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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 21:50

Aliments biotechnologiques ou produits locaux ?

 

Food Factory (conférence internationale sur l’usine agroalimentaire du futur) est un peu l’équivalent de Laval Virtual (rencontres internationales de la réalité virtuelle) au niveau de Laval (Mayenne).

 

Nicolas Chomel, chef de projet à Laval Mayenne Technopole, est responsable de l’organisation de cette conférence. Voir Ouest-France, 1er juillet 2012 : Qu'y aura-t-il dans notre assiette en 2030 ?

 

L'association de promotion du développement économique par l'innovation, Laval Mayenne Technopole, a organisé à Laval du mercredi 4 au vendredi 6 juillet, en collaboration avec l’Institut de recherche suédois SIK, la 6ème édition de Food Factory. « Cette conférence scientifique, destinée à la fois aux chercheurs et aux industriels de l’agro-alimentaire, permet d’anticiper les nouveaux enjeux et contraintes de la filière pour concevoir de nouvelles générations d’usines plus innovantes, plus sécurisées et moins polluantes »

 

L’hebdomadaire « Le Courrier de la Mayenne » (Fred Martin) a relaté l’évènement dans son édition du 12 juillet 2012. Voici ce qui concerne la conférence dite « grand public » (il y avait une centaine de personnes) qui avait lieu salle du Théâtre à Laval le 5 juillet sur le thème « Notre assiette en 2030 ».

 

Pierre Feillet - voir Oui au progrès... sauf dans mon assiette! (Pierre Feillet, Mediapart, 13 avril 2010) - directeur de recherche émérite à l’Inra, membre de l’Académie des technologies et de l’Académie de l’agriculture de France, a entrepris d’éclairer les auditeurs sur les éventuelles modifications qu’apportera l’évolution des technologies sur nos habitudes alimentaires. Passé l’an 2000, il y a toujours des fermiers et l’assiette de 2050 ne sera pas une soucoupe de pilules nutritives. Si des laboratoires américains et australiens savent aujourd’hui reconstituer des tissus musculaires, si d’autres ont inventé des cookies virtuellement modifiés pour lutter contre l’obésité, si d’autres encore utilisent de la glu rose composée de déchets de viande et d’ammoniac pour « couper » le bœuf haché, la reconstitution artificielle de notre nourriture reste pour l’expert au stade de la pure utopie.

 

En revanche, trois poussées apparaissent dans la conception de notre alimentation : les biotechnologies, les avancées de la nutrition et les nanotechnologies.

- Les organismes génétiquement modifiés constituent la plus médiatique des biotechnologies. Les OGM représentent 140 millions d’hectares de cultures dans le monde, soit environ 10 % des surfaces cultivées, contre 37 millions d’hectares pour l’agriculture biologique. « Aucun cas d’intoxication par OGM n’a été révélé, assure Pierre Feillet, il s’agit de renforcer la plante pour la préserver contre les agressions naturelles et chimiques ».

- La nutrition a déjà motivé la transformation de certains aliments. On fabrique des aliments sans sel, sans sucre, sans gluten, mais aussi enrichis (en minéraux, en produits actifs…).

- Les nanotechnologies permettent d’utiliser des molécules actives pour apporter des additifs aux aliments - comme le fer.

 

La conclusion de Pierre Feillet est la suivante

« En 2030, le contenu de notre assiette sera fort probablement le même qu’aujourd’hui, mais la manière dont ce contenu arrivera dans notre assiette sera différent. Pour nourrir 9 milliards d’hommes, il faudra augmenter de 70 % la production végétale. Et ceci sans mettre en danger les équipements environnementaux, et en tenant compte du fait qu’il y aura peu de nouvelles terres cultivables disponibles. Les mutations du climat et l’urbanisation croissante risquent au contraire d’en diminuer la surface ».

 

Pour le scientifique, les modèles agricoles que l’on connaît aujourd’hui ont montré leurs limites : l’agriculture intensive est néfaste pour l’environnement, l’agriculture traditionnelle ou biologique n’est pas assez productive.

A terme, il va falloir inventer un nouveau système bio-équitable intensif en s’appuyant sur les connaissances ancestrales de la nature, mais aussi en augmentant la capacité de fixation de l’azote sur les végétaux pour optimiser leur croissance.

 

« Le soda light pour lutter contre l’obésité, et les nanotechnologies, ce sont des problèmes de riches qui ne concernent que 20 % de la planète », fustige Gilles Fumey. Le géographe chercheur, spécialisé en culture alimentaire (voir son dernier ouvrage Les radis d'Ouzbékistan et le précédent Géopolitique de l'alimentation), s’offusque qu’on produise en Bretagne des aliments pour obèses du Golfe Persique à base de soja du Brésil, comme il s’offusque que les aliments consommés à Vancouver ont parcouru en moyenne 18 000 km avant de finir dans l’assiette.

« Cela fait plaisir d’aller au tex mex avec ses enfants, mais c’est secondaire. On a traversé des siècles sans manger mexicain. Et manger chinois ne me fait pas connaître la Chine. Pourquoi courir après les fraises d’Andalousie alors que je peux en faire pousser au jardin de Beauregard ? L’alimentation est devenue un enjeu commercial considérable, pire que les fringues, les voitures et les téléphones, car on a toujours besoin de manger trois fois par jour. Au final, on gaspille 40 % de la production alimentaire et on désorganise les productions et les équilibres environnementaux à l’échelle mondiale ».

 

On l’aura compris, à travers son one-man-show qui a séduit le public, le géographe milite pour les frontières alimentaires, pour la production-consommation de proximité, et pour les filières courtes.

 

Par ailleurs, à l’occasion de Food Factury, Guillaume Garot a prononcé dans sa ville son premier discours en tant que ministre de l’agroalimentaire. Il a promis de s’investir dans « la reconstruction alimentaire ». Pour lui, l’assiette de 2030 devra être pour tous une assiette de qualité, une assiette pleine et une assiette sûre.

 

Retrouvez la 1ère intervention du ministre en charge de l'agroalimentaire lors de Food Factory 2012 et le discours intégral en pdf : Discours_integral_GGarot_5_07_12.pdf

 

Cet article est le 332ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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commentaires

D
<br /> Le concept de biodiversité défendu par l’entomologiste américain Edward Wilson au Sommet de Rio (1992) est sans doute l’idée la plus intéressante qui<br /> restera de ce forum. Ce concept déborde la vision classique où les espèces sont considérées séparément ou formant des populations composites. Il fallait « protéger les espèces » parfois<br /> restreintes à quelques animaux ou plantes rares, emblématiques ou spectaculaires.<br />
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