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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 23:38

 

Primaires* ou pas, le duel Aubry-Royal se prépare

 

Sans attendre le scrutin régional des 14 et 21 mars, l’effervescence de la préparation de l’élection présidentielle est perceptible au PS.

 

Mercredi matin, sur France Inter, répondant à une question qui ne lui était pas posée, « Laurent Fabius s’est clairement exprimé en faveur de l’émergence d’un candidat unique estampillé PS lors des primaires qui départageront les candidats de gauche pour désigner celui qui ira se frotter à Nicolas Sarkozy en 2012.  C’est donc un scénario du type accord entre les trois poids lourds socialistes qui semble tenir la corde rue de Solferino, de sorte que « vous n'aurez pas, dans les primaires, Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry et Laurent Fabius.» 


Faut-il voir là le retour du fameux TSS, le « Tout sauf Ségolène », comme lors du congrès Reims ? En tout cas, pour les formations alliées du PS qui sont invitées à participer au processus de désignation du candidat de la gauche, ça sent le traquenard à plein nez : ils devront non pas affronter une multitude de candidats socialistes mais peut-être donc un seul cacique derrière lequel sera rangé tout le parti et ses militants. Quel sera alors leur rôle face à ce rouleau compresseur solférinien ? Servir de faire-valoir au candidat estampillé PS ? Lui permettre de sortir grandi de cette bataille avant la guerre présidentielle ? PCF et PG, par exemple, n
'étaient déjà pas très enthousiastes à l'idée de participer à cette primaire, Laurent Fabius vient sans doute de leur assener un coup de grâce...

 

Lire cet article, signé Emmanuel Lévy, paru sur le site Marianne2 le 17 février, sous le titre Fabius confirme: il n'y aura qu'un seul candidat PS aux primaires.

 

Sur « le blog de soutien à la vision politique d'avenir de Ségolène Royal pour 2012 », Fraternité Royal, les réactions sont vives. Voir Faut-il quitter le parti socialiste? - 19 février 2010.

 

La dernière sortie médiatique de Fabius a achevé de convaincre que tout sera fait et mis en place pour faire barrage à cet espoir qui se léve. Un espoir qui s'est levé depuis 2006 pour montrer la possibilité d'un nouveau chemin pour le parti socialiste. Un chemin plus démocratique, plus socialiste, plus écologiste. Un espoir qui porte un nom: Royal. Fallait l'inventer à cet instant de l'histoire socialiste. Un espoir qui sera violemment combattu jusqu'au bout par ce parti solferinesque on le sait maintenant avec certitude.
On voudrait nous faire croire que les figures vivant dans le passé incarneraient l
'espoir de ce XXI ème siècle. On voudrait nous faire croire que ce même socialisme libéral ayant lamentablement échoué en 2002 sera à même de construire un projet plus humain pour le pays. Comment faire confiance à des politiques qui, une fois au pouvoir, ont déjà montré dans le passé combien ils faisaient une politique soumise aux puissants et donc incapable d'incarner un espoir de changement profond dans notre société (…).

 

Faut-il quitter le parti socialiste ?

C’est une question qui se pose avec de plus en plus d'acuité pour nombre de militants socialistes écœurés par la déliquescence de leur parti. Chaque jour ils constatent un peu plus combien ils sont méprisés par cette direction solferinesque et combien celle-ci ne changera pas. D'ailleurs depuis son intronisation à Reims rien n'a changé sinon en pire. Lors du dernier vote militant on nous a dépossédé du droit d'élire notre premier secrétaire au suffrage direct, ainsi que notre volonté […]

 

Des primaires* à l’avenir problématique… G-rard-Beillard-et-Michel-Sorin-balcon-29-04-09-010.jpg

 

Primaires : c’est le processus adopté par le PS pour aboutir à la désignation de son candidat (celui du PS et des partis de gauche associés à ce processus) à l’élection présidentielle en 2012.

Une première réunion a eu lieu en janvier, animée par Arnaud Montebourg, en présence des représentants des diverses sensibilités du PS, ainsi que du PRG et du MRC. A noter que la présence du MRC à cette réunion signifie qu’il s’inscrit dans la phase de préparation, sans préjuger de sa participation définitive.


En fait,
il est permis de douter de la crédibilité de l’organisation de ces primaires, au vu des positions antagonistes exprimées ci-dessus (Fabius, d’un côté, Royal de l’autre).

La décision de Martine Aubry de se désolidariser de la liste de Georges Frêche, pourtant votée par les adhérents du PS, aux élections régionales en Languedoc-Roussillon, puis l’exclusion, de fait, des socialistes restés sur cette liste, peuvent illustrer sa volonté d’affaiblir Ségolène Royal, cette région étant une des places fortes de celle-ci.

La déclaration de Laurent Fabius sur l’antenne de France Inter signifie que la direction actuelle du PS ne présentera qu’un candidat aux primaires et tout porte à croire qu’il s’agit de Martine Aubry.

