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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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3 septembre 2008 3 03 /09 /septembre /2008 20:16

 

Pétition contre la privatisation de la Poste

 

Les réunions se suivent avec entrain. Après celle du 2 juillet dernier (voir Les partis de gauche : leurs priorités pour la présidence française UE), le comité de liaison de la gauche n’a pas manqué, aujourd’hui, de prendre position sur la privatisation de la Poste.

 Hier, les organisations syndicales (CGT, SUD, CFDT, FO, CFTC, CGC) ont appelé ensemble (ce qui est rarissime) les salariés de La Poste à des grèves et manifestations le 23 septembre 2008, afin de mettre en échec le projet de modification du statut et d’ouverture du capital, voulu par le président de La Poste, avec l’appui du gouvernement.

Il me semble que nous tenons là l’opportunité de mettre en échec le pouvoir dans sa volonté de privatiser les services publics. C’est toute la France qui doit faire comprendre à ses représentants élus qu’ils doivent trouver d’autres solutions pour organiser le service postal.

Je reviendrai sur le contenu du projet et les réactions qu’il provoque. Dans l’immédiat, je me limite aux positions adoptées par les partis de gauche (dépêche AFP, 3 septembre).

Pétition commune PS, PCF, MRC, PRG contre la privatisation de la Poste

 

Les leaders des partis de la gauche François Hollande (PS), Marie-George Buffet (PCF), Jean-Pierre Chevènement (MRC) et Jean-Michel Baylet (PRG) ont décidé mercredi de lancer une pétition commune contre la privatisation de la Poste.

La rencontre a eu lieu au siège du PS, dans le cadre du "Comité de liaison de la gauche", en l'absence des Verts qui préféraient un "débat de fond".

François Hollande, premier secrétaire du PS, veut néanmoins "que les Verts soient pleinement associés aux décisions".

"Nous avons décidé trois choses, a-t-il résumé : réunion chaque mois à rythme régulier, avec réunion préparatoire; préparation d'un Forum, en octobre, avec pour thème "l'alternative politique dans la nouvelle phase de la mondialisation" et un sur le "progrès". Par ailleurs, sortira en fin de semaine "une pétition commune contre la privatisation de la Poste, sur le projet de loi tel qu'il nous est présenté", en liaison avec les syndicats et collectifs.

"Il faut qu'on lève des millions de signatures par rapport à un mauvais projet qui aboutirait à retirer la présence des services publics sur le territoire", assure le député de Corrèze.

Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, s'est en outre réjouie que "beaucoup de responsables de gauche vont se retrouver à la Fête de L'Humanité la semaine prochaine".

Pour Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de Gauche (PRG) qui avait voté en juillet la réforme de la Constitution, à la différence de la gauche, "nous sommes des partis différents" mais "les uns, les autres respectueux des positions de chacun". "La question est de montrer que nous sommes tous réunis pour une véritable alternative au pouvoir actuel", a-t-il dit.

Pour Jean-Pierre Chevènement, cette réunion a été "cordiale et constructive", notamment sur la "dangereuse privatisation" de la Poste.

Sur le RSA, également abordé, "nous sommes avec les radicaux de gauche relativement ouverts, plutôt pour un vote positif, pour une mesure qui va quand même dans le bon sens. Le PS a une position réservée", a observé M. Chevènement.

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31 août 2008 7 31 /08 /août /2008 22:55

Les dirigeants socialistes semblent loin des réalités 

 

Faisons le point après l’université d’été du PS à La Rochelle. Certes, il ne fallait pas attendre de cette université d’été qu’elle apporte des clarifications sur les textes d’orientation qui seront déposés dans trois semaines en vue du congrès de Reims. Mais nous en savons un peu plus sur les stratégies de rapprochements entre certains dirigeants, dans le but de constituer une majorité au congrès et lors de l’élection du premier secrétaire par les adhérents.

 

La première observation concerne la présidente de la Région Poitou-Charentes qui, à ce titre, comme chaque année, a ouvert les travaux de l’université d’été. Son intervention est reproduite sur son site Désirs d’avenir : Discours de Ségolène Royal lors de l'ouverture de l'université d'été du PS à La Rochelle. En voici un extrait significatif.

(…) D’immenses défis surgissent, de grands dangers menacent. La circulation folle de l’argent détruit les économies. La crise alimentaire plonge dans la malnutrition ou la famine des centaines de millions de personnes. La spéculation sur les matières premières fait rage. Les délocalisations sauvages se multiplient. Le coût du pétrole renchérit les prix. La crise écologique et climatique précipite les échéances. Dans de trop nombreux pays, les nationalismes, le terrorisme et les guerres régentent ce que nous n’arrivons pas à organiser politiquement. La voilà, la mondialisation malheureuse, celle que nous subissons.

Car la mondialisation n'entraîne pas que des désastres. D’immenses progrès ont aussi été accomplis. Il n’est pas trop tard : soit la mondialisation provoque un progrès de civilisation. C’est possible. Soit elle est porteuse de toujours plus de malheurs. C’est là le danger. Et la réponse, c'est encore et toujours de la volonté politique. En particulier la nôtre, à nous, les socialistes, à l’échelle de la planète.

L'heure n'est plus aux diagnostics tièdes, aux appréciations timorées, mais à la lucidité radicale. Oui, il y a besoin de radicalité, car ce ne sont plus simplement les effets du système qu’il faut dénoncer, mais ses fondements et ses présupposés. Pour mettre l’économie au service de l’homme sans détruire les trésors de la planète.

Nous socialistes, nous ne voulons pas que ce capitalisme nous arrache notre avenir et réduise à néant notre espoir de vivre paisiblement en humains parmi d’autres humains.

Une autre politique est possible, telle est là notre responsabilité historique ! (…).



Ségolène Royal tire sa force de son implantation locale. Elle cherche à convaincre les militants socialistes de voter pour sa motion. Elle s’appuiera ensuite sur ses résultats de vote au congrès pour convaincre les autres de la rejoindre au sein d’une coalition majoritaire.

Voici le commentaire, ce 31 août, de l’envoyé du Monde.fr à La Rochelle, Nabil Wakim, sous le titre

 

Les alliances se précisent au Parti socialiste

 

Ségolène Royal, toujours dans la partie socialiste.

 

(…) L’ex candidate socialiste continue à tenir le même discours : elle ne veut pas de combinaisons ou d’alliances contre-nature. Quasiment absente de La Rochelle, elle a rassemblé ses militants, vendredi soir, pour les encourager à aller défendre sa contribution “Combattre et proposer” dans leurs fédérations. Si Royal semble isolée dans le parti, elle a toujours un fort soutien militant, qu’il est difficile de quantifier. Ses partisans répètent que sa contribution a rassemblé 7 000 signataires sur les 14 000 recueillies par l’ensemble des textes. Elle s’est montrée offensive, vendredi, contre Nicolas Sarkozy, avec un discours radical contre les “fondements du système” (…) (Lire sa contribution).

 

Bertrand Delanoë, l’autorité et la fidélité.

