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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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Articles RÉCents

1 novembre 2008 6 01 /11 /novembre /2008 22:15

Le MRC et la gauche en reconstruction

 

Depuis plusieurs mois, au début de chaque mois, je reprends les titres des articles parus le mois précédent sur http://mrc53.over-blog.com. C’est l’occasion d’adresser un courriel aux amis inscrits sur mes listes de distribution, afin de les informer des thèmes abordés sur ce blog. Ceux-ci évoluent dans le temps, selon l’actualité et mes priorités.  

 

Les titres en octobre se répartissent ainsi :

- le MRC et la gauche en reconstruction (10 articles),

- le MRC dans le Grand Ouest (8 articles),

- la crise financière (7 articles)

- La PAC et la crise alimentaire (7 articles),

- La Poste (2 articles),

- la CNSA pour l’autonomie (1 article),

- le bouclier fiscal (1 article),

- la Marseillaise sifflée dans le stade (1 article),

- les élections américaines (1 article).

 

Depuis deux ans, 926 articles - classés en 50 catégories - sont parus sur ce blog.

 

 

Titres des articles parus en octobre 2008 sur http://mrc53.over-blog.com

 

31 octobre 2008 - USA : un changement de politique est très attendu après les élections -

 

30 octobre 2008 - Crise financière : JP Chevènement, membre du groupe parlementaire

 

29 octobre 2008 - PS : Benoît Hamon plaide en faveur d'un nouveau réalisme de gauche

 

29 octobre 2008 - Liquidation de Camif Particuliers à Niort : 780 chômeurs de plus

 

28 octobre 2008 - MRC Grand Ouest : la volonté de communiquer après Séné (Morbihan)

 

27 octobre 2008 - Luc Foucault, maire, parle de Séné en accueillant le MRC Grand Ouest

 

26 octobre 2008 - MRC Grand Ouest à Séné (56) le 25 octobre : une rencontre de qualité

 

25 octobre 2008 - JP Chevènement : les Etats nationaux retrouvent une vraie légitimité

 

24 octobre 2008 - MN Lienemann se fâche avec ses collègues PSE députés européens

 

23 octobre 2008 - Jean-Luc Mélenchon à Laval pour soutenir Hervé Eon au tribunal

 

22 octobre 2008 - Forum de la gauche sur la mondialisation : Chevènement pédagogue

 

21 octobre 2008 - Après le Crédit agricole, les Caisses d'épargne ont joué et perdu gros

 

20 octobre 2008 - MRC Grand ouest : une nouvelle dynamique après le congrès de juin

 

19 octobre 2008 - Strauss-Kahn menacé par une enquête du FMI, dont il est le directeur

 

19 octobre 2008 - La crise financière n'est d'aucun secours aux gauches européennes

 

19 octobre 2008 - MRC : les filles peinent à trouver leur place dans le monde du travail

 

18 octobre 2008 - Match de foot à St-Denis : Marseillaise sifflée, République outragée

 

18 octobre 2008 - La gauche antilibérale veut construire une grande force de gauche

 

17 octobre 2008 - Le bouclier fiscal, talon d'Achille de Sarkozy et de son gouvernement

 

16 octobre 2008 - Défense du service public postal, un collectif s'adresse aux maires 53

 

16 octobre 2008 - Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA) : une fronde

 

15 octobre 2008 - Chevènement : une renaissance politique après son élection

 

15 octobre 2008 - Crise alimentaire : la faim progresse mais les Etats ne réagissent pas

 

15 octobre 2008 - Crise financière : l'agriculture va en subir les conséquences

 

14 octobre 2008 - Crise financière : une crise structurelle de l'ensemble du système

 

13 octobre 2008 - Crise financière : la gauche républicaine veut un grand débat national

 

12 octobre 2008 - Crise financière : vers un gouvernement économique de la zone euro

 

9 octobre 2008 - Crise financière : brillante intervention de JP Chevènement au Sénat

 

9 octobre 2008 - Michel Sorin (MRC agriculture, 2006) : la PAC doit être refondée (5)

 

9 octobre 2008 - Michel Sorin (MRC agriculture, 2006) : la PAC doit être refondée (4)

 

9 octobre 2008 - Michel Sorin (MRC agriculture, 2006) : la PAC doit être refondée (3)

 

8 octobre 2008 - Michel Sorin (MRC agriculture, 2006) : la PAC doit être refondée (2)

 

8 octobre 2008 - Michel Sorin (MRC agriculture, 2006) : la PAC doit être refondée (1)

 

7 octobre 2008 - MRC Pays de la Loire : rencontre des responsables à Nantes le 6 10 08

 

6 octobre 2008 - La crise économique et financière à l'origine d'un retour à la raison

 

5 octobre 2008 - Saintes (17) : la filiale de la SNCF organise le transport scolaire

 

4 octobre 2008 - MRC Poitou-Charentes : rencontre des responsables à Surgères (17)

 

2 octobre 2008 - MRC : la mobilisation populaire face à la privatisation de La Poste

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31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 19:05

L’Amérique de Bush emportée par la crise financière

 

Le monde voit l’Amérique autrement et il est vrai qu’elle change. Les journalistes qui couvrent la campagne électorale le disent et l’écrivent. Cette date du 4 novembre est bien venue, compte tenu de la crise, d’abord immobilière puis bancaire, financière, économique et sociale. Il est temps, pour le peuple américain, de choisir un autre président et une majorité parlementaire.

N’oublions pas Le Sénat, autre enjeu des élections américaines (Le Monde, Corine Lesnes, 27 octobre). Une "vague bleue" démocrate va-t-elle déferler sur l'Amérique ? A une semaine du scrutin du 4 novembre qui déterminera, outre l'élection du futur président américain, celle de onze gouverneurs, d'un tiers des sénateurs et de la totalité de la Chambre des représentants, un vent de débâcle souffle du côté républicain (…).

Pour comprendre l’élection présidentielle, je recommande la lecture de l’article de Guillemette Faure (Rue89, 28 octobre), dont voici le titre (cliquer dessus) :

 

Pourquoi c'est si compliqué d'élire un président américain

Le 4 novembre, le candidat élu ne sera pas forcément celui qui aura obtenu le plus de voix. Un héritage de l'histoire américaine. La suite

 

Pour prendre connaissance des dernières informations concernant ces Élections américaines, il suffit d’ouvrir cette porte bleue. On découvre de nombreux articles de Libération montrant la réalité actuelle et diverse des Etats-Unis d’Amérique.

On découvre les Bonnes nouvelles d’Amérique comme Les Etats-Unis en eaux troubles.

Dans un article du Monde, daté du 30 octobre, Yves Eudes raconte la vie professionnelle d’une femme, qui produit et présente son journal télévisé, « une émission unique en son genre (…), une production semi-artisanale diffusée dans tous les Etats-Unis ». Voici ce texte.

Amy Goodman, une autre voix de l'Amérique

New York, 8 heures du matin. Amy Goodman lance son journal télévisé quotidien avec sa formule rituelle : "Voici "Democracy Now", le rapport sur la guerre et sur la paix." Le ton est calme, le visage neutre, la coiffure sage, les vêtements ordinaires. Elle passe en revue les principaux sujets d'actualité, mais on s'aperçoit très vite que l'émission est unique en son genre. Ainsi, pour traiter de la crise financière, elle démarre avec une manifestation organisée par des associations de gauche, protestant à la fois contre les spéculateurs de Wall Street et la guerre en Irak.

