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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 21:39

Pour la gauche, pour l’action publique et pour la France

 

Les militants MRC ont reçu le dernier numéro en ligne de "Citoyens Militants" (mars 2010), le bulletin d'information du Mouvement Républicain et Citoyen.

 

La première page, éditoriale, se retrouve sur le blog de Jean-Pierre Chevènement, président du MRC (voir Chevènement : l'enjeu de 2012 est de rétablir la République en France - 7 mars 2010).

 

Ensuite, Guillaume Vuilletet, secrétaire national aux élections, montre les enjeux des élections régionales pour le MRC, qui ont une traduction concrète dans la campagne, sachant qu’au-delà des résultats de mars 2010, le scrutin régional est une étape en vue de l’échéance présidentielle de 2012 :

 

« Devant l’importance de ces enjeux, le MRC doit en fait mener trois campagnes dans la campagne des régionales : une campagne contre la droite, qui permette à la gauche rassemblée de remporter un succès ; une campagne au sein de la gauche, en affirmant notre identité et nos propositions, au moment où le PS a plus de questions que de réponses; une campagne au service de notre mouvement enfin, en développant notre capacité à parler aux citoyens, à répondre à leurs préoccupations et à mobiliser de nouvelles forces militantes ».

 

Régionales 2010 : Inscrire le MRC dans le paysage politique réel

 

(…) La période de négociation que nous avions ouverte avec la rencontre entre Jean-Pierre Chevènement et Martine Aubry en novembre est donc presque close et il convient d’en faire un premier bilan. Premier parce que cette période ne sera véritablement close qu’au soir du dépôt des listes pour le second tour. C’est à ce moment que nous pourrons vérifier – dans les faits – la sincérité de la signature de Martine Aubry et du Parti Socialiste. Le secrétariat national sera en la matière particulièrement vigilant. Nous sommes instruits par le passé même si nous n’avons pas de préjugé.

 

L’accord conclu entre le MRC, le PS et le PRG pour les élections ré­gionales permettra la participation et l’élection de plus de candidats MRC que lors du scrutin régional de 2004. L’accord concerne 15 régions contre 5 en 2004. Les chiffres témoignent d’un changement significatif d’attitude du PS à notre égard. Il serait pour autant faux de dire que ce changement est vérifié pour tous et partout. Dans au moins quatre régions, nos camarades ont eu à faire face aux oukases des notables socialistes locaux ou à leur indifférence.

A cet accord national s’ajoute l’Aqui­taine où le MRC régional a décidé de participer à une place non éligible, le Languedoc-Roussillon où nos can­didats sont sur la liste du président de région sortant et la Corse où le MRC soutient et participe à la liste conduite par Emile Zuccarelli. Alors qu’en 2004 le MRC comptait 15 conseillers régionaux, il aura lors du scrutin au moins 27 candidats en position éligible.

 

Cet accord a donc une première vertu : celle de permettre d’ins­crire durablement le MRC dans le paysage politique réel. La seule échéance reste et demeure pour le MRC l’élection présidentielle parce qu’elle structure la vie politique de notre pays. Mais celle-ci se prépare par les scrutins intermédiaires comme l’élection régionale. D’autant que celle-ci se teinte d’une couleur particulière cette année.

 

Les élections régionales sont l’occasion, dès le premier tour du 14 mars, d’un triple vote utile : pour la gauche, pour l’action publique et pour la France.

Pour la gauche, le scrutin régional fournit l’occasion de solder l’épisode des élections européennes. Le PS semble avoir rompu avec ce qu’il faut bien appeler son autisme et avoir compris qu’il avait besoin de partenaires capables de porter une véritable alternative à la politique de la droite.

 

Les élections régionales peuvent enclencher à cet égard la dynamique du rassemblement à gauche.

L’objectif du MRC est de peser pour tourner la page de la dérive libérale et européiste de la gauche. Il est clair qu’un accord, fut-il relati­vement avantageux avec le PS ne signifie pas la conversion de celui-ci à nos thèses. Mais nous ne devons pas non plus ignorer l’évolution d’une posture à notre égard, pas plus que nous ne devons oublier le texte co-signé par Martine Aubry et Jean Pierre Chevènement le 4 novembre 2009 et qui mentionnait :

 

« L’Union européenne, qui aurait pu profiter de la coordination opérée entre les principaux gouvernements au plus fort de la crise pour se réformer et instaurer un véritable gouvernement économique, n’a pas apporté de réponse à la mesure de la situation. Au contraire, la Commission euro­péenne n’a de cesse que d’appeler au rétablissement des règles de concurrence et d’orthodoxie bud­gétaire comme si l’orage passé, tout pouvait recommencer comme avant. Entre la concurrence déloyale des pays à très bas coût salarial et celle du dollar, la France et l’Europe sont prises en tenaille. »

 

En dehors du MRC et du PRG, les masques tombent : le radicalisme du NPA le condamne à refuser toute participation aux exécutifs. Celui du Front de gauche le conduit à l’impasse, loin de la dynamique espérée. Quant aux Verts, ils expriment sans fard une ambition d’appareil dont on se demande où elle situe l’intérêt général.

 

Le scrutin régional sera également un rendez-vous déterminant pour l’action publique.

 

Le véritable objec­tif du gouvernement est la réduction des politiques publiques. Cette politique menace le pacte républicain, qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, des services publics ou du rôle des collectivités territoriales. La réforme des collectivités locales a pour seul objectif de diminuer les dépenses des collectivités locales. Le président de la République l’a assumé tout de go le 20 octobre dernier en la présentant : il n’est pas question, pour lui, que les collectivités territoriales restent à l’écart de « la nécessaire réduction des dépenses publiques ». On ne saurait être plus clair ….

Quant au fameux grand emprunt, il est loin d’être à la hauteur de l’enjeu et relève d’une illusion qu’il faut dis­siper : trois années d’investissements liés à cet emprunt seront nécessaires pour compenser le cadeau fait aux plus favorisés à travers le bouclier fiscal ! L’Etat est donc malheureuse­ment défaillant et le modèle français d’action publique est menacé. Pour le défendre, les collectivités locales, qui réalisent 70% des investissements publics, sont un atout essentiel, particulièrement dans la crise.

 

Les élections régionales auront aussi une portée nationale : il s’agit d’envoyer un signal fort pour imposer une vraie rupture avec la politique libérale, qui vise à restaurer le système qui nous a conduits à la crise. Il s’agit donc de poser les jalons du débat qui doit conduire la gauche à proposer une autre politique à la Nation.

 

Devant l’importance de ces enjeux, le MRC doit en fait mener trois campagnes dans la campagne des régionales : une campagne contre la droite, qui permette à la gauche rassemblée de remporter un succès ; une campagne au sein de la gauche, en affirmant notre identité et nos propositions, au moment où le PS a plus de questions que de réponses; une campagne au service de notre mouvement enfin, en développant notre capacité à parler aux citoyens, à répondre à leurs préoccupations et à mobiliser de nouvelles forces militantes.


Au-delà des résultats de mars 2010, le scrutin régional est une étape en vue de l’échéance présidentielle de 2012.
Jean-Pierre Chevènement l’a rappelé le 10 février à Martine Aubry : « L’échéance de 2012 est très impor­tante, il faut que nos discussions se poursuivent concernant le problème des primaires afin de proposer une alternative crédible, progressiste et républicaine ».

 

Cet article est le 16ème paru sur ce blog dans la catégorie Régionales 2010.