Le maire de Paris a lui aussi profité de La Rochelle pour rassembler ses partisans. Il a reçu un nouveau soutien appuyé de Lionel Jospin. Et pourrait engranger un soutien de François Hollande, qui a commencé un rapprochement. Même si certains partisans du premier secrétaire souhaitent l’ouvrir plus largement. Julien Dray affirme croire encore à une synthèse Royal-Hollande-Delanoë. Une hypothèse toutefois peu probable. Car Delanoë a le même avantage et le même inconvénient, selon le point de vue, que Ségolène Royal : il est à la fois clair dans sa stratégie et présidentiable. Ses proches s’y voient déjà : “Arriver en tête au Congrès est possible, estime l’un deux, car nous sommes les plus clairs sur nos objectifs”.  (Lire sa contribution)

Martine Aubry, la troisième femme.

La maire de Lille pourrait avoir réalisé la bonne opération du week-end. A l’origine signataire de la contribution du Nord, une “fédé” qui pèse lourd, elle a reçu le soutien appuyé des fabiusiens, d’une partie des Strauss-kahniens et d’Arnaud Montebourg. Benoît Hamon et Henri Emmanuelli n’ont pas exclu de rejoindre cette alliance hétéroclite, cimentée par une vision commune du parti plutôt que par un accord sur le fond. Martine Aubry n’a pas encore fait connaître son intention, mais elle pourrait se déclarer rapidement. Seul problème : cet attelage a conduit à la marginalisation de Pierre Moscovici, qui n’a pas renoncé au poste de premier secrétaire. (Lire la contribution portée par Martine Aubry)

Pierre Moscovici veut une “ligne claire”.

Le député du Doubs a peu goûté la manière dont s’est opéré un rapprochement entre certains de ses amis (Cambadélis, Montebourg) avec Martine Aubry et Laurent Fabius. Il a annoncé, comme prévu, son alliance avec les grands élus de la “Ligne claire” : le maire de Lyon, Gérard Collomb, le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, et Manuel Valls, notamment. Il reste ouvert à une alliance avec Aubry, mais sans les fabiusiens… et tout en restant candidat au poste de premier secrétaire. “Une question d’égo”, raillent ses adversaires. “Une question de cohérence, contre les combinaisons politiques”, répond-il. Mais au sortir de La Rochelle, il n’apparaît pas renforcé au sein du parti. (Lire sa contribution)

La gauche du PS, l’impossible alliance ?

Le duo Hamon-Emmanuelli, qui a annoncé une fusion avec le texte de Marie-Noëlle Lienemann, se serait donné une dizaine de jours pour trancher entre une alliance avec Martine Aubry, hypothèse qui leur permettrait de participer à une éventuelle majorité et le rapprochement avec les autres composantes de la gauche du PS. Jean-Luc Mélenchon a  déjà annoncé son intention de présenter une motion avec Marc Dolez, avec ou sans les autres composantes de la gauche du PS. (Lire les contributions de Benoît Hamon et Henri Emmanuelli , de Jean-Luc Mélenchon , de Marie-Noëlle Lienemann , de Gérard Filoche , de Marc Dolez).

Au sortir de La Rochelle, le paysage politique socialiste est toujours un champ de bataille entre personnalités. A l’heure actuelle, trois ou quatre motions  (Delanoë, Royal, Aubry, Moscovici) issus de la majorité actuelle pourraient voir le jour : et tous peuvent prétendre arriver en tête lors du vote des militants. Mais d’ici au 23 septembre, date de dépôt des motions pour le congrès de Reims, les lignes peuvent encore beaucoup bouger.


Pour compléter le tableau, notamment sur les prétendus « reconstructeurs », lire l’article paru ce 31 août sous la signature d’Eric Dupin (Marianne) Quand la droite et la gauche du PS tentent de s'allier contre son centre.


Lire aussi, sur les sites de Paul Quilès
PS : regroupement à gauche et de Jean-Luc Mélenchon UN CIRQUE INACCEPTABLE.

 

Et, sur son blog, Jean-Pierre Chevènement a reproduit le communiqué de l’AFP paru ce jour Chevènement (MRC): «il est temps que le PS se reprenne».

 

Voir les textes parus sur ce blog à ce sujet Gauche France 2007-08 et, en particulier, Michel Sorin : le PS est placé devant un choix déterminant pour son avenir - 30 novembre 2007.

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13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 15:21

Le socialisme est l’alternative au capitalisme

 

Les prises de position des leaders du PS en vue de leur congrès sont consternantes. On comprend pourquoi ils ont perdu la confiance des Français et, en premier lieu, des milieux populaires. Que voit-on ? Des tentatives de rapprochement par certains en évitant les autres. Des petites guerres internes qui ne sont pas à la hauteur des enjeux politiques du moment. Mais pas de renouveau de la pensée socialiste. Désespérant.

 

Pour bien comprendre, il faut partir du dépôt des contributions (voir  PS : 21 contributions à caractère général déposées pour le congrès - 3 juillet 2008), puis faire un arrêt, fin juillet, sur la situation du PS au moment où Paul Quilès rappelait ce que fut l’action de Jaurès en faveur du socialisme (voir Paul Quilès demande aux socialistes de relire Jaurès le rassembleur - 31 juillet 2008).

Voir aussi un blog (hébergé par Le Monde) PS : le grand troc avant le grand choix sans être obligé d’adopter, telle quelle, la proposition de solution.

 

Tout récemment, nous avons observé comment la gauche allemande se débat dans ses difficultés (voir La gauche allemande, divisée, cherche la voie qui conduit au pouvoir - 11 août 2008). Aujourd’hui, nous allons, à nouveau, écouter aux portes du principal parti de la gauche française.

 

D’un côté, Pierre Moscovici cherche à rassembler les anti-Royal et anti-Hollande, avec l’appui, lointain, de Dominique Strauss-Kahn, et, plus proche, de Martine Aubry et de Laurent Fabius.

De l’autre, Julien Dray fait de même avec les pro-Royal et pro-Hollande en tentant d’aller plus loin.

 

Ce qui est plus surprenant est le peu d’empressement des différents courants de gauche à se rassembler. La tactique peut l’expliquer, à condition qu’elle ne cache pas une forme de résignation.

Lire, à ce sujet, La droite proclame avoir gagné “la bataille idéologique” quand la gauche du PS se cherche encore et toujours … (blog citoyen, socialiste et républicain, de Xavier Dumoulin).

 

Les animateurs de Gauche Avenir ont exprimé leur inquiétude dans un article paru hier sur le site de Libération, rubrique Rebonds :

 

Pour que demain ne soit pas comme aujourd’hui

 

Quel décalage ! Le chômage augmente. La croissance ne cesse de chuter. La moitié des Français ne part pas en vacances. Nicolas Sarkozy annonce qu’il va poursuivre à marche forcée ses «réformes». Le moral de nos concitoyens est en berne et le mécontentement est profond. Pendant ce temps, les dirigeants socialistes s’engluent dans la préparation du congrès de Reims !

Les militants sont déboussolés, les sympathisants déçus, le peuple de gauche circonspect, voire quelquefois en colère. Plébiscité localement, le PS stagne nationalement. Il peine à incarner une opposition déterminée à Sarkozy. Il ne parvient pas à relayer efficacement les aspirations de sa base sociale et paraît peu crédible comme force de transformation sociale. Pire encore, au moment où le système craque de partout, certains de ses dirigeants semblent découvrir les vertus de l’économie libérale et du marché.