C’est une façon de pousser Ségolène Royal à choisir entre le PS et ses primaires, et une candidature en dehors du PS.

La réaction très vive de la rédaction de Fraternité Royal pourrait laisser entendre que le choix vient d’être fait et sera rendu public après le 21 mars : ce sera le choix de la liberté. Comme en 1995, entre Chirac et Balladur, l’arbitrage entre Martine Aubry et Ségolène Royal sera fait par les Français, au premier tour de l’élection présidentielle. On prend les paris ?

Faut-il y voir un signe ?... Sur le site Désirs d'avenir, le 18 février, « l'Equipe de Ségolène Royal » a publié un article élogieux sur  le très intéressant colloque intitulé « Que sont devenues les couches populaires ? », organisé par la Fondation Res Publica, présidée par Jean-Pierre Chevènement, sénateur et ancien ministre. Voir Colloque : « Que sont devenues les couches populaires? ».

Et faut-il voir un mini signe dans la décision in extremis d’accorder une place éligible au MRC en Charente ? Voir Régionales : l'accord PS-MRC appliqué diversement selon les régions - 14 février 2010    

 


En tout cas Le Monde Magazine, daté du 20 février, a cru bon de réserver quatre pages à la candidate 2007 à l’élection présidentielle. Extraits de ce reportage réalisé par Jean-Michel Normand en Poitou-Charentes, sous le titre « Mais où est donc passée Ségolène ? »

 

(…) Ségolène Royal serait-elle devenue une cause désespérée ? Les apparences ne jouent certes pas en sa faveur mais l'ex-candidate conserve un réel impact dans l'opinion et – cela n'est plus à démontrer – une capacité de nuisance inégalée. Voilà pourquoi les dirigeants socialistes, même s'ils se gaussent, restent sur leurs gardes. Curieusement, pas un ne se hasarde à parler d'elle au passé. Tous conservent en mémoire l'énergie avec laquelle elle a remonté la pente – pour échouer d'extrême justesse, et dans des conditions restées troubles – dans sa tentative de conquérir le parti, fin 2008, face à Martine Aubry. Leur grande peur ? Que Ségolène se présente en 2012 quoi qu'il arrive (…).

" Le problème va bien au-delà du parti. En vérité, Ségolène Royal entretient un rapport parfaitement allergique avec toute organisation collective structurée, considère Pouria Amirshahi, proche de l'aile gauche du PS, patron de la fédération de Charente et membre de la direction nationale socialiste. Je suis toujours surpris par le fait qu'elle prend généralement ses décisions au dernier moment et respecte rarement son agenda. Il y a chez elle un curieux mélange de dame patronnesse dans ses manières d'être et d'anticonformisme, voire de tête brûlée, dans ses façons de faire. " (…)

" Au Parti socialiste, je peux compter sur beaucoup plus de gens qui me sont fidèles que vous ne le croyez. Jean-Louis Bianco, qui fut secrétaire général de l'Elysée sous François Mitterrand, ou de jeunes élus comme Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres, ou Guillaume Garot, le député-maire de Laval. Je ne suis pas sûre que Martine Aubry en ait autant ", objecte Ségolène Royal dans la voiture qui la ramène vers Poitiers.

Tout en contemplant la campagne charentaise à travers la vitre, elle éreinte d'une voix égale, presque neutre, ces hiérarques du PS auxquels elle dit " ne rien devoir, moins que rien ". "Des gens dont certains ne savent même plus pourquoi ils sont socialistes. " L'instant suivant, elle part dans un franc fou rire en assurant que, oui, ses adversaires ont raison de penser qu'elle est " capable de tout ". On se hasarde à poser la question qui, précisément, les taraude. Pourrait-elle concourir en 2012 contre le ou la candidate investi(e) par le PS ? " Je ne me laisserai pas marcher dessus, prévient-elle après un instant de réflexion. Si les primaires ne sont pas correctes, s'il y a de la triche, je reprendrai ma liberté. Il pourrait y avoir des recompositions… " D'ici là, comment compte-t-elle rebondir après les régionales ? Ségolène Royal sait botter en touche. " On verra bien. Les choses finiront par se cristalliser. " Et puis, elle lance, regardant de nouveau dans le lointain : " Il n'y a pas de politique sans événements fracassants. " Tremblez, ténors socialistes !

Pour bien comprendre l’histoire du PS, il est utile de lire l’article de Michel Noblecourt dans Le Monde daté du 24 janvier 2010 : La lente mort des courants du Parti socialiste

Cet article est le 118ème paru sur ce blog dans la catégorie Gauche refondation

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commentaires

M
<br /> Merci, Gérard. Nous allons pouvoir développer notre programme de salut public (voir Téléchargez et distribuez le dernier numéro de Citoyens Militants) et voir comment Aubry et<br /> Royal réagissent. C'est, peut-être, le moyen pour la gauche de se réconcilier avec le peuple français.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Un article bien fait. Une réflexion vraiment utile et réaliste !<br /> <br /> <br />
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