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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 15:45

Le chômage est le problème prioritaire des Français

 

En cette période des fêtes de Noël, je me pose la question de ce qui préoccupe le plus mes compatriotes. Le chômage, bien sûr. Alors, parlons-en. J’ai vu passer cette dépêche AFP : un million de chômeurs en fin d’indemnisation en 2010. Elle est reprise par l’Humanité. Je vais y venir. Mais, auparavant, rappel de deux articles sur ce blog :

Chiffres du chômage : en hausse de 20% depuis un an en France - 3 décembre 2009.

En 2010, l'Europe sera au régime sec du chômage et de la rigueur - 22 décembre 2009.


AFP, Paris, 14 décembre 2009 :

Un million de chômeurs épuiseront leurs droits à indemnisation en 2010, après 850.000 cette année, selon une note de Pôle emploi consultée par l'AFP, FO, la CGT et la CFTC criant lundi à l'"urgence" alors que le patronat admet "un vrai sujet" mais veut "plus d'éléments pour réfléchir".

Patronat et syndicats étaient réunis pour leur négociation sur "la gestion sociale des conséquences de la crise sur l'emploi". La question des chômeurs en fin de droits, traitée par un groupe de travail qui se réunira entre le 20 et 22 janvier, ne sera pas abordé en séance plénière avant le 26 février, a déploré Stéphane Lardy (FO). Or, "il y a une urgence sur les fins de droit dont le nombre est en train de monter en flèche, et l'Etat est concerné".

"La problématique des fins de droit, et particulièrement des seniors va exploser dans les mois qui viennent, on demande une solution avant que ce ne soit catastrophique", a souligné Gabrielle Simon (CFTC) déplorant un service public de l'emploi qui "ne sait réagir que quand la situation est dégradée".

Selon les chiffres de Pôle emploi, "le nombre de sorties du régime d'assurance chômage pour fin d'indemnisation est estimé à 850.000 en 2009 et 1.000.000 en 2010" et "le nombre d'entrées en ASS est estimé à 149.000 en 2009 et 170.000 en 2010". Moins de 20% seraient donc éligibles à l'Allocation spécifique de solidarité (ASS), environ 450 euros versés par l'Etat sous condition de ressources du ménage. Le patrimoine est aussi pris en compte, et selon des témoignages de l'association de chômeurs MNCP, le demandeur est invité d'abord à vider ses éventuelles économies ou à vendre son logement s'il en est propriétaire.

"La négociation portait sur les mesures d'urgence face à la crise, or on est en train d'escamoter un point important, la problématique des fins de droit, ce n'est pas acceptable", a protesté Maurad Rahbi (CGT). "C'est la priorité des priorités, il faut prendre le problème à bras le corps comme pour le chômage partiel", a ajouté M. Rahbi, pour qui "ça traîne" (…).


Sur le même sujet, sur le site de l’Humanité (20 décembre) :
Un million de chômeurs au bord du gouffre.

Le chômage n’est pas ce qui reste de la crise. Il est le prix payé par les salariés pour la reprise capitaliste.

Lire la suite de l’éditorial du même journal, paru sur papier le 21 décembre, signé Maurice Ulrich : Diversions.

 

Sur le site de Marianne, Bénédicte Charles, le 22 décembre, faisait le bilan des réformes qui contribuent à fragiliser l'emploi en France. Après les auto-entrepreneurs, le cumul emploi-retraite. Une réforme qui fragilise l'emploi des jeunes, et rompt la solidarité entre les générations : Les fossoyeurs de l'emploi: le cumul emploi-retraite. 

 

Voir aussi : Patrick Quinqueton (MRC) : à gauche, travailler ensemble pour l'emploi - 18 octobre 2009.

 

Cet article est le 66ème paru sur ce blog dans la catégorie Travail Economie.

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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 23:50

L’identité nationale et la refondation de la République

 

Le doute n’est plus permis. Le sénateur du Territoire de Belfort a lancé sa campagne de préparation à la candidature à l’élection présidentielle 2012. Cela ne surprendra pas les lecteurs assidus de ce blog (voir Jean-Pierre Chevènement, l'homme d'Etat français le plus républicain - 31 octobre 2009).

 

La preuve, on la trouve sur Internet et les nouvelles applications. Julien Landfried, secrétaire national à la communication du MRC, l’affirme sans ambages : L'application iPhone "Jean-Pierre Chevènement": "C'est pour peser sur les élections de 2012".

Depuis ce mardi, Jean-Pierre Chevènement, président du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) et Sénateur, a une application iPhone ! Parmi les fonctionnalités proposées: des vidéos, les articles du blog de l'ancien ministre de l'Intérieur, et l'envoi de ces billets sur Twitter, Facebook, et par e-mail.

Bien sûr, il y a d’autres indices qui ne trompent pas. Le président du Mouvement Républicain et Citoyen a laissé Jean-Luc Laurent, secrétaire national à la coordination, gérer les discussions avec le PS pour concrétiser la participation du MRC sur les listes socialistes.

 

Lui-même prend de la hauteur. Tout en prenant soin de se rapprocher des radicaux de gauche, afin d’approfondir avec le PRG l’identité républicaine (voir Partenaires du PS aux régionales, le PRG et le MRC se rapprochent - 15 décembre 2009). Tiens, tiens… cela nous rapproche de la refondation républicaine prônée par le président du MRC depuis le congrès du Kremlin-Bicêtre en juin 2008.

Le sénateur Chevènement, 4166416726 fe9cdcd8f8 s[1]c’est à noter, a adopté une posture présidentielle lors de son intervention dans le débat d'orientation générale sur la réforme des collectivités territoriales au Sénat, le 2 décembre 2009 (voir La vidéo de l'intervention de Jean-Pierre Chevènement en commission du Sénat sur la réforme des collectivités territoriales).  CHEVENEMENT.

Prenant appui sur le brillant résultat de la loi dite Chevènement qu’en tant que ministre de l’Intérieur, il a fait voter en 1999 à la quasi unanimité du Parlement (trois abstentions), il proposera des amendements, avec la majorité des sénateurs (les radicaux de gauche, notamment) de son groupe RDSE, afin d’évacuer ce qui est vraiment inacceptable dans le projet de loi de réforme de l’organisation territoriale (les collectivités locales).

On peut penser que l’initiative du président Sarkozy de lancer le débat sur l’identité nationale (voir Identité nationale : le débat piégé se retourne contre son promoteur - 13 décembre 2009) a favorisé la décision de s’engager dès maintenant dans le débat central de l’élection présidentielle.