A cela s’ajoute l’exaspérant «feuilleton» socialiste de l’été, fait de petites intrigues, de mini rebondissements, de «téléphones qui chauffent», d’alliances de dernière minute. L’heure est, dit-on, à la recherche de «mini-synthèses». «Mini» : le terme est pertinent tant les textes proposés ressemblent à un sympathique enfilage de perles. Leur ligne : «Dorénavant, c’est comme avant»

Créer un «parti socialiste cohérent et solidaire», susciter une «dynamique de changement», «préparer une véritable alternative», vouloir une «une mutation politique maîtrisée», «être à la hauteur des défis du socialisme moderne dans la mondialisation». Qui au PS refuserait d’adhérer à cette sorte de minimum socialiste garanti ? Le problème – et il est de taille — c’est qu’aucune réponse n’est apportée aux insuffisances qui sont la cause depuis des années de nos défaites successives aux élections nationales.

Ce rassemblement sur des bases minimales, simple redistribution des cartes entre les mêmes mains, risque de devenir un scénario catastrophe. Il est indispensable de proposer pour le congrès de Reims une autre voie, fondée sur une nouvelle dynamique unitaire, tant entre socialistes qu’avec toute la gauche, sur un renouveau des analyses, des pratiques et des propositions, autour d’objectifs de transformation profonde d’un système en crise. Pour nos concitoyens, «changer la vie» n’est pas un slogan vide de sens, parce qu’ils n’en peuvent plus de subir des injustices criantes, des reculs sociaux mais aussi de ne pouvoir espérer.

Comment ne pas voir que la victoire future passe d’abord par la reconquête idéologique, indispensable tant les promoteurs du libéralisme se sont échinés à disqualifier toute remise en cause, toute recherche d’une autre politique. Une partie de la gauche européenne a malheureusement laissé croire que la politique n’était désormais qu’un arbitrage entre deux pragmatismes au sein d’un système incontestable*.

Renouer avec le combat pour la transformation sociale, c’est remettre en cause le libre échange généralisé, réorienter la construction européenne, défendre un retour efficace de l’intervention publique, inventer un nouveau compromis social favorable au monde du travail : face à l’urgence sociale et écologique, les remèdes homéopathiques ne suffisent plus.

Mais le succès électoral se bâtit aussi autour d’une stratégie claire. L’alliance au centre est une impasse, le cartel électoral de la gauche de gouvernement est insuffisant. Ce qu’il faut, c’est une nouvelle étape de l’unité de la gauche. Tout plaide aujourd’hui pour la préparation d’un parti de toute la gauche qui fédère les partis existants (PS, PC, Verts, MRC, PRG....) et surtout qui crée un mouvement d’entraînement de celles et ceux qui, de plus en plus nombreux, ne se reconnaissent pas dans le paysage actuel de la gauche.

La réalité est que le neuf ne peut venir que de la gauche et des forces contestatrices souvent portées par la jeunesse, que notre parti a trop souvent anesthésiées. Elles ne pourront peut-être pas relever seules le défi, mais, sans elles et sans le nouveau cap stratégique, celui de l’unité de la gauche, sans des propositions qui rompent avec l’accompagnement du libéralisme et du capitalisme financier, demain sera comme aujourd’hui.

La gauche n’a pas disparu. Contrairement à une partie de ses dirigeants prompts à traquer «l’archaïsme» et tentés par le renoncement, des millions d’hommes et de femmes continuent de croire en l’actualité de ses valeurs, à la pertinence de sa grille de lecture de la société, à sa mission historique, à ses luttes.

Les guerres picrocholines entre prétendants socialistes ne sauraient longtemps cacher le fait que ceux qui s’affrontent n’ont pas vraiment décidé d’incarner une vision d’avenir et qu’aucun leader ne s’impose de façon évidente. C’est probablement la raison pour laquelle ils tentent d’accréditer la thèse selon laquelle la «gauche du PS» serait totalement hors jeu. Cette affirmation est aussi peu fondée que celle concernant la prétendue disparition de la gauche dans le paysage politique français et elle risque de conduire aux mêmes impasses.

Celles et ceux qui ont déposé, en vue du congrès de Reims, des contributions souvent convergentes sur des choix clairement de gauche ont une responsabilité particulière. Ils ne doivent pas sous-estimer leur influence et montrer leur volonté de rassembler, pour que le PS sorte de son enlisement et qu’il adopte une stratégie capable de remettre la gauche en mouvement.

 * C’est aussi l’avis de l’UMP, qui considère que le choix est entre le capitalisme libéral et le capitalisme autoritaire (Voir Libéralisme et autoritarisme, le choc des modèles).

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31 juillet 2008 4 31 /07 /juillet /2008 22:38

Au PS, des alliances se nouent en vue du congrès

 

La référence à Jaurès, assassiné le 31 juillet 1914, que je découvre dans deux Rebonds de Libé sur www.liberation.fr, ce 31 juillet 2008, m’incite à faire le point sur la façon dont le PS prépare son congrès de novembre.

Paul Quilès a raison de recommander à ses collègues socialistes de relire Jean Jaurès. Ils y trouveraient l’inspiration pour réussir leur congrès. L’ancien ministre, qui fut l’un des responsables du PS avant 1981, et député pendant 14 ans, entre 1993 et 2007, de la circonscription de Jaurès à Carmaux (Tarn), est aussi l’un des fondateurs du mouvement Gauche Avenir (voir son blog http://paul.quiles.over-blog.com).

 

Voici ce qu’il écrit dans l’article paru dans le quotidien Libération ce jour.

 

Socialistes, il est encore temps de relire Jaurès

 

Ce 31 juillet 1914, un cri s’élève dans les rues de Carmaux : «Ils ont tué Jaurès… Terrible tragédie, qui se poursuit le lendemain par la déclaration de guerre. C’est à Carmaux que le grand tribun que fut Jean Jaurès a mené ses premiers combats aux côtés des mineurs et des verriers et qu’il a façonné les chemins de sa pensée politique (…).

Modernité et actualité… que d’affirmer la nécessité d’aller plus loin dans l’approfondissement de la République, que de répéter que les droits sociaux sont indissociables des droits politiques, que de combattre pour l’abolition de la peine de mort, que de plaider pour l’arbitrage international des conflits et de rejeter les solutions militaires pour les résoudre. Il faut relire Jaurès, quand on est de gauche. Méditer son histoire, sa pensée et surtout sa pratique. Celle d’un Jaurès à la fois intellectuel et philosophe brillant, homme politique influent, journaliste courageux, militant socialiste ardent et sans tache, parlementaire actif, présent sur tous les terrains, sachant faire la synthèse entre l’action locale, les discours à la tribune de la Chambre des députés, les débats dans les congrès de son parti et l’action au sein de l’Internationale socialiste.

Orateur exceptionnel, qui maniait le verbe avec un rare bonheur devant tous les publics, Jaurès ne cédait jamais à la démagogie, même sur la forme, puisqu’il considérait qu’il ne fallait pas mépriser le peuple en réservant la belle langue aux élites.

Mais la grandeur de Jaurès, c’était probablement d’agir, car qu’est-ce que la parole sans l’acte ? Et Jaurès n’a cessé d’agir : pour la paix, contre la guerre ; pour l’unité des socialistes ; pour la défense des plus humbles ; pour la justice (son combat pour la réhabilitation du capitaine Dreyfus). Comme il agissait, il était critiqué, détesté. Nul ne fut plus que Jaurès l’objet d’un tel dénigrement, d’une telle haine.

Avec le temps, on a parfois tendance à donner de lui une image consensuelle, presque «bonhomme», alors qu’il était un homme au tempérament fort, un lutteur déterminé à défendre à tout prix ses convictions. Il en fut d’ailleurs la victime, le 31 juillet 1914. Ce jour-là, son assassin pensait tuer tout ce qu’il représentait. Près d’un siècle plus tard, sa mémoire demeure bien vivante, son message de paix reste toujours actuel (…).