Puis elle parle de militants noirs emprisonnés pour des meurtres qu'ils n'ont pas commis, de prisonniers afghans soumis à des interrogatoires par des psychiatres militaires, d'un appel à la désobéissance civile lancé par des écologistes contre la construction de centrales électriques à charbon, de l'arrivée d'un régiment rapatrié d'Irak, qui serait chargé du maintien de l'ordre sur le sol américain...

Au lieu de spots publicitaires, "Democracy Now" est interrompu par des clips de chansons syndicales et de rap anticapitaliste. Pour traiter ces sujets à sa guise, Amy Goodman a su s'affranchir de toutes les tutelles. Elle est la fois présentatrice, rédactrice en chef et productrice de son émission, dont la gestion est assurée par une association à but non lucratif. "Democracy Now" n'accepte ni publicité ni parrainage, et son budget de 4 millions de dollars (3,19 millions d'euros) par an est financé en grande partie par les dons d'auditeurs et de fondations. Le tournage quotidien est réalisé dans un studio de télévision appartenant à une association de quartier, installé dans une ancienne caserne de pompiers.

Pourtant, cette production semi-artisanale est diffusée dans tous les Etats-Unis. Pour cela, Amy Goodman s'appuie sur un réseau informel complexe et mouvant. "Democracy Now" est diffusée en direct en vidéo sur une chaîne câblée communautaire new-yorkaise, et en audio sur le réseau radio alternatif Pacifica. Ensuite, elle est reprise sur deux canaux par satellite et par environ 700 stations de radio et de télévision associatives et universitaires. Enfin, "Democracy Now" est disponible dans le monde entier via Internet.

Agée de 51 ans, célibataire et sans enfant, Amy Goodman se donne corps et âme à sa mission. Elle travaille souvent douze à quinze heures par jour ; elle profite de ses week-ends pour aller faire des conférences dans des villes lointaines. Nul ne sait combien de gens écoutent son émission, car il n'y a pas de mesure d'audience sur les stations non commerciales.

Amy n'est pas une célébrité dans l'Amérique profonde, mais elle est connue sur les campus, dans les milieux intellectuels et parmi les journalistes. Elle-même est convaincue que ses auditeurs se comptent par millions, car elle occupe un créneau délaissé par les médias commerciaux. "Beaucoup d'Américains, dit-elle, ont compris que la concentration des médias entre les mains d'un petit groupe de milliardaires est un danger pour la démocratie. Il y a dans ce pays un fort désir de médias qui ne regardent pas le monde à travers le prisme déformant des milieux d'affaires."

Selon elle, les grandes télévisions ont pris des positions extrémistes qui les coupent de la population : "Les Américains opposés à la guerre en Irak, aux arrestations arbitraires, à la torture, ne sont pas un groupuscule. Ils sont la majorité silencieuse, ou plutôt la majorité réduite au silence." Pourtant, elle est convaincue que quand les gens sont mis au courant de ce qui se passe, ils se sentent concernés. "Mon boulot consiste à éclairer les lieux sombres et à donner la parole aux sans-voix."

Elle a de qui tenir. Son père, qui était médecin dans la banlieue de New York, a milité toute sa vie pour l'intégration raciale des écoles de la ville. Sa mère, enseignante, puis assistante sociale, fut une militante pacifiste très engagée contre la guerre du Vietnam. Par ailleurs, Amy a reçu une solide éducation religieuse de son grand-père, rabbin orthodoxe originaire d'Europe de l'Est : "J'étais assez rebelle, mais nous avions des conversations passionnées, qui m'ont marquée pour la vie. Je ne suis plus pratiquante, mais je reste imprégnée de culture juive."

En 1986, Amy est embauchée en tant que journaliste débutante à Pacifica Radio. "J'ai trouvé du premier coup ce que les autres journalistes recherchent pendant toute leur vie : une vraie liberté." Commence alors une vie d'aventures et de voyages. En 1991, alors qu'elle est en reportage au Timor-Oriental, elle vit un drame qui la marquera profondément : elle assiste à un massacre de civils perpétré par l'armée indonésienne, au cours duquel elle-même est battue et blessée par des soldats.

En 1996, Amy se fixe à New York pour créer "Democracy Now" au sein de Pacifica Radio et s'impose dans le paysage médiatique. En novembre 2000, le président Clinton l'appelle pour participer à son émission. Après une demi-heure d'interview, le président, furieux, déclare que la journaliste s'est montrée "hostile, combative et souvent irrespectueuse". Avec le recul, Amy s'amuse de cette description : "J'ai posé quelques questions dérangeantes. Les dirigeants politiques n'ont pas l'habitude, les journalistes les traitent comme des monarques."

"Democracy Now" devient un programme télévisé en 2001, quelques jours avant les attentats du 11-Septembre, qu'Amy couvrira en direct pendant plusieurs jours. " Le hasard a fait que nous étions le studio de télévision le plus proche de Ground Zero." Cet automne, Amy Goodman suit la campagne présidentielle américaine, mais fidèle à ses principes, elle ne soutient officiellement aucun candidat, et refuse de dire pour qui elle va voter. Elle est en guerre ouverte contre les républicains, mais par ailleurs, elle regrette que Barack Obama soit, lui aussi, entouré et aidé par des industriels et des financiers de Wall Street : "L'argent corrompt la politique, dans les deux camps."

Chaque mois, de nouvelles stations demandent à diffuser son émission. En septembre, alors qu'elle faisait un reportage sur les manifestations d'opposants en marge de la convention nationale du Parti républicain à Saint Paul (Minnesota), elle fut arrêtée et brièvement détenue par la police. En quelques heures, une pétition en ligne exigeant sa libération récolta des dizaines de milliers de signatures. La vidéo de son arrestation, filmée par un confrère, a été la séquence la plus regardée sur le site Internet YouTube pendant une semaine.

En décembre, le Parlement suédois va lui décerner le célèbre prix Right Livelihood ("Mode de vie juste"). Début 2009, l'équipe de l'émission emménagera dans son propre studio flambant neuf. Amy sera encore plus indépendante, si c'est possible.

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30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 22:56

Reconstruire après une faillite monumentale
L’effondrement du capitalisme financier est à la mesure de l’énorme bulle dans laquelle la finance mondiale évoluait depuis quelques années. Les dégâts ne sont pas tous connus, mais leur gravité ne fait aucun doute. Il va falloir reconstruire. Le Parlement a été sollicité par le président de la République pour apporter sa contribution.
Selon l’agence AFP, 29 octobre, les présidents du Sénat et de l'Assemblée ont installé mercredi un "groupe de travail sur la situation financière internationale et ses moyens de régulation", qui devra présenter ses premières propositions avant la réunion du G20 à Washington le 15 novembre.
Les présidents, Accoyer et Larcher, de l’Assemblée nationale et du Sénat, ont mis en place ce groupe de travail, qui sera coprésidé par les présidents des Commissions des finances des deux assemblées, Migaud et Arthuis.
Je me limiterai ce soir à renvoyer à des articles de presse qui traitent de cette crise financière et des moyens à prendre pour reconstruire un système sur des bases saines.

Face à la crise, Liem Hoang-Ngoc, économiste, prône l'"interdiction de la titrisation et le retour à la réglementation bancaire". Et il tire les leçons de la crise : "Il devient urgent en Europe de rééquilibrer le partage des revenus".