Voir Identité nationale, politique de la France, gauche, présidentielle de 2012 : Chevènement au Grand entretien de RCJ. Jean-Pierre Chevènement était l'invité du Grand entretien de RCJ dimanche 13 décembre à 11h. Il répondait aux questions de de Shlomo Malka et Yves Derai pendant 30 minutes.

Ce n’est pas par hasard que Jean-Pierre Chevènement a fait débattre au sein du MRC du programme de salut public. Car la France a besoin d’être mobilisée sur un projet qui s’adresse à tous les citoyens. C’est l’occasion de débattre de l’Europe en réfléchissant à l’idée d’une République européenne des peuples. Il s’agit de refermer la fameuse « parenthèse libérale » ouverte en 1983, quand la gauche a fait croire que l’Europe pourrait se substituer au socialisme.

Le président du MRC a expliqué aux militants, dans le n° de décembre 2009 de « Citoyens Militants » ce qu’il entend par cette formule qui rappelle la Révolution française.

Pourquoi le «Salut public» ?

Dans la crise de la globalisation financière qui s’est mise en place depuis le début des années quatre-vingt, la France se trouve « cornerisée ». Nous sommes pris par la logique de la monnaie forte – hier « le franc fort » (1983-1998) et depuis 1999, l’euro. Les Etats-Unis, pour remédier à leurs déficits, laissent se déprécier le dollar : celui-ci valait 1,20 euro en 2000. Il en vaut aujourd’hui 0,65.

Par ailleurs, la globalisation s’est développée à travers l’implantation des multinationales dans les pays à très bas coût salarial et de la complète libéralisation des mouvements de capitaux et de marchandises. La France, et avec elle la zone euro tout entière, est prise en étau entre la concurrence déloyale des pays à très bas coûts, au premier rang desquels la Chine, et la compétitivité retrouvée des pays de la zone dollar.

Dans ces conditions, il n’y aucune chance de pouvoir enrayer les délocalisations industrielles, la montée du chômage et le processus de déclin qui emporte l’Europe, avec en son coeur la zone euro.

 

La seule issue rationnelle serait que l’Allemagne accepte un gouvernement économique de la zone euro et une politique de change qui permette de rétablir la compétitivité globale de l’économie européenne et une croissance permettant le retour au plein emploi. Mais tel n’est pas le choix de la coalition CDU-CSU-FDP conduite par Mme Merkel.

L’Allemagne estime avoir, grâce à sa spécialisation sur des créneaux à haute valeur ajoutée (biens d’équipements), de longues années devant elle pour s’adapter. Ses choix reflètent aussi sa démographie vieillissante, et enfin la valorisation des actifs qu’elle détient à l’étranger (plus de 500 milliards d’euros).

La France, avec 800 000 naissances par an (contre 600 000 à l’Allemagne) ne peut se satisfaire d’une quasi stagnation de son économie. Dans ces conditions et parce que la zone euro est très hétérogène, il est presque inévitable que de fortes tensions se développent en son sein. L’éclatement de la zone euro ne peut même pas être exclu, si l’Allemagne continue à imposer ses choix.

Un « bras de fer » va donc s’engager avec les Etats-Unis, la Chine et l’Allemagne. C’est pour ne pas sortir broyés de ce « bras de fer » que nous proposons un « programme de salut public ». Pour la France et pour une Europe véritablement « européenne ».

Ce programme repose sur l’idée que la France, communauté de citoyens, a besoin pour exister politiquement, d’être mobilisée sur un projet. C’est ce projet « de salut public » que le MRC propose à la France.

Et en même temps c’est le moyen de « politiser », au bon sens du mot, le débat européen. C’est le moyen de faire reculer la domination de l’aristocratie financière en Europe, de favoriser le camp du progrès en Allemagne, de faire mûrir la conscience, et de faire de la construction d’une République européenne des peuples un projet progressiste.

Ce « Salut public » doit être porté par les couches populaires, celles qui vivent de leur travail mais aussi par le « peuple des citoyens », c’est-à-dire la communauté civique qu’est la France républicaine telle que nous voulons la rebâtir. Ce projet s’imposera, à travers l’immense crise qui est encore devant nous, avec le concours de tous ceux qui ne désespèrent pas d’un avenir commun.

C’est cela le sens de la « refondation républicaine » que nous n’avons cessé d’appeler de nos voeux, à vrai dire depuis que la gauche a ouvert la malheureuse « parenthèse libérale » dont chacun peut voir aujourd’hui où elle nous a conduits.
--------
Lire la proposition de programme de salut public du MRC dans le dernier numéro de Citoyens Militants.

 

A noter sur les agendas

Jean-Pierre Chevènement invité du Rendez-vous des politiques sur France Culture samedi 26 décembre à 11h. Il sera interrogé par Laurent Bouvet (professeur de science politique à l’Université de Nice et à Sciences Po), Pierre-Henri Tavoillot (maître de conférences en philosophie politique à l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV), président du Collège de philosophie) et Eric Mandonnet (journaliste à «L’Express»).

Colloque de la Fondation Res Publica : La France et l'Europe dans les tenailles du G2 ? Poursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 18 janvier 2010 à 18h à la Maison de la Chimie

Cet article est le 99ème paru sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT.

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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 23:50

Baverez, le penseur de la droite libérale, plante le décor

 

Sortir de la récession n’est pas sortir de la crise. Qu’on se le dise dans nos vœux 2010 en France et en Europe ! Nicolas Baverez alerte le bon peuple qu’il va devoir souffrir parce que le capitalisme est en péril, étant atteint de six fractures. Le diagnostic, lui, ne souffre pas la discussion. Il vaut mieux en prendre connaissance si l’on veut tirer notre épingle du jeu.

 

Philippe Béchade, analyste financier qui officie pour La Chronique Agora, écrivait, hier, que la conjoncture industrielle continue de se dégrader.


Le climat conjoncturel s
'est de nouveau dégradé en France dans l'industrie en décembre. L'indicateur synthétique du climat des affaires est ressorti à 89, après un score de 90 au mois de novembre et 89 en octobre. Beaucoup de chefs d'entreprises hexagonaux se montrent plus que prudents au sujet de l'année 2010. Les grands groupes multinationaux ont pratiquement gelé tous leurs investissements dans des pays développés d'Europe de l'Ouest et mettent le paquet sur les émergents.