Voir aussi l’article de Gilles Candar, qui complète celui de son ami Quilès.

«Le courage, c’est dire la vérité sans subir la loi du mensonge triomphant»


Retour au PS. Nous en étions restés au dépôt des contributions (voir PS : 21 contributions à caractère général déposées pour le congrès - 3 juillet 2008).

Le président de la République, avec sa réforme des institutions (Congrès du Parlement : la réforme des institutions adoptée de justesse - 21 juillet 2008), n’a pas rendu la vie facile aux socialistes.

Le PS "n'aura été ni en capacité de faire échec" à la réforme de la Constitution "ni en situation de l'infléchir", accusent ces quatre personnalités* qui avaient déjà signé en mai, avec quatorze autres élus socialistes, une tribune dans Le Monde intitulée "Donnons une chance à la réforme". "Ce résultat est le fruit d'une double erreur d'appréciation", estiment les quatre députés (Le Monde, 23 juillet).  * Christophe Caresche (Paris), Jean-Marie Le Guen (Paris), Gaëtan Gorce (Nièvre) et Manuel Valls (Essonne).

« Alors que Ségolène Royal est critiquée dans son propre camp pour son opposition systématique à Sarkozy, ses proches affirment que la politique du président «ne se divise pas» et forme «un bloc» (Libération, 29 juillet).

 

Dans une tribune publiée dans le Monde daté de mercredi, sept proches de la candidate au poste de premier secrétaire du PS défendent sa stratégie de «fermeté» face à la politique de Nicolas Sarkozy, qui, selon eux, «ne se divise» pas mais est «un bloc».

Le texte est signé par le sénateur David Assouline, les députés Delphine Batho, Jean-Louis Bianco, Aurélie Filippetti et Guillaume Garot, par le député européen Vincent Peillon, la maire du 4e arr. de Paris Dominique Bertinoti, et par l’avocat Jean-Pierre Mignard. Ces élus répondent aux quatre députés socialistes qui, au lendemain du vote de la réforme des institutions, avaient critiqué la stratégie d’opposition «systématique» au chef de l’Etat, pratiquée selon eux par le PS ».

« Pour un Parti socialiste cohérent et solidaire », tel est le titre de l’article paru dans Libération le 28 juillet, signé par des proches de François Hollande et d’autres personnalités, comme Pierre Mauroy. « Dans le cadre de la préparation du congrès du Parti socialiste, prévu en novembre, l’essentiel du débat ne peut plus être entre nous. Il doit être une confrontation idéologique avec la droite et devant les Français ».

 Ils disent partager "le dessein d'un socialisme moderne, d'une Europe politique, du retour des valeurs de la gauche". Le texte aux accents de réquisitoire contre la direction sortante, poursuit: "Pendant dix ans, la promesse du rassemblement a été l'excuse de bien des renoncements. Il faut changer, nous devons être à la hauteur des défis du socialisme moderne dans la mondialisation".

Ce qui s’amorce, à travers ces diverses déclarations, c’est le rassemblement des partisans de Strauss-Kahn, Delanoë, Aubry, Jospin, qui veulent construire une majorité aux dépens de François Hollande et Ségolène Royal. Ceux-ci adoptent une posture ferme anti-Sarkozy, reprochant aux autres d’être trop conciliants avec la politique du président de la République.

Pour sa part, Razzy Hammadi, proche de François Hollande, se tourne vers Benoît Hamon.

PS : Hammadi réclame un "big bang générationnel"

Le 26 juillet, sur le site du Nouvel Observateur, « le secrétaire national du Parti socialiste à la Riposte plaide pour un renouvellement de la direction du parti. Il appelle les socialistes "à se ressaisir vite" afin d'être "digne de la confiance des Français".

"Nous devons de nouveau savoir être de gauche, avoir une capacité d'indignation", a expliqué le secrétaire national en déplorant que le PS ait laissé passer "comme des lettres à la poste" des lois modifiant profondément le droit du travail et l'ordre social.

Pour Razzy Hammadi, l'eurodéputé Benoît Hamon, un des leaders de la gauche du parti, représente un espoir puisqu'il incarne à la fois "l'exigence intellectuelle et le renouveau générationnel".

A suivre …

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16 juillet 2008 3 16 /07 /juillet /2008 13:25

 

Bayrou ou Chevènement, le démocrate ou le républicain

 

Compte tenu de l’état de délabrement du paysage politique que laissera Sarkozy, au plus tard en 2012, l’heure des non-conformistes durs à cuire est venue, des hommes d’Etat qui auront su dire non et seront restés fermes sur leurs convictions dans les tempêtes.

J’en vois deux, capables de coagulation populaire autour de leur nom, François Bayrou à droite (car il peut attirer à lui une partie de la gauche) et Jean-Pierre Chevènement à gauche (qui est crédible pour une partie de la droite).

L’hebdomadaire Marianne a un faible pour Bayrou, chacun le sait et son directeur ne le cache pas. Le 14 juillet, sur son site, on pouvait lire  Le Bayrou nouveau est arrivé. Celui-là peut gagner. Malakine « n'hésite pas à écrire ce qu'aucun analyste politique n'ose prédire : un scénario gagnant pour François Bayrou en 2012 ».

« (…) Bayrou n'est plus le tenant d'une démocratie rationalisée et apaisée, à l'allemande ou la bruxelloise : Il est l'ultime défenseur du modèle politique et social français que Sarkozy, ce néoconservateur libéral fasciné par le modèle américain, entreprendrait de détruire consciencieusement.

Il n'est plus l'apôtre de la construction européenne et de son œuvre de normalisation libérale. Il se range désormais dans le rang des eurocritiques en appelant lui aussi à une « autre Europe » qui protège notre civilisation, notre identité et notre modèle social. Il n'est plus l'homme de la raisonnable synthèse entre la droite et de la gauche. Il se range résolument dans un camp, celui de l'anti-sarkozysme, et veut prendre la tête d'un vaste front républicain » (…).

 

A en croire l’auteur de cet article, Bayrou est un opportuniste qui anticipe l’échec du président actuel et se positionne en défenseur du modèle républicain. Mais le fondateur du Mouvement démocrate est-il le mieux placé pour défendre le modèle républicain français ? Et, seconde question, où est la gauche dans ce scénario Bayrou, qui semble passer sous silence le fait que François Bayrou veut affaiblir et effacer la gauche , et non la rassembler ?

 

Paraphrasant Malakine, je n’hésite pas à écrire ce qu’aucun analyste n’ose prédire : un autre scénario qui ferait de Jean-Pierre Chevènement le rassembleur de la gauche républicaine, défenseur du modèle républicain et social français.

 

Le récent congrès du Mouvement Républicain et Citoyen, les 21 et 22 juin, a démontré sa capacité à rassembler le MRC sur une ligne républicaine de gauche. Il s’agit maintenant d’occuper tout l’espace de la gauche républicaine, afin de convaincre le reste de la gauche de la validité de cette ligne politique républicaine et de la stratégie du rassemblement de toute la gauche.

 

Je renvoie aux articles parus sur ce blog depuis un an, dans lesquels j’ai évoqué cette perspective. En voici quelques échantillons.

