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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 22:59
Le réseau FEEL a publié des résultats tenant compte de la diversité des alliances

 

Comme lors de chaque scrutin, le Ministère de l’Intérieur a établi des résultats agrégés au niveau national du premier tour des élections départementales par force politique. Depuis dimanche soir, cette présentation des résultats a été largement remise en question par les responsables politiques car elle repose sur un ensemble de choix discutables.

Depuis la publication du fichier des candidatures par le Ministère de l’Intérieur, plusieurs spécialistes des élections et chercheurs membres du réseau Futur des Etudes Electorales (FEEL) de l’Association Française de Science Politique ont conjugué leurs efforts et passé en revue l’ensemble des binômes afin de mieux prendre en compte la réalité de l’offre électorale. Cette note présente les premiers résultats de ce travail collectif, qui permet de questionner avec beaucoup plus de précision l’état des rapports de force électoraux en France.

La totalisation des résultats des forces politiques au niveau national pour ce premier tour des élections départementales n’est pas un exercice facile : ce sont en fait 2 054 élections différentes qu’il faut agréger (1 995 sur le territoire métropolitain). Mais cet effort est incontournable pour analyser la manière dont les électeurs ont voté, et notamment pour mesurer les dynamiques nationales qui ont été à l’œuvre.  

Le nuancier établi avant le scrutin par le Ministère de l’Intérieur, qui a été appliqué aux binômes de candidats au niveau des préfectures, joue ce rôle. Cependant, le codage des candidatures, indispensable pour agréger les résultats, ne va jamais de soi. Certaines candidatures sont difficiles à caractériser, et les erreurs sont fréquentes, notamment (mais pas seulement) en ce qui concerne les divers gauche, divers et autres divers droite. Par ailleurs, comme tout nuancier, celui du Ministère de l’Intérieur correspond à des choix pour rendre compte de l’offre politique. Il est ici insatisfaisant pour avoir une vision précise des rapports de force électoraux nationaux car il ne permet pas de rendre compte de l’ensemble des stratégies d’alliances entre les partis. Et ce d’autant que l’instauration d’un scrutin binominal offre des possibilités importantes d’alliances.

Pour ces élections départementales, la problématique principale concerne la gauche, compte tenu de la forte fragmentation de ses candidats et les logiques différenciées d’alliances entre ses diverses composantes. Or c’est à gauche qu’il existe un enjeu à comparer les résultats des forces politiques puisque de nombreuses organisations (PCF, PG, EELV, etc.) cherchent à concurrencer la position nationale dominante du PS. A droite, l’UMP, l’UDI et le MoDem ont davantage été dans une logique de coopération et d’unité, les enjeux concurrentiels relevant le plus souvent de confrontations locales et de personnes (comme en Haute-Savoie par exemple). Seuls Debout la France et bien sûr le Front National ont été dans une logique d’affrontement, mais l’identification de leurs binômes ne pose pas de problème (...).

Les résultats du premier tour des départementales de 2015 selon les logiques d’alliance (métropole)

 

 

Résultats (%)

Nombre de cantons

Votants

50,3

1 994

Blancs

1,6

 

Nuls

0,8

 

Exprimés

47,9

 

Extrême gauche

0,1

41

Front de Gauche

5,5

1 075

Front de Gauche - EELV

2,8

427

EELV

1,9

362

PS-PCF

1,3

98

PS-EELV

3,0

204

PS-PCF-EELV

0,4

22

PS-PRG

20,1

1 525

DVG

1,8

270

Régionalistes

0,5

59

Ecologistes divers

0,1

17

Divers

0,4

113

UMP-UDI-MoDem

33,3

1 926

DVD

2,9

389

DLF

0,4

156

FN

25,7

1 897

Extrême droite

0,1

21

NB : Les résultats sont en pourcentage des inscrits pour les votants, les blancs, les nuls et les exprimés, en pourcentage des exprimés pour les binômes de candidats.

 

Les binômes Front de gauche correspondent aux binômes investis soit par le seul PCF, soit par le seul PG, soit par ces deux partis en même temps (avec aussi la présence moins significative de la troisième composante du Front de gauche, Ensemble). Ils totalisent 5,5 % des suffrages exprimés avec une présence dans un peu plus d’un canton sur deux (1 075 sur 1 995).