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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 22:02

Egalité homme-femme : un objectif à portée universelle


Le 8 mars 1910, à Copenhague, Clara Zetkin proposait d’organiser une journée internationale des femmes dans le but d’obtenir le droit de vote pour les femmes. Clara Zetkin a joué un rôle très important dans le mouvement progressiste à perspective révolutionnaire.


Journaliste allemande, elle avait fondé, en 1890, la revue Die Gleichheit (L’égalité) et c’est elle qui convoqua les conférences internationales des femmes socialistes de Stuttgart (1907) et de Copenhague (1910) où elle imposa son point de vue et qui l’élirent secrétaire, faisant de son journal Die Gleichheit leur organe officiel.

C’est à Copenhague en 1910, lors de la 2ème conférence internationale des femmes socialistes, que l’allemande Clara Zetkin propose, pour la première fois, d’organiser une Journée internationale des femmes en vue de servir à la propagande pour le vote des femmes. La conférence réunit une centaine de femmes venues de 17 pays, et adopte aussitôt cette proposition, inspirée des manifestations d’ouvrières qui se sont déroulées aux États-Unis en 1908 et en 1909. Le 8 mars 1914, les femmes réclament le droit de vote en Allemagne. Elles l’obtiennent le 12 novembre 1918.

Clara Zetkin est emprisonnée en 1915 en raison de ses convictions pacifistes. En 1916, elle joue avec Rosa Luxemburg, un rôle essentiel dans la création du parti communiste allemand. En 1920, élue au Reichstag, Clara Zetkin assiste à la montée du nazisme en Allemagne, tandis que l’arrivée au pouvoir de Staline la met à l’écart de l’Internationale communiste.
Le 30 août 1932, à 75 ans, elle est chargée, en sa qualité de doyenne du Reichstag, de prononcer le discours d’inauguration du parlement où dominent les chemises noires. Elle lance un vibrant appel à lutter contre le nazisme. Ce sera sa dernière manifestation publique. En exil à Moscou, elle meurt le 20 juin 1933 dans des conditions qui n’ont jamais été élucidées.

 

Ses convictions lui ont survécu. Elle a défendu une conception du couple au sein duquel les partenaires devaient être égaux en droits. Elle est favorable au divorce par consentement mutuel et pense que les garçons, comme les filles, doivent prendre part aux soins du ménage. Mère de deux garçons, elle a vécu elle-même en union libre, et s’est toujours montrée une ardente partisane du travail des femmes, seul moyen pour elles d’accéder à l’autonomie.

 

Voir aussi : Cent ans et plus de luttes féministes (l’Humanité, 8 mars) : « De l’initiative de Clara Zetkin et des femmes socialistes à la conquête du droit de vote, du droit à disposer de son corps à la revendication de l’égalité, le combat féministe continue » (…).

Dans le Programme MRC de Salut public : une République laïque et sociale, la proposition 29 n’est pas éloignée de cette conception.  

         29 – L’égalité entre les hommes et les femmes, un objectif à portée universelle 

Au-delà de la lutte contre les discriminations et à l’égal accès aux mandats politiques, l’égalité entre les hommes et les femmes est un des axes forts de l’émancipation des êtres humains. Des actions doivent être menées avec ténacité contre l’inégalité économique (salaires, statuts précaires, retraites). Les violences faites aux femmes doivent être plus énergiquement combattues. Le droit des femmes à disposer de leur corps doit être clairement défendu.

 

Voir aussi : Droits des femmes : Aimée Gourdol (MRC) - 11 octobre 2009

 

Revue de presse

 

«Tant que des femmes seront discriminées, cette journée aura droit de cité» (Libération, 8 mars) : « A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Mouvement français pour le Planning familial, a répondu à vos questions ».

 

Le Monde, 8 mars) : « Pour la Journée des femmes, "Le Monde" montre la diversité de leurs situations à travers les paroles d'une féministe iranienne, la réflexion d'une sociologue ou des portraits de Guadeloupéennes ».
La révolution inaboutie (Le Monde, 6 mars) : « En quarante ans, le taux d'activité féminin a explosé. Mais les inégalités salariales perdurent, frisant les 30 %, et les femmes restent cantonnées dans certains métiers ».

Journée de la femme : les inégalités persistent (Nouvel Observateur, 8 mars) : « Un rapport sur le travail des femmes en Europe, publié à l'occasion de la journée internationale de la femme, souligne de nombreuses inégalités ».

 

Danielle Bousquet : «Des forces conservatrices bloquent les avancées des droits des femmes» (Libération, 8 mars).  

 

Certaines formes de religion sont à rebours du principe d’égalité :

 

Rencontre avec Taslima Nasreen, écrivaine errante (Le Monde, 8 mars)

            Le 6 mars souvenons nous des femmes victimes des barbus (Riposte Laïque, 5 mars)

Christine Tasin : « Alors, en cette journée de la femme, j'ai une pensée pour toutes celles qui, parce qu'elles sont femmes, dans le monde, sont obligées de couvrir leurs cheveux, leurs mains, leurs pieds, de s'envelopper dans d'horribles prisons ambulantes, de baisser la tête ».

 

Cet article est le 5ème sur ce blog dans la catégorie Femmes.

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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 22:56

Remettre en cause les règles du capitalisme financier

 

« Pour sortir de cette crise immense qui est devant nous, il faudra remettre en cause les sacro-saintes règles du capitalisme financier globalisé » :

-          le libre-échangisme déséquilibré d’abord,

-          l’anarchie monétaire qui fait de l’euro le paillasson du dollar et du yuan,

-          le système financier et les oligarchies financières (re-réglementer les banques, reprendre le contrôle politique des banques centrales).

En Europe, il s’agit :
- soit de revoir de fond en comble toutes les règles de gouvernance de l’euro et de la politique économique au sein de la zone euro en s’appuyant sur la volonté des Etats de remettre les oligarchies financières à leur place,
- soit, si cela s’avère impossible, de prendre en France des mesures de salut public, en s’affranchissant de règles dont chacun peut constater qu’elles sont devenues caduques, bref de rétablir la République ! C’est l’enjeu de 2012 en France ». 

 

On ne peut être plus clair que Jean-Pierre Chevènement, président du MRC, dans son édito du dernier numéro en ligne de "Citoyens Militants" (mars 2010), le bulletin d'information du Mouvement Républicain et Citoyen.Universit-d--t-MRC2009-079.jpg


Jean-Pierre Chevènement, le 7 septembre 2009 - voir

Université d'été MRC à Toulouse : Chevènement appelle à la rupture

De beaux combats en perspective

 

La crise du capitalisme financier a franchi en Europe une nouvelle étape. Après que les Etats ont renfloué les banques privées défaillantes, il est apparu bien vite qu’ils ne pourraient pas recommencer une deuxième fois.


Le gonflement de la dette publique est devenu tel que la solvabilité des Etats est mise en question par les marchés financiers. Ceux-ci ont commencé une danse du scalp frénétique autour des émissions de dette publique par les Etats considérés comme étant les plus endettés.

Ces derniers ne peuvent déjà plus emprunter qu’à des taux doubles (6 % au lieu de 3 %) de ceux des bons allemands à dix ans (l’Allemagne étant toujours considérée comme la référence, car, avec sa politique de déflation salariale et budgétaire, elle a réussi à dégager un fort excédent commercial - 138 Milliards d’euros encore en 2009 - et même de contenir son déficit budgétaire (cinq points du PIB au lieu de 8 % pour la France, 12 % pour la Grèce ... et les Etats-Unis).

Evidemment ce jeu est absurde : les marchés financiers spéculent comme c’est leur nature, mais leur spéculation vise à encourager la tribu des « doctrinaires vertueux » qui appellent de partout à lutter contre les déficits, à stopper le gonflement de la dette, etc. pour, enfin, « rentrer dans les clous de Maastricht ».

