgétaire et de la course au moins-disant fiscal. L'UE nous touche au quotidien. Elle fait une politique qui profite aux riches, pas au peuple. Macron et Le Pen sont les Dupont et Dupond de la politique. Il y a un lien entre ces politiques et la démocratie. Pour eux, le peuple est un problème, pour nous il est la solution.

Le traité budgétaire de 2012 a institué le semestre européen, qui contraint les Etats à perpétuer des politiques d'austérité. Comment, dans ces conditions, investir dans la transition énergétique ?

Nous avons le choix entre le modèle actuel du tout-marché et le modèle républicain. Voter pour notre liste le 26 mai, c'est dire stop à Macron, envoyer à Strasbourg des députés de combat et préparer le futur de la France.
 

Edith James se présente comme étant une militante de base, intervenant pour la 3ème fois seulement en public, intéressée surtout par la transition écologique et énergétique.

Elle cite en exemples le combat du groupe des 17 députés LFI à l'Assemblée nationale pour l'urgence climatique.et celui mené par Younous Omarjee, député LFI au Parlement européen, pour interdire la pêche électrique.

Elle défend la règle verte, qui consiste à ne pas prendre à la nature plus qu'on ne peut lui restituer.
 

Emmanuel Maurel commence par évoquer le "hold-up" de Macron, le combat des Gilets jaunes, la sanction électorale le 26 mai contre Macron. Notre maître-mot, c'est la souveraineté, économique, alimentaire, diplomatique et en défense (pas l'OTAN).

Nous ne sommes pas hostiles à l'idée européenne mais nous ne voulons pas de cette Europe à côté ou contre les peuples. Nous refusons le traité de Lisbonne après le NON au référendum de 2005. Nous n'acceptons pas ce qui a été fait à la Grèce en 2015 et la réponse de Juncker, qui fait passer le respect des traités avant la démocratie.

Nous disons le contraire. Nous voulons obéir au peuple et nous sommes prêts à désobéir aux traités. Car ces traités figent dans le marbre des orientations politiques qui obligent à l'austérité budgétaire, ce qui a pour effets de fermer des hôpitaux, des coupes dans les services publics. Le principe de la concurrence libre et non faussée interdit les aides d'Etat à l'économie. La Cour de justice refuse les aides publiques au logement social pour ne pas introduire des distorsions de concurrence. Il commande de privatiser les barrages hydroélectriques comme les autoroutes, les biens communs que sont l'eau et l'énergie. Le marché libre implique la libre circulation des capitaux, non seulement au sein de l'UE mais aussi avec les pays tiers. C'est ainsi que la Chine peut acheter des terres agricoles en France, des ports, des aéroports. Les impôts sur les sociétés tendent vers zéro. Des pays comme le Luxembourg, les Pays-Bas, Malte, l'Irlande, font du dumping fiscal.

Les traités de libre-échange pour faciliter le commerce sont la religion de l'UE. Au moment du TAFTA négocié entre l'UE et les USA, même les députés européens membres de la commission du commerce (dont Emmanuel faisait partie) n'avaient pas accès aux documents de négociation. Ils l'ont obtenu dans des conditions très restrictives (fouille, salle sécurisée). Leur ténacité a permis l'interruption des négociations. Mais elles sont actuellement relancées. L'UE réintroduit le TAFTA par la fenêtre.

La logique du libre-échange est absurde (prix, coûts). Ainsi les importations de lait (19 000 km). Il faut faire l'inverse, relocaliser la production : c'est le protectionnisme solidaire. Un autre traité, le TISA, négocié en Suisse, concerne les services (eau, santé, déchets), dans le but d'introduire déréglementations et dérégulations.

Le Parlement européen a le pouvoir de refuser par le vote les traités de libre-échange. La libéralisation du fret ferroviaire a été votée par 24 voix de majorité.

Voter pour notre liste, c'est voter pour des députés qui auront la capacité de se battre, de renverser la table, de faire en sorte que les rouages tournent moins vite. Vous pouvez compter sur nous. Nous comptons sur vous.

Ensuite, les candidats ont répondu aux questions de la salle.

Cet article est le 3131 ème sur le blog MRC 53 -  le 152ème , catégorie France et Europe

Le 14 mai 2019, salle du Palindrome à Laval, de gauche à droite : Emmanuel Maurel, Christelle Hunault, Matthias Tavel et Edith James.

Le 14 mai 2019, salle du Palindrome à Laval, de gauche à droite : Emmanuel Maurel, Christelle Hunault, Matthias Tavel et Edith James.

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11 mai 2019 6 11 /05 /mai /2019 13:53

 

Participation des candidats Edith James, Matthias Tavel et Emmanuel Maurel

 

Le rendez-vous est proche. La liste de la France insoumise conduite par Manon Aubry organise une réunion publique participative dans le cadre de la campagne des élections européennes qui auront lieu le 26 mai 2019 en France.

