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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 23:02

La crise oblige à réformer dans l’intérêt général

 

Les visiteurs étaient très nombreux ce matin à l’inauguration du Salon de l’agriculture à Paris et, pourtant, le président de la République avait décliné l’invitation. Mais, à vrai dire, ce n’était pas pour lui qu’ils venaient. Les Français des campagnes et des villes ont envie de soutenir les agriculteurs, touchés par une crise qui n’a pas eu d’équivalent depuis trente ans et qui risque de durer longtemps.

 

Le ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire, a montré son savoir faire, accompagné de son ami, Dacian Ciolos, nouveau commissaire européen à l’agriculture (voir 16 janvier 2010 - Audition des Commissaires européens : Dacian Ciolos, libéral régulateur).

 

Sur le site du Figaro, ce 27 février, Eric de la Chesnais a fait un compte rendu de cette visite.
Voir Salon de l'Agriculture : Bruno Le Maire marque son style 


Voir aussi Agriculteurs, le temps des vaches maigres
(Libération, Guillaume Launay et Julia Pascual, 27 février) et l’édito de Laurent Joffrin Travail.

 

A signaler l’édito de Michel Guilloux dans l’Humanité le 25 février Quelle France agricole ?

Présenté après les régionales, le projet de loi agricole va envoyer le monde paysan dans le mur de la nouvelle mouture de la PAC de 2013 (…).

 

Le ministre de l’agriculture avait exprimé ses idées, le 22 février, devant ses collègues réunis à Bruxelles et en présence du commissaire européen (Ouest-France, Luc Vernet, 23 février) :

 

La nouvelle régulation agricole à la française  

Bruno Le Maire a attendu la première rencontre officielle entre Dacian Ciolos, le commissaire européen à l'Agriculture, et les vingt-sept ministres de l'agriculture de l'Union européenne, hier à Bruxelles, pour dévoiler les contours d'une véritable régulation agricole à la française. Volant quelque peu la vedette au nouveau venu, le ministre français de l'Agriculture a présenté un plan destiné à « lutter efficacement contre l'instabilité des prix et ouvrir de nouvelles perspectives aux agriculteurs ».

Selon Bruno Le Maire, « l'Europe doit comprendre que son agriculture est stratégique, qu'elle est en danger ». « On est à un tournant de l'histoire de l'agriculture européenne », a-t-il asséné.

Une clause de sauvegarde

Contrôler les importations. La principale arme brandie par le ministre français consiste en une « clause de sauvegarde en cas de crise économique grave ». Elle permettrait aux États européens de prendre « toutes les mesures pour faire remonter les cours », à l'image de ce qui avait été fait en 2001, au plus fort de la crise de la vache folle, a expliqué le ministre. Cette idée a été accueillie fraîchement, notamment par l'Allemagne.

À l'époque de la vache folle, les importations communautaires avaient été sérieusement limitées et les Européens avaient mis en place un « régime de retrait spécial » obligeant les pouvoirs publics à procéder à des achats massifs de viande pour pousser les cours à la hausse.

Préserver un « revenu équitable » pour les agriculteurs.

De son côté, le commissaire à l'Agriculture était là avant tout pour écouter. « Nous devons réfléchir aux instruments les plus appropriés dans la perspective de marchés plus incertains et d'une plus grande volatilité des prix », a simplement prévenu Dacian Ciolos, appelant à la création de « nouveaux outils pour aider les exploitants agricoles » sans en revenir aux « outils du passé ». Il faut « garder les instruments d'intervention, développer des mécanismes de soutien aux revenus en cas de crises et créer des mécanismes de négociation plus efficaces pour assurer une meilleure répartition de la valeur ajoutée au sein de la chaîne alimentaire », a-t-il lancé (…).

De son côté, Alexandre Counis a publié le 25 février sur le site du quotidien Les Echos l’entretien réalisé avec le commissaire à l’agriculture de l'Union européenne :  

Dacian Ciolos : "L'agriculture européenne n'est pas vouée au déclin(Extrait)        

Quels outils de gestion des marchés faut-il réactiver ?

Comme je l'ai déjà dit, l'orientation accrue du secteur agricole en fonction du marché et la mondialisation des marchés ont pour effet une plus grande volatilité des marchés - et des prix. Les événements de ces 2-3 dernières années ont révélé cette volatilité plus que jamais : de la flambée sans précédent des prix au second semestre de 2007 au niveau historiquement bas des prix sur le marché laitier par exemple au printemps dernier.

Cela signifie qu'il nous faudra absolument disposer à l'avenir d'un certain nombre d'instruments de gestion des marchés, mais je peux d'ores et déjà affirmer de manière assez claire que nous ne reviendrons pas sur les réformes antérieures.

L'intervention publique ne deviendra pas autre chose qu'un véritable filet de sécurité et nous ne ferons pas machine arrière au sujet de la suppression des instruments de contrôle de la production tels que les quotas laitiers et le gel des terres. A nous tous, ensemble, de définir les outils de gestion des marchés, modernes et efficients, dont nous aurons besoin demain.

Y a-t-il un moyen de limiter l'impact des fluctuations des matières premières agricoles ?

Nous avons créé un groupe de haut niveau spécial chargé d'étudier plus en détail la crise du secteur laitier afin d'en tirer les enseignements - les discussions sont du reste toujours en cours - mais un certain nombre de constatations peuvent déjà être faites. Tout d'abord, les instruments comme l'intervention publique et l'aide au stockage privé ont joué un rôle significatif pour parvenir à réduire l'approvisionnement du marché de l'UE et y établir au moins des niveaux plancher (bien que très bas).

Ensuite, il convient réellement de s'interroger sur la chaîne d'approvisionnement en produits laitiers dans son ensemble - qui fournit quoi et à qui ? Les discussions actuelles portent sur les questions de l'organisation du secteur, des relations contractuelles entre les agriculteurs et d'autres acteurs de la filière, et de la transparence. Il s'agit toutefois d'un travail progressif, qui doit être accompli dans le cadre du marché unique et des règles de l'UE en matière de concurrence. Enfin, il y a lieu de se demander plus généralement dans quelle mesure il est possible de recourir à des fonds publics pour traiter le problème de la volatilité - par exemple par l'intermédiaire d'un système d'assurance, et de s'interroger sur le rôle des marchés à terme, sur le renforcement de la coopération au sein de la chaîne d'approvisionnement, ou sur d'autres notions.

Moins d'un mois après mon entrée en fonctions, je travaille encore sur ces questions et sur les défis à relever. Quand nous les aurons définis, je me concentrerai sur les réponses des intéressés. Ce n'est qu'alors que j'aurai une vision plus précise de la voie qu'il convient de suivre - et de quelle manière.

 

Clément Lacombe (Le Monde, 26 février) s’est déplacé dans un village de la Manche pour mieux rendre compte de la situation des agriculteurs et des conséquences au niveau de la vie économique locale.
Voir A Moyon, le désarroi des agriculteurs face à la crise.

 

Cet article est le 174ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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