Les PME/PMI constatent que si la mode dans les très grandes entreprises est à l'externalisation (ce qui serait du pain béni en période de croissance), celle-ci se solde surtout par une délocalisation au-delà de nos frontières, vers des pays où le salaire moyen à poste équivalent ne dépasse pas les 400 $ par mois (environ 250 euros). (…)

La chute du Mur de Berlin s'est accompagnée de l'ouverture de la Muraille de Chine. Ce fut l'avènement du règne du "toujours moins" (en termes de coût et de normes sociales), symbolisé par le concept de "walmartisation" du monde. Il s'agit d'une spirale sans fin de salariés très pauvres produisant pour d'autres salariés qui ignorent qu'à force d'acheter moins cher aujourd'hui, ils deviendront eux-mêmes beaucoup plus pauvres demain... et exigeront des prix encore plus bas (…).


Lire l’article
en entier : L'immobilier, faux symbole de la croissance chinoise


Venons-en à Nicolas Baverez, la tête pensante du libéralisme économique, grand défenseur du capitalisme. Il décrit très bien la réalité, vue de son bord politique. Il faut le lire (Le Monde, 21 décembre).


Les fractures du capitalisme, par Nicolas Baverez

 

La sortie de la récession au printemps 2009 n'implique pas la sortie de la crise. Le désendettement du monde développé et la conversion du modèle économique de la mondialisation s'étendront sur dix à quinze ans.
Durant cette transition, l'économie mondiale restera à la merci de chocs majeurs - contre lesquels il n'existe plus d'antidotes compte tenu de la dégradation des finances publiques et des bilans des banques centrales -, mais aussi de poussées protectionnistes ou populistes, comme la récente votation suisse contre les minarets.


La faillite de Dubaï, pivot entre la bulle passée de la dette privée et la bulle future de la dette publique, souligne que la normalisation des politiques économiques devra s'engager dès 2010. A défaut, les séquelles des interventions publiques s'ajouteront aux déséquilibres structurels de la mondialisation pour menacer d'implosion l'économie sous l'effet de
six grandes fractures.


Entre secteurs privé et public
.
Sous l'effet de l'effondrement du crédit, les entreprises ont dû ajuster leurs capacités de production tandis que le recul de la demande restait limité du fait des politiques de relance. D'où une progression des gains de productivité et de la rentabilité du secteur privé, quand les Etats développés se trouvent confrontés à une explosion sans précédent de la dette publique qui dépassera 100 % du produit intérieur brut (PIB) à partir de 2012. Ce sont désormais les Etats qui portent les risques systémiques, non les banques ou les marchés.


Entre le monde développé et les pays émergents
. En raison des impératifs du désendettement, la croissance sera limitée à 1,5 % dans le monde développé au cours de la prochaine décennie, contre 6 % dans les pays émergents et plus de 8 % en Chine. Croissance molle et chômage permanent alimenteront les pressions protectionnistes, surtout si perdurent les dysfonctionnements du marché des changes, et ouvriront de vastes espaces au populisme démagogue.


Au sein du monde développé
. Les Etats-Unis ont effectué un choix clair en faveur de l'inflation pour favoriser une croissance supérieure à 2 %, la décrue du chômage et le désendettement. Le Japon se trouve plus que jamais enfermé dans la déflation. Cumulant vieillissement, surendettement, sous-compétitivité et refus de l'inflation, l'Europe, à l'exception de l'Allemagne, aura du mal à créer de la croissance. D'autant qu'elle s'est dotée de règles monétaires, budgétaires, concurrentielles et environnementales qui en font un espace hostile à la production et à l'innovation.

Les tensions iront croissantes au sein de la zone euro en raison des écarts de productivité et de la crise financière des pays les plus fragiles, le risque souverain grec en est le premier exemple.


Entre les Etats et les marchés
. Le risque de déflation a légitimé l'intervention des Etats et l'idée de leur revanche sur les marchés. Mais ils n'ont remporté qu'une victoire à la Pyrrhus. Ils seront confrontés aux coûts des politiques de relance, d'un nouveau capitalisme d'Etat, du vieillissement démographique, de la réorientation des modèles économiques vers les consommateurs du Sud, la croissance verte et l'économie de la connaissance. Ils seront dépendants comme jamais des banques et des marchés qui les financent.


Entre les Etats et la gouvernance naissante de la mondialisation
. La crise est née du divorce entre la mondialisation accélérée de l'économie et l'absence de mondialisation politique. Sa gestion s'est traduite par une renationalisation des politiques économiques alors que s'esquissait une gouvernance mondiale à travers le G20, la conférence de Copenhague ou les négociations du cycle de Doha. La stabilisation du capitalisme suppose la reconnaissance de principes, d'institutions et de règles planétaires dans un monde composé d'Etats rivaux et hétérogènes.


Entre liberté économique et liberté politique
. Si le capitalisme est indispensable à la liberté politique, il peut prospérer sans elle, comme en Chine ou en Russie. Le XXe siècle fut structuré par la lutte entre démocratie et totalitarisme. Le destin du XXIe siècle pourrait se nouer autour de la compétition entre nations libres et régimes autoritaires pour la direction et la régulation du capitalisme.

   

  Cet article est le 83ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme.

 

 

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 20:23

Rapprocher science et politique pour gérer la cité

 

L’échec de Copenhague était programmé, car ce sommet sur le climat n’avait pas été préparé sur des bases réalistes (voir Conférence mondiale sur le climat : nouvelle jeunesse du capitalisme - 10 décembre 2009).

 

L’enjeu de Copenhague était énorme, pour deux petites semaines de faux débats dans une enceinte inadaptée. Le réchauffement de la planète, la montée des eaux, la fonte des pôles, la disparition des espèces, autant de problèmes étudiés par les scientifiques.

 

Les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) sont remarquables, mais ce n’est pas le domaine de prédilection des chefs d’Etat, habitués à évoluer sur le terrain des relations humaines.

 

Comment ces deux mondes, le scientifique et le politique, pourraient-ils mieux coopérer, à tous les niveaux de la vie publique, en commençant par la gestion locale de la cité ? C’est la voie proposée par le philosophe Michel Serres dans l’entretien qu’il a accordé sur le site du quotidien Le Monde (voir l’article paru ce 21 décembre sous le titre Michel Serres : "On a oublié d'inviter la Terre à la conférence sur le climat").

 

L’échec de Copenhague est explicable. Le site Rue89 (Laurent Mauriac) s’y est essayé le 19 décembre. Voir Cinq raisons pour l'échec du sommet de Copenhague.

 

La France a jugé l’ONU responsable de l’échec. Est-ce bien raisonnable de la part du président Sarkozy et de ses ministres, de s’en prendre à cette instance qui, au moins, contrairement au G 20 ou à tous les G du monde, est légitime, puisqu’elle intègre toutes les nations du monde ?