Cette liste - qui a l'appui de Jean-Luc Mélenchon - propose cette rencontre

Mardi 14 mai 2019 à 19h30 à Laval, Le Palindrome (salle n°1), 25 rue Albert Einstein.

Cette soirée sera introduite et présentée par Christelle Hunault, membre des Insoumis de Laval. Interviendront ensuite les trois candidats présents : Matthias Tavel (Sarthe), Edith James (Loire-Atlantique) et Emmanuel Maurel, député européen sortant et l'un des animateurs de la Gauche Républicaine et Socialiste depuis les Rencontres Fondatrices de Valence le 3 février 2019.

- Matthias Tavel : voir Matthias Tavel - La France insoumise. "Mon premier engagement politique a été en 2005 à l’occasion du référendum sur le traité constitutionnel européen. J’ai fait campagne pour le « non » car j’étais convaincu qu’aucune politique républicaine, sociale et écologiste ne pouvait être menée avec le traité qu’on nous proposait. La suite n’a fait que confirmer cette crainte. Si on veut changer les choses en France, il faut sortir des traités et faire respecter la souveraineté du peuple !"
Livres : Le cauchemar européen: comment s'en sortir!, Insoumis, en Europe aussi!
- Edith James : voir Edith James - La France insoumise. "Après le bac, je suis entrée à l’Université dans un cursus de géographie, préoccupée par les problématiques environnementales et le dérèglement climatique. J’ai milité auprès de Greenpeace, je suis passée par la maison de résistance à la poubelle nucléaire de Bure tout en m’intéressant aux différents mouvements citoyens comme ATTAC, Nuit Debout, Les Colibris, Alternatiba et aux luttes collectives pour une société plus juste, inclusive et féministe".

- Emmanuel Maurel : voir Emmanuel Maurel - La France insoumise. "Depuis 2014, je suis député européen, membre des commissions « commerce international » et « affaires économiques ». Après le scandale « Panama Papers », je participe également à la commission d’enquête sur l’évasion fiscale. Tout au long de mon mandat, je m’engage notamment contre les méga-accords commerciaux qui vont à l’encontre des intérêts des salarié·e·s, des consommateur·rice·s et du respect de la planète (TAFTA, CETA, JEFTA…). Je me mobilise également en faveur du protectionnisme solidaire, proposant des textes législatifs visant à défendre les salaires, les savoir-faire et les territoires menacés par les délocalisations et le dumping social. Enfin, je suis en première ligne dans le combat pour une fiscalité plus juste au moment où les multinationales comme McDonalds, Facebook, Google, etc. ne paient quasiment pas d’impôts dans les pays où ils réalisent des bénéfices. En octobre 2018, je quitte le Parti Socialiste afin de fonder l’APRES (Alternative pour un Programme Républicain, Écologiste et Socialiste). Au Parlement, je siège désormais au groupe de la Gauche unitaire européenne".
 

Voir aussi : Emmanuel Maurel - Wikipédia et en tant que député européen Emmanuel MAUREL.

L'équipe de campagne en Mayenne est composée de membres de La France insoumise et de la Gauche Républicaine et Socialiste.
 

Cet article est le 3124 ème sur le blog MRC 53 -  le 151ème dans la catégorie France et Europe

L'affiche de cette réunion publique à Laval le 14 mai, avec les trois candidats intervenants

L'affiche de cette réunion publique à Laval le 14 mai, avec les trois candidats intervenants

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21 avril 2018 6 21 /04 /avril /2018 21:38

 

Au bout d’une année, il est urgent de lancer cette alternative citoyenne

 

Un an de macronisme. Nous savons maintenant ce qu’il est. Il est temps de lancer une alternative globale au projet Macron, qui est global.

 

Pour une alternative politique à Macron

 

Macron prolonge, en les radicalisant, les politiques de ses deux prédécesseurs, Sarkozy et Hollande qui étaient complices - et ce n’était pas l’effet du hasard - de la décision de ne pas tenir compte des résultats du référendum du 29 mai 2005. Ils voulaient graver dans le marbre constitutionnel les traités européens interdisant, de fait, toute autre politique que néolibérale dans un pays de l’Union européenne.

Le projet du président de la République est global, à la fois sociologique - il rassemble les catégories sociales favorisées : la bourgeoisie d’affaires, grands propriétaires, professionnels impliqués dans la mondialisation - et idéologique - il galvanise les valeurs libérales, autant culturelles qu’économiques. Ce projet correspond à ce qu’attendent impatiemment les élites de l’oligarchie européenne, qui ne cessent d’appeler aux réformes libérales en France.

