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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 21:54

L’Europe doit intégrer les différences de compétitivité

 « L'Allemagne ne cache pas son scepticisme face à la politique économique de son partenaire. Gerhard Schröder tire la sonnette d'alarme ».

"La France sera-t-elle la nouvelle Grèce ?"

En prenant connaissance de cet article publié le 2 novembre sur le site du Point, François Hollande a dû avoir des pensées émues pour ses « amis » allemands, qui semblent lui savonner la planche avec délectation. Extrait.

(…) Il n'y a pas qu'en France que les doutes s'accumulent sur la stratégie de François Hollande. Les Allemands commencent eux aussi à se demander s'il y a un pilote dans l'avion. Le très populaire quotidien Bild n'y va pas par quatre chemins. Le journal à plus gros tirage de la presse allemande se demandait mercredi : "La France sera-t-elle la nouvelle Grèce ?" L'article, consultable en ligne, assène que la France est "en chute libre" et que "le président nouvellement élu, François Hollande, ne réagit pas".

C'est notamment l'ancien chancelier Gerhard Schröder qui a inspiré le journaliste Nikolaus Blome, auteur de l'article. Le père de l'agenda 2010, un train de réformes d'inspiration libérale qui a fait passer l'Allemagne du statut d'"homme malade de l'Europe" à une machine à exporter, ne s'est pas privé de douter publiquement du chef de l'État français, en marge de la conférence européenne du Berggruen Institute, qui rassemblait à Berlin de nombreux responsables et ex-responsables politiques et économiques. "Les promesses de campagne du président français vont voler en éclats face à la situation économique", a lâché Gerhard Schröder, pourtant social-démocrate. Il a notamment critiqué le retour de l'âge de la retraite à 60 ans pour certaines catégories de salariés, un "mauvais signal", "non finançable". Il s'est aussi inquiété de l'augmentation de la pression fiscale, qui aura pour effet,

La réponse sur le site québécois Oikos Blogue : L’hypocrisie allemande
On trouve la réponse à Schröder sur ce site québécois, vraiment excellent. Gilles Bourque a écrit, le 29 octobre 2012, un article dans lequel il reprend les propos de Guillaume Duval sur Les raisons du blocage allemand.

(…) Le journaliste économique Guillaume Duval, du magazine Alternatives Economiques, nous explique dans son article Les raisons du blocage allemand que derrière l’intransigeance de l’Allemagne, on trouve la même hypocrisie du plus fort qui cherche à imposer sa loi, parce qu’elle en tire profit. Il montre en particulier que les réformes de libéralisation du marché du travail qu’Angela Merkel veut prescrire à ses voisins de l’Union européenne ne sont aucunement celles qui ont permis à l’Allemagne de garder une santé économique enviée par tous. Le marché du travail allemand ne peut pas être caractérisé comme flexible, bien au contraire. Malgré, nous dit Guillaume Duval, une baisse du PIB de 5,1% en 2009, l’économie allemande aurait conservé tous ses emplois. La structure de codétermination du modèle allemand du travail (où l’on voit les représentants des travailleurs participer aux lieux de gouvernance des entreprises) a fait en sorte que le pays a fait un usage massif de la solidarité à travers un chômage partiel et la réduction du temps de travail dans les entreprises. Résultats : le pouvoir d’achat global des salariés s’est maintenu sans avoir à mobiliser les finances publiques. Pendant la même période, la France et l’Espagne qui ont vu leur PIB baisser respectivement de 2,7% et 3,7% avec des pertes d’emplois de 280 000 pour la première et de 1,4 millions pour la seconde ! Qui est vraiment flexible ?

L’Allemagne s’entête à proclamer que les politiques d’austérité sont les seules réponses viables pour sortir ces pays de la crise parce qu’il est vrai qu’elle a elle-même fait subir aux Allemands ces remèdes à partir du début des années 2000. Mais si cette politique n’a pas eu les effets désastreux qu’elle ne peut qu’avoir aujourd’hui, c’est qu’à cette époque l’Allemagne était seule à la mettre en œuvre. Pendant la même période, tous les autres pays européens s’endettaient pour consommer les produits allemands alors que les pays émergents, en pleine croissance, s’arrachaient les machines-outils et les voitures de luxes allemandes. Le succès de l’Allemagne est là : d’une part une spécialisation dans les équipements productifs à haute valeur ajoutée (la moitié des effectifs européens de cette industrie sont allemands) et les voitures de luxe ; d’autre part une politique de rigueur dont le succès a été possible grâce à la croissance des autres pays.

