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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 20:09

 

L’éolien a de l’avenir mais à certaines conditions

 

L’énergie éolienne fait partie des énergies renouvelables. De ce fait, elle est appelée à prendre une part plus importante dans la production d’énergies.

 

Un titre de Ouest-France, en page Pays de la Loire, le 26 mars 2010, était très clair en ce sens « L’énergie éolienne régionale appelée à forcir. L’Etat veut booster l’éolien en Pays de la Loire. Le terrestre, mais aussi l’offshore, au large des îles d’Yeu et Noirmoutier ».

Mais, le 31 mars, dans le même quotidien, un autre titre, en page nationale cette fois, sous la signature de Paul Burel, était beaucoup moins favorable :

Des vents contraires soufflent sur les éoliennes

« La mission menée par le député UMP Patrick Ollier appelle à un lourd encadrement des installations. Cela risque de faire grincer quelques dents, pas seulement chez les Verts ».

 

Cette question est traitée avec un autre regard sur le site Rue89 par Lucie Crisa, le 1er avril.

Rapport Ollier : les éoliennes en mer sont-elles la solution ?

 

Quel est le regard de Gérard Pierre, spécialiste des énergies à « Sauvons le climat » et au MRC ? Je lui ai demandé, après avoir reçu le texte d’un entretien que Michel Lemosquet avait accordé à Ouest-France en février. Ces deux noms évoquent la rencontre CIVIQ à Saint-Berthevin sur les énergies (voir Echos de la rencontre CIVIQ du 26 octobre à Saint-Berthevin - 27 octobre 2006 et l’Exposé de Gérard Pierre sur les énergies - rencontre CIVIQ 26 10 06 St-Berthevin - 21 avril 2007).

Voir aussi MRC 44 Energies : Gérard Pierre a présenté ses orientations à Nantes - 2 février 2010  

 

Gérard Pierre et Michel Lemosquet s’opposaient sur l’énergie nucléaire en 2006. Ils s’opposent sur l’énergie éolienne en 2010. Voici d’abord le texte de Gérard Pierre (celui de Michel Lemosquet suivra dans un second article).  

Energies Nantes G Pierre 290110 004L’énergie éolienne

 

L’énergie éolienne a été largement utilisée en Europe entre le dixième siècle et l’ère industrielle, principalement pour moudre le grain et pour pomper de l’eau. Le développement de la machine à vapeur et plus tard de l’électricité a amené le déclin de ce type d’énergie car elle était dépendante du vent. La marine à voile a été remplacée par la marine à vapeur pour les mêmes raisons.

            Le développement de l’éolien pour produire de l’électricité est venu du Danemark et surtout d’Allemagne avec l’arrivée des « Grünen » (Verts) dans la coalition gouvernementale et surtout le choix politique de sortie du nucléaire. C’est surtout grâce à des tarifs fortement subventionnés, fondés sur son image vertueuse et l’espoir que son développement industriel abaisse suffisamment les coûts, qu’elle s’est développée. Elle se développe maintenant en France malgré la faible consommation d’énergies fossiles du pays pour produire son électricité.

Le kWh éolien coûte plus cher à produire que celui des énergies hydraulique, nucléaire ou fossile. La partie principale du coût est dans la machinerie elle même (75 % selon l’ADEME). Pour des installations terrestres, elle se situe entre 5 et 8 c€/kWh contre 3 c€ pour le nucléaire français et 4 à 6 c€ pour les centrales à gaz ou à charbon. Pour des installations en mer, le coût du kWh est plutôt de l’ordre de 13 c€. A l’exception du photovoltaïque, c’est le mode de production d’électricité le plus coûteux.

Au niveau mondial, l’électricité est produite à 66,2 % par les fossiles, 15 % par le nucléaire et 18,8 % par le renouvelable. Cette production d’électricité par l’énergie renouvelable est assurée à 89 % par l’hydraulique, 5,7 par la biomasse, 3,5 % par l’éolien, 1,7 % par la géothermie et 0,2 % par le solaire.

L’énergie éolienne est très dispersée, diluée et de plus intermittente. Sa densité est extrêmement faible, moins de 0,02 TWh/an/km2, alors qu’une centrale thermique solaire présente une densité de 10 TWh/an/km2, soit 500 fois plus.

La puissance moyenne délivrée ne représente que 20 à 30 % de la puissance installée des éoliennes situées dans les terres et 40 à 50 % pour celles qui sont installées en mer. Elles ne produisent qu’avec des vents dont la vitesse est comprise entre 25 et 90 km/h.