 

M. Woerth, en France, a réclamé 50 Milliards d’économies budgétaires d’ici 2013. Les plans de rigueur s’annoncent partout et pas seulement à Athènes, Lisbonne ou Madrid.
C’est une deuxième étape de la crise qui est devant nous. La danse du scalp des marchés financiers n’est pas sans évoquer le bal des sorcières : dans un monde revenu au Moyen-âge, les Etats sont considérés par les marchés financiers comme des faillis en puissance.

 

Les marchés n’oublient qu’une chose : derrière les Etats, il y a les peuples. Ils veulent rayer trois siècles de luttes ! Ils veulent revenir sur la démocratie !

Des gouvernements « socialistes », comme celui de George Papandreou en Grèce, ou Luis Zapatero en Espagne, peuvent bien se prêter aux exercices de rigueur qu’on leur demande, ils vont bientôt se trouver coincés entre la pression des marchés et la pression des peuples.
Il va falloir maintenant proposer des choses sérieuses : remettre en cause les choix de politique monétaire et budgétaire que l’Allemagne impose au reste de l’Europe. C’est cela que j’appelle « un gouvernement économique de la zone euro », c’est-à-dire d’abord une politique de change qui passe par une réforme des statuts de la BCE (emploi, croissance et pas seulement lutte contre l’inflation). Il faut faire tomber le cours de l’euro. La Grèce nous y aide. Pas assez !

Ensuite, il faut sortir la zone euro de sa langueur économique. Chacun le sait : elle est la lanterne rouge de la croissance mondiale. Un « grand emprunt » européen* permettrait de lancer un programme de relance sur le modèle chinois.

A la crise actuelle il n’y a évidemment de solution que mondiale : La Chine seule n’arrivera pas à prendre le relais du consommateur américain défaillant. Quant à l’objectif avancé par Barack Obama - doubler le montant des exportations américaines -, il est simplement irréaliste.

 

Pour sortir de cette crise immense qui est devant nous, il faudra remettre en cause les sacro-saintes règles du capitalisme financier globalisé :
- le libre-échangisme déséquilibré d’abord ;
- l’anarchie monétaire qui fait de l’euro le paillasson du dollar et du yuan (sans parler de la livre britannique qui a « dévissé » de 40 %. Si ce n’est pas du protectionnisme monétaire, qu’est-ce que c’est ?)
Il faudra surtout remettre au pas le système financier et les oligarchies financières, re-réglementer les banques, reprendre le contrôle politique des banques centrales.

En Europe il ne s’agit pas de « revenir à Maastricht » comme le serinent des dirigeants myopes, il s’agit :
- soit de revoir de fond en comble toutes les règles de gouvernance de l’euro et de la politique économique au sein de la zone euro en s’appuyant sur la volonté des Etats de remettre les oligarchies financières à leur place : subordonnée;
- soit, si cela s’avère impossible, de prendre en France des mesures de salut public**, en s’affranchissant de règles dont chacun peut constater qu’elles sont devenues caduques, bref de rétablir la République ! C’est l’enjeu de 2012 en France.

Il y a de beaux combats en perspective.

 

* Voir sur le blog de JP Chevènement Le grand emprunt a accouché d’une souris  

** Voir Le MRC prépare un programme de Salut public pour la présidentielle - 28 février 2010


Cet article est le 104ème paru sur ce blog dans la catégorie
CHEVENEMENT.

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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 23:30

 

Le président Sarkozy ressent-il le désarroi agricole ?

 

Voici ce que j’ai retenu du Salon de l’agriculture, par le biais de la presse et des informations diffusées par l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli).

 

Agriculture: l'illusion de la course à la productivité (Roland Hureaux, Marianne2, 5 mars).

Roland Hureaux revient sur le Salon de l'agriculture. Une profession qui s'est enfermée dans le dogme suicidaire de la productivité. Mais un des principaux obstacles à une réforme agricole sera la Commission de Bruxelles.

 

Nicolas Sarkozy à la rencontre du monde agricole en crise (Le Monde, 6 mars)

Le président a annoncé une série de mesures financières en faveur de la filière.

 

Pour Sarkozy, l'environnement, « ça commence à bien faire » (David Servenay, Rue89, 6 mars)

En visite au Salon de l'agriculture, le Président a relativisé le poids des objectifs environnementaux dans la politique agricole.

 

Quand Nicolas Sarkozy évoque le "folklore" du salon de l'agriculture (Nouvel Obs, 6 mars).

Selon le chef de l'Etat, "ce n'est pas au nombre de mains serrées qu'on va résoudre les problèmes des agriculteurs".

 

Manifestation des producteurs de lait au Salon de l’agriculture, le 1er mars (France Agricole, 1er mars, Salon de l’agriculture) http://www.lafranceagricole.fr/actualite-agricole/salon-de-l-agriculture-marche-funebre-de-pres-de-2-000-de-producteurs-de-lait-video-24341.html#utm_source=FAA&utm_medium=mail&utm_campaign=mailing254   

Près de 2.000 producteurs de lait ont défilé lundi au Salon de l'agriculture à Paris à l'appel de l'Association des producteurs laitiers indépendants (Apli). Venant de toute la France et d'autres pays comme l'Allemagne, la Suisse ou encore la Belgique, ils ont défilé dans une « marche funèbre » contre le prix trop bas du lait.

« Seigneur Nicolas, comment faut-il te le dire ? On crève ! », pouvait-on lire sur des calicots brandis par les manifestants à l'adresse du président Nicolas Sarkozy.  « Sur le fond, rien n'est réglé à ce jour. On n'a pas eu d'augmentation. 98 % des producteurs de lait perdent de l'argent », a affirmé le président de l'Apli, Pascal Massol, qui s'est dit satisfait d'une mobilisation « impressionnante » sans débordement.

En tête de cette « marche funèbre », une agricultrice vêtue d'une chasuble de la Croix-Rouge précédait quatre éleveurs déguisés en croque-morts et portant un cercueil ceint d'une banderole verte sur laquelle était écrit en lettre d'or : « Mort des producteurs ». Suivaient 34 cloches suisses de plus de 10 kilogrammes chacune.

« Pour moi, c'est pas une manifestation, c'est un enterrement. Un enterrement de la production laitière et je suis très émue », a lancé en tête de cortège Sophie Poux, agricultrice qui s'était fait connaître à la fin de janvier lors d'un échange télévisé entre un panel de Français et le président Nicolas Sarkozy.

«Seigneur Nicolas, pas de contractualisation mais régulation des volumes européens», pouvait-on lire aussi sur d'autres calicots brandis par des manifestants dont certains portaient des brassards noirs. Les éleveurs dénoncent la dérégulation du marché européen qui a conduit, selon eux, à une chute vertigineuse des prix du lait et réclament la création d'un office du lait européen chargé de réguler les prix et les volumes de lait.

« Depuis qu'on a abandonné les quotas en 2009, les éleveurs produisent à tour de bras. Il faut une diminution des volumes » au niveau européen pour que le prix puisse remonter, affirme Werner Loch, un producteur suisse. Une délégation des manifestants a été reçue ensuite par Pascal Viné, le directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire.

Sur la vocation exportatrice, Pascal Viné a expliqué lors d'un débat qu'il s'agit d'un vrai problème. Sur ce sujet, on ne peut pas avoir un discours définitif car un certain nombre de secteurs sont dépendants de l'exportation, a-t-il précisé. Le directeur de cabinet a aussi reconnu que dans certains secteurs, dont celui des produits frais, beaucoup de marge est réalisée à l'aval des producteurs. « Il y a besoin de mettre de la régulation. Il faut permettre aux producteurs de s'organiser et pour cela la France veut faire bouger les lignes en matière de droit de la concurrence au niveau européen », a-t-il expliqué.