 

Appel de Michel Sorin aux républicains pour peser sur la refondation de la gauche - 15 juillet 2007

 

« (…) Rassemblons-nous autour de l’idée républicaine dans l’objectif d’en faire un projet politique qui puisse peser dans le projet de la gauche en refondation ».

 

Michel Sorin : le MRC doit être le levain républicain de la gauche à refonder - 17 juillet 2007

«  (…) Le MRC ne peut être un « levain » de cette gauche nouvelle que s’il devient une force citoyenne et militante, dans le but de créer les conditions de la refondation de la gauche » (…). Nous avons besoin de JP Chevènement comme lui-même a besoin de nous ».

Michel Sorin : oui à un nouvel Epinay, avec JP Chevènement dans le rôle de F Mitterrand - 3 avril 2008

 

« Jean-Pierre Chevènement peut jouer un rôle primordial dans le rassemblement de la gauche (et, au-delà, des gaullistes sociaux refusant l’atlantisme et le néo-libéralisme du président de la République) ».

Du Congrès du Kremlin-Bicêtre à la refondation républicaine de la gauche : Soyons l’aiguillon de la reconquête ! Par Jean Pierre Chevènement

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7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 10:44

 

L’accord du 1er juillet 2008 ouvre des perspectives

 

La France préside le Conseil de l’Union européenne durant le second semestre 2008. Elle le fait avec la volonté de convaincre les 26 autres chefs d’Etat et de gouvernement que l’UE doit s’adapter aux impératifs du capitalisme financier et de la globalisation néolibérale.

 

Par bonheur, le 1er juillet, à Paris, la gauche française adoptait une déclaration commune mettant en avant des points de convergence sur ce que devrait être la réorientation de la construction européenne. C’est une bonne nouvelle, dont la presse a peu parlé, ce qui n’a rien de surprenant.

Les lectrices et lecteurs de ce blog en ont pris connaissance par cet article, paru le 2 juillet : Les partis de gauche : leurs priorités pour la présidence française UE.

 

Le secrétariat national du MRC a opté pour une large diffusion de ce texte, qui ouvre des perspectives de débat au sein de la gauche en ce qui concerne la réorientation européenne. Voici la version MRC 53 de ce document.

 

LES PRIORITÉS DE LA PRÉSIDENCE FRANÇAISE DE L’UNION EUROPÉENNE

 

DÉCLARATION COMMUNE DU MRC, DU PCF, DU PRG ET DU PS

 

Cette déclaration a été adoptée le 1er juillet 2008, à l’unanimité, au siège du PCF, par les quatre partis de la gauche (MRC, PS, PC, PRG) réunis dans le cadre du comité de liaison de la gauche et en l’absence des Verts.

 

Elle traduit un accord large sur l’attitude que la gauche doit adopter face à la Présidence française de l’Union Européenne. Elle balise des points de convergence de fond sur ce que doit être la réorientation européenne en même temps qu’elle ouvre des perspectives très intéressantes de débat au sein de la gauche.

 

Les priorités de la présidence française de l’Union européenne sont fixées. Elles concernent principalement : l’immigration, l’Union pour la Méditerranée, l’environnement et la lutte contre le changement climatique, l’énergie, la politique de défense.

 

En arrière plan, le gouvernement français prévoit également d’aborder la question de la réforme de la PAC, de l’Europe du futur, de la politique économique, de l’influence de l’Europe sur la scène internationale, du renouvellement des institutions européennes.

 

Le référendum irlandais qui a vu la nette victoire du non ne traduit pas un rejet de l’Europe mais une exigence de réorientation des politiques en clarifiant les priorités de la construction européenne.

 

C’est ce qu’entend proposer la gauche, à un moment où le gouvernement, en acceptant un compromis sur le temps de travail au niveau européen, fait sauter la durée légale pourtant fixée à 48h hebdomadaire. Ce choix fait au nom de la France par Nicolas Sarkozy est significatif de ce que va être cette présidence : transposer à l’échelle de l’Europe la politique aujourd’hui conduite en France. C’est le choix de l’adaptation à la globalisation économique libérale.

 

Face aux conséquences de ces choix de Nicolas Sarkozy, les partis de gauche proposent d’autres priorités pour la présidence française de l’Union européenne, qui permettent de répondre à la fois aux attentes sociales, aux enjeux environnementaux, à la préservation de la paix, à la coopération et au développement avec l’Afrique et la Méditerranée.

 

CELA IMPLIQUE LA DÉFINITION DE PRIORITÉS.

 

1ère priorité : La question sociale en Europe : croissance, emploi, pouvoir d’achat, salaires, retraites.

 

Cette question sociale ne peut être affrontée sans réorientation de la stratégie économique qui prévaut en Europe aujourd’hui. Elle implique que la question sociale soit au coeur de la coordination des politiques économiques dans la zone euro et un changement des objectifs de la Banque centrale.

Les droits sociaux existants doivent être préservés, notamment en ce qui concerne le droit du travail.

 

De même, la lutte pour l’emploi, la sécurisation des salariés contre la précarisation des conditions de travail doit être une priorité pour l’Europe. Elle doit notamment avoir pour objectif l’instauration d’un salaire minimum dans tous les pays européens.

 

Il s’agit pour les partis de gauche de renforcer et d’harmoniser les politiques sociales protectrices à l’échelle européenne, de garantir une clause de sauvegarde sociale pour qu’aucune directive relative au marché intérieur ne remette en cause les droits sociaux existants dans un Etat membre.

 

2ème priorité : Contrôler les marchés financiers, modifier la politique monétaire et de crédit de la BCE.

 

Face à la crise financière, qui traduit une crise profonde du système financier mondial, il faut renforcer les pouvoirs de contrôle des marchés financiers et modifier la politique monétaire et de crédit de la Banque centrale européenne au profit de l’emploi, de la recherche, de la formation et de l’investissement dans les grandes infrastructures de transport collectif et de communication.

 

3ème priorité : L’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique

 

Lancer une vraie politique européenne pour l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique. Cette politique doit concrétiser les objectifs visant à réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre, à développer les énergies renouvelables, les économies d’énergie et lancer les bases d’une fiscalité environnementale. L’Europe doit défendre le principe du service public de l’énergie, et tirer les leçons des politiques de libéralisation du marché de l’énergie menées depuis une dizaine d’années.

 

4ème priorité : Les services publics

 

Promouvoir et protéger les services publics, en particulier par la mise en oeuvre d’une directive cadre sur les services publics.

 

5ème priorité : Politique agricole commune et préférence communautaire

 

Face à la crise alimentaire, il faut affirmer l’impératif d’une Politique agricole commune et le maintien d’une préférence communautaire dans le contexte de cette crise mondiale. Cela implique aussi la régulation des marchés agricoles et la prise en compte de l’environnement et de l’aménagement du territoire rural.

 

6ème priorité : Une politique internationale européenne

 

Concevoir une politique internationale européenne qui refuse tout alignement sur la politique américaine. A propos de l’Afghanistan, cette politique doit privilégier l’aide au développement promis par les Nations Unies et non pas l’envoi de troupes.

 

7ème priorité : Le développement de l’Afrique ; un partenariat euro-méditerranéen

 

Engager une politique européenne ambitieuse pour le développement de l’Afrique, s’appuyant sur la suppression de la dette au profit d’investissements locaux dans les infrastructures, l’éducation, la santé et l’écologie en construisant un vrai partenariat euro-méditerranéen qui respecte les engagements en termes d’aide publique au développement et des initiatives fortes pour la paix au Proche-Orient. La politique d’immigration doit être fondée sur un vrai co-développement et non sur la seule vision sécuritaire et répressive du président de la République.