« Les marchés financiers se sont avérés défaillants. Les Etats et banques centrales ont dû massivement intervenir. Doit-on se contenter de socialiser sans contrepartie les dettes de jeu du système bancaire ou saisir l'aubaine de cette crise pour redéfinir le périmètre d'un pôle public financier stable qui permette le financement des priorités de politique industrielle. Tel est l'un des thèmes que doivent traiter les politiques publiques » (…).

Lire la suite :"Il devient urgent de rééquilibrer le partage des revenus" (Le Monde, 30 octobre).

 

Dans Libération, rubrique Rebonds, le 28 octobre, Thomas Piketty, directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’Ecole d’économie de Paris, pose des conditions à l’intervention publique.

Mille milliards de dollars

(…) « En vérité, les gouvernements se comportent comme les pires sociétés qu’ils sont censés réguler. Toutes les techniques de la manipulation comptable y passent, avec une mention spéciale pour notre président national. On mélange des flux annuels et des stocks, de l’argent frais avec de simples garanties bancaires, on compte plusieurs fois les mêmes opérations… Et on additionne le tout : plus c’est gros, mieux ça passe.

Et on se retrouve dans une situation ubuesque où les autorités américaines et françaises donnent hâtivement et sans réelles contreparties de l’argent public à des banques qui n’en veulent pas. Les 10 milliards prêtés la semaine dernière aux grands établissements français sont supposés permettre de relancer le crédit, mais l’engagement est purement verbal. Il existe pourtant tout un arsenal législatif et réglementaire permettant de contraindre les banques à prêter une partie de leurs fonds aux PME, et qui aurait mérité d’être revisité et amélioré dans la crise actuelle.

Ensuite et surtout, cette stratégie fondée sur l’affichage trompeur de chiffres en centaines de milliards risque de désorienter durablement les citoyens. Après avoir expliqué pendant des mois que les caisses étaient vides, que la moindre économie portant sur quelques centaines de millions d’euros était bonne à prendre, voici que la puissance publique semble prête à s’endetter sans limite pour sauver les banquiers !

La première source de confusion méritant une explication vient du fait que l’on mélange constamment des flux annuels de revenus et de production avec des stocks de patrimoine, alors que les seconds sont beaucoup plus importants que les premiers. Par exemple, en France, le revenu national annuel, c’est-à-dire le PIB diminué de l’usure des équipements, est de l’ordre de 1 700 milliards (30 000 euros par habitant). Par contre, le stock de patrimoine national atteint 12 500 milliards (200 000 euros par habitant). Pour passer aux niveaux américains ou européens, ces chiffres doivent être grosso modo multipliés par six : 10 000 milliards de revenu, 70 000 milliards de patrimoine.

Le second point important est que ces revenus et patrimoines sont à 80 % la propriété des ménages : par définition, les entreprises ne possèdent presque rien, puisqu’elles distribuent l’essentiel de ce qu’elles produisent aux ménages salariés et actionnaires.

C’est ce qui permet de comprendre pourquoi le choc initial provoqué par la crise des subprimes, évalué à environ 1 000 milliards de dollars (soit l’équivalent de 10 millions de ménages américains ayant chacun emprunté 100 000 dollars), bien que d’une ampleur modeste par comparaison au patrimoine total des ménages, puisse menacer d’effondrement l’ensemble du système financier. La plus grande banque française, BNP Paribas, affiche ainsi 1 690 milliards d’actifs pour 1 650 milliards de passifs, soit 40 milliards de fonds propres. Les comptes de Lehman Brothers avant la faillite n’étaient guère différents, de même que ceux des autres banques de la planète. Le fait central est que les banques sont des organismes fragiles qui peuvent être dévastés par un choc de 1 000 milliards de dévalorisations d’actifs.

Face à une telle réalité, intervenir pour éviter la crise systémique est légitime, mais cela ne peut se faire qu’à plusieurs conditions. D’abord, s’assurer que les actionnaires et dirigeants des banques renflouées par le contribuable paient le prix de leurs erreurs, ce qui n’a pas toujours été le cas dans les interventions récentes.

Ensuite et surtout, mettre en place une régulation financière implacable permettant de s’assurer que l’on ne pourra plus diffuser impunément des actifs toxiques sur les marchés - avec la même vigueur que les agences de sécurité alimentaire contrôlent l’introduction de nouveaux produits. Cela ne pourra jamais se faire tant qu’on laissera plus de 10 000 milliards d’actifs gérés dans les paradis fiscaux de la façon la plus opaque. Et il faut mettre fin aux rémunérations indécentes observées dans la finance, qui ont contribué à stimuler des prises de risque excessives.

Cela passera nécessairement par un alourdissement de la progressivité fiscale pour les plus hauts revenus, aux antipodes de la politique française de bouclier fiscal, qui vise au contraire à exonérer à l’avance les plus favorisés de tout effort pour payer la note. Avec une telle stratégie, il est probable qu’il faille se préparer à des crises plus violentes encore, sociales et politiques ».

Lire l’ensemble du texte : Mille milliards de dollars


Lire aussi le plan Strauss-Kahn pour une nouvelle gouvernance mondiale (Le Monde, 30 octobre) :
Dominique Strauss-Kahn dévoile le plan anticrises du FMI et les réflexions de Samir Amin (Marianne, 28 octobre) : Débâcle financière, crise systémique ?

   Cet article est le 56ème classé dans la catégorie Capitalisme sur ce blog.

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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 22:44

L’Europe doit fixer des restrictions au libre-échange

 

La fin de campagne interne au PS est proche. Le 6 novembre, les adhérents choisiront entre les 6 motions en présence. Le favori des médias, Bertrand Delanoë, ne mobilise pas et s’énerve. Il veut succéder à François Hollande en dirigeant autrement et en adoptant une ligne plus claire, c’est-à-dire plus en phase avec les autres partis social démocrates européens et moins sensible aux idées de la gauche du PS et, moins encore, à celles d’Olivier Besancenot.

 

Il apprécie le soutien de ses amis Lionel Jospin et Michel Rocard, mais moins celui de François Hollande, plus préoccupé par son propre avenir que par celui du maire de Paris. Celui-ci s’est aventuré dans la rédaction d’un livre « audacieux » qu’il assume, mais qui le dessert, car ce n’est vraiment pas le moment de se déclarer socialiste et libéral.

 

En face, un seul candidat alternatif déclaré : Benoît Hamon. Mais, deux autres candidats sont prêts, au cas où le vote des adhérents conduirait à des compromis entre les différentes motions. Il s’agit de Vincent Peillon, homme de confiance de Ségolène Royal, et de Pierre Moscovici, qui est actuellement proche de Bertrand Delanoë et se voit bien dans les habits d’un premier secrétaire de compromis (les compromis, il a l’habitude d’en faire, plus souvent qu’à son tour).

 

Les évènements vont dans le sens que je décrivais (voir, sur ce blog Michel Sorin : le congrès PS ouvrira des perspectives pour la gauche - 25 septembre 2008).

La motion A des sortants se retrouvera isolée, face aux trois autres (Ségolène Royal, Martine Aubry, Benoît Hamon) qui sont bien décidés à s’entendre pour faire une majorité. Entre ces deux derniers, c’est assez facile. Les compromis seront nécessaires et plus difficiles avec l’ancienne candidate à l’élection présidentielle.

 

Tout dépendra des résultats du 6 novembre. Si, comme c’est probable, Ségolène Royal est bien placée, elle poussera Vincent Peillon et celui-ci, ancien porte-parole du PS au côté de François Hollande, aura de bonnes chances de gagner face à Pierre Moscovici, car le maire de Paris ne sera pas en situation de l’emporter et, donc, de se présenter.

