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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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6 janvier 2009 2 06 /01 /janvier /2009 20:06

Il n’y a de solution que par la négociation

 

Les israéliens avaient un authentique interlocuteur en la personne de Marwan Barghouti, chef du Fatah. Il a été mis en prison à perpétuité. En fait, les dirigeants de l’Etat juif ne cessent de se tromper, avec l’aide de leur protecteur principal, les USA.

 

Ces erreurs, dont la plus récente et la plus grave est cette offensive militaire contre le Hamas, ont pour conséquence de menacer leur existence même. En croyant défendre leur sécurité, ils la compromettent par des actions militaires hasardeuses.

 

Je viens de voir Jean-Pierre Chevènement invité de Public Sénat mardi 6 janvier à 18h. Il a dit l’essentiel. Cette émission peut être vue sur son site ou celui de l’émission.

 

Hier, j’avais repris sur ce blog le texte de l’entretien réalisé avec le Parisien (voir Palestine : Chevènement critique l'offensive israélienne sur Gaza - 5 janvier 2009).

 

Ce matin, l’un des abonnés à ce blog m’a rappelé que, parmi « les positions dignes d’intérêt », il y a celle prise par Stéphane Hessel*, ambassadeur de France. J’avais évoqué, sur ce blog, son action en faveur des droits de l’homme - Les droits de l'homme célébrés à la Maison de l'Europe en Mayenne - 5 décembre 2008.

 

J’ai entendu, le 1er janvier, Stéphane Hessel, humaniste et citoyen du monde s’exprimer avec beaucoup de talent sur les ondes de France Inter. On retrouve ce qu’il a dit dans l’article paru le 31 décembre dans Libération (propos recueillis par Béatrice Vallaeys). En voici un extrait concernant Israël.

 

La multiplicité de mes indignations

(…) Mais c’est Israël surtout qui me préoccupe. Il est incroyable d’entendre l’ambassadeur d’Israël en France dire, comme il l’a fait hier sur France Inter, que 500 000 Israéliens vivent sous la terreur depuis six ans. Que nous ayons laissé sans sanction internationale le gouvernement israélien ces cinq dernières années et encore tout récemment, constitue également un crime contre les droits de l’homme. En tant que porte-parole de la Déclaration universelle, je suis personnellement scandalisé par cette impunité. Si la communauté internationale doit intervenir en Israël c’est parce qu’elle est liée par les résolutions du Conseil de sécurité, et parce qu’on a promis à Annapolis. Or elle ne fait absolument pas face à ses obligations internationales.

Pourquoi est-elle quasi silencieuse ? Parce qu’elle est intimidée par Israël, elle redoute de se faire traiter d’antisémite, elle craint qu’on ne fasse pas toute sa place à ce peuple qui a été tellement martyrisé. Cela va à l’encontre même des valeurs du judaïsme qui sont des valeurs d’ouverture, de liberté et de réconciliation des religions : autant de mérites niés par le gouvernement israélien depuis la fin de la guerre des Six jours.

La politique israélienne a combattu ceux qui militaient pour la paix (l’OLP, Oslo) et favorisé les partisans de la violence, plus crédibles, selon elle, à l’égard de la population. Si la communauté internationale n’intervient pas, on court à la catastrophe - déjà présente et meurtrière pour les Palestiniens - et à plus long terme pour Israël : car tant qu’Israël ne trouvera pas la voie vers deux Etats partenaires, il aura lui-même miné sa possibilité de survie dans le Proche-Orient.

Et il est faux de prétendre que le Hamas ne veut pas discuter. Comme l’a rappelé Marek Halter dans le Figaro d’hier, le Hamas a déjà clairement laissé entendre qu’à condition de s’en tenir à l’intérieur des frontières définies en 1967, il était prêt à reconnaître l’existence de l’Etat d’Israël.

Il ne faut pas avoir peur de la multiplicité de ses indignations. Ma génération qui a connu la Shoah et qui en a été affectée parmi ses proches et ses amis ne peut pas rester insensible, elle ne peut pas accepter, elle doit protester contre tout ce qui met en cause l’horreur de cette période.

* Stéphane Hessel, né à Berlin le 20 octobre 1917, est un ancien résistant rescapé des camps d’extermination de Buchenwald et de Dora. Il a assisté à l’élaboration de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Dernier ouvrage : Citoyen sans frontières, entretien avec Jean-Michel Helvig, Fayard, 2008.

Voir aussi sur ce blog Israël et les Palestiniens : des visiteurs crient leur angoisse - 22 juillet 2008

 Deux autres articles de presse méritent le détour :

 

- Israël a manqué un rendez-vous avec l’histoire, par Uri Avnery (Vendredi, 6 janvier). Voir Uri Avnery - Wikipédia

 

Contreinfo.info d’après Gush Shalom « Cette guerre l’écrit en lettres capitales : Israël a manqué une chance historique de faire la paix avec le nationalisme arabe laïque. Demain, il pourra être confronté à un monde arabe uniformément fondamentaliste, un Hamas multiplié par mille. » Avnery retrace la séquence qui a conduit à la guerre de Gaza. Ayant tablé sur la faiblesse d’Abbas, se contentant d’un simulacre de négociation, Israël n’a pas compris que le Hamas l’emporterait contre une Autorité Palestinienne discréditée. Voir le sujet d'origine

- Gaza, au risque de l’anarchie (Libération, 5 janvier), par Jean-Baptiste Gallopin étudiant en master «Monde arabe» à l’université Georgetown à Washington, ancien élève de l’IEP de Lyon.

Alors qu’Israël a commencé une offensive terrestre d’envergure sur Gaza, il semble que son gouvernement est plus que jamais déterminé à «faire tomber le Hamas». L’opération militaire israélienne dans la bande de Gaza répond à deux objectifs. D’une part, démontrer à l’opinion publique israélienne sa détermination à combattre le Hamas, dans un contexte préélectoral marqué par une surenchère à droite. D’autre part, réaffirmer la stratégie de dissuasion d’Israël, qui était apparue décrédibilisée après la guerre contre le Hezbollah de 2006. Forme extrême et laïcisée de la loi du talion, la stratégie militaire israélienne consiste moins à réduire le danger pour les citoyens israéliens qu’à faire payer «un lourd tribut» au Hamas, selon les mots du ministre de la Défense Ehud Barak.

Les conséquences pourraient s’avérer redoutables. Le choix israélien de cibler non pas seulement les infrastructures militaires du Hamas, mais aussi tous les organes de gouvernement et d’administration civils de la bande de Gaza, tels que les forces de police, risque de plonger ce territoire dans un chaos qui se prolongerait une fois l’opération militaire terminée. Une situation d’anarchie à Gaza ne ferait que dégrader encore les conditions de vie, déjà catastrophiques, de la population, ainsi que les perspectives d’une paix à moyen terme. Le blocus sévère imposé par Israël depuis la prise du pouvoir du Hamas en juin 2007 a en effet plongé la population de Gaza dans une pauvreté extrême, la rendant à plus de 75 % dépendante de l’aide humanitaire extérieure. La société et l’économie de Gaza ont été dévastées (…).

Sur le conflit israélo-palestinien, voir Deux colloques de la Fondation Res Publica sur Israël et la Palestine

 

Cet article est le 9ème sur ce blog dans la catégorie Proche Moyen Orient.

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