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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 22:47

La ferme des 1000 vaches, conforme à l’approche libérale

 

La ferme industrielle de mille vaches laitières et la suite - au total 1750 bovins sur un seul site dans la Somme - est en construction, le démarrage de la traite étant prévu en avril 2014.

Voir cet article du quotidien Le Monde (28 septembre 2013, Laurence Girard) sous le titre L'étable des multiplications.    

 

(...) La ferme des 1 000 vaches est en rupture totale - et elle le revendique - avec ce modèle français d'élevage familial où la moyenne des troupeaux n'excède pas 50 à 80 bovins. Rupture de par l'origine de son promoteur, Michel Ramery, un entrepreneur du Nord qui a bâti dans sa région un groupe de BTP d'envergure, avec un chiffre d'affaires de 541 millions d'euros en 2012 et 3 550 salariés. Le magazine Challenges classe M. Ramery et sa famille, propriétaires de 100 % de l'entreprise, au 349e rang des fortunes françaises, avec un capital estimé à 120 millions d'euros.

 

(…) Le patron nordiste, qui possède une exploitation dans la Somme, est le seul gérant de la société civile d'exploitation agricole Côte de la justice qui porte le projet de la ferme des 1 000 vaches. Il s'est associé en 2009 à trois producteurs de lait au sein d'une société civile laitière baptisée Lait Pis Carde pour mettre en commun leurs quotas laitiers et constituer progressivement le futur cheptel. Deux autres producteurs l'ont rejoint en 2013. Ils gèrent désormais dans cette structure commune 300 vaches. Leur production de 2,8 millions de litres de lait est livrée à Senagral, filiale commune au fabricant de produits laitiers Senoble et à la coopérative Agrial.

 

(…) Autre rupture : pour gérer cette structure d'élevage et piloter l'installation de la future ferme, M. Ramery a recruté un chef de projet salarié, Michel Welter, et des employés. Enfin, les promoteurs du projet, qu'ils appellent, eux, "lait positif", sont allés chercher leur inspiration hors des frontières. Des Etats-Unis à l'Allemagne, en passant par l'Espagne ou Israël. Sachant que l'Allemagne, où les fermes de 1 000 vaches sont légion, produit désormais plus de lait que la France.

De retour de leurs pérégrinations, ils ont dessiné le modèle de leur future étable géante. Les 1 000 vaches seront cantonnées dans un bâtiment ouvert, juste couvert d'un toit. Des stores mobiles protégeront les bêtes des intempéries.

La traite, automatisée, mais pas robotisée, aura lieu trois fois par jour, contre deux habituellement en France. Le recours à des salariés autorise ce rythme intensif. "La production de lait passera de 9 000 à 11 500 litres par an et par bête" assure Philippe Beauchamps, président du directoire du groupe Ramery, qui chiffre l'investissement pour la ferme à 6 millions d'euros.

 

Cet élevage industriel à grande échelle constitue une rupture avec le modèle français.

Voir, à ce sujet, des interventions de spécialistes de l’économie laitière et du financement de l’agriculture, André Pflimlin et André Neveu, à lire dans ces articles :

Lors de l'AG 2013 de l'APLI, André Pflimlin a parlé de l'Europe laitière - 14 sept. 2013

AG 2013 APLI : André Pflimlin, les bases d'une autre politique laitière - 15 sept. 2013 

André Neveu s'alarme de la pénétration du capitalisme en agriculture - 13 février 2013

 

Le projet a provoqué la mobilisation d’opposants, réunis dans l’association NOVISSEN

 

L'association NOVISSEN a été créée le 17 novembre 2011. Son nom est l'acronyme de NOs VIllages Se Soucient de leur ENvironnement. Comme il se prononce " Nos vies saines ! ", il rappelle avec force notre souhait à tous.

Pourquoi cette association ? 

Fin août 2011, la population d'une petite commune de la Somme apprend que sur ses terres (et celles de la commune voisine) va être installée, sous peu, la plus grande ferme-usine de France. Un élevage laitier géant (qui donne son nom au projet, dit des "Mille vaches") sera associé à un méthaniseur de puissance industrielle (sous couvert agricole).

Les risques évidents alertent aussitôt la population ! La lutte s'organise pour faire annuler pareil projet qui met en péril la santé, la sécurité, l'environnement, l'emploi, qui pose la question de la condition animale, et montre de façon évidente les dérives de tout un système !

Quel est ce projet ? 