 

Nicolas Sarkozy a déclaré dès la fin de Copenhague que le système des Nations Unies était « à bout de souffle » ; l'UMP lui a emboîté le pas samedi en décrétant le processus de décisions de l'ONU « en bout de course ». Possible, mais avant de signer l'acte de décès, par quoi remplacer le système de gouvernance mondiale mis en place à la fin de la deuxième guerre mondiale, et qui est encore aujourd'hui la seule instance de légitimité globale ?

 

Lire la suite de l’article de Pierre Haski, dirigeant de Rue89, publié le 20 décembre sur son site : Après l'échec de Copenhague : faut-il supprimer l'ONU ?

 

Le discours du président Sarkozy à Copenhague n’a pas produit l’effet escompté. Peut-être parce qu’il se situe clairement parmi les dirigeants du monde capitaliste. Dans cette enceinte, tous les pays étaient représentés, y compris les plus pauvres, qui applaudissent le président du Venezuela, Hugo Chavez, quand il met en cause le système capitaliste et les inégalités qu’il génère.

 

C’est un plaisir de voir et entendre la vidéo insérée dans l’article publié sur le site de Contre Info, ce 21 décembre, ou de lire le texte de son discours, qui ne manque pas de sel. Voir Hugo Chavez : lutter contre le changement climatique et les inégalités.

 

« Construisons un ordre économique et social plus juste et équitable. Eradiquons la pauvreté. Stoppons immédiatement les niveaux élevés d’émission de gaz, freinons la dégradation environnementale et évitons la grande catastrophe du changement climatique. Adhérons au noble objectif d’être tous plus libres et solidaires ! »

S’exprimant devant les délégués réunis à Copenhague, Hugo Chavez a lancé un vibrant plaidoyer contre les inégalités et un modèle économique d’accumulation illimitée, citant l’ouvrage d’Hervé Kempf « Les riches détruisent la planète » et faisant sienne l’interrogation du théologien de la libération Leonardo Boff : « une Terre finie peut-elle supporter un projet infini ? »   Lire....

 

Lire aussi

Copenhague : ultime rappel des scientifiques avant le sommet

 

Les discussions préparatoires de Copenhague échouent après la révolte africaine contre les pays riches

 

Sommet de Copenhague : les USA refusent de négocier sur la base du protocole de Kyoto

Et le point de vue d’ATTAC (19 décembre) Copenhague ou le fardeau légué par les riches.

 

Cet article est le 46ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat et énergies

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 20:34

La crise incite les salariés à la solidarité

 

Après avoir évoqué, hier sur ce blog, des éléments politiques concernant la Roumanie (voir Roumanie : la vérité sur le renversement des Ceausescu attendra - 19 décembre 2009), que je souhaite compléter par les informations parues sur le site Le Courrier des Balkans notamment l’article 16 décembre 1989, la révolution roumaine commence..., je propose d’aborder aujourd’hui les suppressions d’emplois dans des unités de production appartenant au groupe Alcatel-Lucent et les réactions des salariés.

 

En 2008, les salariés Dacia (groupe Renault) avaient obtenu des augmentations de salaires à la suite d’une grève (voir Dacia (groupe Renault) en Roumanie : fin de la grève, après un accord sur les salaires - 12 avril 2008).

 

Plus de 800.000 employés du secteur public, étaient en grève le 5 octobre 2009 en Roumanie pour dénoncer les mesures d’austérité exigées par le Fonds monétaire international (FMI). C’est le mouvement social le plus important en Roumanie depuis la chute du communisme fin 1989.

La crise produit ses effets aussi en Roumanie. Cette fois-ci, ce sont les salariés Alcatel-Lucent qui réagissent aux suppressions d’emplois et licenciements. Le site Rue89, le 12 décembre, a reproduit un article publié par Mehdi Chebana sur son site Le Courrier des Balkans :

En Roumanie, les salariés d'Alcatel-Lucent se rebiffent

(De Timisoara) Sécurité de l'emploi, bons salaires, primes substantielles, prêts bancaires préférentiels… Quand Alcatel devient la première société étrangère à s'implanter à Timisoara en 1991, ses salariés bénéficient d'avantages bien supérieurs à ceux offerts par les autres entreprises de la ville.

Aujourd'hui pourtant, c'est la tension et le désamour qui règnent sur le site de la plus grosse multinationale du sud-ouest de la Roumanie. Sous le coup d'un vaste plan de restructuration qui prévoit le transfert de 30% des effectifs vers le sous-traitant indien Wipro, les salariés menacent de cesser le travail mardi et mercredi, après « l'échec » de leur grève d'avertissement du 27 novembre. Manuel Martin, 35 ans, président du premier syndicat de la société fondé en juillet, déplore :

« Avec près de 500 postes menacés sur 1 600, nous sommes les plus touchés en Europe par le plan global d'économies lancé par le groupe. Les négociations avec le patronat ne débouchent sur rien de satisfaisant, il n'y a que par la grève qu'on pourra faire pression. »

Le Syndicat libre d'Alcatel-Lucent Timisoara réclame notamment plus de garanties pour les employés du Centre technique roumain et du service financier qui seront transférés début 2010 (…).

Le 10 novembre, les Alcatel-Lucent avaient déjà manifesté à Timisoara pour mettre la pression sur le patronat (les salariés ont aussi lancé un blog). Ce rassemblement, inédit dans l'histoire de l'entreprise, faisait écho à ceux organisés simultanément en France, en Allemagne et en Italie contre la suppression attendue de plus de 4 000 emplois dans toute l'Europe (…).

« Les employés découvrent qu'ils ont des droits »

Refroidis par le sort réservé à leurs collègues « vendus aux Indiens », les membres du Syndicat libre ont insisté, dans la foulée, pour négocier un contrat collectif de travail. Une négociation rendue obligatoire par la loi mais qui n'avait jamais eu lieu jusqu'ici, en l'absence de représentant des salariés. Manuel Martin :

« Ce contrat va nous permettre de nous protéger en cas de licenciements massifs. Nous ne sommes à l'abri de rien avec la crise… Et puis, c'est l'occasion de mettre les choses à plat en matière de congés payés, de primes d'ancienneté ou d'augmentation. C'était absolument nécessaire ! »

En moins de six mois, les salariés du site ont donc pris conscience de leurs droits et se sont mobilisés pour les défendre. Mais, au départ, le scepticisme était important dans l'entreprise. Non seulement parce que, pour beaucoup de Roumains, syndicalisme rime encore avec communisme mais aussi parce que les employés d'Alcatel-Lucent ont longtemps bénéficié de conditions avantageuses qui ne les encourageaient pas à se syndiquer.