Pascal Massol a affirmé que la filière laitière française est riche car « le lait sort de France à un euro ». Il a renvoyé les privés et les coopératives dos à dos. Lors de la discussion sur la LMA au Parlement, l'Apli espère faire passer un grand nombre d'amendements. Au niveau européen, l'EMB a constitué son propre groupe d'experts à haut niveau, avec notamment les économistes français Marcel Mazoyer et Lucien Bourgeois.

Mardi, se tiendra à Bruxelles une réunion entre l'EMB et les parlementaires européens. Mercredi, le bureau de l'EMB se réunira pour travailler sur l'office européen du lait. Pour l'organisation, la prochaine étape est la création de l'EAB (European Agricultural Board) réunissant tous les secteurs de production. 


Voir aussi
http://www.youtube.com/watch?v=apLq3JlESlU (montage Apli avec des photos de la manifestation).


Dans le Finistère, l’Apli s’efface devant l’EMB
(european milk board), qui organise des réunions les 11 et 12 mars à Ploujean, Carhaix et Plogonnec (l’Apli adhère à l’EMB au niveau européen).

 

« Après le témoignage de producteurs canadiens, venus en janvier  nous expliquer l'importance d'une gestion collective et solidaire des volumes, organisée directement par les producteurs, ce sera au tour de : Romuald Schaber, producteur allemand, et président de l'EMB (syndicat européen), Erwin Schoeppels, producteur belge et président du MIG (association des producteurs laitiers belges), et Pascal Massol, président de l'APLI  (association des producteurs laitiers indépendants)  de venir nous présenter la situation réelle dans leur pays respectif.

 

Partout en Europe, les prix payés aux producteurs ne couvrent pas les prix de revient des exploitations. Entre les dépôts de bilan, les emprunts "Sarkozy", les demandes de RSA, que faut il de plus aux producteurs pour que nous disions STOP, relevions la tête, et réclamions tous ensemble des outils de régulation des volumes, dans un cadre européen, afin de stabiliser au mieux des marchés laissés aujourd'hui entre les mains de financiers spéculatifs ?

 

Sans cette régulation européenne,  les outils franco-français que nos transformateurs et politiques veulent nous imposer ne règleront rien. Cette contractualisation et ces nouvelles organisations de producteurs  ne pourront  pas  garantir des prix rémunérateurs, couvrant nos coûts, nous permettant de vivre dignement de notre métier.

 

Dans le cadre de la nouvelle loi agricole (LMA), le transfert de propriété va attribuer le quota individuel de chaque producteur aux organisations de producteurs.

L’éleveur ne sera plus propriétaire de son quota ; son exploitation n'aura plus la même valeur... ! Cette nouvelle loi va soumettre définitivement encore plus les producteurs à l'industrie agroalimentaire et aux financiers ! » (…)

 

Pétition de soutien aux éleveurs laitiers d’Europe

Je soutiens les éleveurs laitiers dans leur combat pour obtenir des gouvernements des états membres et de la commission Européenne, des mesures urgentes de régulation des marchés et de maîtrise de la production afin de leur permettre de couvrir leurs coûts de revient et la rémunération de leur travail.

Par ce geste et au travers de leurs revendications, je revendique en tant que citoyen Européen :

La sécurité et l’indépendance alimentaire.

Le maintien et la création d’emplois sur l’ensemble du territoire Européen

Le maintien d’une agriculture familiale, variée et populaire.

La limitation des risques environnementaux, en adaptant la production aux besoins réels du marché.

La mise en place efficace du commerce équitable, vis-à-vis des pays émergeants

Le rétablissement de la valeur du travail face à la spéculation.

 

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Cet article est le 175ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 23:51

Faible motivation pour le vote, surtout à droite

 

Selon le sondage réalisé par Fiducial partenaire du baromètre OpinionWay pour Le Figaro/LCI/RTL (voir FIDUCIAL, partenaire du baromètre Opinionway pour les Elections régionales : enquête nationale), la gauche est bien placée au niveau national. 

Voir aussi
l’Humanité, le 2 mars : Les sondages confirment la poussée de la gauche
 :


Pays de la Loire


Le sondage Fiducial se décompose ainsi en Pays de la Loire (1er tour, en %) selon l'article publié par Le Figaro le 3 mars (voir Sondage : en Pays de la Loire, l'UMP à la traîne) :

 

La liste Lutte Ouvrière conduite par Eddy Le Beller : 3

La liste du Front de gauche (Parti Communiste / Parti de Gauche) et du Nouveau Parti

Anticapitaliste (NPA) conduite par Marc Gicquel : 6

La liste du Parti Socialiste conduite par Jacques Auxiette : 30

La liste des Verts / Europe Ecologie conduite par Jean Philippe Magnen : 15

La liste du Modem et de l'Alliance Ecologiste Indépendante conduite par Patricia Gallerneau : 7

La liste « Nous te ferons Bretagne » conduite par Jacky Flippot : 1

La liste UMP-Nouveau Centre-MPF conduite par Christophe Béchu : 32

La liste du Front National conduite par Brigitte Neveux : 6

 

Au second tour, la liste Auxiette recomposée obtiendrait 55%, face à la liste Béchu (45%).

 

Cet article est le 15ème paru sur ce blog dans la catégorie Régionales 2010.

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 23:49

La raison d’être de l’Europe est de viser le plein emploi

 

La France doit dire non aux exigences imposées par l’Union européenne à la Grèce et proposer une autre solution qui permettrait de rassembler l’Europe, au lieu de la diviser, ce qui est le cas actuellement.

 

Comment l’Europe pourrait-elle se faire contre ses peuples ? Comment l’Europe pourrait-elle se faire contre les nations du sud ? Est-il possible d’être européen et de continuer, imperturbablement, d’appliquer les recettes néolibérales en faveur du capital et contre l’emploi, donc au détriment des intérêts du monde du travail ?

 

Ce 4 mars, le site Internet du Monde publie un entretien de Jean-Baptiste Chastand avec Bruno Palier, chercheur, spécialiste des systèmes sociaux européens. Celui-ci montre que le vrai problème des Etats du sud de l’Europe est de proposer du travail aux citoyens afin de financer les dépenses sociales.

La France n’est pas mieux lotie que la Grèce, l’Espagne et l’Italie sur ce point. Nous devons, donc, refuser d’abandonner notre modèle social et réorienter profondément la politique européenne, comme l’écrivait Gabriel Grésillon, le 2 mars, dans les Echos.

 

Voici ces deux articles, très intéressants, qui ouvrent des pistes de sortie par le haut de la crise européenne. « A défaut, il serait inéluctable d’organiser l’éclatement de la zone, avec sortie de l’euro pour plusieurs pays » (voir  1er mars 2010 Programme MRC de Salut public : une nouvelle politique européenne 1ère proposition).

 

"La situation de la France n'est pas meilleure que celle de la Grèce" (Le Monde, 4 mars)

Bruno Palier, chercheur au centre d'études européennes de Sciences Po, est spécialiste des systèmes sociaux européens. Selon lui, le principal problème de l'économie des pays d'Europe du Sud est que l'Etat n'y favorise pas assez l'emploi. Et la France fait face au même défi.

Les situations budgétaires difficiles de la Grèce, du Portugal et de l'Espagne qui ont conduit ces pays à prendre des mesures de rigueur sont-elles dues à des dépenses sociales trop importantes ?