Les binômes FG-EELV se distinguent des binômes FG par le fait qu’ils sont également soutenus par EELV. Ces binômes ont obtenu 2,8 % des suffrages exprimés avec une présence dans près d’un quart des cantons, avec parfois des concurrences entre un binôme PG-EELV et un binôme PCF.

Les binômes EELV sont ceux qui ont été investis par EELV sans le soutien d’une composante du FG et sans le soutien du PS. Certains de ces binômes sont aussi investis par des petits partis comme Nouvelle Donne. Les binômes EELV ont recueilli 1,9 % des suffrages exprimés avec une présence dans moins de deux cantons sur dix.

Le cumul des voix des binômes FG, FG-EELV et EELV indique que la gauche autonome du PS totalise 10,1 % (sans compter 0,1 % pour l’extrême gauche quasi absente dans ce scrutin) pour une présence dans 1 546 cantons sur 1 995.

Les binômes PS-PRG correspondent à des binômes investis par le PS, avec ou sans le PRG. Les binômes PRG sans soutien du PS ont été agrégés à la catégorie DVG (seulement 20 cas et 30 000 voix environ). Les binômes PS-PRG n’ont pas reçu le soutien du FG ou d’EELV. Ils totalisent 20,1 % des suffrages exprimés avec une présence dans un peu plus de trois-quarts des cantons.

Les binômes PS-PCF, PS-EELV et PS-PCF-EELV correspondent à des binômes qui ont reçu l’investiture de ces différents partis. Dans certains cas, l’une des composantes de ces alliances se contente d'apposer son logo ou de présenter un suppléant. Dans certains cas, le soutien est encore plus discret. Ces binômes sont présents dans à peine plus de 15 % des cantons. Ils totalisent 4,6 % des suffrages exprimés.

L'agrégation des différents binômes soutenus par le PS amène à un score de 24,7 % pour une présence dans 1 849 cantons sur 1 995.

Mais d’autres agrégations peuvent paraître légitimes, notamment celle qui agrègent les binômes PCF, PCF-PG, PCF-PG-EELV, PCF-PS, PCF-PS-EELV avec un score de 9,4 % pour une présence dans 1 542 cantons sur 1 995.

Il en va de même pour le total des candidats soutenus par EELV avec les binômes EELV, EELV-FG, EELV-PS, EELV-PS-PCF avec un total de 8,0 % pour une présence dans 962 cantons sur 1 995.

Enfin, à gauche, les binômes divers gauche correspondent à des binômes sans étiquette ou de petits partis tels que le MRC ou Nouvelle Donne (mais aussi le PRG) qui ne bénéficient pas du soutien du PS, du FG ou d’EELV. On retrouve aussi dans cette catégorie les candidats PS dissidents ou ex-socialistes en rupture de banc (candidats soutenus par Philippe Saurel dans l’Hérault, candidats de la Force du 13 de Jean-Noël Guérini dans les Bouches-du-Rhône).

Parmi les candidats inclassables à gauche ou à droite, on retrouve les binômes divers, régionalistes (notamment en Corse, dans les Pyrénées-Atlantiques, en Savoie et en Bretagne) et écologistes divers.

Les binômes soutenus par l’UMP, l’UDI ou le MoDem (parfois en concurrence) permettent de saisir l’état de l’opposition de droite modérée qui se présentait nationalement sous une forme relativement unie, sans véritable logique de concurrence, ni l’UDI ni le MoDem ne contestant la position hégémonique de l’UMP (contrairement à la période passée en ce qui concerne le MoDem, qui a par ailleurs rompu avec son discours ni gauche ni droite). Ces binômes totalisent 33,3 % avec une présence quasi systématique.

Les binômes Divers droite sont réduits à des binômes non soutenus par l’UMP, l’UDI ou le MoDem : ils correspondent soit à de petits partis (comme l’UPR), soit à des dissidents.

Les binômes Debout la France se présentaient de façon autonome systématiquement. Il en va de même pour les binômes du FN, qui ne posaient aucun problème de recodage. Ils recueillent 25,7 % en France métropolitaine, avec une présence dans 95 % des cantons.

 

Florent Gougou et Simon Labouret, avec le groupe de travail FEEL

 

Voir slowpolitix: Les résultats du premier tour des élections départementales de 2015

 

Rappel  (23 mars 2015) : Elections départementales 2015 : l'abstention est plus forte à gauche

 

Cet article est le 50ème paru sur ce blog dans la catégorie Collectivités territoriales

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