Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
  • Contact

Texte libre

Recherche

Courriel

 

 

 

 

Articles RÉCents

18 juillet 2012 3 18 /07 /juillet /2012 20:55

Les désagréments se multipliant, il veut réinvestir en France

 

La Chine est la 2ème économie mondiale, la 3ème si l’on fait semblant de croire que l’entité Union européenne - avec ses 27 Etats membres - est à la seconde place.

Documents à consulter concernant la présentation de la Chine :

Économie de la République populaire de Chine (Wikipédia)

Présentation de la Chine (site du ministère français des affaires étrangères)

Repères. Chine (Libération, 15 juillet 2012)

 

La Chine a su exploiter le désarmement commercial des USA et de l’Union européenne  - dans le cadre de l’ultralibéralisme en vigueur au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) - pour conquérir des marchés dans des conditions pénalisant l’industrie des pays développés, notamment l’Europe.

Mais la Chine n’est plus à l’abri du ralentissement de l’économie mondiale. Voir Une croissance en points de suspension(Libération, Vittorio de Filippis, 15 juillet 2012).

 

Le correspondant du quotidien Libération à Pékin, Philippe Grangereau, a constaté qu’en Chine, les conditions de l’investissement des entreprises étrangères tendent à se dégrader. Il cite le cas d’un entrepreneur français, bien implanté dans la vie économique chinoise, qui prépare son retour en France.

 

«Relocaliser de Chine en France prend tout son sens» (Libération, 15 juillet 2012)

 

Hausse des coûts, productivité stagnante, pressions… Un entrepreneur français installé dans le Guangdong explique pourquoi il veut réinvestir dans l’Hexagone.

 

Au vu du succès considérable de son entreprise en Chine, rien ne semblait prédestiner Jean-Charles Viancin à s’orienter vers une «relocalisation» en France. Couvert de dettes après l’échec de sa PME en France, il s’installe voilà trois ans en Chine, à Dongguan, dans la province du Guangdong, où il épouse une Chinoise. Avec le soutien d’un investisseur français, le jeune entrepreneur de 28 ans y prend la tête de Super Silicone, une usine de fabrication de moules de pâtisserie. Grâce au silicone qui n’attache pas à la cuisson, le Français fait fortune. Son entreprise de 300 ouvriers a enregistré en 2011 un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros, qu’il espère voir encore grandir cette année, grâce aux 70% de parts de marché qu’il possède désormais en France et au Japon.

 

Astronomique. L’expérience est cependant loin de l’avoir convaincu de rester. Et c’est vers la France qu’il tourne désormais ses regards. «Des contacts ont été pris avec des élus de la Sarthe, où je cherche à ouvrir, l’an prochain ou en 2014, une usine pour le marché français.» Dans un premier temps, il «conservera son usine chinoise». Ses arguments pour relocaliser sa production dans l’Hexagone sont nombreux. Depuis deux ans en Chine, les coûts de fonctionnement ont augmenté de manière astronomique, qu’il s’agisse des charges, des loyers, de l’eau ou de l’électricité - qui est coupée un jour par semaine en été en raison des pénuries. «Comme mon usine fonctionne 24 heures sur 24, ces coupures me font perdre 10% de mon chiffre d’affaires», estime Jean-Charles Viancin. Les salaires des ouvriers ont, eux aussi, «crevé le plafond», du moins selon les critères chinois, passant de 2 000 à 3 500 yuans mensuels (255 à 446 euros) avec les heures supplémentaires. Mais, dans le même temps, la productivité de son personnel est restée la même. «Un ouvrier chinois a besoin d’avoir derrière lui un contremaître, un contrôleur de qualité, un team leader, un superviseur et un manager… Pour faire tourner une machine, on a besoin de quatre personnes, alors qu’en France une seule suffit. Même si les salaires français sont encore dix fois supérieurs aux salaires chinois, l’écart s’amenuise beaucoup en prenant en compte tout cela.» Viancin explique aussi que ses acheteurs français - Auchan, Magasins U… - sont prêts à payer ses produits 10 à 15% de plus s’ils sont made in France. «Alors, si vous intégrez cette autre donnée, l’écart devient minime.» Quelques-uns de ses moules en silicone sont d’ailleurs vendus au même prix que leurs équivalents faits dans certains pays européens. «Sachant qu’il faut trente jours de bateau pour acheminer nos produits en France, que les droits de douane à l’import des produits made in China risquent d’augmenter et qu’il est probable que l’euro revienne à parité avec le dollar américain, ouvrir une usine en France prend alors tout son sens.» Selon lui, il n’est pas dans la «culture chinoise» de «fonctionner de manière productive». «L’incitation ne marche pas, dit-il. Le seul moyen d’augmenter marginalement la productivité consiste à payer l’ouvrier à la pièce, en retranchant du salaire le coût des pièces endommagées.»

 

«Danger de mort». Selon l’entrepreneur, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée en Chine reste un formidable handicap. Former un employé est presque inutile, car celui-ci a toutes les chances de quitter l’usine au bout d’un an pour chercher ailleurs un meilleur emploi. Mais il a d’autres raisons de vouloir rapatrier une partie de son entreprise : «Mes concurrents me font parvenir des menaces de mort contre moi et ma famille. Des équipes viennent devant l’usine soit pour saccager, soit pour demander à des ouvriers de transmettre ces menaces. Tant qu’on est client d’un industriel chinois, tout va bien, mais dès qu’on devient concurrent, on est en danger de mort.» Ne se sentant pas en sécurité dans la zone industrielle de Dongguan, où se trouve son usine, il vit à 250 km de là, à Canton, et fait la navette tous les jours.

Sans parler des «tracasseries administratives», sur lesquelles il ne souhaite pas s’étendre «pour ne pas avoir d’ennuis». Un autre industriel français, basé à Shenzhen, non loin de Dongguan, accepte de les évoquer, mais sous couvert d’anonymat : «La corruption au sein des gouvernements locaux est un problème monstrueux, et nous en souffrons quotidiennement. On doit consacrer au minimum 10% de notre chiffre d’affaires aux "enveloppes rouges" [les pots de vin, ndlr].»Enfin, le ralentissement du marché intérieur chinois depuis un an est, selon Jean-Charles Viancin, non seulement «très perceptible», mais «durable». Il touche les industriels qui sont dans le «moyen de gamme», tandis que le bas de gamme et le luxe continuent de prospérer. «Ce qui signifie que l’écart des richesses ne cesse de se creuser», analyse le patron de Super Silicone. Il a «peu d’espoir» dans l’avenir industriel du pays.

Malgré les appels officiels à l’« innovation», les PME chinoises «ne font généralement pas de recherche et de développement, et stagnent dans le bas de gamme». Pour lui, «la Chine reste ni plus ni moins l’atelier du monde… Mais le problème est que cet atelier est de plus en plus cher». Au point de l’inciter à revenir participer au «redressement productif» français cher à la nouvelle majorité.

 

         Cet article est le 16ème sur ce blog dans la catégorie Asie.

Partager cet article
Repost0

commentaires