 

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3 juillet 2008 4 03 /07 /juillet /2008 17:24

Un congrès ouvert, à grand enjeu pour la gauche

 

Le Parti socialiste a lancé le congrès 2008 par la réunion de son Conseil national, qui a enregistré les contributions au débat d’orientation, préalable au dépôt des motions soumises au vote des adhérents. Voici ce qu’on pouvait lire, dès hier, sur le site de Marianne www.marianne2.fr

 

Avec les "contributions", le PS lance officiellement son Congrès de Reims

 

Le premier acte du Congrès de Reims s'est joué mercredi lors d'une séance-marathon où une vingtaine de ténors socialistes sont montés au créneau pour exposer leur credo et présenter leurs "contributions", lors d'une grand-messe dont le PS a le secret.


Au total, 21 contributions générales, exposant analyses et propositions sur la politique du parti, ont été déposées par des chefs de courants ou barons locaux.

Justifiant la profusion de contributions, le premier secrétaire François Hollande a filé la métaphore botanique: "C'est normal qu'il y ait des multiples fleurs qui s'épanouissent mais à un moment, il faut qu'il y en ait un qui rassemble le bouquet". Il a fait connaître son propre texte au dernier moment et a été le premier intervenant.

 

Le député de Corrèze a posé trois conditions pour que le PS soit à même de présenter une alternative à la droite: "gagner la bataille des idées", présenter un projet "crédible" et "non une addition de toutes les revendications", réussir "la cohérence à gauche".

Lors de cette séance-marathon de trois heures dans un grand hôtel parisien, les signataires de chaque texte, déjà médiatisé largement, ont résumé successivement en huit minutes maximum leurs propositions.


Pour le maire de Paris, Bertrand Delanoë qui, selon un tirage à sort, intervenait le deuxième: "Ce que nous prônons, c'est une efficacité de gauche, pas un catalogue démagogique qui se délite au contact du réel mais un projet au service d'un vrai changement".
Le maire qui n'a pas déclaré ses ambitions, a dit que le Congrès de Reims ne doit pas désigner le candidat PS à la présidentielle de 2012.


"Notre Congrès commence ce soir", a lancé Pierre Moscovici, qui présente un texte au nom des Strauss-kahniens et des amis d'Arnaud Montebourg. Pour lui, également "le choix du candidat doit intervenir le moment venu. Le moment n'est pas en 2008!. C'est en 2011!", a-t-il déclaré.

Pour la maire de Lille, Martine Aubry, soutenue par les puissantes fédérations du Nord et du Pas-de-Calais, "il faut un projet de clarification, il ne sert à rien de se rassembler pour se rassembler", appelant à retrouver "une gauche collective et joyeuse, créative et solidaire".


La plupart des ténors étaient là, à l'exception de Laurent Fabius, et de Ségolène Royal en déplacement au Québec. La réunion présentait au total peu d'enjeu, les textes ne donnant pas lieu à un vote des militants. "C'est un peu comme au Tour de France, des échappées, un peloton, mais pas de vainqueur émergent", commentait une élue parisienne.


Les choses sérieuses vont commencer: après les contributions, les rapprochements en vue de futures motions, à déposer avant le 23 septembre"(…).

 

La liste des contributions est à lire sur le site du PS www.parti-socialiste.fr

 

Congrès de Reims : les travaux ont officiellement débuté
 

1- Donner une cohérence à la gauche et un espoir à la France - F. Hollande
2- Clarté, Courage et créativité : Choisir maintenant, pour agir demain - B. Delanoë
3- Une vision pour espérer, une volonté pour transformer - M. Aubry
4- Debout la gauche ! - M. Dolez
5- Aux militants - G. Gorce
6- Socialistes, Altermondialistes, Ecologistes - F. Pupunat
7- Reconstruire à gauche - L. Fabius
8- Combattre et proposer - S. Royal
9- Unité et refondation (s) ! - F. Léveillé
10- Reconquêtes - B. Hamon
11- Réussir ensemble le congrès du Parti socialiste - J. M. Ayrault
12- Besoin de gauche - P. Moscovici
13- La ligne claire - G. Collomb
14- Réinventer la gauche - J. L. Mélenchon
15- Pour un socialisme du 21ème siècle en France - P. Jacquemin
16- Changer ! - M. N. Lienemann
17- D'abord, redistribuer les richesses - A. Vidalies
18- Brèves de campagne - M. Lebranchu
19- Pour un socialisme écologique - G. Guibert
20- Urgence sociale - P. Laroutourou
21- Et si le Parti restait socialiste - J. Fleury

 

Sur le site du Figaro www.lefigaro.fr on trouvait, hier, quelques mots sur les premiers signataires des contributions :

 

21 contributions déposées pour le congrès de Reims

(…) L'enjeu de ce Congrès est de taille, rappelle Bertrand Delanoë : «c'est la première fois depuis le Congrès d'Epinay» de 1971 que les socialistes «ont à définir dans un même mouvement une orientation, un projet, une stratégie politique d'alliances, une direction et un leadership». A la lecture de ces documents, de nombreuses convergences apparaissent. Déjà, les socialistes partagent sans surprise la même analyse du sarkozysme, «bonapartisme saugrenu au conservatisme agressif» (dans la contribution de Bertrand Delanoë), «mélange inquiétant de Silvio Berlusconi et de Doc Gyneco, avec une montre de 50.000 euros au poignet» (Ségolène Royal), «monocratie» (Laurent Fabius).

Dans un bel ensemble, ils dénoncent la mainmise du capitalisme financier et revendiquent «les valeurs historiques du socialisme» (Martine Aubry). Si le mot est encore largement tabou chez les socialistes, la plupart d'entre eux sont sociaux-démocrates. L'inoxydable Jean-Luc Mélenchon se distingue en affichant sa volonté d'«empêcher la mutation définitive du PS en parti démocrate». L'aile gauche du parti présente d'ailleurs plusieurs textes, via Henri Emmanuelli et Benoît Hamon, Paul Quilès et Marie-Noëlle Lienemann, ou encore l'édile du Nord Marc Dolez.

De son côté, Pierre Moscovici représente le pôle des reconstructeurs (avec Arnaud Montebourg et Jean-Christophe Cambadélis) qui plaide pour une ligne clairement réformiste, de même que les barons locaux Gérard Collomb et Jean-Noël Guérini, avec l'appui discret de Manuel Valls, ou encore Jean-Marc Ayrault. Le maire de Nantes, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, et des socialistes des Pays-de-la-Loire «refusent» tous de choisir un candidat pour 2012 estimant qu'aucune personnalité ne s'impose naturellement (…).

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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 19:01

 

PS, PCF, MRC : on discute et on a envie de se revoir

La dépêche de l’AFP, hier, après la rencontre du comité de liaison de la gauche, doit être perçue comme une bonne nouvelle. D’abord, une position commune a été trouvée sur la présidence française de l’Union européenne. C’est important, car cela semble indiquer une évolution du PS sur la question européenne. Ensuite, il a été décidé une prochaine rencontre et des réunions régulières du groupe de liaison, ce qui est encourageant. 