Le président Macron utilise l’autorité de l’État pour passer en force car il n’ignore ni la robustesse du modèle social républicain, issu de la Révolution française, ni la résistance démocratique dont est capable le peuple français quand l’enjeu est décisif pour la souveraineté nationale. Il sait que son bloc élitaire d’adaptation à la mondialisation libérale est en fait minoritaire sociologiquement dans le pays.

Ayant réussi au niveau national à défaire la droite et la gauche, en rassemblant les libéraux réformateurs de droite, du centre et de gauche, il lui reste à accomplir la même performance au niveau européen lors des élections de mai 2019, afin de consolider son pouvoir en France.

La seule question qui vaille est celle de l’existence, ou non, d’un projet alternatif à celui de Macron. Aujourd’hui, la réponse est non. Or, il y a urgence.

- L’alternative pourrait venir de la droite conservatrice, si elle acceptait de s’accorder avec l’extrême droite. Mais cela provoquerait des fuites importantes de son électorat vers le pouvoir macronien.

- Cette alternative peut-elle venir de la gauche, qui repart à zéro (25 % de l’électorat actuellement), à la suite de la désertion d’une partie de ses électeurs vers le libéralisme au pouvoir ?

Ma conviction est qu’il existe une voie étroite mais réelle pour un projet républicain alternatif au néolibéralisme européen, prenant appui sur la citoyenneté et la capacité du peuple français à se prendre en mains. En mobilisant les énergies et les intelligences citoyennes.

Cela suppose - dans un premier temps - de ne pas mettre en avant le clivage droite-gauche, car il a perdu sa pertinence dans l’ambiance néolibérale de la politique actuelle. Mais, par nature, ce projet républicain sera porté pour l’essentiel par des forces de gauche, avec l’appui de républicains combattant le néolibéralisme et l’européisme atlantiste. L’engagement qui sera exigé des citoyens sera de se mettre au service du peuple et de la nation.

Mes références, au moment où j’écris ces lignes, sont les auteurs des livres que je lis en ce moment : Benoît Biteau, le paysan charentais qui a publié « Paysan résistant ! » et Pierre de Villiers, le général vendéen qui a résisté à Macron et publié « Servir ». Ce sont des personnalités qui ont comme point commun d’être de grande valeur, autant humaine que professionnelle, et de servir l’intérêt général.

En résumé, je propose une forme de réalisme politique qui consiste à prendre acte de la réussite de Macron, qui a occupé le terrain délaissé par des élites coupées du peuple et de l’intérêt national. Et à en tirer la leçon. En organisant l’alternative sous la forme d’un projet de rassemblement, républicain et citoyen.

Pour ma part, je vais porter cette proposition au sein du Mouvement Républicain et Citoyen. Et la confronter au réel au niveau local (département de la Mayenne et, plus précisément, commune de Saint-Berthevin) par le canal de Réseau CiViQ (Citoyenneté et Vie Quotidienne).
 

Cet article est le 3067 ème sur le blog MRC 53 - le 150ème dans la catégorie France et Europe

Pour une alternative républicaine au projet élitaire de Macron
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4 avril 2018 3 04 /04 /avril /2018 22:16

 

La France doit se ressaisir et rejeter l’imposture néolibérale

 

Les perturbations liées à la grève des cheminots - principalement les conducteurs, aiguilleurs et contrôleurs de la SNCF - sont la conséquence de décisions erronées des représentants de la France au sein de l’Union européenne depuis deux décennies. L’ouverture à la concurrence a été faite dans l’optique de baisser les rémunérations salariales des cheminots et de démanteler la SNCF. Voir Wikipédia : Ouverture à la concurrence du transport ferroviaire en France. Nos représentants n’auraient pas dû l’accepter.

Résister à l’imposture néolibérale est salutaire et, au-delà des perturbations occasionnées par la grève au quotidien, l’intérêt profond du pays est de rejeter l’alignement de la France sur la norme européenne qui vise à contrarier les services publics et favoriser l’entrée des entreprises privées dans tous les rouages de la société.

Les cheminots résistants luttent pour la rénovation et le renforcement du service public ferroviaire. Ils ont raison car c’est la seule façon de faire face aux exigences de notre temps, à commencer par la question du changement climatique et la protection de l’environnement.

Voir (14 mars 2018) LE SERVICE PUBLIC : Une idée moderne, révolutionnaire ! et (20 mars 2018) Le MRC pour la défense de tous nos services publics !.