 

Dans l’immédiat, je propose de lire l’intervention de Benoît Hamon lors d’une conférence à l’Institut d’études politiques à Paris animée par Liêm Hoang-Ngoc. Ce texte est paru dans L’Humanité le 17 octobre 2008. En voici des extraits, concernant l’analyse du capitalisme.


A compléter par cet entretien «Le monde change, mais au PS rien ne change» (Libé, 29 octobre).


Pour un nouveau réalisme économique de gauche. Par Benoît Hamon

(…) Alors, pour répondre d’emblée à la question posée pour nos travaux : ce que doit proposer la gauche, en France, en Europe et dans le Monde, c’est un changement profond des règles du jeu, des réformes à la fois réalistes qui s’enracinent dans les causes objectives de la crise que nous subissons, et radicales car les enjeux sont énormes.

LA CRISE ACTUELLE VALIDE NOTRE CRITIQUE FONDAMENTALE DU CAPITALISME

Il faut se féliciter du fait que la crise actuelle ait permis une pédagogie sans précédent de l’analyse critique du capitalisme. Depuis longtemps, ceux qui critiquaient les dérives de l’économie libérale étaient taxés de gauchistes, de rétrogrades, au mieux de nostalgiques ou de rêveurs. Il n’y a pas d’honneur à avoir été des prophètes, pas même au sein du Parti socialiste… Lorsque l’on n’a pas su se faire entendre, c’est que l’on a en partie échoué. Mais ne laissons pas passer l’occasion de rappeler la permanence et la pertinence de notre critique du capitalisme :

La financiarisation du capitalisme est directement à la source la crise : l’argent créé ou échangé ne va plus principalement à l’économie réelle, donc à l’industrie, à l’emploi, à la création de ressources ou de biens de consommation, mais bien à la rémunération des détenteurs de capitaux. Même si la crise des « subprimes » provient du secteur du logement, ce n’est pas à un secteur économique en particulier que cela est dû, mais à la perversion d’un de ses principaux mécanismes de financement ; si le logement social existait aux Etats-Unis et s’il n’était pas remplacé par une course effrénée à la propriété financée par des crédits à risques, nous n’en serions sans doute pas là.

La déréglementation de l’économie de marché est la « seconde mamelle » de la crise : depuis plus de vingt ans, la pensée économique dominante est de « jouir sans entraves » ; l’arnaque principale est d’avoir réussi à faire croire que la déréglementation de l’économie, l’affaiblissement des mécanismes de contrôle et de solidarité, permettraient l’enrichissement du plus grand nombre et sans frais. La réalité de la crise nous montre l’inverse : si le niveau de vie a incontestablement augmenté sur la planète, la répartition des richesses est malheureusement de plus en plus inégalitaire, et les mécanismes de régulation échappent désormais pour l’essentiel à la responsabilité politique.

L’essor du « libre échange » au niveau mondial est venu parachever l’édifice : l’OMC vante la mécanique vertueuse du libre échange qui serait gagnante-gagnante. La course à la compétitivité entre les nations se déroule à coup de dumping social, dumping fiscal et dumping environnemental. Elle a pour principale conséquence de d’encourager la baisse des recettes publiques (comme démontrée en Europe par le cabinet KPMG sur la baisse tendancielle de l’IS dans le marché intérieur grâce à la concurrence fiscale) mais aussi de pousser la réduction du coût du travail et donc à la modération salariale.

Dans le monde occidental, la pente est la même. En France, ce sont onze points de PIB qui ont été transférés de la rémunération du travail à celle du capital. Le rendement demandé au capital investi est devenu tel qu’il détourne la valeur ajoutée de l’investissement comme de la rémunération du travail. La principale conséquence sociale de ce phénomène est le développement d’une nouvelle forme de prolétariat constitué de travailleurs pauvres et de leurs familles.

LA CRISE ACTUELLE EST UNE CRISE DU SYSTÈME, UNE CRISE DU CAPITALISME

Nous assistons bien à une crise du capitalisme. Quelles en sont les caractéristiques ?

C’est une crise de liquidités : prudentes, méfiantes ou fragilisées, les banques ne se prêtent plus d’argent, et le manque de liquidités pour honorer des créances provoque des réactions en chaîne.

C’est une crise spéculative : à cause des spéculations à la baisse contre les valeurs bancaires, les banques voient leurs fonds propres se dévaloriser.

C’est une crise financière d’un type nouveau : l’accumulation de créances douteuses liées à la prolifération de produits financiers dérivés, ajoute un aspect surréaliste puisque les pertes sont pour une grande part d’entre elles de nature virtuelle.

C’est une crise qui condamne les modèles de régulation de nature privée voire corporatiste : les normes comptables aujourd’hui appliquées, qui valorisent les entreprises en fonction du cours du marché, condamnent les entreprises cotées dès lors que les marchés s’effondrent, même si leur activité productive est saine ; de leur côté, les agences de notation qui sont pourtant sensées se porter garantes, se sont en fait avérées incompétentes, aveugles ou consanguines ; d’autres normes comptables et une agence publique européenne de notation sont devenues essentielles.

C’est donc bien une crise du modèle capitaliste : il semble que nous ayons heureusement atteint les limites d’un système prédateur reposant sur la captation par le capital de la valeur ajoutée et sur une dérégulation à outrance, mais rien aujourd’hui ne permet de croire que l’issue de la crise débouchera sur une remise en cause profonde du système économique et financier (…).


Lire la suite : Pour un nouveau réalisme économique de gauche. Par Benoît Hamon


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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 20:49

Le début d’une crise mondiale de grande ampleur

 

Il faut avoir le cœur bien accroché pour encaisser les informations économiques, actuellement. Les propos de spécialistes, rapportés par La Lettre Agora, montrent qu’il s’agit de la première crise mondiale, du fait de la globalisation financière. Certains comparent cette crise économique, par sa gravité et sa globalité, à ce que fut la première guerre mondiale au niveau militaire.

 

Dans le Grand Ouest, la liquidation judiciaire de CAMIF Particuliers jette 780 salariés à la recherche d’un emploi qui va se faire de plus en plus rare. Serge Maupouet (MRC 17) connaît cette entreprise en tant qu’enseignant (les enseignants, très nombreux, utilisent les services de la CAMIF).

 

Voici ce qui ressort des dépêches d’agences de presse (- Camif Particuliers, c'est fini, 27 octobre).

Un nouveau coup dur pour la Camif

Les syndicats s'y attendaient mais les salariés espéraient encore. En vain. La société Camif Particuliers, 780 salariés,  filiale du numéro trois français de la vente à distance Camif SA, a été placée  lundi en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Niort. De son côté, Camif SA (200 salariés), qui détient 34% de Camif Particuliers,  a été placée en redressement judiciaire avec une période d'observation de six  mois.
 
Ces deux entités de la Camif, fondée en 1947 pour permettre aux enseignants  de s'équiper après la guerre et dont le siège social est situé à Chauray, près  de Niort, s'étaient déclarées jeudi en cessation de paiement en raison de  "tensions de trésorerie" conjuguées avec la crise économique.  "Camif Particuliers accuse un passif de près de 105 millions d'euros, perd  chaque jour 120.000 euros et doit près de 10 millions d'euros: dans ces  conditions, et sans repreneur potentiel, la cour a prononcé la liquidation  judiciaire", a indiqué le tribunal.
 