Présidence UE: déclaration commune Hollande, Buffet, Chevènement

Les leaders des partis de gauche, François Hollande (PS), Marie-George Buffet (PCF), Jean-Pierre Chevènement (MRC) et un représentant du PRG, réunis mardi, ont adopté une déclaration commune opposant leurs priorités sur la présidence française de l'UE à celle de Nicolas Sarkozy.

La rencontre a eu lieu dans le cadre du "groupe de liaison de la gauche", au siège du PCF, Place du Colonel Fabien, en l'absence des Verts qui ont refusé d'y prendre part.

"Nous avons décidé des réunions régulières" pour "donner un nouvel élan et un nouveau champ" a ce groupe de liaison et leur assurer un "fonctionnement (dans) la durée", a affirmé à l'AFP la secrétaire nationale du PCF à l'issue de la rencontre.

La prochaine réunion au sommet aura lieu le 3 septembre. Par ailleurs, "une série de forums sont prévus fin septembre ou début octobre sur différents thèmes - comme la mondialisation et la place du travail - pour construire des réponses alternatives", a ajouté Mme Buffet qui avait proposé cette initiative.

Les partis se sont accordés sur un texte sur la présidence française de l'UE qui stipule que "face aux conséquences des choix de Nicolas Sarkozy, les partis de gauche proposent d'autres priorités".

La première priorité concerne la question sociale et propose de "renforcer et d'harmoniser les politiques sociales protectrices à l'échelle européenne".

Le texte appelle aussi à une "modification de la politique monétaire de la BCE", insiste sur l'environnement en proposant notamment de "concrétiser les objectifs visant à réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre" et "à développer les énergies renouvelables".

La déclaration défend "une directive cadre" européenne sur les services publics, affirme "
l'impératif d'une Politique agricole commune et le maintien d'une préférence communautaire", enfin, sur le plan international, "refuse tout alignement sur la politique américaine".

Lire le texte complet
 de la déclaration commune MRC, PCF, PRG, PS du 1er juillet 2008
sur le site du MRC www.mrc-france.org ou du PS Europe : la gauche s’organise

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6 juin 2008 5 06 /06 /juin /2008 22:33

Franc parler légendaire et fidélité à Mitterrand

 

Michel Charasse a été exclu du PS pour des raisons de dissidence électorale à l’occasion des élections au Conseil général du Puy-de-Dôme, département qu’il représente au Sénat. On a pu lire sur www.lefigaro.fr le 3 juin un entretien dans lequel il présente son diagnostic sur l’état actuel du PS.

 

« Le PS ne dit plus la vérité aux Français »

LE FIGARO. Dans quel état d'esprit êtes-vous après votre exclusion du PS ?

Michel CHARASSE. Très zen. Pour moi comme pour beaucoup de Français, il y a un certain temps que le niveau du PS ne dépasse pas celui des trottoirs municipaux, sujet sur lequel il faut reconnaître que les socialistes sont très bons !

Qu'entendez-vous par un «certain temps» ?

Le PS s'est étiolé petit à petit jusqu'à la déchirure brutale de l'échec de Lionel Jospin, en 2002. C'est comme un bassin qui se vide: contrairement à ce qui se passait sous François Mitterrand, nous ne parlons plus aux Français pour leur dire la vérité, mais pour distraire les médias sur des sujets secondaires, des questions de société qui n'intéressent le plus souvent que les minorités.

Vous pensez au pacs ?

Oui, mais pas seulement. Que disons-nous par exemple aux Français, depuis des années, sur l'avenir des retraites ? Aujourd'hui comme en 2003, au moment de la loi Fillon, nous n'avançons aucune proposition courageuse. Le gouvernement réforme tout seul, et nous ne savons que dire non. Avec, parfois, des propositions d'une démagogie effrénée: il se trouve encore des élus PS pour faire croire à des pauvres gens que nous reviendrons à 37,5 ans de cotisation ! Sur un sujet fondamental qui angoisse tant les Français, les socialistes se taisent parce que dire la vérité en face, ce serait se mouiller sur la durée des cotisations, leur montant, éventuellement le niveau des retraites, sans parler de l'âge de départ! Vous les voyez, ces frileux, se lancer là-dedans? Oh, ils ont été courageux sous Rocard et sous Jospin, pour faire le bilan objectif de la situation des retraites. Mais ils se sont bien gardés d'annoncer la moindre mesure! Au fond d'elle-même, la direction du PS est ravie que la droite se tape le sale boulot. Lionel Jospin avait décidé de n'aborder le sujet qu'une fois élu, de peur, sans doute, que dire la vérité lui fasse perdre les élections. Eh bien, l'absence de vérité a réglé l'affaire!

Est-ce aussi la raison de l'échec de Ségolène Royal ?

Entre autres. Les Français n'ont jamais su ce qu'elle ferait sur les retraites! Elle s'est bien gardée d'y réfléchir, et surtout de faire des propositions. Il faut dire qu'un sujet de cette importance est difficile à aborder dans le cadre de réunions participatives Tupperware… Je suis frappé aussi par le silence du PS sur la situation et sur l'avenir des finances publiques, sécurité sociale et budget de l'État. Le traité de Maastricht de 1992 nous impose de réduire nos déficits de 80 à 100 milliards d'euros d'ici à 2012. Il a été négocié par un président et un gouvernement socialistes, soutenu par une majorité socialiste et approuvé par référendum par les Français, appelés par le PS à voter oui! Le gouvernement actuel s'attaque au problème dans la douleur et sous les lazzis des socialistes, mais que proposent-ils à la France pour appliquer «leur» traité et pour que notre pays reste écouté et respecté en Europe?

Pourtant, le PS parle sans cesse des déficits…

Oui, tous les jours, sans doute pour faire sérieux et responsable. Mais quant aux solutions, c'est autre chose. Faut-il des impôts et/ou des cotisations sociales supplémentaires? Silence! Des économies budgétaires et sur les dépenses sociales? Motus! Et quand on les pousse dans leurs retranchements, ils brandissent le paquet fiscal, qu'ils proposent d'abroger, ce qu'ils ne feront pas, notamment sur les heures supplémentaires et les droits de succession. En ajoutant aussitôt qu'ils redistribueront les 15 milliards ainsi récupérés en pouvoir d'achat. 2012 attendra! En même temps, ils refusent bec et ongles la moindre participation des patrimoines au financement de la dépendance. Autrement dit, ils trouvent tout à fait normal qu'un pauvre type, qui n'aura jamais de maison ni d'appartement, paie des impôts pour permettre à un propriétaire de transmettre son bien à ses héritiers qui, peut-être, ne se sont jamais occupés de lui. C'est peut-être de la justice socialiste, mais ce n'est pas de la justice sociale! Et je pourrais citer d'autres exemples: que propose le PS pour compenser la montée du prix de l'essence, si ce n'est de laisser le pauvre Sarkozy ramer tout seul?

Le PS va encore vous accuser de sarkozysme…

Même exclu du PS, je reste socialiste. Je le suis depuis 46 ans, donc bien plus longtemps que beaucoup des adhérents actuels, et pas grâce à une carte à 20 balles! Je voudrais que ce parti, que j'ai servi toute ma vie parce qu'à travers lui je voulais servir la France, sorte à son prochain congrès des propositions sérieuses et courageuses. Qu'il cesse de se demander s'il est libéral ou pas, participatif ou pas… Aujourd'hui, quand on prononce le mot «partage» au PS, combien sortent leur revolver? Notre sociologie n'est plus celle du pays. François Mitterrand disait que, pour gouverner la France, il faut aimer les Français. Le nombrilisme quotidien ne me paraît pas être la forme d'amour que nos concitoyens attendent des socialistes.