« La crise a renforcé la solidarité entre les travailleurs et relancé le mouvement syndical », se réjouit Stefan Gogosanu, secrétaire départemental de la confédération syndicale Cartel Alfa à laquelle le Syndicat libre est affilié. « Depuis quelques mois, les salariés découvrent qu'ils ont des droits et qu'ils vaut mieux se rassembler pour les défendre. »

A propos de syndicats libres …

Le site On Vaulx Mieux que ça ! (Collectif interprofessionnel de citoyens habitant et/ou travaillant à Vaulx-en-Velin, d'organisations syndicales, d'associations) a reproduit les principales revendications du syndicat libre des ouvriers roumains (SLOMR) créé en 1979 :

• Suppression du culte de la personnalité du chef de l’état.

• Application du droit à la critique, à tous les niveaux, de bas en haut, et jusqu’au chef de l’état, tant au sein du Parti et des syndicats, que dans la presse et les publications de tous ordres, sans que pour autant ceux qui ont exercé ce droit soient persécutés.

• Reconnaissance légale du SLOMR, Syndicat Libre des Ouvriers de Roumanie.

• Reconnaissance du droit de grève.

• Arrêt des persécutions à l’encontre des minorités nationales.

• Réduction de la semaine de travail à 40 heures…Nous demandons à ne plus être contraints de travailler le dimanche, et que les fêtes nationales et religieuses soient considérées comme des jours fériés.

• Promulgation d’une loi qui donne un statut légal aux chômeurs…

• Droit de voyager à étranger, d’y travailler et d’en revenir quand on le désire.

• Abrogation de la loi sur la natalité forcée, loi d’autant plus inhumaine que la population souffre de malnutrition.

(…)

Cet article est le 28ème sur ce blog dans la catégorie Etats Union européenne.
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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 21:39

Président réélu cherche majorité pour gouverner

 

Mon intérêt pour la Roumanie date de 1984. J’avais été sensibilisé aux problèmes de ce pays par les participants à un voyage d’études de la Coopérative des Agriculteurs de la Mayenne. Mon ami Jean-Pascal Lefebvre, qui accompagnait le groupe d’agriculteurs, avait été stupéfié par l’encadrement policier de la population, rendant impossible tout contact direct avec les Roumains.

 

J’y suis allé en août 1991, en tant que maire de Saint-Berthevin avec huit autres Berthevinois intéressés par les échanges et jumelages. Mon prédécesseur, Bernard Le Godais, avait pris des contacts avec une commune, Recas, proche de Timisoara. Nous voulions voir sur place pour savoir ce qu’il était possible de faire en commun (Recas et Saint-Berthevin).

 

L’accueil était sympathique, mais les conditions de vie laissaient sérieusement à désirer (j’ai le souvenir d’avoir été hébergé, avec René Camus et Antoine Touret, dans le local désaffecté de l’ex-parti communiste de Ceausescu, aménagé très sommairement).

 

Nous avions constaté un manque général d’organisation de services municipaux et de responsabilité des élus. C’est pourquoi notre décision a été de rechercher une autre commune. Quelques années plus tard, ce fut Desesti (voir Présentation des jumelages), tout au nord, prés de la frontière ukrainienne, dans le Maramures. Cette région, très éloignée de Bucarest, a conservé ses traditions et, semble-t-il, moins souffert du système Ceausescu.

 

Nous étions en contact avec une spécialiste de la Roumanie et des pays de l’est de l’Europe (voir La Roumanie, 1989-2009 : Edith Lhomel à Laval le 19 octobre 2009 - 8 novembre 2009).

 

Edith Lhomel est en manque d’espoir à l’égard de la Roumanie. Il y a de quoi. Le pays peine à être gouverné. L’action politique est déconsidérée. Pourquoi ? Parce que les dirigeants qui ont renversé et tué le couple Ceausescu, il y a vingt ans - anciens dirigeants communistes, devenus social démocrates - n’ont pas dit la vérité. Le premier qui a commencé à ouvrir les archives est le président Basescu du parti libéral démocrate. Non sans mal.

 

Selon Patrick Pesnot, ce 19 décembre sur France Inter - La révolution roumaine, décembre 1989 (2), c’était un coup d’Etat gorbatchévien initié par Ion Iliescu.

« Il semblerait qu'à partir de 1987-88, il ait commencé à constituer un réseau clandestin informel de « gorbatcheviens », formé par des cadres du Parti communiste mécontents et inquiets de la dérive du régime » (Wikipedia).

 

Le problème est que la (trop fameuse) police politique Securitate n’a pas été dissoute par le nouveau pouvoir (Iliescu), mais maintenue sous un autre nom, en conservant les mêmes cadres. Voir, à ce sujet, le dossier de L’Express, cette semaine (17 décembre) « Roumanie : des espions dans la maison » :

 

"Le système de la Securitate était pire que la Stasi"

La Roumanie de Ceausescu ou l'espionnage généralisé

"La paranoïa tentaculaire du régime de Ceausescu"

 

Le parti social démocrate, qui se situe dans le prolongement de l’ancien président Iliescu, n’est pas parvenu à rompre avec les anciennes pratiques. C’est, vraisemblablement, la raison pour laquelle son candidat, Mircea Geoana, n’a pas réussi à gagner l’élection présidentielle du 6 décembre.

 

Voir L'élection de Basescu à la présidence roumaine définitivement validée (Le Monde, 15 décembre) et Roumanie : Basescu réélu, mais totalement seul (Ouest-France, 8 décembre).

Cet article est le 27ème sur ce blog dans la catégorie Etats Union européenne.
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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 22:41

Rassemblement à Laval le 29 décembre pour Gaza

 

L’AFPS (Association France Palestine Solidarité) de la Mayenne organise un rassemblement, en soutien à la marche internationale vers Gaza du 27 décembre au 2 janvier pour lutter contre le blocus illégal de Gaza (voir Gaza, marche de la Liberté, 31 décembre - 1er janvier 2010) :

 

Mardi 29 décembre 2009 à 17h, place du Jet d’eau à Laval

 

Pétition, lecture de textes, remise d’un texte à la mairie de Laval par une délégation de l’AFPS 53.

 

Palestine-10-10-09-004.jpgRappel : l'association de solidarité France Palestine Mayenne a organisé récemment une conférence suivie d’un débat. Voir L'histoire de la Palestine le 10 octobre à Laval avec Julien Salingre - 7 novembre 2009 (sur la photo, Yvon Mohammad, fondateur de l'AFPS 53).


A noter : l’intervention de Patrick Le Hyaric au Parlement européen, le 15 décembre, Sur le processus de paix au Moyen-Orient et la situation à Jérusalem-Est


Mardi 15 décembre, a eu lieu Parlement européen à Strasbourg un débat sur le processus de paix au Moyen-Orient et la situation à Jérusalem-Est. Ce débat à été l’occasion de présenter deux textes positifs de la présidence suédoise: les conclusions du Conseil des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne réaffirmant la volonté de créer un état palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, et le rapport des ambassadeurs et chefs de missions européens à Jérusalem-Est décrivant minutieusement la “bataille démographique” que mène Israël pour annexer Jérusalem. 