Bruno Palier : Je ne pense pas que les systèmes sociaux soient responsables de la situation dans laquelle ces pays se trouvent aujourd'hui. Le niveau de leurs dépenses sociales est en effet bien souvent inférieur à celui des autres pays européens. Leur principal problème est qu'il n'y a pas assez de personnes qui travaillent. Le taux d'emploi des femmes et des seniors y est trop faible.

Ce problème est d'ailleurs exactement le même pour la France. Il montre un manque de capacité des autorités à créer des activités pour créer des emplois. Et comme il n'y a pas assez d'activité économique, il n'y a pas assez d'entrées d'impôts pour financer les dépenses publiques.


Mais on accuse souvent les systèmes sociaux d'Europe du Sud de favoriser les plus âgés, au détriment de l'innovation et de l'activité...

Bruno Palier : Il est vrai que l'Espagne ou l'Italie consacrent 60 % de leurs dépenses sociales pour les retraites, contre 45 % en France.  Ces pays dépensent par conséquent beaucoup moins pour les politiques d'emploi ou familiales. En outre, la situation est encore aggravée par la démographie de ces pays qui doivent faire face à une très faible fécondité.

Mais si la France a un taux de fécondité élevée, elle doit trouver le moyen de donner des emplois à ses jeunes. Dans ce sens, le modèle français est plus proche de celui de l'Europe du Sud que de celui de la Suède. La situation de la France n'est donc pas meilleure que celle de la Grèce. Les prochains mois risquent de le prouver.

Le principal problème reste le même dans toute l'Europe du Sud, France comprise : il faut donner du travail pour financer les dépenses sociales. Ces pays sont dans l'incapacité de développer une stratégie technologique fondée sur le high-tech et les services pour développer l'avenir. Nos modèles sociaux indemnisent plus qu'ils ne préparent l'avenir. On le voit bien quand Nicolas Sarkozy s'engage à sauver des industries du XXe siècle qui ne créent plus d'emplois, comme l'automobile.


Les manifestations en Grèce et au Portugal montrent que les peuples ne sont pas prêts à accepter de sacrifier leurs acquis sociaux.

Bruno Palier : Je ne suis pas sûr que les Français soient beaucoup plus prêts à accepter de réformer leur système social, comme semble l'annoncer le début du débat sur l'avenir des retraites. Je suis assez étonné de la façon dont on juge les pays d'Europe du Sud depuis le début de la crise qu'ils rencontrent, alors que nous sommes très proches de leur situation.


L'Europe et l'équation grecque 
(Les Echos, Gabriel Grésillon, 2 mars) - extrait.  

 

(…) En rester au chacun pour soi n'est donc pas à la hauteur de l'enjeu. Au mieux, cela peut permettre de laisser passer la tempête. Au pis, cela peut la précipiter. L'Europe devrait plutôt comprendre, en mettant le pied dans la monnaie unique, qu'elle faisait le premier pas sur la route de la convergence des politiques économiques. Les principes de saine gestion, pour utiles qu'ils soient, sont à l'évidence insuffisants. Il serait temps de s'atteler à la tâche. Soit l'Europe opère sa révolution culturelle en s'engageant sur cette voie, soit elle prend le risque de reconnaître aux yeux du monde qu'elle a construit un espace économique unique mais hétérogène, plus égoïste que solidaire et, surtout, dépourvu de pilote.

 

Voir aussi La Grèce en appelle à la solidarité européenne (Le Monde, 3 mars)

 

Cet article est le 31ème sur ce blog dans la catégorie Etats Union européenne.
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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 23:29

Entre l’homme et la nature, à qui le dernier mot ?

 

Dans la nuit du 27 au 28 février, il s’est produit un phénomène météorologique extraordinaire, combinaison d’une forte tempête dénommée Xynthia, d’une marée et d’une dépression à l’ampleur exceptionnelle. Au-delà des prévisions de la météo nationale.

Marie Piquemal, le 2 mars dans Libération - voir «On ne va pas fuir à chaque tempête !» - rappelait les indications de Météo France :

«Tempête d'une ampleur et d'une intensité peu communes qui nécessite une vigilance particulière, même si cette tempête devrait être moins forte que celles de décembre 1999». Samedi, 16 heures, Météo France émettait un bulletin d'alerte, plaçant quatre départements en vigilance rouge: la Charente-Maritime, la Vendée, les Deux-Sèvres et la Vienne (…).

«Rester chez vous dans la mesure du possible»

En diffusant son alerte rouge samedi, l'institut météorologique rappelait les conseils de prudence et conséquences possibles, préétablis par le ministère de l'Intérieur. En l'occurrence : «Rangez les objets exposés au vent», «Restez chez vous dans la mesure du possible» «évitez toute activité extérieure», «des dégâts importants sont à attendre»...

Sauf que, souligne Béatrice Lagarde, sous-préfète des Sables-d'Olonne, interrogée par le Figaro, «le bulletin égrainait la liste habituelle des dangers sans mettre un accent particulier sur les risques d'inondations». Si l'alerte rouge portait sur les «vents violents», Météo France précisait bien un risque d'«élévation temporaire du niveau de la mer, pouvant submerger certaines parties littorales.»

«Personne ne pouvait prévoir une tempête de cette ampleur. Météo France a certes lancé l'alerte pour des vents violents et une mer agitée, mais on ne pouvait pas penser que les vagues allaient déplacer 800kg de rochers, et inonder des quartiers même pas classés en zone inondable», explique Serge Kubryk, maire de La Tranche-sur-Mer qui compte 2600 habitants l'hiver et 100 000 l'été.

«Il faut arrêter avec cette volonté de tout maîtriser»

Fallait-il évacuer les populations ? «On ne va pas fuir à chaque tempête ! Sinon, on ne vivrait pas au bord de la mer..., répond Louis Guérin, maire des Sables-d'Olonne. C'est le même raisonnement que de dire je ne prends pas la voiture parce qu'il y a 5000 morts sur les routes par an. Il faut arrêter avec cette volonté de tout maîtriser. On peut pas tout prévoir... Il n'y a que les Parisiens pour croire ça. Des vents à 120 km/h et une mer agitée comme samedi, cela arrive six fois par an !» Un brin agacé par cette controverse «qui n'a pas lieu d'être», il ajoute: «Cette tempête rappelle qu'il faut rester humble et modeste face aux éléments, face à la mer. L'heure n'est pas à la polémique, mais à la solidarité avec les familles des victimes.» (…)


La Faute-sur-Mer, assommée par la tragédie
(Ouest-France, Benoît Guérin, 2 mars)

Avec vingt-quatre morts, la petite commune vendéenne est celle qui a le plus souffert du passage de la tempête Xynthia. Piégés par les eaux, ses habitants prennent la mesure du cauchemar. « C'est comme une autre planète. » Rien à voir, en tout cas, avec les paysages habituels de La Faute-sur-Mer. Vingt-quatre heures après le passage de Xynthia, cette commune vendéenne est la principale victime de la tempête.

Coincée entre l'Atlantique, juste derrière la dune, et la capricieuse rivière du Lay, La Faute a été prise dans un étau. Piégée par la tempête d'un côté et une crue incontrôlée de l'autre. Vingt-quatre personnes y ont trouvé la mort. Vue du ciel, elle est devenue une gigantesque cuvette. À hauteur d'homme, c'est une cité meurtrie. Certains de ses quartiers ne sont accessibles qu'en bateau (…).