Communiqué de Jean-Luc Laurent, président du MRC

Pendant des décennies nous nous sommes enorgueillis de posséder parmi les services publics les plus performants du continent et au delà, nous nous sommes vantés des succès de nos grandes maisons : SNCF, EDF, Air-France, ou encore PTT. Puis les gouvernements successifs ont peu à peu cédé aux chimères de la privatisation, qui pour satisfaire aux demandes de l’OMC, qui pour satisfaire aux exigences de la commission européenne qui répète comme un mantra son dogme de l’ouverture à la concurrence. 
Aujourd’hui c’est la SNCF qu’il faudrait « mettre au pas » en transformant l’établissement public en société anonyme, en fermant davantage de lignes non rentables, en enterrant le statut des cheminots... Et d’oublier volontairement que le bilan général de ces privatisations, qu’il s’agisse d’exemples étrangers ou d’un recul critique sur nos propres expériences, varie entre « catastrophique » et « franchement médiocre », pour les salariés de ces entreprises comme pour les usagers de ces services. 
Une entreprise ou un établissement public n’a pas vocation à dégager du profit mais à remplir une mission d’intérêt général essentielle à la cohésion d’un peuple et d’une Nation : assurer l’égal accès de tous les citoyens à des biens ou services considérés comme primordiaux et ce à un prix raisonnable. Cela concerne, entre autre, l’électricité, l’eau, la santé, le logement et évidemment la mobilité !  
Le Mouvement Républicain et Citoyen, attaché à nos services publics qui œuvrent tous les jours pour le bien commun, appelle à participer aux marches qui se tiendront jeudi 22 mars et celles qui suivront.  
Défendre la SNCF contre son délitement programmé, c'est défendre tous les autres services publics qui seront, sans aucun doute, les prochaines victimes de ces attaques purement idéologiques. 
Face à cette offensive libérale, le rassemblement des citoyens pour des services publics de qualité et l'union de toutes les forces, tant politiques que syndicales, est la condition sine qua non à la mise en échec de cette réforme.

 

Arguments en faveur de la réforme ferroviaire

- Les premières annonces gouvernementales (vie-publique, 26 février 2018) : Réforme de la SNCF : les annonces du gouvernement suite au rapport Spinetta

- Le parti majoritaire (2 mars 2018) : Réforme ferroviaire | La République En Marche

- Un nouveau pacte ferroviaire (Premier ministre, 20 mars 2018) : Réforme ferroviaire 2018 : questions, enjeux et décryptages

Arguments contre la réforme ferroviaire

- Jean-Michel Naulot, 2 avril 2018 : SNCF: pourra-t-on maintenir le service public?

- Nolwenn Weiler, 3/04/18 : Comment la dette de la SNCF enrichit les marchés financiers

- Vincent Ortiz, 4 avril 2018 : La guerre psychologique des médias contre les grévistes

Extrait (Le Vent Se Lève). De nombreuses grèves ont éclaté ces dernières semaines dans plusieurs secteurs : le transport, mais aussi l’aviation, la santé, l’énergie, – auxquelles il faut ajouter les mobilisations étudiantes. Au premier abord, leurs revendications sont diverses et variées : les grèves de la SNCF et des salariés d’EDF sont une protestation contre les projets de privatisation de leur secteur ; les infirmiers réclament une augmentation des moyens alloués aux hôpitaux ; les salariés d’Air France revendiquent quant à eux une hausse de leurs salaires, gelés depuis 2011. En réalité, toutes ces grèves sont en dernière instance une réaction, directe ou indirecte, au programme d’austérité budgétaire et de libéralisation du monde du travail mis en place par le gouvernement d’Emmanuel Macron. Les économies budgétaires, les projets de privatisation, le gel des salaires, découlent mécaniquement de cet agenda politique dont il ne faut pas sous-estimer la cohérence. Il est celui que réclament les grandes fortunes françaises – et européennes. Celles-ci trouvent tout leur intérêt dans le gel des salaires, qui permet de maximiser leurs profits – toute hausse de salaire correspondant, jusqu’à preuve du contraire, à une baisse des profits – et dans les privatisations, qui leur permettront de faire main basse sur des biens étatiques. Cette politique a un nom : le néolibéralisme, et un agent : l’Union Européenne.

 

Cet article est le 3066 ème sur le blog MRC 53 - le 149ème dans la catégorie France et Europe

Photo Ouest-France - Inauguration à Rennes, le 1er juillet 2017, de la ligne à grande vitesse Bretagne Pays de la Loire, par le président de la République Emmanuel Macron

Photo Ouest-France - Inauguration à Rennes, le 1er juillet 2017, de la ligne à grande vitesse Bretagne Pays de la Loire, par le président de la République Emmanuel Macron

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15 août 2017 2 15 /08 /août /2017 22:30

 

Deux réponses différentes pour la France, avec ou sans sortie de l’euro

 

Les chiffres du commerce extérieur de la France au premier semestre 2017 marquent une forte dégradation du solde (exportations-importations). La France creuse son déficit pendant que l’Allemagne augmente son excédent, dans des proportions qui donnent le vertige. Ce déséquilibre structurel est, pour une part importante, lié à l’existence de l’euro, monnaie unique pour les deux pays, alors que leurs performances économiques sont divergentes.