Voici le contenu de son intervention  


Madame la Commissaire et Madame la Ministre, je vous remercie et me réjouis de vos propos. L’Europe dispose désormais de deux documents essentiels pour peser en faveur d’initiatives nouvelles de paix. 

1.       Le courageux rapport de la présidence suédoise, et vos propos à l’instant Madame Malmström, qui appellent à progresser vers l’existence de deux Etats, dont la Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale ;
 

2.       Le texte des “ambassadeurs chefs de missions de l’Union européenne” à Jérusalem qui montre comment les autorités israéliennes ont une stratégie de démolition de maisons, de colonisation contraire aux droits humains. Cette stratégie vise à couper Jérusalem de la Cisjordanie, pour enterrer l’idée même d’un Etat palestinien. 


Ces deux documents montrent la gravité de la situation, reconnaissent que Jérusalem est annexé par Israël et réaffirment les frontières de 1967. 

Mais nos paroles ici n’auront aucun effet s’ils ne sont pas suivis d’actes concrets. Il faut agir. Et pour agir on peut suspendre l’accord d’association Union européenne – Israël et s’appuyer sur les préconisations des chefs de mission européens, tant que la direction israélienne ne respecte pas le droit international. Il faut des actes :

·         l’arrêt de la colonisation,

·         l’arrêt du blocus de Gaza,.

·         la destruction du mur de la honte,

·         le retour des réfugiés,

·         la libération de tous les prisonniers politique à commencer par Marwan Barghouti (…).

A propos de Marwan Barghouti, sur le site de l’Humanité, le 16 décembre, Hassane Zerrouky a signé un article qui évoque les négociations concernant son éventuelle libération de sa prison israélienne.

Du fond de sa prison, Marwan Barghouti plaide pour une "réconciliation nationale"

 

Le dirigeant palestinien plaide pour un accord de réconciliation nationale entre le Fatah et le Hamas avant toute organisation du scrutin présidentiel et législatif.

Dans un entretien à l’AFP dont elle n’a publié que des extraits, Marwan Barghouti, cinquante ans, emprisonné à vie en Israël, qui avait déjà appelé à la « réconciliation nationale » le 20 novembre entre le Fatah et le Hamas, a lancé un nouvel appel en ce sens avant toute tenue des élections. « Les élections présidentielle et législatives doivent être organisées après la réconciliation et dans le contexte d’un accord national complet », a-t-il expliqué. Mieux, il souhaite que le scrutin se déroule simultanément en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza. « Sans cela, a-t-il prévenu, il sera difficile de tenir des élections, cela n’en vaudra peut-être même pas la peine. » Sur ce sujet, la commission électorale palestinienne a recommandé en novembre le report des élections initialement convoquées pour le 24 janvier prochain en raison de l’impossibilité de les organiser à Gaza, faute d’accord entre le Fatah et le Hamas : ce dernier avait refusé en octobre de signer l’accord de « réconciliation nationale » mis au point par l’Égypte.

Quant à ses intentions politiques, le leader palestinien a assuré : « Lorsqu’il y aura une réconciliation nationale et que nous serons en mesure de tenir des élections en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem, alors je prendrai la décision appropriée. » Un récent sondage crédite Marwan Barghouti de 67 % d’intentions de vote en cas d’élection présidentielle, loin devant Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas à Gaza. Concernant la création d’un État palestinien, Marwan Barghouti semble marquer sa distance avec la direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), assurant que « le problème n’est pas de choisir entre la résistance ou la négociation. L’important, c’est de combiner les deux de façon créative et novatrice, et de ne pas recourir à l’une en renonçant à l’autre ». Concernant les relations avec Israël, il a expliqué que « si les négociations ont échoué ces vingt dernières années, c’est à cause de l’absence d’un partenaire israélien pour faire la paix et de l’absence d’un parrainage international ». Il a regretté qu’en Israël, « il n’y ait pas un Frederick de Klerk, qui a mis fin au régime raciste en Afrique du Sud, ni un de Gaulle, qui a sonné le glas de la colonisation française en Algérie ».

Cet entretien de Marwan Barghouti intervient au moment ou le conseil central de l’OLP, réuni à Ramallah, a décidé hier de prolonger les mandats du président Mahmoud Abbas et du Parlement palestinien « jusqu’aux prochaines élections législatives, conformément à la loi fondamentale ». Et moins de deux semaines après les informations rapportées par le quotidien arabe El Hayat basé à Londres faisant état d’une probable libération de Marwan Barghouti dans le cadre d’un accord d’échange de prisonniers entre Israël et le Hamas. Une libération qu’Israël aurait conditionnée par le départ en exil du dirigeant du Fatah, mais rejetée par l’intéressé : « Marwan n’ira nulle part, il veut rentrer chez lui, chez les siens, en Palestine », a déclaré son épouse, Fadwa Barghouti.


Voir aussi : Palestine : la politique israélienne à Jérusalem-Est, critiquée par l'UE - 8 décembre 2009


Cet article est le 24ème paru sur ce blog dans la catégorie Proche Moyen Orient.

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 23:35

Le capitalisme financier a torpillé l’économie réelle

 

Ce matin, sur France Inter, un producteur de fruits et légumes a craqué à l’antenne, mettant en cause le marché, qui est dévoyé et ne permet plus aux agriculteurs de vivre de leur activité professionnelle.

Le ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, Bruno Le Maire, invité de la rédaction, a reconnu la gravité de la situation et employé des mots qui se retrouvent souvent sur ce blog. La preuve que le mal est profond, au point de détraquer le système productif.

 

Pendant ce temps, une centaine de jeunes agriculteurs d’Ile-de-France, Picardie et du Nord-Pas-de-Calais, avaient pris position près de l’Elysée en déversant de la paille et du fumier sous la banderole « Travailler plus pour crever plus ».

Probablement des producteurs de grandes cultures, dont les revenus ont été laminés en 2009, comme pour la plupart des agriculteurs de France et d’Europe (voir Alerte rouge en agriculture : retour en arrière de 20 ans sur les revenus - 14 décembre 2009).

 

Le site de Marianne, par Régis Soubrouillard, a très vite traduit l’importance de ce qui se vivait ce matin dans l’article publié ce 17 décembre :

 

Revenu agricole : Le Maire vire sa cuti en direct

 

Invité de la matinale de France Inter, Bruno Le Maire, le ministre de l'Agriculture s'est lancé dans un vibrant plaidoyer anti-libéral, anti-mondialiste, régulateur, mettant en cause plus de 20 ans de politique agricole européenne.