La "SCEA Côte de la Justice" de M. Ramery (entrepreneur de BTP du Nord-Pas-de-Calais) envisage d’implanter une étable de 1000 vaches laitières et 750 veaux, et un méthaniseur, sur les terres de Drucat-le-Plessiel et de Buigny-Saint- Maclou, dans les Communautés de Communes d'Abbeville et de Nouvion. Un projet hors normes, jamais vu en France !

Les risques sont énormes !

La santé est en danger. Même si, cyniquement, les rejets du méthaniseur sont déclarés «acceptables en termes toxiques et cancérigènes », il y aura dans cette concentration animale, épidémies, abattages en masse, mutation incontrôlable de virus, utilisation d’antibiotiques augmentant l’«antibio-résistance ». Ces bêtes, emprisonnées à l'année dans des conditions de vie contraires à leurs besoins physiologiques naturels, au régime alimentaire modifié pour produire au maximum, donneront un lait industriel, puis une viande de réforme, de piètre qualité. Pour les nourrir artificiellement, au lieu des pâtures favorables à leur bien-être et au bon équilibre général, il faudra des aliments importés (sans parler des OGM) ou poussant chez nous avec engrais chimiques et pesticides.

Le méthaniseur, prétendument agricole malgré sa taille, sera exempté des normes de sécurité industrielle : tant pis pour les accidents ! Il recevra des entrants multiples, récoltés dans un rayon de 110 km. Il faudra 2700 hectares pour épandre les 40 000 tonnes annuelles de boues résiduelles. Vingt-quatre communes sont déjà concernées. Les épandre, c’est risquer un air vicié, une terre polluée rendant les cultures impropres à la consommation, des infiltrations dans les nappes phréatiques. En Baie de Somme, on peut craindre des algues vertes, comme en Bretagne. Les véhicules lents, lourds, boueux dans la circulation déjà dense, multiplieront les risques d'accidents.  Les riverains supporteront le va-et-vient, et payeront pour la réfection des chaussées dégradées. Certains épandages étant à 40 km, le bilan carbone (absent du projet !) est certainement défavorable.

Cette étable industrielle va accélérer la disparition des exploitations actuelles. M. Ramery, en rachetant beaucoup de terres, empêche les jeunes agriculteurs de s’installer. Et on nous fait miroiter la création d'à peine une dizaine d'emplois! Et que penser de l'impact sur le tourisme en ce lieu proche d'une des plus belles baies du monde? Ce projet s'inscrit dans une course effrénée à la productivité intensive, à des fins purement financières, au profit du seul promoteur. Et c’est avec des subventions publiques que M. Ramery (soutenu par des amis influents) prétend s’installer, alors que la population le refuse ! (…)

 

Voir aussi : 1000 vaches, la Confédération paysanne bouscule Ramery (France3 Picardie, 12 septembre 2013, Sabine Godard) et Nouvelle manifestation contre la ferme industrielle des mille vaches (Le Monde, 29 sept 2013).

"L'objectif, c'était une manifestation pacifique, et de montrer à ceux qui ne le connaissaient pas l'importance du chantier. Tous ceux qui sont là se sont rendu compte du côté débile de la taille de cette ferme. Démesurée", a commenté Marc Dupont, secrétaire de Novissen. Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, a de son côté répété son inquiétude pour "les agricultures de petite taille" : "on va les mettre à mal avec des projets comme ça".

A la mi-septembre, des membres de la Confédération paysanne s'étaient introduits dans la nuit sur le chantier et avaient crevé les pneus de tracteurs afin de l'immobiliser temporairement, avant d'occuper, le lendemain, les locaux de l'entreprise Ramery, l'investisseur. "On a un projet qui est réglementaire, donc je ne comprends pas qu'on vienne manifester pour une cause nationale devant ma ferme", a réagi, samedi, Michel Welter, le responsable de l'exploitation.

Voir VIDEO. Manifestation contre la "ferme des 1 000 vaches" dans la Somme

 

Cet article est le 409ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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commentaires

M
<br /> C'est ce qui me conduit à relancer CiViQ afin de permettre aux citoyens de s'organiser et de peser sur les partis politiques. L'alternative à cet individualisme libéral doit être à la base du<br /> rassemblement républicain et citoyen CiViQ.<br />
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D
<br /> article très interessant qui nous dévoile ce qui nous attend peut être demain ; de la ferme industrielle au travail le dimanche ou à la merchandisation des bébés, c'est toujours le même esprit<br /> d'individualisme total et de lutte contre les solidarités sociales. Triste !!<br />
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