Le constat et l’explication sont dans cet article du quotidien Ouest-France (10 août 2017, Jacques Sayagh) : Le Made in France reste cloué au sol

Airbus un peu moins performant, le pétrole un peu plus cher : le commerce extérieur plonge au premier semestre. L'Allemagne, elle, continue de briller sur les marchés étrangers.

Le constat

Le Made in France ne parvient pas à remonter la pente à l'étranger. Le déficit du commerce extérieur s'est creusé de 8 milliards d'euros entre le premier semestre 2017 et les six derniers mois de 2016.

Les entreprises françaises ont acheté beaucoup plus de produits auprès des autres pays (ou plus cher) qu'elles n'en ont vendus. Et c'est comme ça depuis 2004... « Ce déficit n'est pourtant pas une fatalité, notamment pour la France, qui a une base exportatrice forte, du fait de ses champions nationaux dans l'aéronautique, la navale, le luxe ou l'alimentation », rappelle Sylvain Broyer, responsable de la recherche économique à la banque Natixis.

Mais sa force est aussi sa faiblesse. Et le moindre accroc chez ses stars, comme une performance un peu moins flamboyante d'Airbus au premier semestre, écrase négativement la balance. Sans compter le prix du pétrole qui remonte.
 

L'explication

D'abord, un problème de taille de nos petites et moyennes entreprises. « Elles sont souvent trop petites pour exporter », indique Sylvain Broyer. L'économiste s'interroge aussi sur le positionnement de l'industrie française : « La France a des coûts de production élevés par rapport au niveau intermédiaire de la gamme de ses produits. »

De quoi la désavantager par rapport à ses voisins. « L'Espagne est, elle aussi, sur une gamme moyenne, mais à des coûts plus faibles. Quant aux produits allemands, ils sont chers mais de grande qualité », souligne Sylvain Broyer.Si bien que la part des exportations dans la richesse française ne dépasse pas 20 %. C'est moitié moins que l'Allemagne.

Et pourtant…
La France va mieux. Selon la Banque de France, la croissance devrait atteindre 1,6 % cette année (contre 1,1 % en 2016). Mais chez nous, la reprise est portée par la demande intérieure. L'immobilier des particuliers, notamment.

Les entreprises, elles aussi, recommencent à investir et achètent leurs machines... à l'étranger. « En France, la croissance contribue à creuser le déficit commercial. Ce n'est pas le cas en Allemagne. » Bilan : quand la France creuse son déficit, l'Allemagne a dégagé un excédent de 257 milliards l'an dernier. Des déséquilibres incompatibles avec une monnaie unique.

D'où l'urgence de l'harmonisation qu'Emmanuel Macron appelle de ses voeux.

Une autre explication est fournie par l’économiste JACQUES SAPIR, sur son blog (11 août 2017) : Le déficit commercial et l’Euro

Les derniers chiffres du commerce extérieur confirment ce que nous savions depuis des années. L’Euro est, pour la France, un piège mortel. L’accroissement récent du déficit commercial avec les autres pays montre bien la nature même de ce piège. Le problème, ici n’est pas conjoncturel. Cela fait plus de 15 ans que le commerce extérieur de la France est régulièrement en déficit. Au-delà d’accidents qui peuvent être liés à la conjoncture, et qui peuvent accroître ou diminuer ce déficit, la question de l’Euro doit donc être posée.

La publication de l’édition 2017 du External Sector Report du FMI a souligné ce problème. Dans ce rapport, les économistes et les statisticiens du FMI calculent, par rapport à la balance courante mais aussi à la balance des capitaux, les écarts du taux de change réel (soit corrigé de l’inflation) entre les pays. On voit que cet écart est aujourd’hui dramatique entre l’Allemagne, dont la monnaie est largement sous-évaluée, et la France l’Italie et l’Espagne. Si l’Euro n’existait pas, les taux de change se seraient modifiés, à la hausse pour l’Allemagne, et à la baisse pour la France bien évidemment. Ces résultats ne sont que la confirmation de ceux du même rapport de l’année précédente. Déjà, le External Sector Report 2016 montrait bien l’ampleur du problème.

L’Euro provoquait un écart de change de 19% à 23% avec l’Allemagne. Ceci s’est aggravé en un an. Si l’on regarde les résultats de l’édition de 2017 de External Sector Report on constate d’ailleurs cette aggravation. L’écart entre la France et l’Allemagne, du à la rigidité de l’Euro, atteint désormais de 24% à 28%.

Il est clair que l’Euro a abouti à un déséquilibre massif au niveau des taux de changes virtuels. Comme l’Euro a supprimé la possibilité de rééquilibrer les niveaux par des dépréciations et des appréciations de taux de change, il ne laisse que deux solutions : la dévaluation interne (ce que le gouvernement tente de faire) ou les transferts budgétaires dont on sait qu’ils sont impossibles politiquement.