 

Au moment même où une centaine d’agriculteurs déversaient de la paille devant l’Elysée, déployant une banderole « travailler plus pour crever plus », le ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire, était sur France Inter  pour porter le message gouvernemental. Une bonne parole qui s’est avérée plus surprenante que prévue.

Outre le constat d’une crise profonde, « la plus grave depuis 30 ans dans l’agriculture française », le ministre a exprimé l’urgence de sortir de cette situation « le revenu des agriculteurs a retrouvé le revenu moyen des années 1990. C’est-à-dire que nous avons pris 20 ans de recul  cette année en 2009 ». Bruno Le Maire a pointé la variabilité des prix, la parité euro-dollar se lançant un défi : « la régulation des marchés agricoles mondiaux ». Le combat s’annonce long et difficile : « ça prendra du temps, des années » admet le Ministre.

Le risque à plus long terme, la disparition de l’agriculture française : « l’agriculture est délocalisable ». Premier mis en cause : le marché.  Face au désarroi des agriculteurs qui interviennent à l’antenne-certains craquent en direct- C’est un Ministre régulateur, antimondialiste qui entre en scène : «Il faut une meilleure répartition de la valeur ajoutée, ce n
'est pas normal qu'en période de crise, les seuls à trinquer, ce soient les producteurs. Pas de coup de baguette magique, c'est une somme de décisions justes et équitables».

Bruno Le Maire l'admet: «On est allés beaucoup trop loin dans la libéralisation de ce marché là». Il se lance alors dans une défense à tous crins des aides agricoles.  « Il y a aussi des choix politiques à faire. Celui de la préférence communautaire. Ce n'est pas normal que les pommes du Chili se déversent chez nous par milliers de tonnes alors que nous en produisons chez nous.

Est-ce qu'il ne serait pas plus intelligent de mettre en place des circuits courts qui évitent aux produits agricoles de parcourir le chemin qu'il parcourt aujourd'hui. Chaque produit agricole parcourt en moyenne 2500 kilomètres aujourd'hui. Aux Etats-Unis, dans toutes les cantines scolaires, les circuits courts sont une obligation. Les produits consommés ne doivent pas venir de plus de 50 kilomètres ».
 
Après le surprenant exemple américain -au passage, Bruno Le Maire évite soigneusement une question sur la grande distribution...- la claque du matin: « Nous, en Europe, nous sommes les champions d'un libre échange sans règles, sans contrôles, qui, à mon sens, est allé trop loin et doit être revisité !».

 

Le jeune ministre, ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin, semble avoir compris que cette crise est celle du système capitaliste mondialisé, fondé sur le libre-échange et la concurrence, dont le but est de maximiser les profits des entreprises commerciales transnationales.

 G-rard-Beillard-et-Michel-Sorin-balcon-29-04-09-010.jpgLa crise financière a été éteinte, provisoirement, par les financements publics des Etats, mais les responsables, notamment au niveau européen, refusent de faire le bon diagnostic.

L’économie capitaliste repose sur le principe de crises successives. On peut imaginer que le niveau de formation des hommes et des femmes, en ce début du 21ème siècle, pourrait permettre d’aller vers un système économique à finalité humaine.
 
 


L’un des lecteurs de ce blog m’a rappelé un article du Monde, paru le 21 mars 1989, sous la signature de Jean-Marie Harribey, l’actuel coprésident d’ATTAC. Son titre :
Vive Jean de La Fontaine !, qui renvoie à la célèbre fable La Fontaine, Le savetier et le financier.


Résumé
: Les crises de surproduction sont l'élément régulateur du système économique capitaliste quand les facteurs de régulation « normaux » ne suffisent plus. Il semble que les moyens techniques existent pour nourrir convenablement (sans plus) tous les habitants de la planète. L’homme peut sans doute envisager de ne pas passer uniquement sa vie au travail (ou au chômage), et, après deux siècles de développement profondément inégalitaire et dévastateur, il est possible de concevoir que le partage du travail, du savoir et des richesses puisse fonder un nouveau type de progrès. Ainsi, il devient urgent de se demander si le règne de la marchandise ne doit pas commencer à régresser.


Le capitalisme n’a-t-il pas fait son temps ?
(Extrait)


(…) Cet éclairage provenant, pourrait-on dire, de l’âge de la lampe à huile est pourtant plus lumineux que toutes les élucubrations prétendument savantes contemporaines.
Qu’est-ce qui empêche de revenir aux sources de l’économie politique ?


L’enseignement de Marx est coupable de lèse-capital. Celui des classiques est en partie aussi déconsidéré. Parce que la théorie de la valeur contient en germe la théorie de l’exploitation du travail. Et parce que le libéralisme classique de Smith et Ricardo était historiquement engagé et épouseur de son temps. Quand Ricardo militait en faveur de la suppression des droits de douane sur le blé importé en Angleterre, il se rangeait ouvertement du côté des capitalistes industriels face aux propriétaires fonciers qui s’appropriaient une rente alourdissant les prix et donc les salaires.


Ce libéralisme n’a pas grand-chose à voir avec le libéralisme d’aujourd’hui qui prétend porter un regard objectif, scientifique, dégagé des contingences partisanes, sur la vie  économique. En d’autres termes,
le libéralisme défenseur des privilèges actuels fait peser une chape de plomb sur la réflexion économique. Il interdit de poser cette question essentielle, que bien sûr ni Smith ni Ricardo n’avaient posée puisque, à leur époque, le capitalisme venait juste de naître et qu’il apparaissait porteur de progrès, mais que Marx a formulée : le système économique fondé sur le profit n’a-t-il pas fait son temps ? 

Il semble que les moyens techniques existent pour nourrir convenablement (sans plus) tous les habitants de la planète. L’homme peut sans doute envisager de ne pas passer uniquement sa vie au travail (ou au chômage), et, après deux siècles de développement profondément inégalitaire et dévastateur, il est possible de concevoir que le partage du travail, du savoir et des richesses puisse fonder un nouveau type de progrès. Ainsi, il devient urgent de se demander si le règne de la marchandise ne doit pas commencer à régresser.


Il faut cesser de croire que
l’épanouissement et la liberté des individus passent par une consommation marchande toujours croissante, et ainsi trouver la possibilité d’exercer ses capacités dans des activités créatives autonomes. « Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme, et reprenez vos cent écus. »

Dès lors, pourquoi ne pas attribuer à titre posthume le prochain et dernier (puisque l’essentiel a été dit) prix « Nobel » d’économie à Jean de La Fontaine ? Il avait une vue beaucoup plus perspicace et lucide que tous les autres réunis.