La Faute-sur-Mer et L’Aiguillon, victimes d'une urbanisation galopante (Le Monde, 2 mars)

Le développement des deux communes vendéennes a commencé dans les années 60 et s'est poursuivi à un rythme effréné depuis. L'urbanisation galopante de La Faute-sur-Mer et de L'Aiguillon-sur-Mer, les deux communes de Vendée les plus touchées par la tempête Xynthia, a commencé dans les années 1960 et s'est poursuivie à un rythme effréné jusque dans les années 1990 (…).

La mer, le risque (Le Monde, édito, 2 mars)  

Après la tempête qui a ravagé les côtes de Charente-Maritime et de Vendée, causé la mort d'au moins 51 personnes et provoqué des dégâts considérables, le temps est évidemment au deuil et à la solidarité. Pas aux "polémiques inutiles", comme l'a recommandé le chef de l'Etat. Restons-en donc aux questions utiles : ce drame est-il "incompréhensible", selon le mot de M. Sarkozy ? Etait-il prévisible ? Pouvait-on le prévenir ?

 

Chaque désastre naturel - de Vaison-la-Romaine, en 1992, à Sommières, en 2002, en passant par la baie de Somme en 2001 - est déclenché par une conjonction exceptionnelle de phénomènes climatiques : en l'occurrence, des pluies très abondantes, des vents violents et l'élévation extraordinaire du niveau de la mer due à de très fortes marées. Comme à chaque fois, il y a là une part d'imprévisible.

 

Mais la fatalité n'explique pas tout. Les risques pris par l'homme sont évidents. En dépit de la loi Barnier de 1995, qui instaure les "plans de prévention des risques", théoriquement obligatoires et contraignants pour les plans locaux d'urbanisme, 7 600 communes seulement les ont mis en oeuvre sur les 12 000 qui devraient y être assujetties.

 

Pour une raison simple, sinon acceptable : cédant à la pression de l'urbanisation, en particulier sur le littoral, de nombreux maires continuent de laisser construire dans des zones dangereuses. Entre 1999 et 2006, ce sont ainsi près de 10 0000 logements qui ont été bâtis en zones inondables sur l'ensemble du territoire. C'est le cas, notamment, à La Faute-sur-Mer où le conseil municipal bataille depuis des années avec le préfet de Vendée pour retarder la mise en place d'un plan de prévention du risque inondation. Avant de "durcir les règles", comme l'a évoqué la secrétaire d'Etat à l'écologie, Chantal Jouanno, il serait déjà bon de les faire appliquer.

 

De même pour les digues qui protègent des zones inondables, et dont M. Sarkozy a annoncé un plan de renforcement. Or, les 1 000 km de digues "à risques" sont parfaitement répertoriés ; en Vendée, la direction départementale de l'équipement avait alerté, à l'automne 2007, sur la fragilité de celles qui étaient censées protéger les deux communes les plus touchées par la tempête. Là encore, le risque était connu. Là encore, il a été occulté, comme si l'on voulait écarter la perspective du pire, et se persuader que les catastrophes n'arrivent qu'aux autres. Pas de polémiques inutiles, donc. Mais il faudra bien qu'après le temps de la solidarité, vienne celui des responsabilités.

Voir aussi :

- L'interview de Jean-François Fountaine, vice-président de la région Poitou-Charentes sur  lesechos.fr/interview (1er mars) ACR PCPL 231009 039


- En France, la gestion des digues est un véritable casse-tête
(Le Monde, 3 mars)


- Quand Sarkozy voulait assouplir la loi Littoral NouvelObs.com(2 mars)
 


- France Nature Environnement
 : Xynthia, le naufrage de la loi ordinaire (2 mars)

- Journal de TF1
 : Défilé funèbre APL-EMB au salon de l'agriculture le 1° Mars 2010 (spécial tempête)


Vue de l'atelier de production nautique Fountaine-Pajot
à La Rochelle, octobre 2009


Cet article est le 50ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat énergies environnement

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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 21:46

 

L’épanouissement personnel pour la réussite collective

 

Après avoir présenté l’ensemble du projet (voir 28 février 2010 - Le MRC prépare un programme de Salut public pour la présidentielle) qui fera l’objet d’un débat lors de la prochaine réunion du Conseil national du MRC le 28 mars, voici la 4ème partie du document proposé aux militants.

 

Imaginer un nouveau modèle de développement humain

 

Parier sur la valeur du travail, sur l’intelligence et sur les savoir-faire est ce qui permettra à la France de rester dans le peloton de tête des nations industrialisées et ce qui permettra à tous les français de prendre leur part à la réussite collective. Le développement durable, c’est à la fois miser sur les ressources humaines et sortir d’un mode de développement prédateur des ressources rares.

 

31 – Les jeunes, atout du développement économique, social et culturel 

La mauvaise qualité de l’insertion professionnelle et sociale des jeunes est une des caractéristiques de la France, dont il est nécessaire de sortir, en misant sur le dynamisme de la jeunesse, plutôt que sur la charité à son égard. Il est possible de « reconnaître la valeur de la jeunesse » par un service civique et par l’accès à la formation, à l’emploi, au logement et à la santé.

 

32 – Un véritable statut affirmant la valeur du travail 

Plutôt que la multiplication des statuts de salariés, il faut rechercher quelles règles simples peuvent structurer le droit du travail et mettre en place une véritable sécurité sociale professionnelle, en lieu et place de la multiplication des indemnisations individuelles de préjudices. En même temps, il est temps de réévaluer les revenus du travail par rapport à ceux du capital, par une véritable politique des revenus favorable au travail.

 

33 – La recherche et la culture, facteurs de croissance et de développement 

Il nous appartient d’identifier les quelques secteurs d’avenir sur lesquels l’effort d’investissement (grand emprunt) doit porter, en commençant par l’énergie et l’environnement, mais aussi la francophonie ou les mathématiques. Un effort de réinvestissement est nécessaire à long terme,  financé par l’emprunt et associant laboratoires publics et privés.

 

34 – L’industrie, objectif d’action des forces sociales organisées 

Il est nécessaire de développer une appropriation sociale des conditions de la politique industrielle, en en faisant un des domaines d’intervention des régions, un des objets de négociation sociale et du contrôle des représentants des salariés sur les décisions stratégiques des entreprises, une des modalités du lien entre les laboratoires et les entreprises. Un grand ministère de l’innovation doit s’appuyer sur les pôles de compétitivité les plus dynamiques. Les exigences du développement durable doivent y être totalement intégrées et non comme un objectif à part.

 

35 – Une limite au retour sur investissement des actionnaires 

La rémunération excessive des actionnaires internationaux est un obstacle à la rentabilité des entreprises. Il pourrait être envisagé de fixer une « marge actionnariale limite autorisée » sanctionnée par une taxation très forte des profits distribués sous quelque forme que ce soit au-delà de ce plafond considéré comme raisonnable, et qui abonderait un fonds public anti-OPA d’une part, et un fonds de financement de la protection sociale d’autre part.

 

36 – La nationalisation, instrument au service de la politique industrielle

Il est légitime de nationaliser quand une industrie est nécessaire à la communauté nationale (tel groupe industriel hier, telle banque aujourd’hui), en précisant quelle est la doctrine de l’intervention publique et les critères de la gestion publique.

 

37 – La construction de logements répondant aux besoins 

C’est un effort de construction public et privé sur plusieurs décennies qu’il faut promouvoir, en Ile-de-France et dans certaines agglomérations tout en utilisant mieux le parc existant dans la plupart des villes. Une grande politique foncière doit être mise en place pour le rendre possible. Il faut associer à la quantité la qualité des relations sociales et la mise en œuvre d’économies d’énergie, et organiser le mélange des générations et des groupes sociaux.

