Pour la gauche, pour l’action publique et pour la France
Les militants MRC ont reçu le dernier numéro en ligne de "Citoyens Militants" (mars 2010), le bulletin d'information du Mouvement Républicain et Citoyen.
La première page, éditoriale, se retrouve sur le blog de Jean-Pierre Chevènement, président du MRC (voir Chevènement : l'enjeu de 2012 est de rétablir la République en France - 7 mars 2010).
Ensuite, Guillaume Vuilletet, secrétaire national aux élections, montre les enjeux des élections régionales pour le MRC, qui ont une traduction concrète dans la campagne, sachant qu’au-delà des résultats de mars 2010, le scrutin régional est une étape en vue de l’échéance présidentielle de 2012 :
« Devant l’importance de ces enjeux, le MRC doit en fait mener trois campagnes dans la campagne des régionales : une campagne contre la droite, qui permette à la gauche rassemblée de remporter un succès ; une campagne au sein de la gauche, en affirmant notre identité et nos propositions, au moment où le PS a plus de questions que de réponses; une campagne au service de notre mouvement enfin, en développant notre capacité à parler aux citoyens, à répondre à leurs préoccupations et à mobiliser de nouvelles forces militantes ».
Régionales 2010 : Inscrire le MRC dans le paysage politique réel
(…) La période de négociation que nous avions ouverte avec la rencontre entre Jean-Pierre Chevènement et Martine Aubry en novembre est donc presque close et il convient d’en faire un premier bilan. Premier parce que cette période ne sera véritablement close qu’au soir du dépôt des listes pour le second tour. C’est à ce moment que nous pourrons vérifier – dans les faits – la sincérité de la signature de Martine Aubry et du Parti Socialiste. Le secrétariat national sera en la matière particulièrement vigilant. Nous sommes instruits par le passé même si nous n’avons pas de préjugé.
L’accord conclu entre le MRC, le PS et le PRG pour les élections régionales permettra la participation et l’élection de plus de candidats MRC que lors du scrutin régional de 2004. L’accord concerne 15 régions contre 5 en 2004. Les chiffres témoignent d’un changement significatif d’attitude du PS à notre égard. Il serait pour autant faux de dire que ce changement est vérifié pour tous et partout. Dans au moins quatre régions, nos camarades ont eu à faire face aux oukases des notables socialistes locaux ou à leur indifférence.
A cet accord national s’ajoute l’Aquitaine où le MRC régional a décidé de participer à une place non éligible, le Languedoc-Roussillon où nos candidats sont sur la liste du président de région sortant et la Corse où le MRC soutient et participe à la liste conduite par Emile Zuccarelli. Alors qu’en 2004 le MRC comptait 15 conseillers régionaux, il aura lors du scrutin au moins 27 candidats en position éligible.
Cet accord a donc une première vertu : celle de permettre d’inscrire durablement le MRC dans le paysage politique réel. La seule échéance reste et demeure pour le MRC l’élection présidentielle parce qu’elle structure la vie politique de notre pays. Mais celle-ci se prépare par les scrutins intermédiaires comme l’élection régionale. D’autant que celle-ci se teinte d’une couleur particulière cette année.
Les élections régionales sont l’occasion, dès le premier tour du 14 mars, d’un triple vote utile : pour la gauche, pour l’action publique et pour la France.
Pour la gauche, le scrutin régional fournit l’occasion de solder l’épisode des élections européennes. Le PS semble avoir rompu avec ce qu’il faut bien appeler son autisme et avoir compris qu’il avait besoin de partenaires capables de porter une véritable alternative à la politique de la droite.
Les élections régionales peuvent enclencher à cet égard la dynamique du rassemblement à gauche.
L’objectif du MRC est de peser pour tourner la page de la dérive libérale et européiste de la gauche. Il est clair qu’un accord, fut-il relativement avantageux avec le PS ne signifie pas la conversion de celui-ci à nos thèses. Mais nous ne devons pas non plus ignorer l’évolution d’une posture à notre égard, pas plus que nous ne devons oublier le texte co-signé par Martine Aubry et Jean Pierre Chevènement le 4 novembre 2009 et qui mentionnait :
« L’Union européenne, qui aurait pu profiter de la coordination opérée entre les principaux gouvernements au plus fort de la crise pour se réformer et instaurer un véritable gouvernement économique, n’a pas apporté de réponse à la mesure de la situation. Au contraire, la Commission européenne n’a de cesse que d’appeler au rétablissement des règles de concurrence et d’orthodoxie budgétaire comme si l’orage passé, tout pouvait recommencer comme avant. Entre la concurrence déloyale des pays à très bas coût salarial et celle du dollar, la France et l’Europe sont prises en tenaille. »
En dehors du MRC et du PRG, les masques tombent : le radicalisme du NPA le condamne à refuser toute participation aux exécutifs. Celui du Front de gauche le conduit à l’impasse, loin de la dynamique espérée. Quant aux Verts, ils expriment sans fard une ambition d’appareil dont on se demande où elle situe l’intérêt général.
Le scrutin régional sera également un rendez-vous déterminant pour l’action publique.
Le véritable objectif du gouvernement est la réduction des politiques publiques. Cette politique menace le pacte républicain, qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, des services publics ou du rôle des collectivités territoriales. La réforme des collectivités locales a pour seul objectif de diminuer les dépenses des collectivités locales. Le président de la République l’a assumé tout de go le 20 octobre dernier en la présentant : il n’est pas question, pour lui, que les collectivités territoriales restent à l’écart de « la nécessaire réduction des dépenses publiques ». On ne saurait être plus clair ….
Quant au fameux grand emprunt, il est loin d’être à la hauteur de l’enjeu et relève d’une illusion qu’il faut dissiper : trois années d’investissements liés à cet emprunt seront nécessaires pour compenser le cadeau fait aux plus favorisés à travers le bouclier fiscal ! L’Etat est donc malheureusement défaillant et le modèle français d’action publique est menacé. Pour le défendre, les collectivités locales, qui réalisent 70% des investissements publics, sont un atout essentiel, particulièrement dans la crise.
Les élections régionales auront aussi une portée nationale : il s’agit d’envoyer un signal fort pour imposer une vraie rupture avec la politique libérale, qui vise à restaurer le système qui nous a conduits à la crise. Il s’agit donc de poser les jalons du débat qui doit conduire la gauche à proposer une autre politique à la Nation.
Devant l’importance de ces enjeux, le MRC doit en fait mener trois campagnes dans la campagne des régionales : une campagne contre la droite, qui permette à la gauche rassemblée de remporter un succès ; une campagne au sein de la gauche, en affirmant notre identité et nos propositions, au moment où le PS a plus de questions que de réponses; une campagne au service de notre mouvement enfin, en développant notre capacité à parler aux citoyens, à répondre à leurs préoccupations et à mobiliser de nouvelles forces militantes.
Au-delà des résultats de mars 2010, le scrutin régional est une étape en vue de l’échéance présidentielle de 2012. Jean-Pierre Chevènement l’a rappelé le 10 février à Martine Aubry : « L’échéance de 2012 est très importante, il faut que nos discussions se poursuivent concernant le problème des primaires afin de proposer une alternative crédible, progressiste et républicaine ».
Cet article est le 16ème paru sur ce blog dans la catégorie Régionales 2010.