"Cette maison meurt convalescente"
 
Plusieurs centaines de salariés en colère s'étaient réunis lundi au  tribunal. "C'est terrible. Nous sommes entre colère et abattement. En cinq minutes,  800 personnes sont à la rue. On s'y attendait mais c'est un coup de massue", a déclaré à la presse Geneviève Paillaud, déléguée syndicale CGT. "Nous serons  nombreux sur le marché du travail d'une ville de 70.000 habitants", a-t-elle  ajouté, très émue. "Notre marge de manoeuvre est étroite mais nous nous battrons. On se rendra à Paris", a lancé Jocelyne Beaussant, déléguée syndicale FO. Une assemblée générale est prévue mardi. Sur les 780 postes supprimés, 568 le seront à Niort (1.100 salariés). D'autres suppressions interviendront à Nantes, Rennes, Marseille, Lyon et Toulouse.
 
Pendant plus d'une heure et demie, les juges ont entendu les présidents de  Camif Particulier, Pierre Jullien, et de Camif SA, Louis Mallet, présenter leur  plan de sauvegarde. Mais dès jeudi, plus personne ne se faisait d'illusion. "Il n'y a guère  d'espoir. Cette maison meurt convalescente", avait déclaré Pierre Jullien.   La liquidation judiciaire intervient moins d'une semaine après l'annonce par  La Redoute de son intention de supprimer 672 emplois d'ici à quatre ans face au "déclin de la vente par correspondance traditionnelle".
 
La Camif a été fondée à l'initiative de la Mutuelle des instituteurs (Maif). Outre Camif Particuliers, Camif SA possède plusieurs autres filiales - Camif  Collectivités, Camif Habitat, Romactis, Léon Fargues - et emploie au total plus de 1.400 salariés.
 

Voir aussi, sur le site du Nouvel Observateur, le 28 octobre Niort : la Camif placée en liquidation judiciaire.

C’est le 16ème article paru sur ce blog dans la catégorie Info régionales

 

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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 21:40

 

Séné, révélateur d’une envie d’agir ensemble

 

Le succès de la rencontre MRC de Séné (voir les articles précédents, notamment MRC Grand Ouest à Séné (56) le 25 octobre : une rencontre de qualité - 26 octobre 2008) a stimulé les énergies militantes. La dimension Grand Ouest a été perçue comme étant bien adaptée à la nécessité de coordonner nos actions. 

 

 

Un communiqué de presse

traduit cette volonté d’aller de l’avant et de se faire connaître. Il a été transmis aux rédactions de la presse régionale dans les différents départements. Voici ce texte.

 

Communiqué de presse après la rencontre MRC de Séné (56) le 25 octobre 2008

 

Le MRC Grand Ouest fera tout pour que la crise

débouche sur une alternative crédible de gauche

 

A la suite de leur congrès national, les responsables du MRC dans le Grand Ouest (Bretagne, Pays de Loire, Poitou-Charentes - ce qui correspond à la circonscription de l’élection des députés au Parlement européen) ont tenu une réunion de travail, le 25 octobre 2008, à Séné, à proximité du golfe du Morbihan.

Luc Foucault, maire de Séné, a assuré l’accueil et l’organisation.

Michel Sorin, secrétaire national, chargé du développement du MRC dans le Grand Ouest, a animé les travaux politiques de cette rencontre interrégionale.

 

D’abord, le constat

 

La crise montre le bien fondé des positions prises depuis le début des années 1980 par Jean-Pierre

Chevènement, qui s’opposait à la dérive libérale en préconisant :

-          L’intervention publique dans l’économie, afin de soutenir la production industrielle et protéger les salariés dans l’entreprise (revenus, conditions de travail).

-          Des règles sociales et environnementales, encadrant le libre-échange au niveau international.

 

Ensuite, les décisions concrètes par région

 

Soulignons la décision des responsables départementaux du Grand Ouest de s’organiser au niveau de chaque région et définir un programme d’actions à court terme, en lien avec les préoccupations des citoyens.

 

En Bretagne, ils ont mis en avant la pérennisation du tissu industriel (principalement agroalimentaire) et des services publics (en premier lieu, la santé et, notamment, la réforme des hôpitaux qui exclut les assurés sociaux de la gestion du système de santé).

Dans les Pays de la Loire, ils ont retenu une conférence-débat sur le thème de la crise financière et de ses conséquences sur le pouvoir d’achat et les retraites.

En Poitou-Charentes, il sera organisé des réunions citoyennes afin de débattre de la refondation de la gauche et de la nécessité d’un projet politique reposant sur des bases républicaines.

 

Enfin, le suivi de la question territoriale

 

Notons leur volonté de prendre part à la réflexion engagée sur la simplification de l’organisation territoriale (commission Balladur) afin d’exercer leur vigilance vis-à-vis de réformes qui aboutiraient à « une France à la carte », mettant à mal l’égalité républicaine des citoyens.

Ils souhaitent continuer dans le sens de la coopération entre collectivités (la coopération intercommunale, mise en œuvre dans le cadre de la loi Chevènement, est une bonne référence).

 

En conclusion

 

C'est dans cet esprit de résistance positive que le Mouvement Républicain et Citoyen prendra, et soutiendra, les initiatives permettant de rompre avec les dérives libérales d’une part, et contribuera à remettre la gauche sur la voie du rassemblement populaire, dans le cadre d'une refondation républicaine permettant d'assurer la victoire aux prochaines échéances électorales
d’autre part.


C’est le 15ème article paru sur ce blog dans la catégorie Info régionales

 

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27 octobre 2008 1 27 /10 /octobre /2008 22:59

 

Des atouts naturels et une urbanisation à maîtriser

 

La rencontre des responsables locaux et départementaux du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) avait lieu samedi 25 octobre à Séné (voir MRC Grand Ouest à Séné (56) le 25 octobre : une rencontre de qualité - 26 octobre 2008).  

 

Nous avons aimé la qualité de l’accueil du maire, Luc Foucault. Après le déjeuner, il a guidé le groupe vers l’anse marine de Séné, à proximité du théâtre de verdure, et il a tenu à me montrer, après la réunion, le golfe du Morbihan dans toute sa beauté, en allant à l’extrémité de la commune.

 

Voici ce que j’ai noté de sa présentation d’accueil au début de la matinée.

 

« Séné, vivre entre ciel et mer »

 

Séné (voir Séné (Morbihan) - Wikipédia) compte environ 9000 habitants et fait partie du pays vannetais (limitrophe de Vannes dans sa partie nord) au cœur du golfe du Morbihan.

 

En dehors du quartier du Poulfranc (4000 habitants, zone industrielle) à proximité de Vannes, les sinagots (ce nom des habitants de Séné vient du nom du bateau de pêche local, le sinago) se répartissent entre le bourg et 13 villages côtiers.

 

Séné est connu par son patrimoine naturel où la mer se mêle à la campagne. Les marais de Séné constituent une réserve nationale ornithologique. La partie côtière (47 km) n’a pas son équivalent en France métropolitaine. Les promeneurs disposent de 110 km de sentiers à la portée de tous.

 

Une forte pression foncière

 

La population est vieillissante. Dans les écoles, une classe ferme chaque année. En 2015, la moitié de la population aura plus de 60 ans. Il faut ramener des jeunes, donc des familles, ce qui passe par la maîtrise foncière et les difficultés avec les promoteurs.

 

La pression foncière est forte, 76 % du littoral étant inconstructible. Entre les deux tours du scrutin municipal, en mars 2008, les promoteurs avaient déposé trois demandes de permis de construire de résidences standing. Ils ne doivent pas regretter aujourd’hui, du fait de la crise immobilière, que le nouveau maire les ait retirés (il en a le droit au cours des trois premiers mois de son mandat). Dans cet environnement exceptionnel, la collectivité doit conserver la maîtrise de l’urbanisation.

