Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
  • Contact

Texte libre

Recherche

Courriel

 

 

 

 

Articles RÉCents

26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 22:18

Surprenantes élections sénatoriales en Mayenne

 

Les élections sénatoriales, qui ont eu lieu hier, ont été marquées par un renversement de majorité, la gauche ayant désormais 177 élus au Sénat sur un total de 348 sénateurs.

Voir Sénat : le (la) candidat(e) PS, pas sûr(e) d'être président(e) samedi - 26 septembre 2011.

 

L’un des lecteurs assidus de ce blog m’a transmis ses réflexions, fort pertinentes, concernant les résultats de ces élections en Mayenne. J’observe que ses prévisions étaient tout aussi excellentes (voir Sénat : le 25 septembre, peut-être une date historique pour la gauche - 25 septembre 2011).

 

Voici les commentaires de Jean-Yves Delort, journaliste, ancien rédacteur en chef du Courrier de la Mayenne.

 

Surprenantes élections sénatoriales en Mayenne

 

Si l’on ne considère que les résultats, les élections sénatoriales en Mayenne semblent très classiques. Les deux sénateurs sortants, Jean Arthuis et François Zocchetto, sont largement réélus avec près de 60% des suffrages ; les deux candidats de gauche sont loin derrière : 40% pour Michel Angot et 28% pour Jean-Christophe Boyer. Si la France a basculé à gauche, la Mayenne a joué la carte de la stabilité comme ce blog MRC 53 l’avait prévu dans un article précédent. 

 

Et pourtant, ce résultat est beaucoup plus surprenant qu’il ne le laisse transparaître.

 

-          d’abord les deux sénateurs centristes sortants ont été mis en ballottage ; François Zocchetto l’avait déjà été pour sa première élection il y a dix ans.

Mais c’est surtout la première fois depuis 1983 que Jean Arthuis est mis en ballottage. Il avait atteint 77% des suffrages en 1992. Il en obtient cette fois-ci 49%. Faut-il y voir une “usure du pouvoir” ? Sans doute. Il est même devancé de 22 voix au second tour par François Zocchetto. Jean Arthuis entame à presque 67 ans un mandat de six ans qui sera sans doute le dernier.

 

-          deuxième surprise, François Zocchetto que l’on prédisait battu réalise même un score étonnant :

Il a progressé d’une centaine de voix au premier tour par rapport à la dernière élection. Il est brillamment élu.

 

-          troisième surprise c’est le bon score de la gauche surtout de Michel Angot à Mayenne. Il double pratiquement les voix obtenues par Michel Sorin en 2001.

Plusieurs éléments ont joué en sa faveur : la poussée générale à gauche, son étiquette politique large (divers gauche), sa proximité avec les élus (il a fait toute sa carrière professionnelle dans une mairie), son poste important comme maire de la deuxième ville du département, une certaine convivialité que lui reconnaissent même ses adversaires. D’un tour à l’autre, il progresse de 50 voix et récupère presque toutes les voix de gauche du premier tour. 

 

-          Encore une autre surprise, le deuxième candidat de gauche, Jean-Christophe Boyer est à plus de 100 voix derrière Michel Angot.

Aussi bien au premier tour qu’au second. Il y a dix ans, seulement une vingtaine de voix séparaient Michel Sorin et Nadine Menn. Les électeurs mayennais ont voté dimanche autant pour les hommes que pour des étiquettes politiques ; Jean-Christophe Boyer était moins bien connu, notamment dans le nord Mayenne. Il se dit même que des électeurs de gauche de l’agglomération lavalloise n’ont pas voté pour lui. 

 

-          Autre surprise importante : la défaite de Norbert Bouvet. Certains voyaient déjà élu le président de l’association des maires et adjoints de la Mayenne. Il est le grand perdant de cette élection. Il recueille moins de voix qu’il y a dix ans. Ni son positionnement apolitique (il avait refusé l’étiquette UMP, ce qui a paru très tactique) ni son insistance à vouloir que les sénateurs soient forcément des maires n’ont convaincu.

Sagement il a renoncé au deuxième tour. Battu aux législatives en 2002 et deux fois aux sénatoriales, Norbert Bouvet a peu de chances de devenir un jour élu national. Dans un choix majorité-opposition, les grands électeurs n’ont pas voulu se laisser troubler par d’autres candidatures. Ce qui explique aussi les scores réduits de la verte Françoise Marchand (7%), du communiste Jacques Poirier (2%), ou du Front national Paul Le Morvan (1%), au premier tour. 

 

Et maintenant que va t-il se passer ? Les deux sénateurs centristes mayennais vont se retrouver dans l’opposition. Jean Arthuis ne retrouvera sans doute pas la présidence de la prestigieuse commission des finances. Ni la présidence du Sénat un moment envisagée.

 

On aurait tort de mettre en parallèle cette élection sénatoriale avec la présidentielle qui aura lieu dans sept mois. Certes, la gauche connaît une phase ascendante. Mais seule la moitié des sénateurs ont été élus dimanche. L’élection présidentielle se jouera sur des programmes, sur des personnes. Tout dépendra des candidats, aussi bien à gauche qu’au centre. Il ne faut pas non plus oublier l’importance des autres formations politiques ; Marine Le Pen, Jean-Pierre Chevènement, Jean-Luc Mélenchon et bien d’autres peuvent venir animer ou perturber la campagne électorale. 

Les élections sénatoriales sont comme un sondage. Elles donnent un indice mais pas le résultat d’une élection qui aura lieu dans sept mois... 

 

Cet article est le 35ème paru sur ce blog dans la catégorie République Parlement.

Partager cet article
Repost0

commentaires