On constate aussi que les politiques visant à améliorer la compétitivité de nos entreprises en transférant une partie des charges sociales sur les impôts, ce que fait le CICE, ne fonctionne pas. Ces politiques se traduisent en réalité par des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, cadeaux qui sont immédiatement utilisés pour accroître les dividendes des actionnaires. 

On le constate donc à nouveau. La seule solution pour sauvegarder une industrie française et pour réduire le déficit commercial est une sortie de l’Euro. Le plus tôt sera le mieux.

 

L’option Ouest-France, c’est de faire confiance au président de la République, Emmanuel Macron, pour rechercher un accord avec l’Allemagne et les autres partenaires de la zone euro afin de réduire les déséquilibres économiques au sein de la zone euro.

L’option Sapir, c’est la sortie de l’euro car les autres solutions sont impossibles à réaliser.

 

Cet article est le 3009ème sur le blog MRC 53 - le 148ème dans la catégorie France et Europe

 

Le 8 novembre 2016, visite de l'entreprise industrielle GYS à Saint-Berthevin (Mayenne) par Bastien Faudot, candidat à l'élection présidentielle 2017

Le 8 novembre 2016, visite de l'entreprise industrielle GYS à Saint-Berthevin (Mayenne) par Bastien Faudot, candidat à l'élection présidentielle 2017

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18 mai 2017 4 18 /05 /mai /2017 16:40

 

Un gouvernement de transgression du clivage gauche-droite


 

Le gouvernement nommé par Emmanuel Macron le 17 mai 2017, dirigé par Edouard Philippe, est composé - en plus du Premier ministre - de 22 membres (16 ministres, 2 ministres délégués et 4 secrétaires d’État – globalement 11 femmes et 11 hommes). La mixité est aussi politique puisque la moitié de ses membres (11) n’est pas inscrite à un parti politique. L’autre moitié se répartit entre la gauche (4 PS et 2 PRG), le centre (3 MODEM) et la droite (3 LR, le Premier ministre et les deux ministres de Bercy – sur ce point, voir Alternatives économiques, 18 mai 2017 : Passation de pouvoir à Bercy : les mots qui font peur).

Voir (MAIRE info, 18 mai 2017) : Un nouveau gouvernement paritaire de 22 membres

Voir aussi (Le F, 17 mai) : Gouvernement Édouard Philippe : qui sont les ministres de Macron

Rappel (17 mai) : 1er gouvernement Macron-Philippe, libéral, élitaire, franco-européen


 

MAIRE info (18 mai) présente chacun des membres du gouvernement.

 

Qui sont les ministres du gouvernement Philippe ?

 

Gérard Collomb, ministre d’État, ministre de l’Intérieur
À 69 ans, le nouveau numéro 2 du gouvernement n’a jamais encore été ministre. Il est surtout connu en tant que sénateur-maire de Lyon (sénateur depuis 1999 et maire depuis 2001). Depuis 2015, il est président de la Métropole de Lyon, après avoir été président du Grand Lyon de 2001 à 2015. Fils d’ouvrier, Gérard Collomb a été enseignant. Il est conseiller municipal socialiste de Lyon depuis 1977. Il a également été conseiller régional, de 1992 à 1999. Gérard Collomb est le premier élu de grande collectivité à avoir rejoint En Marche !, le mouvement d’Emmanuel Macron, dès juillet 2016.

Nicolas Hulot, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire
Voir Environnement : Nicolas Hulot face à des dossiers brûlants pour les maires

François Bayrou, ministre d’État, ministre de la Justice
À 66 ans, François Bayrou, patron du Modem, a déjà été ministre (de l’Éducation, entre 1993 et 1997). Il a également connu la plupart des fonctions d’élu : maire de Pau depuis 1994, il a également été député, député européen, conseiller général et président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques.
Son premier chantier sera celui de la loi de modernisation de la vie politique, dont le président de la République a toujours dit que ce serait le premier texte déposé – sans doute avant même les élections législatives.

Sylvie Goulard, ministre des Armées
On notera d’abord le retour de la dénomination de « ministère des Armées » en lieu et place de ce qui s’appelle, depuis les débuts de la Ve République, le ministère de la Défense. Ce portefeuille a échu à Sylvie Goulard, 52 ans, membre du Modem, dont le nom a été souvent cité comme potentielle Première ministre. Fervente européenne, Sylvie Goulard est députée européenne depuis 2009. Elle a travaillé au ministère des Affaires étrangères, au Conseil d’État et au Centre de recherches international.

Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
Pour la première fois dans l’histoire de la République, le Quai d’Orsay change de nom et ne s’appelle plus (seulement) ministère des Affaires étrangères. L’ajout, en première place, de « l’Europe » en dit long sur les convictions du président et du Premier ministre. Le socialiste Jean-Yves Le Drian, 69 ans, quitte donc à la surprise générale la Défense pour entrer au « Quai ». C’est, avec Annick Girardin, l’un des deux ministres rescapés de l’équipe précédente. L’ancien maire de Lorient (1981-1998) et encore président du conseil régional de Bretagne – poste qu’il avait conservé pendant son précédent mandat de ministre – a été ministre de la Défense de façon ininterrompue dans les cinq gouvernements sous la présidence Hollande.

Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires
Ancien journaliste originaire de Rodez, Richard Ferrand, 54 ans, a débuté sa vie politique en 1991 en intégrant le cabinet du secrétaire d’État aux Affaires sociales et à l’Intégration, Kofi Yamgnane. Il a ensuite repris la direction générale des Mutuelles de Bretagne avant d’être élu, en 1998, conseiller général du Finistère puis conseiller régional de Bretagne en 2010. Depuis 2012, il est élu député socialiste de la sixième circonscription du Finistère. Il a été membre de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée et nommé rapporteur, en janvier 2015, de la loi Macron.

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé
Encore un nouvel intitulé pour l’ancien ministère des Affaires sociales et de la Santé. Les chefs de l’exécutif ont fait le choix de la société civile pour cette ministre novice en politique mais très connue dans le milieu de la santé : médecin hématologue rattachée à plusieurs hôpitaux parisiens, elle est également la première femme à avoir été nommée présidente de la HAS (Haute autorité de la santé).

Françoise Nyssen, ministre de la Culture
Société civile encore avec la nouvelle ministre de la Culture. Françoise Nyssen a 65 ans, elle est de nationalité belge et naturalisée française. Elle a passé sa jeunesse en Belgique où elle a obtenu des diplômes de chimie et d’urbanisme. Elle a travaillé à la direction de l’architecture du ministère belge de l’Environnement. Elle est ensuite devenue patronne de la maison d’éditions Actes sud, fondée par son père.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie
À 48 ans, Bruno Le Maire (Les Républicains, ancien candidat aux primaires de la droite et du centre), devient ministre de l’Économie après avoir été secrétaire d’État aux Affaires européennes et ministre de l’Agriculture sous Nicolas Sarkozy. Normalien et énarque, Bruno Le Maire a également été directeur de cabinet du Premier ministre Dominique de Villepin entre 2008 et 2009. Élu en Normandie, il a été conseiller régional et député de l’Eure de 2012 à 2017.

Muriel Pénicaud, ministre du Travail
Issue de la société civile, Muriel Pénicaud, 62 ans, va être chargée de l’un des premiers chantiers du quinquennat – la deuxième réforme du Code du travail, sujet sur lequel Emmanuel Macron prévoit de légiférer dès cet été par ordonnance. Diplômée en histoire, sciences de l’éducation et psychologie, elle a été un temps administratrice territoriale et cadre au CNFPT. Elle a également été cadre supérieure au ministère du Travail et membre du cabinet de Martine Aubry, ministre du Travail, entre 1991 et 1993. Muriel Pénicaud a également une longue carrière dans le privé : elle a occupé successivement des postes de direction dans les groupes Dassault, Danone, SNCF et Orange.

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale
À 52 ans, ce spécialiste du droit public connaît très bien le monde de l’éducation : il a été recteur de l’académie de Guyane, directeur adjoint de cabinet du ministre de l’Éducation nationale (2006) et recteur de l’académie de Créteil, et enfin directeur général de l’enseignement scolaire en 2009. Il a également été directeur général de l’Essec (École supérieure des sciences économiques et commerciales).
Son premier acte sera certainement le décret permettant aux maires qui le souhaitent de renoncer à la semaine de 4,5 jours. Il devrait être publié avant l’été.

Jacques Mézard, ministre de l’Agriculture et de l’alimentation
À 69 ans, membre des Radicaux de gauche, Jacques Mézard est sénateur du Cantal depuis 2008. Il également, depuis 2001, président de la communauté d’agglomération du Bassin d’Aurillac. Au Sénat, il est l’auteur de plusieurs propositions de lois –mais aucune qui concerne directement l’agriculture – notamment une proposition de loi relative « au rétablissement des critères de classement des communes situées en zone de revitalisation rurale tels qu'ils existaient avant l'adoption de la loi de finances rectificative du 29 décembre 2015 ». Le fait d’ajouter l’alimentation au ministère de l’Agriculture est une nouveauté. C’est Jacques Mézard qui sera donc en charge du dossier important des circuits courts et de l’alimentation locale dans les cantines scolaires.

Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des comptes publics
À 34 ans, c’est l’un des benjamins du gouvernement qui sera en charge du budget, de la sécurité sociale, de la fonction publique et de la réforme de l’État. Diplômé de l’IEP de Lille, membre du parti Les Républicains, il est maire de Tourcoing (59) depuis 2014 et membre du comité directeur de l’AMF. Élu député de la 10e circonscription du Nord entre 2012, il a démissionné de ce mandat début 2016, après son élection comme vice-président du conseil régional des Hauts-de-France fin 2015. Ce gaulliste social, passionné de géographie et de sociologie électorale, devra démissionner de ses mandats locaux.

Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation
Née le 6 mai 1964 à Monaco, biochimiste, elle présidait depuis 2012 l’université de Nice-Sophia-Antipolis, où elle a exercé les fonctions de maître de conférences et celles de professeur des universités en biochimie, biologie moléculaire et cellulaire. De 1999 à 2003, elle est membre extérieure du conseil scientifique de l'Institut national de recherche médicale.

Annick Girardin, ministre des Outre-mer
Elle a été secrétaire d'État chargée du Développement et de la Francophonie (2014-2016), puis ministre de la Fonction publique à la suite du remaniement du 11 février 2016. Agée de 52 ans, membre du Parti radical de gauche, elle est conseillère territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon depuis 2000 et députée de la circonscription depuis 2007. Elle est candidate à sa succession lors des législatives de juin prochain et devra démissionner du gouvernement en cas de défaite.

Laura Flessel, ministre des Sports
L’exécutif a fait le choix de placer une championne sportive à la tête du ministère des Sports – comme cela avait déjà été le cas dans le passé avec Guy Drut, Bernard Laporte ou David Douillet. À 45 ans, la Guadeloupéenne a été quintuple médaillée olympique et six fois championne du monde à l’épée. Membre du Cese et du Conseil national du Sport, elle est également très investie dans le dossier de candidature de Paris aux JO de 2024.

Élisabeth Borne, ministre auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique, chargée des Transports
Élisabeth Borne, 56 ans, est ingénieure (Polytechnique et Ponts et chaussées), haute fonctionnaire et préfète. Elle a travaillé dans les cabinets des ministères de l’Équipement et de l’Éducation nationale et a été, en 2013, la première femme préfète de région (Poitou-Charentes), avant de devenir pendant un an, directrice de cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Environnement. Elle a une importante expérience des transports, côté opérateurs, puisqu’elle a été directrice à la SNCF et chez Eiffage, avant de devenir patronne de la RATP en 2015.

Marielle de Sarnez, ministre auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée des Affaires européennes
Collaboratrice historique de François Bayrou, dont elle a été directrice de campagne en 2007 et 2012, et directrice de cabinet au ministère de l’Éducation nationale, cette élue parisienne de 66 ans est députée européenne depuis 1999. C’est sa première participation à un gouvernement. Elle est candidate aux législatives à Paris.

Christophe Castaner, secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement
À 51 ans, ce compagnon de la première heure d’Emmanuel Macron occupera donc le poste délicat de porte-parole du gouvernement. Il a été élu député socialiste des Alpes-de-Haute-Provence en 2012 et est maire de Forcalquier depuis 2001. Il a également été vice-président du conseil régional de Paca de 2004 à 2012. Christophe Castaner a été, à l’Assemblée, rapporteur de la loi Macron. Il est candidat à sa succession aux léglislatives.

Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l'Égalité des femmes et des hommes
Marlène Schiappa, 34 ans, s’est fait connaître en animant un blog, « Maman travaille », devenue ensuite un réseau et une association, le « premier réseau des mères actives ». Elle milite notamment pour davantage de transparence dans l'attribution des places en crèches, idée que le candidat Macron a reprise dans son programme. Cette élue locale (adjointe au maire du Mans, en charge de l'égalité, élue communautaire) était responsable du pôle « égalité femmes-hommes » du mouvement politique En Marche !, après un passage éclair au cabinet de Laurence Rossignol en 2016, alors ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes.

Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées
Elle-même mère d’un enfant handicapé, Sophie Cluzel, 56 ans, a créé différentes associations de scolarisation d’enfants handicapés. Elle a créé l'association « Grandir à l'école » et préside depuis 2011 la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap (Fnaseph). Sur le site de cette association, elle milite pour des avancées sur la scolarisation en milieu ordinaire.

Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État chargé du Numérique
Benjamin du gouvernement, à 33 ans, Mounir Mahjoubi est un proche de François Hollande et de Ségolène Royal, dont il a dirigé la communication numérique pendant leurs campagnes. Il a été nommé en 2016 président du Conseil national du numérique. Il a été créateur et chef d’entreprise (Equanum, BETC Digital et French Bureau). Il aura en charge le lourd dossier de l’accès au numérique des communes rurales. Il est candidat aux législatives à Paris.

 

Cet article est le 2990ème sur le blog du MRC 53 - le 147ème dans la catégorie France et Europe

Qui sont les ministres du premier gouvernement E Macron - E Philippe
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