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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 21:25

Sarkozy conserve l’avantage mais la gauche progresse

 

Les résultats du second tour de l’élection présidentielle en Mayenne ont été analysés par Jean-Yves Delort, journaliste, ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Le Courrier de la Mayenne ».

 

Après le 1er tour (voir Présidentielle 2012 en Mayenne : le regard de JY Delort sur le 1er tour - 24 avril 2012), il s’était risqué à un pronostic pour le 6 mai : « La droite a toujours devancé la gauche au second tour en Mayenne, même en 1988 lors de la réélection de François Mitterrand. On peut penser que le résultat du second tour dans le département ne devrait pas être très éloigné de celui de 2007 : 55% pour la droite, 45% pour la gauche ». 

 

L’analyste électoral avait sous-estimé le peu d’entrain, voire le mécontentement, des électeurs mayennais à l’égard du président sortant. Il est à 53 %, perdant 9 000 voix par rapport à 2007, alors que Hollande (47 %) fait le même total enregistré par Royal en 2007. La participation électorale est la même (84 %).

 

En 1981, la Mayenne était sur le podium des départements les plus à droite. En 2012, elle en est loin, l’ouest de la France s’étant déporté à gauche pendant que le sud-est prenait un virage à droite très prononcé.

Les quatre départements bretons sont largement pour Hollande, ainsi que les départements les plus urbains des Pays de la Loire (Loire-Atlantique et Sarthe) et de la Basse-Normandie (Calvados). La Vendée, le Maine-et-Loire et la Mayenne (Pays de la Loire), l’Orne et la Manche (Basse-Normandie) sont majoritairement pour Sarkozy.

 

Voici le texte que m’a transmis Jean-Yves Delort.

François Hollande profite de l’antisarkozysme

La Mayenne a voté dimanche à 53,07% en faveur de Nicolas Sarkozy alors que la France entière a choisi François Hollande (46,93% en Mayenne). Elle se retrouve donc pour cinq ans dans l’opposition au Président de la République.

Le score est favorable à la gauche alors que François Mitterrand en 1981 n’avait même pas atteint les 40% des suffrages. Dimanche les villes de Laval et Mayenne ont voté largement à gauche tandis que Château-Gontier a choisi la droite. D’où la légitime explosion de joie dimanche soir chez les socialistes mayennais.

Quelle est l’ampleur du vote Hollande en Mayenne ? Le candidat l’avait emporté dans 37 communes au premier tour ; cette fois-ci il est en tête dans 42 communes. Progression mais pas raz-de-marée. L’arrondissement de Laval accorde sa préférence, de justesse, à François Hollande alors que le nord et le Sud Mayenne se sont montrés les plus favorables à l’ancien président ; il atteint 55% des voix dans l’arrondissement du Nord Mayenne, 58% dans le Sud.

Pourtant, la gauche n’obtient pas un triomphe exceptionnel. François Hollande récolte exactement le même nombre de suffrages que Ségolène Royal il y a 5 ans : 81.000. La différence, c‘est que Nicolas Sarkozy a perdu près de 9.000 voix. Le vote de dimanche est d’abord un vote de mécontentement à l’égard du président sortant boudé par une partie de la droite. L’anti-sarkozysme a pesé très fort dans cette campagne. Comme la droite a perdu des voix, la gauche grimpe dans les pourcentages : alors que Ségolène Royal atteignait 44% des suffrages, François Hollande atteint presque 47% des voix.

La Mayenne se situe à contre-courant du vote français ; mais ce n’est pas une nouveauté. Le résultat de dimanche confirme un ancrage à droite qui est très ancien ; dans toutes les élections présidentielles depuis 1965, la Mayenne a opté pour le candidat de droite au second tour. Elle a voté Giscard d’Estaing en 1974 et 1981, puis Chirac contre Mitterrand en 1988, Chirac contre Jospin en 1995, Sarzozy contre Royal en 2007 et dans un autre contexte Chirac contre Le Pen en 2002.

D’un tour à l’autre, la participation n’a pas varié (84%). Alors comment les électeurs mayennais qui n’avaient pas voté au premier tour pour les deux finalistes ont-ils fait leur choix ? A gauche, François Hollande semble avoir récupéré sans problème les voix de Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud (ce qui aboutit à un total mathématique de 70.000 voix environ) ; à cela s’ajoutent 11.000 voix provenant sans doute d’électeurs centristes. Nicolas Sarkozy a gagné 36.000 voix au centre et à l’extrême droite : on peut estimer que les voix centristes se sont réparties entre un tiers pour Hollande, deux tiers pour Sarkozy ; les voix de Marine Le Pen ont dû aller pour deux tiers à Nicolas Sarkozy, un tiers pour l’abstention. Le nombre de bulletins blancs ou nuls fait plus que doubler ; il passe de 4713 à 11501 : là, il s’agit sans doute d’électeurs du Front national.

La droite mayennaise s’est-elle mobilisée à fond pendant cette campagne électorale ? Pas vraiment. L’UMP mayennaise est restée très discrète, organisant peu de meetings, étant presque absente pour distribuer des tracts sur les marchés ou dans les boites aux lettres. On a même vu de futurs candidats aux législatives afficher le planning de leurs réunions pour les élections de juin avant le deuxième tour. Nicolas Sarkozy n’a jamais été la grande passion des militants UMP locaux, qui ont toujours regretté la personnalité de Jacques Chirac.

A gauche, il y a eu une unité totale derrière François Hollande. Des Verts au Front de gauche, du Parti radical au MRC, la mobilisation a été sans faille. Mais il s’est surtout agi d’une mobilisation contre le président sortant. Cette unité pourra t-elle subsister lors des prochaines échéances législatives ? C’est là toute la question. 

Aussi bien à droite qu’à gauche, de nombreux électeurs nous ont confié avoir fait leur choix “du bout des doigts“, un peu contraints et forcés. A gauche, bien des électeurs restent prudents vis à vis des orientations social-démocrates et pro-européennes de François Hollande, jugées parfois trop prudentes. A droite, des centristes ont regretté les positions trop “droitières“ de Nicolas Sarkozy. D’autres électeurs lui ont reproché l’absence de positions fermes sur les “valeurs“ pendant le quinquennat, un style présidentiel trop “agité“ et un accent mis trop exclusivement sur l’économie. L’élection présidentielle impose toujours un choix… 

Cet article est le 49ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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