 

38 – Un système de soins alliant efficacité, égalité d’accès et qualité 

Notre système actuel passe pour un bon compromis, mais il est menacé : désertification de certaines zones en offre de soins, marchandisation excessive accompagnée pour les acteurs d’objectifs de rentabilité, imitation du modèle américain dans la réforme hospitalière. Les solutions sont à trouver dans l’implantation de maisons médicales pluridisciplinaires, la refondation du rôle premier de l’hôpital public (notamment de proximité dans les zones défavorisées), la valorisation du médecin généraliste, une politique publique du médicament, la diversification des modes de rémunération des professionnels, l’augmentation raisonnable du nombre des médecins et l’accès à de nouvelles missions des personnels paramédicaux plus nombreux et mieux formés.

 

39 – Une politique familiale fondée sur l’égalité entre hommes et femmes 

La fécondité est plus forte en France que dans d’autres pays européens parce que la France a depuis longtemps à la fois une politique familiale et une politique d’égalité professionnelle des hommes et des femmes. Il y a encore du travail pour la petite enfance, mais c’est dans cette veine qu’il nous faut poursuivre, parce que ces deux objectifs ne peuvent être atteints qu’ensemble. Choisir d’avoir des enfants est un acte volontaire qui implique que le droit à la contraception et, à défaut, à l’avortement soit par ailleurs fermement défendu.

 

40 – Des réseaux numériques tournés vers le progrès de chacun et l’accès de tous 

Le politique doit développer une vision de la régulation et de la promotion de l’internet et des réseaux numériques dans une perspective à la fois économique, sociale et culturelle (logiciels libres, garanties du commerce électronique, régulation des sites, droits d’auteurs mutualisés, réduction de la fracture numérique, sanction de la cybercriminalité, etc.).

 

Rappel : Le MRC prépare un programme de Salut public pour la présidentielle - 28 février 2010 

Programme MRC de Salut public : une nouvelle politique européenne - 1 mars 2010 

Programme MRC de Salut public : une action internationale influente - 2 mars 2010 

Programme MRC de Salut public : une République laïque et sociale - 2 mars 2010

 

Lire la proposition de programme de salut public du MRC dans le dernier numéro de Citoyens Militants

 

Cet article est le 51ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national.

 



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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 21:04

Revenir à ce qui fait la force du modèle français

 

Après avoir présenté l’ensemble du projet (voir 28 février 2010 - Le MRC prépare un programme de Salut public pour la présidentielle) qui fera l’objet d’un débat lors de la prochaine réunion du Conseil national du MRC le 28 mars, voici la 3ème partie du document proposé aux militants.

 

Rassembler les Français autour d’un projet pour la France

 

Il est temps de retrouver des motifs de vivre ensemble dans le monde d’aujourd’hui, de trouver une signification nouvelle au « modèle français ». Nous devons nous appuyer, à l’intérieur et à l’extérieur, sur la capacité propulsive de la Révolution française, et notamment de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Elle se prolonge des meilleurs apports du mouvement ouvrier et des idéaux progressistes qui ont inspiré le programme du Conseil National de la Résistance. Il est temps de sortir du discours prétendument « citoyen » infantilisant pour reconnaître les citoyens comme véritablement souverains. L’identité nationale, c’est l’identité républicaine de la France.

 

21 – Les services publics, outil de l’intérêt général 

Il nous faut sortir de la seule La nécessaire « défense des services publics » ne suffit pas. C’est à une véritable refondation qu’il faut procéder. Certains besoins pourraient être mieux satisfaits dans une logique de service public (eau, internet, par exemple). Il est indispensable de trouver les modalités spécifiques de densification des services en milieu rural, dans les zones périurbaines et dans les banlieues dégradées. La régulation des tarifs et des services offerts par les opérateurs publics comme par les opérateurs privés chargés d’un service public est une prérogative de la puissance publique, que celle-ci doit exercer.

 

22 – La laïcité, instrument adéquat de la lutte contre les discriminations 

Seules des politiques nationales actives, attaquant les inégalités à raison des quartiers d’habitation et à raison des revenus des familles, peuvent assurer l’égalité des chances et sortir de la multiplication des recours contentieux anarchiques contre les discriminations. La laïcité doit être mise en œuvre fermement et généralement dans la sphère publique. Elle implique le respect de la diversité des pratiques religieuses comme du doit d’être athée ou agnostique. Toutes les formes d’obscurantisme, les revendications historiques communautaires, comme l’instrumentalisation de l’identité nationale, doivent être fermement combattues. La recherche et l’enseignement de l’histoire, des sciences et de la philosophie, seront renforcés en ce sens. L’application de la loi de 1905 sera pleine et entière.

 

23 – Un impôt franchement redistributif et assumé par tous 

Il s’agit d’élargir les bases d’un impôt sur le revenu véritablement progressif, avec mensualisation obligatoire ou retenue à la source, en supprimant tout bouclier fiscal. Mais il nous faut aussi utiliser spécifiquement les impôts sur la dépense pour orienter la production vers les biens durables et les économies d’énergie. Et cibler davantage les impôts sur la rente et sur la fortune, notamment par un rétablissement de l’imposition des plus grosses successions. L’équilibre entre contributions et cotisations sociales doit être revu, pour favoriser les revenus du travail sur ceux de la rente.

 

24 – La sécurité publique pour tous les citoyens 

La justice et les forces de police doivent être au service de tous les citoyens. Cela implique une réelle démocratisation de la justice, avec un équilibre entre les droits de la société et les droits de la défense. Il faut sortir de l’acquiescement à l’existence de zones de non-droit et à une action discriminatoire de fait. Cela passe par une action résolue de proximité et par une meilleure légitimation des forces de l’ordre. La sécurité de tous passe par la prévention autant que possible, la dissuasion certainement, et la répression autant que nécessaire.

 

25 – Un nouveau dynamisme démocratique 

Une réforme constitutionnelle n’est pas centrale, même si la concentration excessive du pouvoir dans les mains du Président comporte de sérieux inconvénients. Sans doute la renonciation au droit de dissolution et l’introduction d’une part de proportionnelle dans l’élection des députés donneraient-elles un peu d’air à nos institutions. Mais c’est d’abord dans l’usage des institutions qu’il nous faut impulser du neuf, avec la séparation des medias d’avec les grands groupes industriels, des moyens pour la presse critique à publicité limitée, l’obligation d’un compte rendu public et contradictoire de mandat électif, une réforme du financement des partis qui permette de réintroduire un certain pluralisme.

 

26 – Des collectivités locales, parties prenantes de la puissance publique 

S’il y a matière à évolution, ce n’est pas par la réduction du nombre de collectivités, c’est dans les rôles respectifs des différentes collectivités. Le mode d’élection des élus locaux doit leur assurer une vraie représentativité. La décentralisation ne doit pas être le prétexte au désengagement de l’intervention publique. La capacité légale et financière d’intervention des collectivités territoriales doit être sauvegardée. Pour limiter le cumul, il faut rendre toutes les indemnités d’élus publiques et imposables dans les mêmes conditions que les autres revenus.

 

27 – Un nouveau service civique, qui rassemble les jeunes de chaque génération 

En partant des expériences actuelles diverses (volontariat associatif, chantiers de jeunes bénévoles, dispositif défense deuxième chance, préparation de la réserve, initiatives pour les jeunes des DOM, volontariat civil, services militaires courts, jeunes sapeurs pompiers, volontaires internationaux, etc.), mettre en place progressivement un nouveau service national universel et obligatoire, qui sollicite pour une durée conséquente toute une génération pour des activités nobles, formatrices et socialisantes, au service de l’intérêt général.