Après votre exclusion, dans quel groupe allez-vous siéger au Sénat ?

J'ai adhéré mardi au groupe RDSE, où je retrouve mes amis radicaux de gauche qui, eux, sont de vrais républicains et de vrais laïcs.

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3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 12:19

Le PS n’a pas trouvé le fil conducteur de son congrès

 

Il y a des signes qui ne trompent pas : Ayrault demande à la direction du PS de se "ressaisir"  . Cet appel du maire de Nantes, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, reproduit ce 3 juin sur le site de Marianne, est la preuve que le désarroi n’est pas loin de la direction sortante du PS.

 

Le titre de l’article paru hier sur le même site est aussi significatif : Congrès du PS : incertitude et inquiétude dans le parti . « A cinq mois du congrès du PS, ni Ségolène Royal, ni Bertrand Delanoë, ni la troisième force qui tente de se constituer autour de Martine Aubry, n'ont réussi à prendre l'avantage, alimentant l'incertitude et même l'inquiétude dans le parti » (…).
 

La percée de Martine Aubry est un élément nouveau que je n’avais pas pris en compte dans mon article paru le 30 mai sur ce blog Michel Sorin : la gauche doit être rassemblée pour être populaire . Je vais en dire un mot : je pense que Martine Aubry tient sa revanche après des années d’humiliation en raison des critiques relatives à la mise en œuvre de la loi ARTT, dite des 35heures.

 

C’est le moment où les syndicats et la gauche, qui ont soutenu cette loi, sont poussés dans leurs retranchements par le gouvernement et la droite. Il n’y a donc pas de hasard au retour en grâce de la maire de Lille, qui a beaucoup travaillé localement afin de mieux s’implanter dans le Nord. Elle a maintenant le soutien des socialistes du Nord-Pas-de-Calais, ce qui n’est pas rien au PS et fait penser à Pierre Mauroy en 1971 au congrès d’Epinay.

 

Martine Aubry* est sur la même ligne que Bertrand Delanoë sur l’Europe, mais est proche de Benoît Hamon sur la question sociale et la critique du libéralisme. Le porte-parole du Nouveau Parti Socialiste (NPS) était l’artisan des 35 heures au cabinet de la ministre de l’emploi en 1997, il en est resté des liens.

 

Cela ne devrait pas empêcher le courant NPS de déposer une motion lors du congrès, qui s’ajoutera à celles de Royal, Delanoë, Aubry, Mélenchon. Ce n’est pas sans rappeler le congrès de Rennes, en 1990. J’y étais. On comprend mieux les inquiétudes du maire de Nantes.

Après cette longue introduction, j’en arrive à la présentation de l’article publié le 2 juin sur  www.marianne2.fr, dans lequel son auteur, Emmanuel Todd, exprime son incompréhension devant la dérive droitière des socialistes en France et en Europe, au moment où les peuples ont plus que jamais besoin de politiques de gauche.

E. Todd : Les socialistes sont sur le pont de la rivière Kwaï

Qu'est ce qui pousse les socialistes, en France comme en Italie ou en Allemagne à poursuivre une dérive droitière au moment où la population dans son ensemble aspire à un virage à gauche ?

Bertrand Delanoë se prononce en faveur du libéralisme, Pascal Lamy dénonce le protectionnisme. Un virage à droite du PS ?


Emmanuel Todd
: Il faut dépasser le cas Delanoë, qui apparaît décidément comme un homme banal. Quand il s'affiche en tant que socialiste libéral, il se pense comme original, il croit qu'il a plein d'audace, comme le titre son livre. Quand Pascal Lamy défend le libre-échange et le capitalisme en général, il croit sans doute être rigoureux et moderne. Mais au-delà de ces perceptions, il existe une véritable dérive à droite des dirigeants socialistes, dérive d'autant plus étonnante qu'elle se produit au moment même où la société leur demande d'effectuer un virage à gauche.


Ce phénomène est mondial : nous venons d'assister au naufrage de la gauche italienne, avec un leader, Veltroni, qui a trouvé judicieux de jeter le doute, en pleine campagne électorale, sur son appartenance à la gauche. En Allemagne, le SPD a préféré pactiser avec la droite, ce qui a fini par entraîner la création et la percée rapide du Linkpartei.

 

Le phénomène dépasse aussi la classe politique : il est significatif que Delanoë et Lamy qui portent cette dérive droitière ont été accouchés par le directeur de Libération Laurent Joffrin. Quand le Maire de Paris publie un livre, c'est Laurent Joffrin qui l'interviewe et fait la promotion de l'opus. Lorsque Pascal Lamy associe de façon scandaleuse protectionnisme et xénophobie, c'est le même Laurent Joffrin qui choisit, ou en tout cas valide, un titre qui reprend cette association d'idées absurde. Je n'en veux pas plus à Laurent Joffrin qu'à Bertrand Delanoë ou Pascal Lamy, qui sont sincères et consciencieux. Ils ne sont que les symptômes d'un phénomène social, politique, pathologique, même. Car il y a quelque chose de frénétique à se droitiser quand toute une société subit une baisse de niveau de vie et une insécurité sociale qui devrait le conduire à gauche.

La gauche est donc en train de se suicider ?


Quand on prend un peu de distance, ce spectacle fait surgir une abondance d'images inattendues, comme celle de rats se bousculant pour s'engouffrer sur le navire coulant du capitalisme. Mais la meilleure métaphore est celle du roman de Pierre Boule dont un excellent film a été tiré, le Pont de la rivière Kwaï, dans lequel le rôle de l'officier anglais est joué par David Niven. Un homme si honnête et scrupuleux qu'il s'acharne avec une sorte de rigueur morbide à servir du mieux qu'il le peut les Japonais dont il est prisonnier.

 

Des socialistes, devenus esclaves du capitalisme le plus dur, nous construisent un Pont de la rivière Kwaï. Un pont qu'il faudra bien faire exploser un jour. Car si la gauche continue d'opposer sa dérive droitière à la demande d'une vraie politique de gauche, ses électeurs se tourneront vers la droite extrême, en attendant l'extrême droite. Les élections de Sarkozy et de Berlusconi ne sont peut-être que le premier moment de ce phénomène. Reste que les réactions des responsables socialistes, leur insensibilité à la société a quelque chose de mystérieux et d'effrayant. C'est même un problème anthropologique, presque religieux : je ne suis pas croyant mais on ne peut que se reposer à cette occasion la question du péché originel.

Est-ce à dire que la réaction de Ségolène Royal est la bonne ?

 
Il y a deux acceptions du terme libéral, libéralisme économique et libéralisme politique. Mais dans la mesure où la revendication managériale était au cœur du livre De l'audace de Bertrand Delanoë, le concept de libéralisme est bien associé, d'une manière subliminale chère aux publicitaires, à l'idée d'économie libérale. Bien sûr que Ségolène Royal a raison de critiquer Delanoë. Mais cela ne lui donne ni un programme ni une stratégie. Les socialistes ne s'en tireront pas en dénonçant les erreurs que les uns et les autres commettent. La dénonciation du vide ne produit pas du plein.

* Martine Aubry : Un réformisme moderniste chevillé au corps, à lire sur le blog citoyen de Xavier Dumoulin (article paru le 2 juin).

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