 

En matière d’urbanisation de l’agglomération vannetaise, les jeunes trentenaires ne sont pas bien traités. Ils sont rejetés au-delà de 20 km au nord, à l’intérieur des terres. Les plus âgés vivent entre la route nationale Nantes-Lorient et la mer.

 

480 logements sociaux à construire pour respecter la loi SRU

 

Il manque des logements sociaux et des emplacements. Le taux de 20% est loin d’être atteint (seulement 7,8%). Mais l’expropriation et la viabilisation mettent les prix des terrains à 250-300 euros le m². Impossible, dans ces conditions, de construire les 480 logements sociaux qui manquent d’ici 2014 pour atteindre le taux de 20% exigé par la loi Solidarité et renouvellement urbains (SRU). Le maire actuel a demandé l’aide du préfet.

 

En 2001, le maire sortant PS n’avait pas été réélu (sa liste, sur laquelle était le maire actuel, n’avait fait que 33%) parce qu’il avait inscrit la construction de logements sociaux à son programme.

 

En 2008, la liste de gauche conduite par Luc Foucault a été élue sur ce même programme mais, entre temps, la population a changé de position sur les questions du logement et de l’environnement.

 

Une belle victoire municipale en mars 2008

 

Cette fois-ci, il y avait trois listes : la liste du maire sortant UMP, une liste indépendante et la liste d’ouverture, qui a fait 48% au 1er tour et 56% au second tour, prenant la moitié des 16% de la liste indépendante.

 

Cette liste, conduite par Luc Foucault* (MRC), qui a 23 élus sur 29 (voir le site officiel de la commune de Séné), comprenait toutes les composantes de la gauche (4 PS, 2 PCF, 3 Verts, 3 altermondialistes, 1 alternatif) et au-delà, avec 1 MoDem et des associatifs. Les associations culturelles étaient au cœur du projet municipal (création d’un espace culturel).

 

Luc Foucault était MDC (Mouvement des Citoyens) depuis 1997, puis MRC depuis 2003. Pour lui, Jean-Pierre Chevènement est un modèle, qui lui permet de parler vrai, sur la base des valeurs républicaines (notamment la fraternité, à l’occasion des mariages).

 

A noter que Séné se distingue électoralement par son caractère rebelle. Son vote est différent de celui de Vannes, dont le député maire est UMP (Goulard ne faisait que 43% à Séné aux élections législatives de 2007). Cela s’est vérifié aussi lors du référendum européen le 29 mai 2005 (51% de oui, 56% à Vannes). Cette particularité est liée probablement au fait que le golfe du Morbihan est quasiment une presqu’île.

 

* Luc Foucault habite depuis 1998 à Séné. Il est directeur commercial d’une entreprise agroalimentaire - à temps partiel (mi-temps) depuis qu’il est maire.

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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 20:07

 

Un jeune parti qui se veut durable et influent


Objectif atteint
hier, tous les participants en convenaient après une journée de travail à la fois agréable et productive. Ce qui a été le plus positif, avec le nombre de participants (30), c’est la volonté de coopérer, de travailler ensemble au niveau interrégional, afin de compenser nos insuffisances d’implantation territoriale sur les 13 départements des trois régions.


Il faut noter aussi avec satisfaction la présence de femmes (30%) ; c’est un progrès, même s’il reste du chemin à faire pour qu’au niveau des responsabilités départementales, cette proportion soit obtenue. Nous en sommes bien loin.


Et j’insiste volontiers sur un quatrième point, que je devrais mettre en premier : la personnalité de Luc Foucault qui a réussi, en mars dernier, à propulser la gauche aux responsabilités municipales dans cette ville de 9000 habitants, et qui a réalisé une organisation et un accueil appréciés de tous.


Je reviendrai sur le contenu de nos travaux (voir le programme sur MRC Grand ouest : une nouvelle dynamique après le congrès de juin - 20 octobre 2008). Ce soir, je me limite à un compte rendu synthétique de cette journée, que j’ai transmis pour avis à mes camarades départementaux, et à un montage photo créé par André Jacques (MRC 35).
  

 
Une journée bien remplie


Trente responsables locaux et départementaux du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) du Grand Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes) étaient réunis samedi 25 octobre à Séné, au sud de Vannes (Morbihan).


 
Ils ont, d’abord, pris connaissance d’informations locales et régionales très intéressantes, communiquées par Luc Foucault, maire de Séné, et par Jean-Michel Tanguy et Gwénaël Doré, responsables MRC 56 et Bretagne.

 
Puis Michel Sorin, responsable MRC 53 et secrétaire national chargé du développement du MRC dans le Grand ouest, a fait le point de la position du MRC sur des sujets importants d’actualité qui concernent les citoyens et les militants politiques :

-          la crise financière, qui se transforme en crise économique et sociale, tout en étant aussi une crise écologique et une crise alimentaire (pour près d’un milliard de personnes dans le monde),

-          la disparition ou la privatisation des services publics (notamment La Poste),

-          les projets de réforme de l’administration territoriale,

-          la refondation républicaine de la gauche, à partir des congrès et forums prévus en fin d’année et au début de la prochaine.

 
Une vingtaine d’interventions ont complété cet exposé. Un compte rendu précis en reprendra la substance.

 
Après-midi : après une courte promenade au cours de laquelle le maire a présenté sa ville et montré la proximité immédiate du golfe du Morbihan, les 30 participants se sont répartis selon leur région en trois groupes chargés de proposer des actions concrètes du MRC dans le Grand ouest.

 Ensuite, Gwénaël Doré (Bretagne), Bruno Chevalier et Christine Meyer (Pays de la Loire), Serge Maupouet (Poitou-Charentes), ont présenté ces propositions en séance plénière, puis aux journalistes du Télégramme et de Ouest-France. Les voici, résumées :

 

Bretagne : organisation de réunions régionales trimestrielles.

-          L’Ille-et-Vilaine a proposé le thème des services et de la santé.

-          Le Morbihan, celui de l’industrie et du tissu productif, notamment agroalimentaire.

-          Dans un autre département, le thème choisi concernera les énergies et l’écologie.

-          Luc Foucault interviendra sur les services publics communaux (eau, restauration scolaire, transports…).


Pays de la Loire
 : organisation d’une réunion régionale, en décembre ou janvier, sur le thème de la crise financière et de ses conséquences d’une part, et de ce qu’il faut en déduire pour le projet de gauche d’autre part.

Par ailleurs, le groupe a fait d’autres propositions :

-          une information sur la crise, le pouvoir d’achat, les retraites (deux pages), sur le Fonds monétaire international et la suppression de la taxe professionnelle,

-          l’extension à la région des réunions de l’association CIVIQ (Citoyenneté et Vie Quotidienne) créée en 2002 en Mayenne,

-          la formation des élus, membres et proches du MRC,

-          la structuration du MRC dans les départements de la Sarthe et de la Vendée.


Poitou-Charentes
 : organisation d’un forum de l’unité sur la refondation républicaine de la gauche. Autres propositions :

-          se doter d’un blog et d’un bulletin d’information au niveau régional, faire connaître le projet républicain,

-          former les militants au niveau régional et rencontrer les citoyens, auditer leurs besoins et faire des propositions pour y répondre,

-          structurer le MRC dans les départements de la Charente et des Deux-Sèvres.