 

28 – L’école pour tous, outil de savoir et d’émancipation 

L’école de la République est à refonder, autour de sa mission essentielle de transmettre des savoirs et des valeurs. La démocratisation de l’enseignement n’a de réalité que si elle permet la maîtrise par le plus grand nombre de savoirs solides et la faculté d’aller jusqu’au bout de ses possibilités. Il est urgent de redonner aux enseignants la fierté de leur métier.

 

29 – L’égalité entre les hommes et les femmes, un objectif à portée universelle 

Au-delà de la lutte contre les discriminations et à l’égal accès aux mandats politiques, l’égalité entre les hommes et les femmes est un des axes forts de l’émancipation des êtres humains. Des actions doivent être menées avec ténacité contre l’inégalité économique (salaires, statuts précaires, retraites). Les violences faites aux femmes doivent être plus énergiquement combattues. Le droit des femmes à disposer de leur corps doit être clairement défendu.

 

30 – Une sécurité sociale garante de la solidarité nationale 

La question de son financement est d’abord celle des recettes, qui passe par la remise en cause des exonérations de cotisations et l’élargissement de l’assiette aux revenus financiers, en passant de la cotisation à la contribution. La maîtrise des dépenses doit être un choix collectif éclairé par un large débat public et nécessaire sur le rapport entre le niveau des prélèvements et celui des risques couverts. C’est la condition pour développer par ailleurs des réponses aux exigences actuelles de solidarité : la prise en charge plus complète de la dépendance des personnes âgées, du handicap ou des maladies rares ; une véritable « sécurité sociale professionnelle » à partir de l’assurance chômage et du droit à la formation ; le développement des services aux familles.

 

Lire la proposition de programme de salut public du MRC dans le dernier numéro de Citoyens Militants

 

Cet article est le 50ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national.

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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 16:29

Changer profondément l’organisation du monde

 

Après avoir présenté l’ensemble du projet (voir 28 février 2010 - Le MRC prépare un programme de Salut public pour la présidentielle) qui fera l’objet d’un débat lors de la prochaine réunion du Conseil national du MRC le 28 mars, voici la 2ème partie du document proposé aux militants.

 

Peser à l’international pour changer la donne mondiale

 

La mondialisation sans règles, à partir du leadership américain, a vécu. Les issues n’en sont pas évidentes pour autant, dès lors que l’élection du nouveau président des Etats-Unis fonctionne comme une re-légitimation du leadership américain, dans un compromis évolutif avec la Chine, sans pour autant vraiment s’accompagner des changements indispensables. Il appartient à la France de faire des propositions sérieuses.

 

11 – La reconstruction du système monétaire international 

La surévaluation de l’euro, qui est mortifère pour nos emplois, doit être combattue, en obtenant des changements dans la position de l’Allemagne. La piste la plus sérieuse consiste à refonder le SMI sur un dispositif de parités quasi-fixes mais adaptables entre le dollar, le yuan, l’euro et le yen, reposant sur un paquet de monnaies. Une profonde réforme du FMI est nécessaire. Les droits de tirage spéciaux doivent être utilisés à plus grande échelle pour des objectifs de résolution des conflits et de développement des pays pauvres.

 

12 – Un vrai contrôle public sur le système financier 

L’éradication des paradis fiscaux (absolus ou relatifs) passe par la re-légitimation de l’impôt et du rôle des Etats. La réglementation des marchés financiers est à l’ordre du jour. Cela signifie que les produits financiers doivent être encadrés par des règles prudentielles précises et sanctionnées. Un régime d’autorisation des nouveaux produits financiers est à mettre en place par les autorités monétaires régionales ou par le FMI.

 

13 – Des protections contre le dumping monétaire, social et environnemental  

La nécessaire protection du progrès social et de l’équilibre de l’environnement conduisent à organiser les échanges entre des zones géographiques relativement homogènes, avec des mesures raisonnables de protection à l’intérieur de ces zones.

 

14 – Le confortement de l’ONU 

Nous préconisons une ouverture réaliste du Conseil de sécurité, où nous avons et devons conserver un siège permanent. Nous soutenons la légitimité de l’ONU à intervenir politiquement plus qu’à multiplier les forces d’interposition. C’est dans ce cadre que doit se concevoir une action politique concertée de lutte contre le terrorisme. C’est dans le système de l’ONU que doit être créée une organisation internationale de l’environnement. Les unions d’Etats souverains par grandes zones géographiques

 

15 – Des unions d’Etats souverains par grandes zones géographiques 

Elles sont un des éléments clés du monde multipolaire de demain, qu’il s’agisse d’organisations anciennes (Union européenne, Ligue arabe, Union africaine, ASEAN) ou plus récentes (groupe de Shanghai en Asie centrale qui s’affirme, Union pour la méditerranée. La France doit avoir une politique cohérente en ce sens.

 

16 – Un nouvel équilibre stratégique respectant l’indépendance de la France

La logique de l’extension indéfinie de l’OTAN doit être clairement combattue. Malgré le retour de la France dans le commandement intégré, il faut continuer à se battre pour sauvegarder les moyens d’une véritable autonomie stratégique de notre pays. La France doit conserver une capacité stratégique autonome. C’est probablement dans une stratégie d’appui réciproque avec certains pays émergents que la France, et avec elle les grands pays européens, pourra ne pas se laisser enfermer dans l’étau sino-américain. Une coopération stratégique est nécessaire avec la Russie, le Brésil et l’Inde.

 

17 – Une action collective internationale pour le développement durable   

Il s’agit de sortir de la duperie et de la débilité des appels moralisants sommant chaque individu d’« agir pour la planète ». Ce qui est primordial, c’est de penser la transition énergétique et de fixer des priorités sur l’eau et la lutte contre le réchauffement climatique avec les projets de captation de CO², puis de lancer un plan d’actions internationales et par grandes régions sur 30 ans, qui fassent porter les efforts sur les pays riches et sur les pays émergents. Les tentatives en cours (Copenhague) doivent être soutenues, en recherchant de façon énergique l’implication des Etats-Unis et de la Chine, sans laquelle elles seraient dépourvues du moindre intérêt.

 

18 – La paix par le dialogue entre toutes les civilisations 

Il y a urgence à sortir de l’affrontement, ancré dans les têtes, entre l’occident et le monde musulman. La France de la laïcité a un rôle à y jouer. Pour cela, la recherche urgente et contrainte d’une solution internationale au Proche-Orient dans le cadre des résolutions de l’ONU (un Etat palestinien et des garanties de sécurité pour Israël) et le désengagement occidental d’Irak et d’Afghanistan sont des objectifs prioritaires. Le principe d’interventions limitées dans les conflits, politiques toujours et militaires au besoin, mais assurées par les seuls pays de la région du monde en cause, doit être défendu.

 

19 – Un plan mondial pour le développement humain en Afrique 

Les objectifs du Millénaire pour le développement sont à prendre au sérieux, en s’appuyant sur des Etats légitimes, autant que possible de droit. La Banque mondiale doit financer, éventuellement par l’utilisation de droits de tirage spéciaux (DTS), un vaste plan de développement des infrastructures agricoles, énergétiques et de communication en direction des pays les moins avancés.

 

20 – Des politiques migratoires négociées et organisées 

Les techniques de contrôle de plus en plus sophistiquées doivent être mises au service de politiques claires d’ouverture à la circulation des personnes et de migrations concertées, sans démagogie et sans naïveté, entre le nord et le sud. Il est nécessaire de définir plus précisément comment peut se mettre en place un véritable co-développement entre les pays du Nord et ceux du Sud.

 

Lire la proposition de programme de salut public du MRC dans le dernier numéro de Citoyens Militants.


Cet article est le 49ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national.

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