Cet article est le 154ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC
.


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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 12:41

Agriculteurs français, présentez un front uni à l’Europe

 

Il faut battre le fer quand il est chaud. L’article publié hier sur le site de Marianne, extrait du Blog gaulliste libre de Laurent Pinsolle, m’amène à revenir sur l’effondrement des revenus agricoles (voir Alerte rouge en agriculture : retour en arrière de 20 ans sur les revenus - 14 décembre 2009).

 

De toute urgence, les agriculteurs devraient se rassembler dans l’APAF, l’association des producteurs agricoles français, au-delà de leurs engagements syndicaux et politiques, avec un seul but : peser sur l’Europe afin qu’elle revienne aux principes fondamentaux de la PAC et cesse de suivre bêtement les oukases de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

 

Comme l’écrit Maurice Allais dans l’hebdomadaire Marianne (n°659, 5 décembre) : Il faut délocaliser Pascal Lamy !
Voir son « cri d’alarme » (Maurice Allais, Lettre ouverte aux Français).  ATT00005


 

Laurent Pinsolle décrit avec justesse la situation.

 

La chute des revenus agricoles peut-elle sauver la PAC ?  

 

La semaine dernière, 22 ministres de l’agriculture des 27 pays de l’Union Européenne se sont réunis à Paris pour affirmer leur soutien à une PAC forte, protectrice de la diversité alimentaire, garantissant les revenus des agriculteurs et l’environnement. Quel crédit leur donner ?

A l’origine, la PAC a permis à l’agriculture européenne de devenir autosuffisante. C’est le Général de Gaulle qui avait imposé la PAC dans les années 60 après d’âpres négociations avec nos partenaires. Les pays européens avaient institué des prix minimums qui garantissaient aux agriculteurs un revenu. Et en cas de surproduction, on rachetait les surplus ou on instituait des quotas de manière à revenir à une situation où le prix naturel de marché n’était pas décalé avec le prix européen.

Mais, petit à petit, depuis plusieurs décennies, nous avons laissé ce formidable pilier de la construction européenne être démantelé, sous la pression conjointe de l’extérieur (OMC, Etats-Unis…) et des ayatollahs européens de la libéralisation qui ne veulent pas entendre parler de mécanismes qui remettent en question le fonctionnement de la « concurrence libre et non faussée ». Résultat, la plupart des marchés agricoles ont été soumis au simple jeu du marché, comme le montre l’évolution erratique des prix.

Mais cette libéralisation aboutit à des résultats qui ne sont pas acceptables pour les agriculteurs de la majorité des pays de l’Union Européenne. En effet, sur plusieurs types de produit, les prix de vente peuvent tomber sous les prix de revient, cas unique dans l’ensemble des secteurs économiques. Comment ne pas compatir avec une profession agricole qui voit ses revenus s’effondrer, d’autant plus que les prix de vente ne suivent pas souvent la même courbe.

Dans ce contexte là, cet appel est intéressant dans la mesure où il montre que 22 pays sur les 27 semblent vouloir revenir sur la libéralisation anarchique des marchés agricoles et semblent vouloir remettre de l’ordre dans le secteur agricole, de manière à garantir la qualité de l’alimentation de l’Europe, les revenus des agriculteurs et un meilleur environnement. Cette forte majorité indique qu’un vent nouveau souffle sur l’Europe et que la France est loin d’être isolée sur la question.

Malheureusement, il s’agit pour l’instant seulement d’une déclaration de principes qui ne comprend pas de propositions très concrètes. Nous sommes sans doute encore loin d’une véritable remise en question de la politique suivie depuis plusieurs décennies.

Retrouvez les articles de Laurent Pinsolle

 

Cet article est le 153ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 23:53

Approfondir et refonder ensemble l’identité républicaine

 

Est-ce le fait d’appartenir au même groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen au Sénat ? Toujours est-il que CHEVÈNEMENT Jean-Pierre, président du Mouvement Républicain et Citoyen et BAYLET Jean-Michel, président du Parti Radical de Gauche, ont convenu d’une rencontre entre les directions de leurs partis, qui s’est produite le 8 décembre au siège du PRG.

 

Voici le communiqué publié à l’issue de cette réunion, sous le titre Rencontre entre le MRC et le PRG :

« Nos deux partis ont affirmé leur identité ancrée dans les valeurs communes de citoyenneté et de laïcité et sur une démarche républicaine partagée, fondée sur la recherche de l’intérêt général.
C’est cette approche politique commune qu’ils entendent poursuivre ensemble comme la meilleure réponse à la crise actuelle.
Ils ont engagé l’un et l’autre des conversations avec le Parti Socialiste en vue des élections régionales. Ils entendent faire respecter leur personnalité en vue d’un accord national PS-PRG-MRC.
Ils situent cette échéance régionale dans la perspective d’une reconstruction de la gauche en 2012 autour d’une identité républicaine refondée. »

 

Voir aussi la dépêche de l’AFP (9 décembre) : Régionales : MRC et PRG veulent que le PS "respecte leur personnalité".

 

En effet, les deux formations républicaines de gauche sont engagées dans des discussions avec le PS et il semble que le PRG ait pris une longueur d’avance sur le MRC, puisqu’un accord aurait été signé par le PRG et le PS, augmentant les places éligibles réservées au PRG sur les listes du PS, par rapport à 2004.

 

Il est vrai qu’en 2004, le MRC n’avait pas signé d’accord national avec le PS, la présence du MRC dans les Conseils régionaux se limitant à l’Ile-de-France et quelques régions, dont la Basse-Normandie, PACA, Languedoc-Roussillon et le Nord-Pas-de-Calais.

 

Cette fois-ci, un Communiqué du Mouvement Républicain et Citoyen et du Parti Socialiste le 4 novembre, a ouvert la voie à des discussions régionales entre les deux partis. Celles-ci ont avancé de manière inégale suivant les régions, l’Ile-de-France et le Nord-Pas-de-Calais ayant pris quelques longueurs d’avance, le Grand Ouest se situant en fin de convoi. Gros désaccords en Basse-Normandie, propositions très insuffisantes en Pays de la Loire, grande discrétion en Bretagne et en Poitou-Charentes.

 

Ce qui semble le plus novateur semble la décision du PRG d’engager une réflexion de fond sur l’identité républicaine et de prendre l’initiative de forums des partis de gauche sur cette question très importante, l’intention du PRG étant d’associer le MRC à la préparation de ces forums.

 

Cet article est le 46ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national.

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