A la fin de cette journée, les participants remerciaient chaleureusement Luc Foucault et le MRC du Morbihan et exprimaient leur intention de mettre en œuvre les propositions formulées dans les groupes régionaux. La coopération au niveau du Grand Ouest et le lien avec le niveau national sont désormais bien établis.

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25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 22:34

Rompre avec la culture du déclin de la France

 

La gauche a beaucoup de chance : les congrès du PS et du PCF sont programmés respectivement en novembre et décembre alors que la crise du capitalisme, par son ampleur et ses répercussions sur la vie économique et sociale du pays, est l’objet d’un intérêt certain de la part des citoyens.

 

La presse se fait l’écho du marasme militant qui s’empare du PS à moins de deux semaines du vote des adhérents sur les motions (voir l’article de Libération, ce 25 octobre Le PS redoute l’extinction de voix). C’est le signe qu’enfin, les militants socialistes ont des doutes sur la capacité de leurs dirigeants à proposer des réponses crédibles.

 

Pendant ce temps, Jean-Pierre Chevènement, dans les colonnes de Marianne, demande à la gauche de renoncer aux chimères de l’Europe fédérale et de revenir sur terre, c’est-à-dire dans notre beau pays, la France. Cliquer sur le titre pour retrouver l’article paru hier sur son blog.

 

La gauche doit se réapproprier la France

Tribune de Jean-Pierre Chevènement, sénateur du Territoire de Belfort, président du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), publiée dans Marianne, samedi 25 octobre 2008. La crise, telle qu'elle se développe, consacre le double retour de la puissance publique et du fait national.

Ce qui est extraordinaire dans la crise actuelle c’est l’empressement des pyromanes à jouer les pompiers. Une égale amnésie touche M. Sarkozy, sa majorité et la plupart des dirigeants de la gauche. La droite oublie le culte qu’elle vouait à Reagan dans les années quatre-vingt, les privatisations, les niches fiscales multipliées, l’OMC crée sous M. Balladur en 1994 et qui a éradiqué nos dernières protections tarifaires. Quant au PS, il a oublié le culte du franc fort, puis de l’euro fort, le MATIF et la désintermédiation bancaire.

 

Oserai-je rappeler que c’est sous la gauche que la part des salaires dans le revenu national brut a décroché de dix points ? Faut-il oublier que le principe de la concurrence libre et non faussée a été posé par l’Acte Unique négocié en 1985 et voté en 1987 par le PS et par la droite ? C’est au 1er janvier 1990 que la liberté des capitaux a été instaurée, déséquilibrant de manière irréversible le rapport entre le capital et le travail. Faut-il encore évoquer l’irresponsabilité de la Banque Centrale européenne consacrée par le traité de Maastricht en 1992 ? Assez de balivernes donc !

 

La « solution » n’est pas « social-démocrate », n’en déplaise à mon ami Jean-Marc Ayrault. Elle est tout simplement républicaine.

 

Bien sûr, la responsabilité principale de la globalisation et de la crise est dans les pays anglo-saxons, et particulièrement aux Etats-Unis, mais comment oublier que la droite française a surenchéri et que le PS a fait mieux qu’accompagner ?

Je ne dis pas tout cela pour remuer le couteau dans la plaie : l’histoire n’a d’intérêt que pour éclairer l’avenir. Une profonde rupture est nécessaire avec cette période des « trente piteuses » qui a entraîné notre pays dans un déclin apparemment irréversible, en Europe et dans le monde.

Au moins la crise, telle qu’elle se développe, comporte-t-elle des leçons évidentes et elle ouvre un espace nouveau à une gauche digne de ce nom. C’est le retour à la fois de la puissance publique et du fait national. Seuls, en effet, les Etats nationaux ont la légitimité pour agir par gros temps. La Commission européenne comme la Banque Centrale ont été condamnées à suivre ou à se renier. Les règles européennes (concurrence libre et non faussée, prohibition des aides d’Etat) ont été mises en congé au nom de « circonstances exceptionnelles ».

 

Les critères de Maastricht (dette et déficits) ont été explosés. Ce sont les Etats-Unis qui ont donné les premiers l’exemple avec le plan Paulson, puis l’Europe a suivi par un enchaînement de décisions nationales progressivement coordonnées : G4 le 4/10, puis dans les jours suivants Eurogroupe à quinze, auquel s’est jointe la Grande-Bretagne, puis enfin Union Européenne à vingt-sept. C’est donc une Europe de cercles concentriques qui s’est mise en mouvement avec des réponses différentes d’un pays à l’autre.

Dès maintenant la désuétude des traités européens apparaît en pleine lumière. Un cycle est clos. Une période est morte, celle où le mythe d’une Europe fédérale a servi à démobiliser la nation. La France a un rôle à jouer pour dynamiser l’Europe, une Europe des peuples, une Europe des nations et donc des Etats, une Europe à géométrie variable et s’assumant comme telle.

De toute façon, le défi de la crise impose une réponse qui aille bien au-delà de l’Europe, une réponse internationale. On évoque un nouveau Bretton Woods mais il est difficile de revenir à des parités stables sans corriger les déséquilibres économiques majeurs qui existent entre les Etats-Unis et le reste du monde. L’épargne des ménages américains est inférieure à 1 % de leurs revenus. Leur endettement est de 133 %.

 

L’endettement global de tous les acteurs économiques américains est de 316 % du PIB. Le déficit commercial des Etats-Unis est de 700 Milliards de dollars, 6 % du PIB ! Tout cela ne se corrigera pas en un jour. C’est le mode de vie dispendieux et énergétivore des Etats-Unis qui devra être remis en cause. Surtout, les Etats-Unis ne peuvent plus continuer à dominer seuls le reste du monde. Une redistribution de la puissance est redevenue inévitable, à travers notamment la réforme des institutions internationales.

Sans doute un plan de relance coordonné à l’échelle mondiale pourra-t-il limiter la tentation d’un retour au protectionnisme aux Etats-Unis. Il faudra que les pays excédentaires en matière d’épargne et de commerce extérieur (Chine, Japon, Allemagne) acceptent de jouer un rôle de locomotive dans cette relance. C’est dire combien sera difficile le cycle des négociations internationales qui va s’engager à la fin de l’année.

Dans cette grande crise, il faut que la voix de la France se fasse entendre. La gauche devrait avoir à cœur de faire en sorte que ce ne soit pas seulement celle de M. Sarkozy mais également la sienne. Encore faut-il pour cela qu’elle se réapproprie la France !

 

 

Cet article est le 91ème sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT

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24 octobre 2008 5 24 /10 /octobre /2008 13:24

 

Congrès : le PS face à un choix gauche droite

 

Hier soir, à Laval, j’ai parlé avec Jean-Luc Mélenchon avant qu’il montre, une fois de plus, sa remarquable éloquence lors de son intervention dans le cadre de la réunion publique organisée par PRS 53 (j’y reviendrai, voir mon article Jean-Luc Mélenchon à Laval pour soutenir Hervé Eon au tribunal - 23 octobre 2008).

 

Ce matin, j’ai été alerté par le blog de Xavier Dumoulin (http://sr07.unblog.fr) de l’explosion de colère saine de Marie-Noëlle Lienemann, ancienne ministre, comme Jean-Luc Mélenchon, actuelle députée au Parlement européen. C’est important, car c’est une description hyper réaliste de ce que sont les députés socialistes et social démocrates européens, dans leur grande majorité.