Guillaume Duval ajoute que ce qui complique les choses, à l’heure actuelle, est le fait que l’Allemagne a profité jusqu’à maintenant de la crise de la dette souveraine européenne. Avec un taux d’intérêt de 1,37% pour ses obligations de dix ans, on peut dire que les investisseurs ‘paient’ l’État allemand pour pouvoir détenir ses titres de dette puisque l’inflation de la zone euro est supérieure à ce taux ! Ainsi, depuis le début de la crise, l’Allemagne aurait épargné 70 milliards d’euros sur les intérêts versés à ses créanciers…ce qui est bien supérieur aux 55 milliards d’euros que l’Allemagne s’est engagée à prêter à la Grèce, à l’Irlande et au Portugal (…).

 

La réponse de Chevènement : les écarts de compétitivité viennent de loin

Dans son intervention au Sénat, le 29 octobre, Jean-Pierre Chevènement a évoqué les causes des divergences de compétitivité entre la France et l’Allemagne. Voir Au Sénat, Chevènement explique pourquoi il vote contre la règle d'or - 2 novembre 2012.

(…) Ce qui mine en réalité la monnaie unique c’est la compétitivité divergente et de façon croissante, entre les dix-sept pays qui ont cette monnaie en partage. Ainsi la France qui avait une balance commerciale équilibrée en 2001, connaît en 2011 un déficit de plus de 70 milliards d’euros, tandis que dans le même temps, l’Allemagne affiche un excédent de 158 Milliards en 2011.

 

Ces divergences de compétitivité proviennent pour l’essentiel d’écarts dans le développement industriel qui s’enracinent dans l’histoire longue : ainsi l’Allemagne a creusé l’écart avec la France et la Grande-Bretagne dès la fin du XIXe siècle. Les causes en sont connues : cohésion sociale exceptionnelle favorisée par la cogestion syndicats-patronat, valorisation systématique, par consensus national, du « site de production Allemagne », formation par alternance dans le cadre d’un système dual où la moitié des enfants sont orientés dès l’âge de onze ans, mise en application de la science et de la technologie dans toutes les industries, y compris les industries courantes, puissance du « Mittelstand » et des entreprises moyennes, réinvestissement des profits, presque toujours substantiels, dans l’entreprise et dans l’innovation, sous-traitance à bas prix dans les pays voisins de la « Mitteleuropa » et maîtrise de l’assemblage et de la chaine de valeur ajoutée en Allemagne même. Ces écarts sont cumulatifs, comme l’a bien montré Robert Mundell, dans une « zone monétaire non optimale ». Il se produit en Europe ce qui s’était produit en Italie après l’unification italienne et la généralisation de la lire à la péninsule : polarisation des richesses au Nord, mezzogiornisation au Sud.

Les écarts de compétitivité au sein de la zone euro ont été creusés en second lieu par le « choc de compétitivité » mis en œuvre au début des années 2000 par le Chancelier Schröder : déflation salariale, réduction de l’Etat-providence et sous-traitance à la main d’œuvre bon marché des pays proches, politique continuée par Mme Merkel avec la hausse de 3 points de la TVA en 2007. Au total, la France a perdu quinze points de compétitivité par rapport à l’Allemagne de 2000 à 2011
(…).

 

Jacques Omnès ne voit pas dans l’Allemagne un modèle

 

Son site* Mes Allemagnes est une mine d’informations concrètes.

Dans ses éditoriaux des 21 et 28 octobre, il déplore l’image laissée par l’Allemagne en Grèce et ailleurs « Madame Merkel maintient en effet imperturbablement le cap vers une politique européenne d'austérité et de capitulation devant les puissances financières avec un entêtement digne d'une meilleure cause.
La mise à jour de cette semaine ne manquera donc pas de rappeler, à l'aide de liens vers des articles et documents récents, que l'Allemagne n'est décidément pas un modèle dont on pourrait actuellement s'inspirer. Les inégalités, la précarité, la pauvreté continuent d'y faire des ravages (…) ». 

 Cet article est le 52ème sur ce blog dans la catégorie Etats Union européenne

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