Les principaux défauts de l’énergie éolienne proviennent de ce que :

·         son coût élevé, exige actuellement d’importantes aides publiques.

·         les fluctuations de ce type d’énergie peuvent être acceptées par le réseau à condition qu’elles restent dans des limites raisonnables (quelque % de la production totale).

·         l’intérêt écologique de la réduction des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) est limité dans un pays disposant d’une production peu émettrice.

Le Danemark est le pays où la part de l’éolien est la plus grande. Depuis 2003, elle atteint 15 %, date à laquelle cette production s’est stabilisée suite à la suppression des subventions.  Il faut noter que cette production est adossée à l’hydraulique norvégienne qui assure par sa souplesse la continuité de la production. La part de la production éolienne de l’ensemble des pays de la plaque scandinave est plutôt de l’ordre de 4 à 5%. Les plus optimistes considèrent que la part de l’éolien peut passer la barre des 10 %. Il est couramment admis que la France ne pourra pas dépasser les 5%.

En Allemagne, au Danemark, l’énergie éolienne contribue à diminuer les rejets de gaz à effet de serre, car ces pays utilisent principalement les fossiles pour produire leur électricité et dans ce cas chaque kWh produit par les éoliennes contribue à diminuer les émissions de GES. Il n’en est pas de même en Suède ou en France où l’électricité est produite avec très peu d’émission de GES grâce à l’hydraulique et au nucléaire.

Il est important de réaliser les implantations d’éoliennes dans des zones ventées comme la façade atlantique, la façade méditerranéenne ou la vallée du Rhône, où de plus il existe des régimes de vents fortement décorrélés.

A ses débuts, le développement marginal de l’éolien, pour lequel aucune contribution aux réglages de la fréquence et de la tension n’était exigée, ne posait pas de problèmes en cas de perturbation sur le réseau. L’éolien s’effaçait et se recouplait au réseau après les défauts constatés. Il ne pouvait pas perturber un réseau surpuissant. La situation a changé en Allemagne et au Danemark où l’on perçoit maintenant une limite à la capacité d’accueil de l’énergie éolienne par le réseau.

Dans les rapports des transporteurs et des régulateurs d’électricité (UCTE et CRE), la panne du 4 novembre 2006 est due au non respect par les opérateurs « E.O.N. transport » d’une règle d’anticipation de la situation dite N-1 qui les a amenés à couper une ligne HT sans avoir mesuré toutes les conséquences sur la surcharge d’autres lignes, entraînant des déclanchements en domino par leur protection de surintensité ; une légère baisse de fréquence amena ensuite l’effacement des éoliennes de l’Ouest par leur propre protection jusqu’aux éoliennes espagnoles, privant le réseau de leur apport d’énergie et accentuant ainsi cette baisse de fréquence, jusqu’à le rupture du synchronisme entre Ouest et Est. Les rapports montrent bien que, si la cause ne vient pas de la production éolienne, celle-ci est inutile pour assurer la stabilité du réseau en cas de problèmes mais, au contraire, amplifie les problèmes.

 

En conclusion, une production limitée d’énergie électrique d’origine éolienne est utile dans les pays où l’électricité est produite avec du charbon ou du gaz, car la production éolienne, en se substituant aux centrales utilisant les fossiles, conduit à moins rejeter de gaz à effet de serre.

En France en revanche, l’énergie éolienne n’est que très peu verte car elle ne diminue guère nos émission de gaz à effet de serre. L’essor actuel et prévu de l’éolien ne constitue pas ni une voie efficace ni économique dans la lutte contre l’effet de serre et de plus elle coûte cher. Le surcoût actuel de la production éolienne que l’on trouve sur la facture d’électricité EDF sous la dénomination CSPE (Contribution au Service Public d’Electricité) qui est actuellement de l’ordre de 5 à 6 % du coût du kWh acheminé, conduirait en fin de programme éolien à une majoration du tarif domestique de l’ordre de 20 %. Ce qui justifie la déclaration de M. Marcel BOITEUX, ancien président d’EDF : « Il ne s ‘agit plus d’ouvrir la concurrence pour faire baisser les prix, mais d’élever les prix pour permettre la concurrence ! » Il y a sans aucun doute mieux à faire.

 

Une information plus complète peut-être trouvée sur le site de l’académie des technologies. Voir 10 QUESTIONS A GILBERT RUELLE SUR L’ÉOLIEN, UNE ÉNERGIE DU XXIE SIECLE ?

 

Cet article est le 52ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat énergies environnement

 

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