 

Avant de présenter ce texte de Marie-Noëlle, je propose une incursion en territoire national PS, avec deux articles significatifs, l’un concernant Benoît Hamon, l’autre Martine Aubry, les deux amis qui préparent une alliance lors du congrès de Reims, afin de mettre en échec la direction sortante du PS (Delanoë, Hollande, Jospin, Rocard).

Benoît Hamon, un Sarko de gauche ? (Marianne, Malakine, 24 octobre),

«Un autre modèle face à l'argent et à la loi du plus fort» (Libération, LibéLille, 23 octobre).

 

Avec la crise financière, qui va déboucher sur une crise économique et sociale, en plus des crises écologique et alimentaire incontournables, les partis de gauche sont obligés de revenir à gauche. La crise, ainsi que la stratégie du président de la République, rendent impraticable toute autre voie.

 

Le PS (qui avait fait le choix social libéral démocrate des traités européens, notamment du traité de Lisbonne), le PCF (qui hésitait entre la République, le radicalisme et la social démocratie), Les Verts (qui retournent à leur écologie ni droite ni gauche), mais aussi le PRG (qui flirte avec les radicaux valoisiens - Borloo) vont devoir choisir entre la voie de droite et la voie de gauche.

 

Olivier Besancenot et le nouveau parti anticapitaliste vont être confrontés au dilemme gauche droite (s’ils maintiennent leur non à toute alliance de gauche, c’est qu’ils choisissent la droite).

 

Le MRC a choisi depuis son congrès de 2003 à St-Pol-sur-Mer et la confirmation sans appel est venue du congrès du Kremlin-Bicêtre en juin 2008. Nous avons de l’avance. C’est pourquoi nous devons parler fort et nous faire entendre des Français, ce qui n’est pas suffisamment le cas actuellement, même si l’élection de Jean-Pierre Chevènement au Sénat a marqué un progrès dans cette direction.

 

Et, maintenant, voici le cri de colère de Marie-Noëlle Lienemann, qui est la responsable socialiste la plus proche de Jean-Pierre Chevènement et du MRC (cliquer sur le titre de l’article, paru sur son blog hier).

 

Parti des Socialistes Européens : Désolant! Affligeant!!


Comme de coutume, le Parlement européen a délibéré sur les suites du dernier conseil européen qui traitait de la crise financière !
Hier N. Sarkozy est venu en présenter les conclusions à Strasbourg devant les députés européens.
L'exposé fut brillant, les réponses habiles mais sur le fond les propos ne pouvaient être approuvés. Rien sur une stratégie de relance de l'économie européenne, rien sur la nécessité d'augmenter les salaires et le pouvoir d'achat.... Bref rien au delà du « sauvetage » des banques.

Cette seule constatation aurait suffi à une critique forte des Socialistes Européens; la crise que nous vivons n'est pas seulement financière, elle est économique, sociale et demeurent la crise écologique, la famine...

C'est le capitalisme financier, le libre échange généralisé qui sont en crise et en cause. Alors, ne pas être capable d'être la voix des salariés, des habitants, de ceux qui subissent cette crise à un moment où de plus en plus de gens sont percutés de plein fouet par les problèmes de pouvoir d'achat, d'emploi, de santé, d'avenir pour leurs enfants est une grave faute des Socialistes européens.
Ne pas avoir la volonté de créer un rapport de force pour imposer des initiatives sociales et en faveur de la croissance au moment où les libéraux, la droite sont sur la défensive est une grave erreur!

Cet assourdissant silence, cette absence de proposition permet à N.Sarkozy d'occuper le terrain, de développer sa stratégie de communication, de promettre... Et comme de coutume de ne pas concrétiser...
Dernière annonce du genre, N. Sarkozy  explique devant le Parlement européen qu'il est favorable à un gouvernement économique européen ...
Très bien ....Que ne l’a-t-il négocié et défendu pour le traité de Lisbonne? Pourquoi n'a-t-il pas alors utilisé le rapport de force, crée par le NON français pour obtenir des avancées sur ce point ?
Mais cette prise de position- au demeurant récente- a surtout pour lui un avantage, elle lui permet de rappeler devant les conservateurs européens qu'il est favorable à l'indépendance de la banque centrale. Le gouvernement économique pour on ne sait quel horizon - d'autant que la Présidence française ne prend aucune initiative pour tenter de concrétiser sa mise en œuvre - mais l'indépendance de la B.C.E. renforcée tout de suite ! Voilà la pirouette.
Pirouette aussi en lançant des propositions de méthodes, un gouvernement commun pour éviter des choix quand au contenu de la politique économique, immédiate et pour demain.
Le Pacte de stabilité n'est pas contesté dans la durée, simplement mis entre parenthèse le temps de cette crise " passagère ".
Après la crise ... ce sera comme avant, à quelques bémols près !
C'est la thèse de la " moralisation " du capitalisme et non du changement de société, de logique de systèmes!

Cela ne saurait être la position de la Gauche.

Et Martin Schulz (Président du groupe socialiste européen ), une fois de plus, est tombé dans le panneau de Sarkozy. Ses propos ont d’ailleurs mis à nu les graves dérives et insuffisances de la social-démocratie européenne. En effet, il a jugé judicieux de déclarer à la tribune du Parlement que les propositions de N. Sarkozy étaient celles des Socialistes européens.....
Inutile de vous dire que Kouchner et Jouyet étaient aux anges au coté de Sarkozy qui évidemment s'est réjouit de ce soutien et " regrette " que les Socialistes français soient tellement en décalage ! Eh oui.

De surcroît, quand il s’est agit de voter, ce qui au demeurant est essentiel, la dérive est encore plus surprenante. Le groupe P.S.E. a trouvé le moyen de voter une résolution de "compromis" qui se félicite de l'action des Institutions européennes, mais qui ne dit rien du social, de l'économie. Évidemment pas l’ombre d’une autocritique sur la politique européenne passée ! Quand le président de la délégation grecque explique qu’il ne saurait voter un tel texte qui ne reprend rien des propositions socialistes, le président du groupe lui explique qu’il n’a rien compris et qu’on a obtenu un point majeur à savoir l'appel à " la coordination des politiques économiques ".Quelle audace ! On rêve!! Au passage, notons bien que nul ne s’avance à dire sur quelle perspective nouvelle, il faudrait s’engager.

Dans cette résolution, il n’y a rien sur les paradis fiscaux!
Le P.S.E.- sauf les Français, les Grecs... n'ont pas voté l'amendement des Verts demandant qu'on les combatte dans l'U.E. et hors de l'U.E. Bilan des courses seulement 183 voix pour la lutte contre ces paradis fiscaux, les centres off shore etc....amendement refusé !

Même attitude désespérante du P.S.E. sur la taxe Tobin. L'amendement demandant son instauration n'a recueilli que 178 voix;
Mardi soir, j'ai eu l'occasion de manifester au sein du groupe P.S.E. mon profond désaccord et même ma colère. C'est incroyable, la plupart des députés européens du P.S.E. vivent dans une bulle. Les défaites successives n'ont pas l'air de les perturber. Ils paraissent très satisfaits d'eux-mêmes, ne pensent en aucun cas revoir leurs analyses. Leur seule réelle préoccupation était de savoir si le Traité de Lisbonne serait approuvé avant la fin de l'année!

Il est temps que le P.S. français tape du poing sur la table et propose aux Socialistes européens une autre voie, une autre stratégie ! Faut-il encore qu'au Congrès de Reims notre ligne politique ne soit l'alignement sur la Social-démocratie européenne! 
         

Sur ce blog, lire les articles concernant Gauche refondation.

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